Temps spirituel (4)

Lors que le Maître est prêt, le disciple arrive, ou bien est-ce le contraire ?

Le Maître est Le Temps. Non pas exclusivement le temps de la linéarité, mais bien Celui de toutes les dimensions, y compris celle du temps horizontal. Est-il une seule chose de Lui qui Lui échappe ? Le Maître vient par le Hors-Temps, et submerge le Temps, mais le Temps n’est, de fait, jamais séparé de La Réalité. La naissance est une première suggestion, l’offrande au Vivant. Celle des questions fondamentales : elles viennent telle une évidence pour celui qui s’abandonne à la profondeur de son état. D’où venons-nous, qui sommes-nous, où allons-nous ? Questions ontologiques, certes, mais qui nous percutent incessamment. Elles viennent comme les mains intérieures de notre Origine et nous enserrent, tantôt avec puissantes et fermes étreintes, et tantôt avec la douceur matricielle.

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Rencontre avec le Maître : Apparition

Yusuf and Zulaikha, painting by Mahmoud Farshchian

Tel un arbre majestueux qui nous captive, dans la radiance verdoyante, solitude de l’implacable réverbération, au cœur palpitant sans que la moindre rupture se puisse concevoir, étonnante continuité, simultanéité et impermanence, quand je le vis, lui, mon semblable, semblable à mon âme, je fus saisie par je ne sais quelle errance, et perdue dans le tourbillon de l’ineffable scène, je ne pouvais plus ni reculer, ni m’avancer. Cet arbre avait un visage. Tantôt, il était impossible de le définir, et malgré tout, je le voyais, lors que l’océan de jade tanguait, je le voyais semblable à un soleil en pleine Nuit, et tantôt, il brisait toutes les chaînes de nos carcans, de nos voiles opaques et devenait le Jouvenceau, l’excellence d’un Ephèbe. Ses yeux étaient pareils à des lunes montantes, aux courbes bien précises, et ses sourcils formaient les plus munificents dômes. Son teint rayonnait d’Amour. Il exprimait toute l’intensité de l’éternelle étreinte et le cœur se suspendait à son apparition. Beauté s’incarnait. Beauté s’élançait en l’instant fugace et se découvrait en l’éternité. Il tint mon âme entière sous son emprise et navigua en maître dans ce qui était sa demeure. Je ne pus ni l’en déloger, ni m’enfuir. Parfois, il n’avait aucune forme, et l’intensité de sa présence me donnait à la pleine souveraineté de son règne. Je n’avais plus de bouche pour parler, ni de yeux pour voir, ni de cœur pour palpiter, car il me tenait si fermement que son cœur était le mien et le mien était le sien, tandis que le temps disparaissait, indicible Remembrance, l’union de nos âmes. Il me disait ces choses : Tu ne peux vivre en dessous de cette Réalité ! Il me répétait cela sans jamais manquer de me le répéter et je demeurai comme saisie, submergée de reconnaissance.

Pouvais-je me défaire de Ton Soleil ?
M'inonder de Ta Nuit, onde de Lune ?
Plonger dans Ton Silence au goût vermeil,
Déchirer les voiles de mon infortune,
Insoutenable présence qui T'appelle ?
Beauté est née dans le lac d'un cœur,
L'océan ourdit une ruse que ceint un Diadème,
Et, je tremble de ne plus m'appartenir,
Car Joseph a ravi ma prunelle.
Il a ruiné tous mes élans, tous mes désirs
Dans la défaite d'un tourment sans pareil
Tandis que mon âme goûte à la joie et je L'aime !
Il entre en cette demeure, ma citadelle :
Fais de moi le chemin que trace L'Amour !
Sont-ce mes larmes, sont-ce mes veines ?
Je vois en cette prison, disparaître ma peine.
Ne comprends-tu pas que Femme de Putiphar
Sanglote et aime sans espoir de Retour ?
Mais quand vient L'Aube nouvelle,
Ce cœur de femme est aussi celui de Joseph ;
Les étoiles dansent dans la Nuit noire.
Beauté est Le Verbe Divin éclos soudain,
L'âme éprise ne cesse jamais d'aimer,
Cette histoire est le Jus savoureux d'un Vin ;
Il prend sa source auprès de L'Eternel,
Qui boit  à cette Eau vive y revient comme hébété.

Regard exponentiel

2018 민화 아트페어 다녀왔습니다 : 네이버 블로그

 

L’on saisit ce que le primaire contient de La Finalité. Médite longuement et abandonne-toi au jaillissement. Fais Silence. Entends-tu ?

Que cherches-tu ?

Il n’est rien plus qui ne se cherche, ici sur la route. Le Point est à Lui-seul la Quiétude. L’on comprend que nous ne cherchions pas. La Vie en Son Acte d’Être est Resplendissement de La Conscience. Le Silence est plus qu’un état. Il est L’Univers jailli en plénitude lors du Voyage.

Le Voyage débute au sein de la linéarité de La Conscience. L’on savoure chaque moment qui sont les seuls à se savourer en nous. L’on s’étonne de ces éléments vitaux qui nous parlent à chaque instant, l’unique, celui du Temps irréel, Temps hors du Temps. L’on marche en cette perplexité qui nous dit : Je suis toi.

Il s’agit d’un ruissellement d’appels, commués en un seul. Les objets nous arrêtent et nous disent : nous sommes là. Nous tournons la tête et nous les regardons surpris, et de fait, la surprise nous donne à l’intimité retrouvée. Effet de surprise qui nous donne à ce constat pour le moins étrange : je vous connais. Chacun de ces objets est vivant. Un verre, une bouteille, une cuillère, la nappe d’une table, le vase posé sur un meuble, la cheminée, l’armoire. Nous voyons la pomme, l’orange, les grappes de raisins. Tout nous convie à l’éloquence d’un discours, à la vision du Regard consenti. Lors que nous marchons, nous levons la tête au ciel. Nous nous émerveillons de l’oiseau qui court sur les murailles. Les branches au vent nous interpellent. La Joie est incommensurable. Nos sens vivent des sens de L’Autre. L’Autre est Perception. L’Autre est effet. L’Autre est Proximité et distance. L’Autre est Enseignant. L’Autre est Soi. Nous ne sommes jamais seuls du Regard ouvert en La Lumière. Je compris que La Conscience est exponentielle de La Lumière. Je compris aussi que L’Éternité est une Réalité de Conscience.

La Conscience est à révéler Le Regard du Par-delà, et telle est La Reliance au Silence de L’Appel. Rien qui ne vient au Jour qui ne soit Toi.

Le Cœur devient Le Réceptacle du Monde nouveau. Et nos mots, nos actes sont ceux qui le déploient quand même nous serions cachés au fond d’un écrin, L’Âme chante souveraine.

 

 

Le Jour du Chevalier

Résultat de recherche d'images pour "knight and his angel"Peinture de Joseph Noel Paton (1821-1901)

 

Si nous possédions Le Jour, Le Temps serait suspendu aux branchages de L’Instant, et là, en Son Unicité, celui-ci frémirait des Joies de L’Aube. Mais nous ne possédons pas même notre Souffle et comblons nos vides par les atermoiements de l’avoir. Notre main, elle-même semble être une inconnue, lors que nous découvrons les premiers émois de L’Arbre. Ô Réalité de La Conscience, lors que Toi, Tu T’appartiens, et Ton Regard incommensurable est à surprendre Le Jour à La Pointe de Ton Horizon. Si tout s’effeuille de l’ignorance, en chaque voile, La Parole s’élève. Telle est L’Assemblée Céleste qui Te Parle et Te rappelle à Sa Majesté. Le Monde en Son Unicité, en Son Instant unique et singulier, est Une Main qui s’offre à La Nuit de Ta Veillée, et Le Rêve demeure un Rêve, lors que Tu T’éveilles et proclames, je suis Le Rêve. Quelle est donc alors La vraie Vie ? Je L’ai vu sourire. Je L’ai vu marcher. Je L’ai vu parler. J’ai dit : Il est déjà là, depuis Le Seul Moment durant lequel Il ne nous a jamais quitté. Le Rêve est un Jeu qui va là où Tu vas. Le Cœur est vierge et perpétuellement rajeuni de Tes milliers de Rêves. Le Périple est suave au goût du Jour. Des mots que l’on tisse d’avoir tant aspiré, telles sont ces réalités qui s’unissent juste en L’Éternité. Je Te remercie d’avoir raffermi mes pas sur Le Sentier de mon occultation et je Te remercie d’avoir sondé mon cœur, lors que ma veine jugulaire ignore encore les distances qui sont pures illusions. Je désire mourir à Tes pieds, en La Source permanente de Tes fluviales abondances et je souhaite ne jamais avoir été, de sorte qu’il ne soit qu’Une seule Réalité. Lors que Ton Silence devient Les Joyaux de Ton Verbe ! Ô laisse parler Le Silence ! Laisse-Le ! Il a tant à Te dire, au-delà de ta pensée, il est Une Voix qui parle et ne jamais se tait. Son Chant vibre au cœur et c’est L’Eden, doux et riche des clapotis de Sa Délicatesse. Que ces mots soient gravés sur les parois de Notre Intimité et que Le Jardin, d’innocence, se réjouisse lors que vient L’Aimé Le visiter ! Tel est Le Cœur du Chevalier, lors que soudain Le Jour est une ombre à La Nuit de Sa Veillée.

Aphorisme

by Thomas Worthington WhittredgePeinture de Thomas Worthington Whittredge (1820-1910)

La Présence est à La Conscience ce que L’Amour est à La Lumière. Ils s’enveloppent tous deux de La Chaleur de L’Étincelle, vibrant, en cette Seconde, dans les ténèbres de L’Univers, éclairant alors L’Éternité de Son Essence. Tandis que La mesure est à La Conscience ce que La Présence est aux actes.

Les idées éternelles

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Dans le chapitre précédent, nous avons fait remarquer, à propos de l’assimilation de l’esprit à l’intellect, qu’on n’éprouve aucune difficulté à parler de l’ « Intellect divin », ce qui implique évidemment une transposition de ce terme au-delà du domaine de la manifestation ; mais ce point mérite que nous nous y arrêtions davantage, car c’est là que se trouve en définitive le fondement même de l’assimilation dont il s’agit. Nous noterons tout de suite que, à cet égard encore, on peut se placer à des niveaux différents, suivant qu’on s’arrête à la considération de l’Etre ou qu’on va au-delà de l’Etre ; mais d’ailleurs il va de soi que, lorsque les théologiens envisagent l’Intellect divin comme le « lieu des possibles », ils n’ont en vue que les seules possibilités de manifestation, qui, comme telles, sont comprises dans l’Etre ; la transposition qui permet de passer de celui-ci au Principe suprême ne relève pas du domaine de la théologie, mais uniquement de celui de la métaphysique pure.

On pourrait se demander s’il y a identité entre cette conception de l’Intellect divin et celle du « monde intelligible » de Platon, ou, en d’autres termes, si les « idées » entendues au sens platonicien sont la même chose que celles qui sont éternellement contenues dans le Verbe. Dans l’un et l’autre cas, il s’agit bien des « archétypes » des êtres manifestés ; cependant, il peut sembler que, d’une façon immédiate tout au moins, le « monde intelligible » correspond à l’ordre de la manifestation informelle plutôt qu’à celui de l’Etre pur, c’est-à-dire que, suivant la terminologie hindoue, il serait Buddhi, envisagée dans l’Universel, plutôt qu’Atmâ, même avec la restriction qu’implique pour celui-ci le fait de s’en tenir à la seule considération de l’Etre. Il va de soi que ces deux points de vue sont l’un et l’autre parfaitement légitimes (1) ; mais s’il en est ainsi, les « idées » platoniciennes ne peuvent être dites proprement « éternelles », car ce mot ne saurait s’appliquer à rien de ce qui appartient à la manifestation, fût-ce à son degré le plus élevé et le plus proche du Principe, tandis que les « idées » contenues dans le Verbe sont nécessairement éternelles comme lui, tout ce qui est d’ordre principiel étant absolument permanent et immuable et n’admettant aucune sorte de succession (2). Malgré cela, il nous parait très probable que le passage de l’un des points de vue à l’autre devait toujours demeurer possible pour Platon lui-même comme il l’est en réalité ; nous n’y insisterons d’ailleurs pas davantage, préférant laisser à d’autres le soin d’examiner de plus près cette dernière question, dont l’intérêt est en somme plus historique que doctrinal.


(1) Il n’est peut-être pas sans intérêt de remarquer que l’ « idée » ou l’ « archétype » envisagé dans l’ordre de la manifestation informelle et par rapport à chaque être, correspond au fond, quoique sous une forme d’expression différente, à la conception catholique de l’ « ange gardien ».

(2) Nous ne faisons ici aucune distinction entre le domaine de l’Etre et ce qui est au-delà, car il est évident que les possibilités de manifestation envisagés plus spécialement en tant qu’elles sont comprises dans l’Etre ne diffèrent réellement en rien de ces mêmes possibilités en tant qu’elles sont contenues, avec toutes les autres, dans la Possibilité totale ; toute la différence est seulement dans le point de vue ou le « niveau » auquel on se place, suivant qu’on le considère ou non le rapport de ces possibilités avec la manifestation elle-même.

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Chant de La Crucialité

Oriental Crane (I also created a stencil of this.)

Il entendit en ce monde éthéré, telles vibrations illocutoires. C’est au ruissellement de L’Insondable, que son âme épouse l’oraison du Ciel et de La Terre, unifiés en ces épousailles. Chacun est douceur en La Crucialité et patience en ce corps devenu les ouvertures du Jardin de L’Âme. En son Cœur, Le Royaume accueille les paroles de L’Extase luminescente. Radiance rayonnante. La Béance est une Promesse au Silence de La Révérence. Telle Conscience, Telle perception. 

Dans L’Inséparabilité des choses,
Il naît ce que l’on appelle La Correspondance.
Puis, un Jour, Il n’est ni dedans ni dehors.
Il entre en cette observance et soudain,
Il voit La Nature comme Le déploiement de Sa Pensée.
Il n’est donc qu’Une Seule Réalité.
Il entre en ce Jardin, puis, étonné, étonné, il sait.
Des vagues et des vagues, déferlantes telles les Montagnes,
Aux secousses assommantes, il est une voix qui parle.
Mais qu’est-elle donc à révéler ?
Sont-ce les échos insondables ?
Ainsi, marche-t-il et assiste-t-il au lever des étoiles,
Sans que rien ne se sépare du semblant de la fixité.
Il voit, en cette Coupe devenue verticale,
Les miroitements fulgurants des mondes déployés.
Qu’en est-il de La Vacuité ?
Chaque jour et chaque nuit, lors que la veille est une veillée,
Voici que se concentrent les forces de L’Orientation,
Puis, en L’Alchimie du pur Bonheur,
Qu’advient-il, si ce n’est Le Secret,
Au soupçon de L’Heure ?
Du Royaume visible, quand tout est à parler,
Voici que les anges t’étreignent et Lui, Celui de La Montée,
Te fait trembler, te fait trembler.
Le sol vacille, et l’on ne sait plus qui l’on est.
A L’Aube, voici La Descente sublime,
Et chaque étoile est en L’Azuré,
Un Regard qui te dévoile, Le Contemplant et Le Contemplé.
Au Dedans, au Dedans !
Telle est ce qui semble L’Inversion, mais il est Le Retour.
Lors que les uns et les autres se rassemblent, que nous dis-tu ?
En vérité, Le Verbe est incarné.
Et de toutes les images, l’idole est renversée.
Le cœur tressaute au roulis des vagues,
Lors que La Terre a tremblé.
Se soulèvent les Montagnes : elles se mettent à danser.
Chacune est un Pilier que l’on vient renforcer,
Et chacune est un monde que l’on a oublié.
Alors, le voilà à peine songeur, plutôt extatique :
Les Réverbérations en ce cœur, sont les transparences du Lac.
Tel est Le Jardin de L’Esprit, là, où tout est reposé.
En chaque effluve, il  n’est plus d’idoles,
Mais Êtreté, Êtreté !
Ô Azur du Cœur flamboyant en L’Éternité !
Il sait que rien n’est plus semblable, et pourtant,
Qu’en est-il de cette irradiance qui donne en La Vie, Son Jaillissement ?
Car, au Centre, Le Miroir est un Diamant.
Chaque image est vérité, désormais.