Rencontre avec le Maître : les convenances ou Réalité de la Voie

.

De la patience, nous apprenions aussi la constance, ainsi que la fidélité. Nous en saisissions les subtiles beautés. Il n’était pas utile de tout connaître, de tout saisir, de tout revendiquer. A l’aube de la Quête, il n’y a plus de questions, et pourtant, lors que le cœur est heurté, un écho vibrant apporte des nouvelles. L’on nous dit : Sois constant ! Tiens-toi toujours sur une corde raide, une corde si fine, qu’elle t’amènerait à la conscience la plus aigüe. Lors que l’on s’assoie près du Maître, jamais il ne nous vient de respirer au-dessus de sa respiration. Comment reconnaît-on le bon disciple ? Question interpellante. Question récurrente. Le disciple est guidé par une force intérieure et il n’est jamais perdu. S’il a bien formulé son intention, si son cœur anobli, loin des souillures préoccupantes du monde, formule son vœu, c’est alors que celui-ci s’est formulé en lui, répondant à l’écho puissant et impérieux de son âme. D’aucuns imaginent que cet appel est imagination. Pourtant que d’Appels en cette vie que nous n’entendons plus ! Le disciple est un apprenti. Qu’il se méfie de son âme encore brisée sur les récifs de son ego ! Qu’il n’attèle pas la charrue avant d’avoir les bœufs ! Il se perdrait en route. Le franchissement de son être n’est pas une aventure à prendre à la légère. Il vaudrait mieux pour lui n’être jamais devenu le prétendant. Qu’il n’élève donc pas la voix au-dessus des Maîtres ; qu’il ne prétende pas tout connaître et ainsi, s’abîmer dans les offenses les plus improbables !

Lire la suite

L’Esprit universel

Jardin de Gethsémani, Jérusalem

.

Celui qui n’a pas vu le Christ, n’a pas vu la Mère, et celui qui n’a pas vu l’Esprit, n’a pas vu le Père. Celui qui n’a pas vu le Christ en lui, s’est-il vu ? Et celui qui n’a pas vu le Christ en lui, peut-il voir le Christ en l’autre ? Etrange tout ceci, qui dans la conscience réduite, œuvre encore avec la haine, la séparation, et la destruction. Mais, celui qui ne sait voir l’Esprit universel descendre depuis des milliards d’années, qu’a-t-il vu de Jésus ? Qu’a-t-il vu de David ? Qu’a-t-il vu de Salomon ? Et qu’a-t-il vu de l’Adam-Eve, et qu’a-t-il vu du déluge ? Et qu’a-t-il vu des Verbes Divins de toutes les Voies Vivantes ? Et qu’a-t-il vu de son Seigneur ? Le cœur rayonne, et lors que celui-ci est touché par la grâce, il voit l’Un, cette sublime Descente, et il voit ceux qui parlent et qui marchent selon l’Esprit Divin. Je le dis : celui qui ne Le voit pas, ne voit rien. Il s’accroche à une bâtisse faite de pierres inertes et lance le poing sur toute l’Intelligence de la Création. Oh ! le cœur sourit de l’Amour-tendresse, celui qui fait soulever la gigantesque patte de l’éléphant pour protéger son petit. La lutte des Temples est une perte de Temps devant la Beauté de la Rencontre. Jésus s’assied auprès de ses compagnons, au milieu d’une oliveraie et parle.

La servante

L'Amour jaillit d'une Source inconnue.
D'où cela me saisit ?
Suis-je victime d'un sortilège ?
Toi, que je nomme en secret,
Sibyllin langage de ma nuit,
Où me mènes-Tu ?
Jamais je n'ai autant erré.
Que cet Amour soit mon Etoile,
Qu'Elle soit mon seul refuge,
Me nourrisse et m'abreuve à tout jamais ! 


.

L’Impératrice se tenait droite et fière. A peine voyait-on ses paupières cligner. Son visage était imperturbable. Sans doute avait-elle toutes les raisons d’être intraitable. Son cœur devenu froid à force d’épreuves n’admettait plus aucune faiblesse venant de quiconque. Les coups rudes de la vie avait endurci son âme. Elle était incapable de se hisser au-dessus de sa douleur. Or, celle-ci l’avait rongée, peu à peu, de façon insidieuse et, à tel point, qu’elle n’en avait plus véritablement conscience. Elle vivait dans le marécage nébuleux de sa haine, de sa souffrance, dans le désir quasi obsessionnel de la vengeance. Tout ce qu’elle voyait était à l’image de sa douleur et de sa cruauté. Elle avait glissé inexorablement et s’était transformée pour devenir un marbre gris et froid. Son innocence perdue, l’avait-elle réellement pleurée ? L’Empereur s’était cogné au mur implacable de son épouse impériale. Il avait, certes, commis de nombreux impairs, mais, l’avait-elle jamais saisi par la tunique et supplié de l’aimer ? Non ! Il avait lui-même glissé dans la nébuleuse et pratiqué la débauche la plus improbable. L’Impératrice s’était raidie jusqu’à perdre elle-même son âme. N’était-elle pas devenue, farouchement, sa malheureuse complice ?

Lire la suite

Parfum

.

Il était une fois, dans une contrée lointaine et proche tout à la fois, un vieux sage qui marchait le long des ruelles d’une bien belle cité. Enfin, c’est ce qu’il en semblait. Le sage avait fait un long voyage. Ses vêtements usés étaient pourtant propres et étonnamment lui donnaient une apparence majestueuse pour qui savait encore voir par le cœur. Il tenait de la main droite un long bâton, comme l’on n’en voit plus guère de nos jours. Ses cheveux longs et blancs ruisselaient sur son dos, à peine voûté. Il était à la recherche d’une boutique. N’allez pas croire que cette boutique ressemblât à toutes celles que nous rencontrons aujourd’hui. L’homme la connaissait. Il marchait avec une certaine lenteur, mais étrangement, de ses pas, l’on devinait une grande fermeté. Il avançait dans les rues de la cité et provoquait de la curiosité chez les passants. Cet homme n’est pas d’ici, ni même de son temps ! Sa robe, couleur de terre était pour le moins insolite. On eut dit qu’il sortait d’un autre monde, d’une autre époque. Il avançait toujours égal à lui-même. Quand il arriva au quartier des parfumeurs, il entra dans la première boutique. L’on vint de suite, avec beaucoup d’affabilité l’accueillir. On lui proposa même une chaise afin de soulager ses jambes.

Lire la suite

Les Cycles

La Création est faite de cycles. Tout comme la vie est ainsi faite de cycles. Ces étapes, nul ne peut, ni les modifier, ni les astreindre à son propre vouloir. Des ouvertures cycliques s’opèrent entre le Ciel et la Terre et entre la Terre et le Ciel. C’est ce que l’on appelle la navigation. Elle s’établit en concordance avec ce qui relève de la Manifestation. L’homme traverse aussi ces cycles, sans en comprendre, ni les impacts, ni les opportunités, sans en appréhender les saveurs. Ces Descentes et ces Ascensions, ces dispositions que l’on active au moyen d’une pratique visant à l’Accueil, à la Traduction, à la Réalisation, ne peuvent se faire seul. Car, le monde de la Transcendance est un monde à part entière, qui par sa Nature essentielle, se doit de trouver la Terre virginale de notre âme. Nul ne peut saisir les subtilités s’il n’y entre pas. Cet état d’Accueil est une longue préparation, étroitement liée à une sincérité sans faille. Chaque cycle est une ouverture permettant la Restauration, le Retournement, la Vivification, la Naissance. Ô homme ! ne crois pas que la vie est statique, sans Intelligence, sans modalité et sans essence ! Si tu t’inscris uniquement en cette linéarité, ton regard intérieur ne verra rien. Oui, tu seras en cette disposition d’agir selon tes cinq sens, mais guère plus. Ton déclin sera notable. Peu à peu ton soleil intérieur, faute d’être relié au Soleil Divin, s’appauvrira jusqu’à la mort. Tu croiras être riche, dans la plus grande des illusions, mais en vérité, tu seras en premier lieu en une transaction de dupe, stérile marché avec toi-même. Ô homme ! comprends-bien !

Relation est Libération

.

Toutes relations sont libération et si elles ne le sont pas, alors, il faut pouvoir s’en libérer. Toutes relations verticales, inscrites dans la dimension spirituelle, en conscience, sont libération et paix. Si elles ne le sont pas et troublent le cœur, l’âme, en la réduisant (en la limitant et même en la dépréciant), en la niant, en obstruant la lumière, en fragilisant l’être et en l’aliénant, alors, cette relation n’est certainement pas d’ordre spirituel, ni élévatrice. Il se peut, qu’en certains individus, il y ait une propension naturelle et exceptionnelle à l’accueil du Divin, sous sa forme unitive, rayonnante et ce, malgré les remous occasionnés par la vie elle-même ; alors, ces individus sont en mesure de s’extraire de ces confusions, de ces ténèbres marécageuses, car, elles sont un enseignement, dans les dédales du labyrinthe intime.

Lire la suite

Chantre de Lumière

.

Ce monde s'est effacé,
Le chant a perduré.
Comme tout décline ici,
Comme tout s'évanouit,
Le jour et la nuit,
Le chant a perduré,
Il est le parfum,
La brise noble des étreintes,
Les roses du cœur,
Ce monde s'est effacé,
Comme tout se perd,
L'horizon,
Le soleil au déclin,
Mais ce chant a perduré,
Je L'ai connu il y a longtemps,
Aujourd'hui, Il me revient,
Et je suis assise,
Tandis que mon Aimé me tient la main,
Sur les tapis,
Les pétales de soie, du rouge et de l'Arbre vert
Celui de la félicité, mon Bien-Aimé,
Ô Thoubaa !
Des mots que l'on s'échange sans témoin,
Ce monde s'est effacé,
Mon Amour revient,
Il m'a trouvée et je ne bouge pas,
Ce matin, l'essence de mon Amant,
Défait ce monde,
Je Lui tiens la Main.

Traducere

Par le Nom d’Allâh, le Tout-Rayonnant d’Amour, le Très-Rayonnant d’Amour
1 – A L M (Alif – Lâm – Mîm).
2 – Cette Écriture-là, nul doute en elle. C’est une guidance pour ceux qui prennent
garde, (sont les gardiens intérieurs de leur âme)
3 – qui, à cause du mystère, (invisible, caché) mettent en œuvre le Dépôt confié, et élèvent l’action
unifiante de grâce, et distribuent de ce dont Nous les avons pourvus,
4 – et ceux qui mettent en œuvre le Dépôt confié, par ce qu’on a fait descendre jusqu’à
toi et par ce qu’on a fait descendre avant toi : ils ont la certitude de l’Ultimité.
5 – Les voilà sur une Guidance venant de leur Enseigneur et ceux-là prospèrent !

_____

Coran, essai de traduction par Maurice Gloton

la grotte dite des Sept Dormants à Éphèse en Turquie

.

Le Vivant-Dieu (Hayy, Yuhyi) guide vers le Traducteur et cogne si fort sur l’opacité de notre cœur. Tout cela est en nous. Il suffit de répondre à l’Appel. Mais, l’entendons-nous ? Entendons-nous l’imposante crucialité de Sa Présence ? Nous laissons-nous à entendre cet Appel ? Quand tout s’agite, l’arbre vient jusqu’à nous. Il est l’Assise et Il est le souffle dans les branches. Trois cents jours et neuf qui s’ajoutent, jours où l’on échappe à la persécution des illusions au sein de la Caverne. Le Gardien, au seuil, notre gardien, notre état de vigilance, notre verticalité, lors que la mort nous submerge par la réalité de ses effets. Chaque fois que les pages s’ouvrent, chaque fois que la Phrase compénètre le cœur intérieur, chaque fois que souffle le vent venu d’Orient, l’âme s’éveille durant le sommeil. Elle ne peut retourner en arrière et les plans subtils de la Traduction, ce passage d’un état à un autre, d’une ignorance à une connaissance, d’une ténèbre vers la Lumière, l’éloigne des mondes où gisent les dissentions et les confusions. Solitude nécessaire et pétrissage depuis ce monde, faits de faits et de réception de l’état de réceptacle.

Verbe de Dieu

Le Verbe de Dieu est Chant. Pourtant, il n’est pas de mots pour qualifier ce Discours. Il est résonnance et abondance ; fulgurance et Connaissance. L’on peut s’arrêter au seuil de la Porte, et l’on peut déjà être saisi par Son Eloquence. L’on peut ne plus parler et écouter et l’on peut écouter le Silence. C’est là que tout bascule. C’est là que l’on entend. L’on peut discourir, expliquer, exprimer, et l’on peut chanter à ne plus cesser : c’est là que tout vibre et les mots d’un autre monde descendent sur la poitrine et tournoient. L’on peut parler mille fois du dogme, aller au centre, centrer, l’orienter en ce mi-lieu, le mettre au-dessus de tout, le mettre comme seule Réalité, seule Référence, seule Polarité. Ce Lieu est Celui qu’Il nomme et Il est Celui qui prend toute la place, étend l’espace, l’élargit à la mesure de ta Terre intérieure, celle que tu prépares, celle que tu laisses « préparée », car Ma Terre est Vaste : migre donc ! Chacun de Ses Rayons rayonnent et partent du Centre pour aller vers la Périphérie et chacun de ces Rayons est la page d’un Livre qui se déploie et qui dit. Cette page est lecture et la Vision est Roi. Depuis la Périphérie reliée au Centre et depuis le Centre vers la Périphérie, tout est permanemment le Lieu de l’échange, des correspondances de la Vision-Une. Alors, la migration a toute Sa Vertu. Son Royaume est plénitude. Il n’est ni vie, ni mort mais Union ; Unité ; Eternité. Ne plus descendre, mais en vérité s’élever, sans chuter. Telle est la navigation. Les effets d’un Voyage notable en Lui. Nous nous y sommes engagée. Engagement pérenne et renouvelé. Quelle merveille de poser la main sur celui qui est délégué à reléguer, remonter, Ô Prophète (sws) de l’humanité. Préexistence, Prééternité ! Secret bien gardé. D’une Cordée qui remonte, qui remonte et qui ondule, ondule encore, encore. Merveille ! Merveille de Te voir ! Merveille de T’aimer.

Prééternité

.

Un jour est venu l’Esprit et Il descendit en ondes successives comme autant de Signes afin que le Germe éclose et libère, sans anticipation, son effluve. L’on put voir les effets de chacun, tel un ouvrage ouvert à la paume des mains. Et nous sûmes que nous ne savions rien, mais qu’Il était permanemment présent dans une pré-éternité, un Lieu où les convives s’asseyent sans hésitation et écoutent le Vent doux et vif, ce Zéphyr de l’âme, aux sphères des anges. Ce Lieu des Noces de la Rencontre avec Dieu est le Lieu de l’âme qui se pose, ayant traversée d’autres lieux et d’autres existences, sortie d’une ténèbre en la Lumière, lors que la nuit de l’Esprit s’enroule et compénètre le jour de l’Eveil. En ce Lieu, il est une Table et les convives regardent avec le centre épanoui de l’âme, quand de leur Respir, l’Apnée devient l’Accueil. Nous sûmes que tout était en nous et que les mots avaient leur secret, lors que la Fulgurance, cette Lumière, transperce notre cœur intérieur. En lui, un autre germe, car germe dans le Germe, secret de l’Alliance, Union avec l’UN.

Lire la suite