Réalité de L’Homme (5)

La principale action régénérante du Corps-Arche est précisément le souffle (نفس) et Souffle Divin (النفس الالهي). Dans toutes les Traditions, l’une des forces majeures de la prière et de la méditation est justement d’activer ce Corps-Arche par Le Souffle, tout en prenant soin de choisir le point stratégique sur lequel Le Souffle polarisé en Dieu, va venir agir. Chez les soufis, la plupart comprennent, en vertu d’une parole prophétique*, que le point central est le cœur (قلب). Plutôt que d’ouvrir d’autres canaux, il est capital d’abord d’activer celui du Cœur, centre névralgique du Corps-Arche, qui à son tour va activer tous les autres points essentiels et libérer les canaux de transmission du Souffle régénérant. Chaque fois que nous entrons en ce Silence du Souffle, nous nous unifions à La Présence et de fait, nous sommes ainsi disposés à L’Accueil, c’est-à-dire, nous permettons à notre âme de s’irriguer des flux descendants du Souffle Divin. Notre Corps dans Sa Perfection est notre médecine essentielle. Il est Le Vaisseau complet que l’on doit permettre d’activer afin d’entrer précisément dans Le Vivant. Chaque fois que nous opérons de la sorte, nous nous régénérons de l’intérieur, sans besoin de faire usage de rien autre que de ce Corps-Esprit, Corps-véhiculaire, devenu Coupe. Lorsque nous comprenons Cela, nous sommes libres. Tout notre mental est irrigué de lumière et parvient alors à traverser, même progressivement, toutes les opacités psychiques du mental, et de fait, dévoiler les effets du Voyage de L’Âme en révélant les liens concomitants et les correspondances avec Le Vivant, c’est-à-dire L’Être au monde et L’Être Supérieur.


*Il y a dans le corps un morceau de chair qui, s’il est sain, rend tout le corps sain ; mais s’il est corrompu, tout le corps devient corrompu. Il s’agit du cœur. (Hadith authentique rapporté par Boukhari et Mouslim).

Réalité de L’Homme (4)

Celui qui se laisse saisir par le temps, comprend la magie-une de La Vie et dès lors, pris par elle, se laisse guider au sein même de Son Appel. N’est-il pas lui-même au sein d’une absoluité ? Quand même, le temps semble être une succession de repères, le temps est aussi une entité interactive, au même titre que l’espace. Si vous observez votre vie, vous vous laissez observer par le temps et vous comprenez alors que celui-ci vous révèle Son Vivant : il n’est nullement réduit à votre perception linéaire. De même, vous ressentez exactement la même chose pour le lieu, l’espace physique. De fait, ni l’un ni l’autre ne sont fondamentalement ceci ou cela que vous croyez être. Le Vivant est un mouvement perpétuel de Signes, créés perpétuellement. Rien n’est jamais figé, rien n’est jamais fini. Voilà pourquoi une intelligence artificielle ne pourra jamais englober cette Réalité perpétuelle. Elle sera toujours soumise à la solidification de sa propre artificialité. De plus, au contraire de l’intelligence artificielle, L’Intelligence pure ne cherche pas les réponses, ni ne s’inscrit dans l’expérience limitative de l’aspect séquentiel de l’existence.

Si le temps et l’espace sont autres que de simples phénomènes observables, alors que dire de toute cette manifestation existenciée ? Si nous considérons que ce monde porte en lui son sens, s’il est aussi Intelligence, que dire de L’Homme ? Que dire de Sa Réalité-Une et exponentiellement extensive ?

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L’autophagie du monde : le cycle antéchristique

 Robot SophiaSophia, robot saoudienne et citoyenne

     Est-ce de pointer les déviances et les subversions de ce monde et la folie des hommes qui nous fait nous sentir meilleur que les autres ? Non, d’aucune manière car nous avons assez à faire pour notre propre salut jusqu’à la fin de nos jours pour nous perdre en stériles et puériles comparaisons. Cependant, si les torts d’autrui ne justifient pas les nôtres, ces derniers n’en justifient pas davantage les siens. Il n’est donc pas question de se taire car il se passe aujourd’hui des choses si graves que tout silence devient tonitruant de complicité. Il ne s’agit pas simplement de poser son grain de sel mais d’apporter sa lumière, fût-elle de la taille d’une luciole. Une infime étincelle brise la nuit la plus obscure, même pour un instant. Mais quel instant alors ! Et c’est bien l’obscurité que nous voulons briser, celle qui s’est abattue sur ce monde désaxé qui frappe aux portes de l’enfer, sous prétexte de vouloir nous mener vers un paradis de pacotille pour cerveaux atrophiés et cœurs secs, où l’intelligence artificielle régirait la vie de l’individu interchangeable depuis sa conception eugénique jusqu’à son euthanasie. Car ne doutons plus que c’est le scénario qui se met peu à peu en place, benoîtement jusqu’ici, en marche forcée bientôt.

     La désacralisation de l’homme et du Vivant, rendu possible par la rupture avec la Tradition*, l’amoralité des pseudo-sciences et la séduction générale et massive qu’exerce la technique sur les esprits infantiles, toujours plus innovante et aux effets toujours plus pervers, sous couvert de modernité, un concept élevé au rang de valeur absolue et donc de dogme ne souffrant pas même la première réserve, sous peine de passer pour un arriéré et un ennemi du genre humain. Sauf que la liberté par la technique, outre d’être une tromperie définitive, c’est la soumission intégrale assurée et l’esclavage endogène car consenti.** C’est le scellement de toute vie intérieure (que nous ne confondons pas avec la vie psychique) et de toute transcendance, c’est-à-dire de toute possibilité d’évolution, avec le hasard comme origine, la mécanicité comme fonctionnement, sur un mode robotique qui se passera peu à peu de l’humain ou de ce qu’il en restera, et le néant comme finalité ontologique. C’est aussi le déchaînement des abominations en guise d’onde de choc de l’atomisation du monde et, à terme, l’achèvement du processus d’autophagie. Tel est, en ces temps eschatologiques, le cycle antéchristique que nous sommes à traverser et dont le point d’orgue est encore à venir.

* Lire de René Guénon, Déviation et subversion

** Lire de Bernanos, La liberté, pour quoi faire ?

Déviation et subversion

Nous avons considéré l’action antitraditionnelle, par laquelle a été en quelque sorte « fabriqué » le monde moderne, comme constituant dans son ensemble une œuvre de déviation par rapport à l’état normal qui est celui de toutes les civilisations traditionnelles, quelles que soient d’ailleurs leurs formes particulières ; cela est facile à comprendre et n’a pas besoin de plus amples commentaires. D’autre part, il y a une distinction à faire entre déviation et subversion : la déviation est susceptible de degrés indéfiniment multiples, pourrait-on dire, de sorte qu’elle peut s’opérer peu à peu et comme insensiblement ; nous en avons un exemple dans l’acheminement graduel de la mentalité moderne de l’« humanisme » et du rationalisme au mécanisme, puis au matérialisme, et aussi dans le processus suivant lequel la science profane a élaboré successivement des théories d’un caractère de plus en plus exclusivement quantitatif, ce qui permet de dire que toute cette déviation, depuis son début même, a constamment tendu à établir progressivement le « règne de la quantité ». Mais, quand la déviation arrive à son terme extrême, elle aboutit à un véritable « renversement », c’est-à-dire à un état qui est diamétralement opposé à l’ordre normal, et c’est alors qu’on peut parler proprement de « subversion », suivant le sens étymologique de ce mot ; bien entendu, cette « subversion » ne doit aucunement être confondue avec le « retournement » dont nous avons parlé à propos de l’instant final du cycle, et même elle en est exactement le contraire, puisque ce « retournement », venant précisément après la « subversion » et au moment même où celle-ci semble complète, est en réalité un « redressement » rétablissant l’ordre normal, et restaurant l’« état primordial » qui en représente la perfection dans le domaine humain.

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Force intérieure

La force intérieure est une force tranquille qui relie l’homme à tous les phénomènes sans que celui-ci soit partagé, ni même perturbé, car L’Âme est un Royaume dans lequel sont bienvenus les simples d’esprits. Et que sait-on des bienheureux ? La Lumière vogue, L’Océan danse, Le Ciel ouvre grand Ses Bras et les hommes se tiennent par le lien indéfectible de leur foi. Cette chaîne, nul ne peut la défaire. Elle ne dépend absolument de rien et le mouvant est semblable au souffle qui murmure : je suis là. Ce Présent de L’Être, rien ni personne ne peuvent le défaire. Alors, la Lumière couvre et résorbe tout. En Elle est Le Remède. En Elle est La Joie.

Considérations carnavalesques

Michael ChevalPeinture de Michael Cheval

     Ma chère Mado, une fois encore, j’ai parcouru les rues de la capitale, avec le trouble sentiment d’avoir traversé un immense camp de concentration dans lequel les prisonniers s’enfermaient eux-mêmes, le masque faisant office de marquage et révélant plus qu’une simple soumission à la plus grande manipulation de masse que l’histoire ait jamais connue : l’adhésion à un système fondé sur le mensonge et devenu ainsi véritablement et massivement endogène puisque les prisonniers volontaires assurent désormais eux-mêmes leur propre garde. Du pain béni pour les tireurs de ficelles et leurs idiots utiles qui peuvent dès lors envisager, très sérieusement, l’étape suivante : pucer tout ce monde, sous couvert de vaccination. Encore un fantasme complotiste, me diras-tu. « Complotiste » est en effet devenu, dans la pensée chewing-gum de la novlangue, le mot fétiche imprécatoire destiné à invalider toute autre opinion que celles dictées par la doxa et donc à museler les bouches et à clore tout débat, dans l’idée obligatoire que les instances dominantes sont nécessairement bienveillantes et donc soucieuses de notre bien-être. Morte de rire ! Mais rassure-toi, devançant la censure effrénée qui sévit actuellement contre toutes les divergences, j’ai pris soin de conserver assez de vidéos et de documents pour t’éclairer sur le sujet, pour peu, bien entendu, de le désirer vraiment, contrairement à tous ceux qui préfèrent continuer d’écouter les berceuses officielles et donc à dormir debout. Est-ce pour cela que beaucoup de gens font penser à des zombies ? J’ai toujours pensé qu’il y avait quelque chose de prémonitoire dans les films du genre que les gens qui veulent se donner des frayeurs sur canapé aiment bien regarder. Ainsi, le cinéma peut désormais tout montrer, le vrai comme le faux, la plupart n’y voient que du feu. Quand un événement quelconque est suivi d’une publicité sur un shampoing, tout finit par se valoir. L’écran fait écran, ça ne s’invente pas.

 

Je traverse la place de la rue Saint-Honoré
Enlaidie par une vilaine construction en verre,
Typique d’un monde uniforme et décoloré,
Désaxé au point de fonctionner à l’envers.

C’est un bien étrange carnaval que tous ces masques
Qui sont devenus les étouffoirs de la peur,
Quand toute raison se dissout dans les pensées flasques
Et que règne sur la cité une lourde torpeur.

Au bal masqué, c’est le diable qui mène la danse.
Et tandis que la bêtise partout se condense,
Caligula s’en amuse en son Palatin.

Il en est ainsi de toutes les époques festives *
Dont la mémoire perdue nourrit les récidives.
Vois l’horizon s’ouvrir au plus sombre destin.

* * *

Flambent les églises, rutilent les supermarchés,
Quand la grande masse communie aux messes médiatiques,
Tout Droit se courbant devant les lois du marché.
Désert d’âmes en cette humanité plasmatique ;

Matière première dont se gorgent les Moloch-Baal ;
Tours d’offense dressées en sinistres hypogées,
Quand des fosses communes montent en chœur les derniers râles
Car ainsi finissent les euphories d’apogées.

Quel esprit ne se rappelle l’histoire du Déluge
Dont les flots trempent les fondations de l’Âge de fer ?
Ceux qui défient le Ciel creusent aussi leur enfer.

Un monde sans Dieu est fatalement centrifuge.
Il n’est plus d’horizon en l’absence de Centre
Et un homme sans foi n’a plus rien dans le ventre.

Le Spectre à trois faces

Ni peur, ni étrangeté

Il n’est ni peur, ni véritable étrangeté, si ce n’est par le fait de redécouvrir Le Réel comme l’inconnu qui nous retrouve. Mais que sommes-nous à découvrir ? Quelle est la nouveauté ? Sache que la véritable liberté ne dépend de rien ni de personne. La chose la plus ordinaire est la plus extraordinaire et chaque fois que les choses m’appellent je cours comme l’enfant qui voit le flux vivant du Vivant. De quoi vous étonnez-vous, de quoi vous effrayez-vous ? Je n’ai pas manqué de voir une seule seconde les gouttes ruisseler du court d’eau, ni jamais détourné mon regard du nuage qui passe. De quoi avez-vous peur ? Que craignez-vous qui ne soit déjà arrivé ? Pourquoi vous appesantir sur ce que les phénomènes qui passent vous renvoient ? Abandonnez le faux, oubliez jusqu’à sa simple manifestation : ce monde ne pourra jamais porter atteinte à votre liberté intrinsèque ni vous enlever à ce que vous êtes. Ne ressentez-vous donc pas cette invincibilité qui fait l’éternelle Joie ? D’où Cela peut-il bien venir ? Qui nous ramène ce vent béni qui adoucit tout ? Quel est donc son prodigieux pouvoir ? Qui donc peut ôter au Vivant, Le Vivant ? L’Immutabilité est Ici point de jonction, Amour en Sa Réalité éclairante. Nul ne peut altérer Cela qui est ou ce qui n’est pas manifesté car tout ce que le monde vous dévoile est d’abord et avant tout Le Langage qui vous donne à votre miroir-reflet. Ne l’oubliez pas ! Tout est Signes. Tout parle et tout est Intelligence qui fait acte de discernement et Tout est Liberté qui jaillit en exponentialité, Liberté en l’individué. Comprenez que l’action est précisément en nous-mêmes. Alors vous êtes Cela qui s’apprend, et Cela qui se libère, et Cela qui reçoit et Cela qui vit et Cela qui passe, et Cela qui continue, et Cela qui commence et cela qui finit et Cela qui se retrouve et Cela qui a épousé le Souffle et de Lui à Lui, vous êtes en L’Éternité. Ceux qui sèment la peur, et ceux qui troublent la vision, et ceux qui dissolvent le Réel ne sont qu’à vous rappeler où vous en êtes, alors réveillez-vous ! Réveillez-vous et ouvrez-vous à La Vie, Amour de L’Amour, et le faux tombera comme la dernière coquille d’un fruit.

Les mantras sont notre Architecture

Ce que nous pensons* est une orientation qui a pour visée de nous donner au chemin rectiligne (SIRAT al Moustaqim), tandis que ce qui nous choisit est déjà une Retrouvaille. Mille et une actions sont autant de possibilités, tout comme les pensées sont une architecture mentale, elles sont la puissance de nos mantras. La Polarité-Une concentre tous les éléments épars de notre être et actualise L’Orientation devenue ainsi multitude de mantras, devenus à leur tour, simultanément, Echelle gravitationnelle de notre ascension conscientisée. Telle Orientation, telle évolution. Tels mantras, telle finalité. Les mantras sont les réalités venues comme les auxiliaires de notre Intention, or tu comprendras que les mantras sont la vie révélée Signes. Les Signes qui sont transmis à l’aspirant lors de L’Initiation, relèvent de La Source-Une. Voilà pourquoi ils sont les moyens de la réintégration de notre être au sein de L’Être. Voilà pourquoi, il est dit : Occupez-vous de Moi, Je M’occuperais de vous.

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Note du relayeur :

*La pensée est aussi le bruit mental et psychique qui obstrue les possibilités de L’Orientation, d’où la nécessité d’un filtre qui réduit le bruit parasitaire et toutes les solidifications de la pensée qui engendre la dérive.

Méditation (38)

Les phénomènes sont comme des glissements imperceptibles, reflétés dans le lac de notre Regard. Quelque chose qui relève de la quadrature du cercle. Ce qui passe et ce qui reste. Pourquoi chercher à retenir ce qui est de nature à passer ? Et pourquoi fuir ce qui est de nature à te faire passer ? Étrange et insolite, l’homme qui s’engouffre dans les dérivations ! Un reflet sur l’eau est semblable à un froissement dont les plis deviennent une écriture. Puis la main du vent chasse l’image et voici que l’eau reste. J’ai vu un homme tenter de retenir les images, il ne voyait plus le ruisseau.