Pérennité

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Peinture de Annette Schmucker

« Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent.… » Matthieu 6 : 19,20

 

L’Esprit recueille ce qui a fait vibrer le cœur et le traduit par un acte d’Être. Ceci est Le pouvoir du convertisseur. Ceci aboutit à la création pérenne. Chaque convertisseur est à l’image de son Soi.

Sceau des Réalités (5) : Culminance des manifestations Divines

Mary and Angel Gabriel adventcandy.blogspot.com

 

Le Verbe de Marie

 

L’Apothéose est une Réalité culminante en Sa Pleine Manifestation. Ô homme, ne t’arrête pas à ta limitation ! Ton monde serait à se rétrécir en cette Prunelle qui épouse tes inclinations. Elle deviendrait frigide et serait sèche de L’Observation Réelle. En La Larme se répand Le Monde de Sa Fluidité. Seule la virginité te donne à ton homme nouveau. Marie est Sa propre Semence enfantée. Jésus est Son Verbe en Sa Réceptivité. Tel est Le miracle de Marie : elle est née deux fois. De cette deuxième naissance, L’Âme a parlé. Sa Réalité enfantée est Concrétude en La Puissance de La Matière substantielle. L’Essence épouse Le Corps. En cette apparition phénoménale, en ce point culminant d’un état manifesté en Son Immaculé, Marie représente Le Réceptacle en Son Essence de Lumière. La Compénétration de son être intouchée est Lumière et lors que L’Esprit Saint la touche sans la toucher en L’Orient de Son Âme, Lumière sur Lumière en ce Tabernacle ! Jésus est L’homme de Marie en Sa Complétude, lors que Le Verbe Mariale s’efface, voici Jésus qui parle. L’élément passif est Le Silence ; Les Epousailles donnent L’Eloquence du Verbe en Son Eclosion. Car Le Verbe est ce par quoi tout parle. Toute chose se manifeste en cette vibration illocutoire, et Le Toucher en L’Âme donne à La Matrice de pouvoir s’exprimer. Tel est Le Livre qui s’ouvre et interpelle. Telle est La Parole en Son Eveil. Le cœur du cheminant est une Matrice en dormance. Puis, lors que L’Âme est touchée par Le Feu de L’Eloquence, La Matrice, qui est semence s’offre en Sa Béance et se met à parler. Dieu est Silence jusqu’à ce que La Parole ensemence, et qu’éclot Le Verbe incarné. Ne doute jamais de La Virginité de L’Enfant Marie qui voit Le Jour en Sa Station la plus élevée. Telle est La Réalité Principielle de notre Parachèvement en ce Devenir. Telle est La Culminance de La Réalité Mariale de La Vierge en Son Immaculée Conception. Telle est La Réalité authentique de La Sainteté : Elle est La Fleur éclose tandis que Le Silence se met en ondes vibratoires à devenir L’Interprète du Monde Divin. Pour chaque Verbe manifesté, il est une phase Apothéotique qui est à se concrétiser dans La Matière. Chaque Verbe est à éclore en chaque matrice qui se donne à se révéler. Chaque semence est une éclosion de Discours. Chaque pétale est une Louange que seuls les doués d’intelligences reconnaissent. Marie, la très Pure et Sainte, apparition en ce monde des phénomènes est La Concrétude d’une Terre qui donne à chaque chose sa concrétude et lors, vois comme La Matière est Vivante en Son Apothéose. Lors que s’achève le cycle de La Forme apothéotique, La Réalité devient Lumière cachée et attend en Sa Réceptivité La Lumière de la seconde Naissance. Chaque être humain est alors cette possible éclosion du Verbe Divin, Trésor caché, qui se voulait se révéler. Sache, Ô homme, que Le Cœur est Le Miroir de L’Origine et que chaque homme peut remonter jusqu’au Souvenir de La première Révélation du Reflet de L’âme qui se contemple en Son Contemplé. Suintement d’une Perle en Son Désir de L’Amour en L’Amour.

.Juni - Jan de KokPeinture de Jan de Kok

La Voie du Samouraï : Livres 33 et 34

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Livre 33

     Sache, Ô fils aimé, que lors qu’une Voie Céleste se ferme, une autre peut apparaître simultanément. Notre Devenir nous appartient. Nous sommes ce qui peut naître en nous. Telle est La Réalité Transcendantale. C’est en notre Terre intérieure que Le Ciel se trouve. Là où tu te diriges, là sont les pas qui te mènent vers ta destination. Quand bien même La Voie te semble ardue, ne t’en détourne jamais. C’est en ta rigueur et en ta fermeté que réside ta force. Celle-ci est Réalité en toi qui s’inscrit en ton lieu intérieur. Nous sommes loin d’avoir compris cette espace géographique qui se déploie en nous. Lors que j’entrai au service de mon maître, celui-ci me dit : « Aujourd’hui est le jour de ta nudité. Nul apparat, ni ruse, ni fuite : tu es face à toi-même et le combat est rude. La cuisson est inévitable. Ne laisse cependant pas ton repas brûler. En mettant un pied en ce Temple, tu entres en la terre de la vraie bataille. Il n’est plus aucune mise en scène possible à part L’Unique. Toutes les histoires fusionneront en une seule. Toutes tes pensées s’aligneront en une. Tous tes instants seront l’unique instant. Tous tes gestes seront Le Même. Ne te fie ni au jour ni à la nuit qui se succèdent. Ne te fie pas aux événements. Suspends-toi en permanence en ce cheminement de ton âme. Les uns quittent leur famille, les autres leur ville, d’autres encore s’en vont itinérants sur les routes. Ton être est un parchemin qui se donne à lire. Concentre-toi en tes méditations. Fixe assidument ton centre de Lumière. Chaque vie est précieuse de Son Trésor. Aucune consécration n’est juste si elle n’entre pas en ce Désir unitif. Le Samouraï et Son Epée font un. Âme et Corps s’épousent en L’Étincelance d’une Lumière Pré-Eternelle.

 

 

Livre 34

     Le Sage ne s’ennuie jamais. Il est en ce filet du ruisseau qui s’écoule tantôt chantonnant, tantôt bouillonnant. Qu’importe ! Il existe un Centre et il nous donne à observer ce qui se voit. Le ruisseau devient celui qui rend compte du regard. Chaque élément de La Nature est le regard même de La Rencontre. Aussitôt, Le Ruisseau se révèle être ton âme. Si tu vois en chaque chose Le Regard, alors sache, Ô Samouraï, tu es en le Juste moment. Il n’en est pas d’autres. Tu es entré en L’Essence de La Substance. L’Âme ne trompe jamais. Ouvre les yeux de ton cœur et toute chose te sera à te raconter Son Secret. Laisse Cela te compénétrer de Sa Réalité. Ton cœur sera à L’Unisson du Cœur Divin. Lors que L’Esprit conquiert les Deux Mondes,  il apprend le discours du Ciel et de La Terre. En L’Echo, Le secret de La Langue lui est donné. Il voyage sans relâche entre ici et là-bas, et connaît les correspondances de chaque élément. Les yeux de L’Âme sont Les Yeux de tous les mondes et de tous les univers. Tout se vient jusqu’à toi te faire la révérence et te servir. Telle est La Réalité du véritable Royaume de La Conscience. Le prince s’était endormi au pied de l’arbre et la douce brise de l’été le vint le réveiller. Ses yeux s’accrochèrent à La Lune, suspendue en La Nuit éclairée. La servante avait disparu. Son âme s’émut de L’Absence, y goûta les suaves secrets. Néanmoins, Il se leva avec le désir ardent de retrouver la jeune femme. Il ne savait où pouvoir la chercher. « Je suis là » semblait murmurer le feuillage du vent. Des lucioles passèrent, légères de féerie. Son âme s’écria : « Je ne puis vivre sans toi. Il m’est inconcevable de respirer, ne fut-ce qu’une seule seconde sans que tu ne sois auprès de moi. » En courant, il trébucha sur une vieille souche. Il se retrouva à genoux. C’est ainsi que la jeune servante lui tendit une main gracile : « Ne me cherche nulle part, puisque je suis en toi. »

 

© Océan sans rivage, La Voie du Samouraï

 

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Livres 33_34

Semence initiale

The lotus flower symbolizes the progression of the soul. It inspires one to rise from the darkness and persevere.

 

C’est en nous que Le Ciel éclot de La Semence Initiale. Le Ciel et tous les univers dansent en L’Âme éclairée. Le Chemin est solitude au milieu des broussailles, et quoi ? N’y aurait-il rien au sein de ce monde qu’une étincelle de conscience qui s’éteint, lors que le monde s’éveille en Sa Corolle éternelle ?

La Voie du Samouraï : Livres 31 et 32

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Livre 31

     Nous considérons souvent la vie en son apparence linéaire, comme l’alignement d’un souci à résoudre : le souci de la survivance. Que dire lors de cette lumière intérieure qui donne à l’existence de multiples autres dimensions ? Sache, Ô mon fils que la vie est un alignement de croisées à chaque instant. Il n’est pas un temps qui ne s’écoule sans rejoindre Sa Source. Celui qui obstrue cette Lumière est un véritable criminel. Néanmoins, nous ne sommes pas à méconnaître les inégalités de l’homme face à son destin. Il est à considérer que certains sombrent plus facilement en leur sphère de ténèbres, n’ayant aucun moyen de pouvoir réunifier les deux aspects de leur être. Un jour, mon maître reçut un pauvre vagabond ivre mort. Il vomissait et se tordait dans tous les sens en vociférant des obscénités. Le maître demeura imperturbable et lui asséna un coup sur la tête. L’ivrogne s’affala de tout son long. Il gît ainsi toute la nuit au milieu de la cour. La Nuit fraîche le rattrapa. Quand il se réveilla, frissonnant de froid et maugréant quelques jurons, il s’aperçut que le maître était assis tout près de lui et qu’il lui tendait une couverture. J’observais la scène avec beaucoup d’étonnement. L’ivrogne saisit celle-ci et s’en couvrit les épaules. Puis, il se tourna vers le maître et le remercia. Celui-ci resta impassible. Alors, il se passa cette chose étrange : le maître attira le vagabond vers lui avec grande douceur et lui fit poser la tête sur ses genoux comme une mère le fait avec son enfant. C’est à ce moment que le manant se mit à pleurer. Le maître lui caressa les cheveux et finit par lui dire : « Endors-toi, je veille sur toi. » L’ivrogne s’abandonna au sommeil tel un nourrisson. Lors que l’Aube frémit, l’inconnu se réveilla et sanglota de nouveau aux pieds du maître en le suppliant de le garder avec lui au sein du monastère. Le maître acquiesça. Il flottait un sourire sur ses lèvres. Plus tard, lors que je vins vers lui, sans besoin que je l’interroge, il me confia ceci : un homme qui ne sait pas trouver son chemin seul doit pouvoir demander de l’aide. Il en est ainsi du Samouraï : s’il ne sait trouver L’Art de La compénétration, nul blâme, ni défaite, ni humiliation, s’il sait, à temps, trouver un compagnon de route qui connaît le chemin.

 

Shānguǐ (山鬼). Literally "mountain ghost." Originally a jilted lover in the classical Nine Songs, she developed over time into a woman, usually naked, living in the wilderness, married to a red leopard or a tiger. Considered the goddess of Mt. Wū (巫山神女). this piece was painted by one of my favorite artists Hwa San-chiuen.

 

.Livre 32

     Celui qui formule les questions est celui qui en donne assurément les réponses. N’en doute pas une seule seconde ! Très peu d’humains savent que nous sommes notre propre pont et qu’en nous, il est un Livre secret qui nous donne à la Lecture intime de notre verbe Divin. C’est ainsi que L’Âme qui s’éveille de son long rêve accède au Livre de La Connaissance pure. Ses yeux s’ouvrent en la compréhension unitive de Sa Réalité existentielle. Il existe un état de rupture qui déchire le voile de ce que l’on appelle rêve. La plupart des humains rêvent leur vie, en l’état même de rêve, sans comprendre – et souvent sans le pouvoir – qu’il s’agit uniquement d’un passage. Ils échafaudent sur un pont des demeures qu’ils ne pourront jamais emporter avec eux. Ils sont loin de réaliser qu’ils sont leur propre arche, leur propre demeure, et qu’en eux, il est une conque, et qu’à l’intérieur de cette précieuse conque, il est une Perle suintante de connaissances qui les donne à Leur Devenir. Devenir est une Reliance, Le Collier de perles qui nous amène à La Toute Reliance. Cherche, Ô Samouraï, en Ton Epée, La Lame de Ton Âme ! Tes yeux exploreront ce que nul jamais n’a vu, ni entendu. Comprends-bien ! Ton histoire est La Singularité de cette Perle, Son Unicité d’être.  Ce soir, la servante sembla tarder et Le Prince se sentit soudain à l’étroit. Son cœur suffoquait de douleur. La Lune entra bientôt par la fenêtre et il entendit une voix qui lui murmurait : – Je suis là, me vois-tu ? Il se précipita brusquement vers la fenêtre et vit que la servante était assise sous un arbre.  – Viens-donc me rejoindre et embrasse, de ton cœur en émoi, les douceurs de la lune qui unifie, cette nuit, les délicatesses de la nature avenante. Nulle contradiction en ce toucher des Beautés gracieuses que nous offre L’Âme. Elle est en chaque chose à nous parler. Le Prince qui n’avait pas mis le pied dehors depuis des mois, descendit par la fenêtre et se retrouva aussitôt auprès de la jeune femme. Elle était entourée des plus insolites animaux, car ceux-ci ne manifestaient aucune hostilité à son égard et semblaient l’écouter avec attention. – Ceci tient du prodige, Ô femme mystérieuse qui conquiert mon cœur, comme nul ne l’a jamais conquis ! – Lors que L’Esprit voyage en son absoluité, lui répondit-elle avec un sourire radieux, il n’est ni intérieur, ni extérieur, et tout est là qui se côtoie en la plus vénérable des paix.

 

© Océan sans rivage, La Voie du Samouraï

 

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Livres 31_32

 

Qui pro quo (4)

Une causerie de Frère Eugène5.1.3

Composition d’après une peinture d’Eduard von Grützner (1846-1925)

Il est plus d’un qui me prend pour un gros benêt,
Sous prétexte d’être d’une humeur gasconne.
Moi qui ai roulé ma bosse, l’on me croit jeunet
Et se pensant que seule la cuisine me passionne.

Je ris de ceux qui s’enferment en catégories ;
De toutes les grilles de lecture, je sais les limites ;
De mes faiblesses, je n’ignore point les scories
Et sais que moult croyances se nourrissent de mythes.

Je me tais par pudeur, bien plus par compassion.
Si j’ai les apparences d’un moine exotérique
Et le donnant à voir sous sa forme générique,

C’est pour n’être pas un objet de crispations.
Ni de la vanité de ce monde je suis dupe,
Ni de ses occupations je me préoccupe.

Frère Eugène

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Versailles (4)

Jardin du Roi - Île Royale & Bassin du Miroir - Etiènne Allegrain

 

     Deux êtres d’une grande beauté s’extasiaient des hauts peupliers en leur réalité souveraine, lors que les clapotis fluviaux s’évaporaient en ondes sublimes, et qu’au dessus de leur phrasé, se devinaient les intensités de leur regard. Saisis-tu en la douceur du soleil, leur lente promenade ? Perçois-tu les crucialités de leur découverte ? Ainsi, au sein même de leur êtreté, se meut gracieusement leur émoi. Il s’envole léger, étreint par les mots, sans cesse étonnés d’éclore en leur bouche. Quelle est donc cette cristalline brise qui caresse leur âme et les fait plonger en leur profondeur ? Tout se pressent en ces retrouvailles devenues la palpitante danse des âmes. Celui qui n’a pas aimé, celui qui ne sait pas aimer,  s’engage sur un sentier, puis se retrouve soudain au milieu des ronces, qu’est-il donc à vivre ? Tout est à se poser, imprégné de suaves sensations, unifié en ce Radiant Soleil. Est-il à s’élever et retrouver le chemin d’antan ? Il ne s’agit ni de fuite, ni d’absence, mais bien d’une longue Révérence qui donne aux lèvres du Ciel, le soleil d’une vie.

     L’Envolée est mystérieuse des oiseaux verts, lors que le cœur scrute les arbres au loin : le soleil irradie de Son Parfum luminescent. Sont-ce les vibrations en l’exaltation qui nous amène à nous interroger… Comment ? Comment, lors que nous savons que l’enfance nous attire en ce jardin ensoleillé ? Une vie entière et la voici ployer au rythme du vent prometteur. Celui-ci sème en volée les réalités d’une aspiration qui ne s’appartient nullement.

     Lors que L’Âme est touchée par La Grâce d’un feu tremblant de son éthérisée réalité, lors que tremble, grâcile, L’Âme d’une Chandelle, en Son Origine, est-il une autre Réalité ? Lors que L’Âme jubile de Son Exultation, qu’Elle trouve en Cette Union, La Joie de L’Amour, que les yeux s’ouvrent en La Réalité de L’Arborescence, est-il une autre Réalité ? Lors, que Le verbe en La Rose Princière, douceur des mondes en son perpétuel épanchement, éclot, est-il un autre Verbe possible en une autre Conscience ? Non. Cela ne peut être. Tout s’évanouit en Ta Présence, Ô Roi des Mondes ! Le Cœur rayonne des solarités du Pôle Céleste, Toi qui ordonnes de par Ta Sagesse ancestrale et unifies toutes les concentrations atemporelles. Il est Celui qui inonde de Sa Lumière. Ô Âme, combien Les Noces sont L’Enchantement du Soleil intérieur !

     Lors que Le Souvenir est intense en La Vision, L’Esprit remonte et se nourrit aux effluves des feuillets de L’Autre Monde, celui que seul L’Esprit connaît. Il est une Monture qui donne à voir, sans que nous ayons cherché à voir. Cela se donne-t-il en l’acuité de La Reconnaissance ? Qui donc a semé les premières semences ? Qui a donné à chaque Jardin, Son Entièreté ? Les rayonnements du Pouvoir de La Quintessence en ces secrets sont à dévoiler soudain Le Projet Divin, car, rien n’est sans rien et dès lors, Ô Aspirant qui se souvient, qu’es-tu à comprendre ?

 

L'assasymphonie

 

     Ô Âme, saisis-tu les dialogues intérieurs qu’effeuille Le Livre des Hautes Sphères ? Le bruissement des pages chantent au cœur de celui qui implore. Voici L’Âme touchée, sans que rien ne la touche, Grâces des Joies de L’Amour qui nous étreint : Si je T’oublie un seul instant, Ô veuille Permettre que je cultive Ton Suprême Souvenir, et que mon corps soit Ton Champ. Ce Jardin est L’Offrande d’un roi à Un Roi. Que n’ont-ils vu Ta Réalité Solaire ! Que n’ont-ils admiré les bosquets de Ta douceur ! Que n’ont-ils apprécié les saveurs de Ta Resplendissance ! A cet instant crucial, Versailles est une Coupe et chaque pas résonne. Soudain, L’Âme sait et s’exclame : il n’est de Réalité que cette unique Réalité ! Dieu sait que nous sommes assis depuis longtemps de par Sa Connaissance suprême et que nous sommes, ici, à Le louanger. Le Temps est cette pleine atemporalité !

 

Temple of Love, Le Petit Trianon, Château de Versailles, Versailles, France

La Voie du Samouraï : Livres 29 et 30

Samurai.                                                                                                                                                      More

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Livre 29

     Sache, Ô fils aimé, qu’il est une Voie intérieure que l’on ignore et qui pourtant apporterait à l’homme sa véritable délivrance. Désormais, tous ces savants de la religion, qui se font passer pour des érudits, sont loin d’effleurer un seul des instants de La Réalité Divine. La plupart du temps, ceux qui prétendent être en possession de livres dogmatiques sont à avouer derechef leur incapacité à s’extraire du figement de La Lettre. Que savent-ils ? Tout au plus sont-ils à se coller superficiellement à L’Ecriture et usurpent-ils les qualités sacerdotales qu’ils sont loin d’avoir réalisées. Nous savons pertinemment qu’ils sont à obstruer La Lumière du Seigneur en maintenant volontairement le peuple dans l’ignorance. Ils arguent, en leur superbe, d’avoir reçu l’autorité, une autorité qu’ils s’approprient du reste, sans aucun état d’âme. Celui qui fait usage du Livre tel un moyen pour asseoir sa position personnelle et défendre son pouvoir est un être boiteux. Point n’est besoin de comprendre que L’Âme est son propre viatique et que l’âme d’un Sage est La Manifestation d’une Voie Vivante, d’une Voie qui se fait Jour, dans La Nuit obscure de Sa grotte et qui donne simultanément accès à La pleine Réalité Transcendantale. Celui qui œuvre pour Son Seigneur, œuvre avec justice pour l’ensemble de L’Humanité. Il n’est point à séparer les hommes, mais, il leur permet d’accéder à La Connaissance. Ainsi, le sage propose un sens à ce qui semble opposer les hommes et leur révèle ce qui les unit dans L’Absoluité. Le vassal de Dieu est un Trait d’Union entre le ciel et la terre. Jamais, il ne divise les hommes. Son Discours est consubstantiel à La Voie qui s’est ouverte en lui. La Réalité essentielle de saveurs goûteuses en Son Cœur spirituel a été touchée par La Lumière Suprême ; celle-ci l’amène à entrer entièrement en L’Universalité. Lumière sur Lumière. Celui qui ne peut révéler les points de convergence est un faussaire, ou bien, dans le meilleur des cas, quelqu’un qui s’est arrêté en cours de route. Il ne peut donc prétendre à la guidance, car, celui qui ne peut aplanir les points de divergence et donner un sens reliant en toute chose est un homme boiteux. L’homme que l’on est à suivre, est à révéler notre propre état. Si tu suis les pas d’un homme qui use de béquilles, tu seras semblable à lui. Ne confonds donc pas Le Noble Bâton du Pèlerin, qui est à occulter un bon nombre de choses ignorées, hélas, de nos jours, et cette béquille qui est le grand signe d’une impotence avérée.

 

Художники Wang Meifang, Zhao Guojing. | Картины и Репродукции

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Livre 30

     Mon maître avait cette coutume de s’assoir face à la grande porte qui ouvrait sur le jardin. Des plantes majestueuses y avaient été disposées en l’art le plus étudié, un art dont je ne méconnaîtrais pas la finesse méthodique. Lors que la pluie jouait dans les feuillages généreux de l’été, les gouttes glissaient en une sorte de couloir étroit et celles-ci se résorbaient l’une dans l’autre. Je m’installai si proche de lui, avec une déférence telle, que mes genoux touchaient les siens. C’est ainsi qu’il m’autorisait à plonger dans la prunelle limpide de son regard ; il s’exprimait uniquement par les yeux et me menait si loin que je voyais la plénitude extatique de son âme. Il me disait : « Nous sommes semblables à ces gouttes et nous rejoignons L’Océan de Grâce. Sache que nous ne cherchons pas à percer les secrets, ni à basculer en l’autre monde, mais, L’Âme ruisselle de L’Océan de L’Origine. Lui qui se cherche est à nous submerger de Sa Réalité sublime. » Le Prince attendait avec impatience le soir, ce moment où la servante, de son pas feutré, tenant de ses deux mains gracieuses la coupe d’eau fraîche, entrait dans la pièce. Il avait ce sentiment qu’elle ne venait de nulle part,  et qu’elle était une soudaine apparition. Il se laissait porter par le balancier du temps, alors que la tour chantait avec le vent. Nul n’avait plus le droit de l’approcher, hormis la jeune femme. Ainsi, il se laissait aller en ces vagues tantôt oppressives, tantôt jubilantes que l’amour sait faire déferler en ondes subtiles dans le cœur même du plus rustre des hommes. Il ne donnait aucun mot à ce qui lui arrivait. Il savait que Cela agissait en lui. Il ne résistait pas à cette douce violence. Lors qu’enfin, la servante fut entrée dans la pièce, celle-ci s’éclaira de sa présence. Les mots de son esprit se fluidifièrent à son approche. Elle arrivait au juste moment, lors que son cœur ne pouvait plus supporter son absence. «  Ô Prince, quelles ont été vos pensées du Jour ? – Je n’ai plus de pensées, mais la douceur diffuse de votre réalité. Elle seule est toute ma pensée. Lors que vous entrez en cette pièce, mes mots deviennent cette matière substantielle et le sens de ma contemplation se donne en ces perles qui s’unissent en chaque couleur et fusionnent en La seule Perle intense de mon Désir. – Êtes-vous à observer votre singularité d’être en ces ruissellements de mots devenus enfin Unité ? – J’observe que mon cœur est devenu un four alchimique par lequel mes états sont multipliés et de même unifiés. Chaque flamme est à me séparer de ma grossièreté et mon humeur est une Essence qui porte votre Nom. – Ô Prince, je ne sais plus si je suis ou si vous êtes ! Je vois tout le long du jour une colombe me visiter et elle me parle du Corbeau de votre Âme. J’y respire Son Parfum, mais c’est en La Colombe que mon cœur s’unifie au vôtre. La pureté est votre citadelle, et votre contemplation, La Source qui s’y révèle.

 

© Océan sans rivage, La Voie du Samouraï

 

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Livres 29_30

La Voie du Samouraï : Livres 27 et 28

Samurai executioner, a well known old practitioner who by his own account had in a year when business was brisk a very tolerable income. He received some 7 ichiboos (about $2.30) per head, and had taken off as many as 350 heads in a twelve month period, his office, however was a despised one.:

 

Livre 27

     Les gens sont à tempêter sans cesse. Ils s’articulent telle une masse sans véritable consistance. Combien sont-ils à se coller au décor, sans pour autant admettre en eux cette sublime réalité : La Vie est en cette extase apothéotique. Un Univers sans cesse en exponentialité de possibilités ! Aie bien en vue ce que représente une seule seconde. En elle, une infinité de mondes qui s’ouvrent simultanément. Si tu plonges en cette vastitude, en son effet si rapide, tu observes que se concentre chaque chose en un point unique et singulier. Ô Fils aimé, Il n’est aucune contradiction, ni paradoxe, en Ton Art, et sache que la minutie s’intensifie de l’exactitude en l’alignement répété de tes gestes unifiés à ton mental. Unification consciente en cette Triade de l’intention, de ton attention et de ton acte. Tu ne peux échapper à cette précision, car, se doit d’être unifiés en La Lumière, tous les aléas de ton être. Celle-ci ne saurait admettre ni confusion, ni décalage entre ton intention et ton acte. L’attention accrue et le perpétuel ajustement sont un viatique sûr. Chaque jour, apprivoise le Jour en toi, et pose délicatement, au rythme de ton souffle, ce pas de l’Union. N’oublie jamais de délester tous les encombrements sentimentaux, car aujourd’hui est précieux Jour de La Rencontre. D’aucuns pensent que Le Seigneur est inapprochable, ou bien qu’il n’est qu’une divinité qui exaucerait les moult passions de leur âme après moult offrandes. Ainsi en est-il de leur marchandage. Laisse cela aux gens du commun qui ont l’âme faible et infantile.  Ils sont en un désir de pouvoir et ne dédaignent ni le mensonge, ni la traîtrise pour parvenir à leur fin. Leurs dieux sont à leur image.  Idolâtrie sommaire au demeurant. Puérilité affirmée ! Néanmoins, nous nous devons de neutraliser leurs actions en les faisant basculer dans La Lumière. Le Seigneur nous a créés pour que nous puissions Le connaître. Ceci est La Réalité. Ceci est L’Acte fondateur de La Reliance. Cette dernière débute par soi-même. Or, qui sera à se connaître, connaîtra La Réalité de son âme. Les effets de concordances sont incontournables.

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Livre 28

     Lors que tout ton être se consume des disparates éléments, lors que tu t’immobilises en cette chute, ne sois aucunement à désespérer. Le désespoir est un péché. De fait, ces écartèlements viennent de l’origine du magma et de la béance suprême, au lever d’un rideau qui déchire, en cette fulgurance, le voile de ton opacité. Le Retour est conjoint à la Descente. Ce périple intérieur est une Réminiscence permanente du Voyage de L’Âme. Or, tu n’es ni à t’en souvenir, ni à le voir, car tu es souvent en ce heurt immédiat des sphères qui se séparent et se veulent retourner à la matière sans s’unifier à l’essence tandis que les autres sphères se meuvent en leur progressive ascendance. Ô Fils, penses-tu que La Sagesse Suprême ne se connaît pas Elle-même ? Penses-tu qu’elle te réduise à ce que dont tu n’as pas conscience ? Soutiens assidument les exercices de ta compénétration et recentre-toi en chaque cohorte. Vois-tu comme La flûte suave résonne en toi des sons mélodieux de la perception subtile ? Jubilation de L’Âme Universelle qui danse de La Danse de L’Ondoiement.  Le Prince qui s’étonnait de la présence de la servante lui demanda : seras-tu demain à me mener ce récipient de grâce ? – Qu’entendez-vous par-là, Ô Prince ? – Je désire ta compagnie qui me désaltère et apporte réjouissance à mon cœur. Ta Présence est une Corolle dont les effluves s’ouvrent à mon âme mélancolique. Chacune de tes paroles est mille pétales dont le velours caresse tout mon être. Je souhaite tes visites, et les veux quotidiennes. – Prince, si tel est votre désir, je suis à votre service et vous me voyez comblée par votre sollicitude. – Chacun des poids de mon temps s’allège en ta compagnie et mon esprit s’affute au tien qui n’est pas avare. Ce monde s’est élargi par les propos de ta présence. – C’est que le moment est sans doute venu, expliqua la jeune servante, de saisir la cause de votre humeur chagrine. Le remède vient lors que l’on le sollicite. Il est en sa justesse à épouser votre corps et votre âme.

 

© Océan sans rivage, La Voie du Samouraï

 

Se lit aussi sur Noblesse et Art de l’écu

Livres 27_28

 

Versailles (3)

diamondss-r-foreverr:illusionsperdues:  Versailles, The Apollo Fountain (ca. 1668-70)

 

     Lors que Le Temps est Un, l’Allée est à nous parler des déploiements de L’Unique Présence, tandis qu’il nous révèle le dessein d’un Projet structuré en une Sagesse Principielle, au-delà, bien au delà de ce que nous sommes à considérer comme uniquement des faits, des faits qui n’auraient de sens qu’en cette succession d’éléments adventices, sans lien les uns avec les autres, sans lien avec La Volonté Omnisciente d’une Réalité Divine Omniprésente. Or, que savons-nous de ce déroulé de L’Histoire ? Nous sommes tout au plus à lire un circonstancié de faits linéaires et comme proprement accidentel en permanence, une sorte de cause-à-effet, sans but, ne possédant sa matérialité qu’en son accident événementiel. Chose absurde, car ce que l’homme refuse à Dieu, il ne se le refuse pourtant jamais : Qui peut aspirer à une vie incohérente, fluctuante, totalement aléatoire ? Qui se voudrait vivre les dangers hasardeux d’une sorte de roulette russe en permanence ? Tout ce monde se cherche une structuration, une cohérence, jusqu’aux moindres détails de la vie. Nous nous levons chaque matin en un rite consenti de routine et de logique rassurantes et nous nous refuserions une cohérence cosmique, une intelligence supranaturelle, une finalité et un sens ? Quel est donc l’enfant qui accepterait une telle explication ?

     Or, si nous commençons par reconnaître qu’il est bien une Réalité Suprême, Un Initiateur de L’Origine, un Architecte, lors, nous ne pouvons plus méconnaître ni La Sagesse, ni Le Vivant de cette Réalité, dont La Reconnaissance-même est à pouvoir donner simultanément un sens à toutes choses. Il ne s’agit pas de réduire Dieu au fait qu’Il résorbe par Son Mystère, toutes les choses que l’on ne comprend pas. Il ne s’agit pas non plus de faire de Dieu, une Enigme qui éluderait tous nos questionnements. Bien au contraire : il s’agit d’aller vers Celui qui est à L’Origine de ce Tout pour en saisir L’Intelligence, c’est-à-dire Tout Le Sens. Poser les questions à Dieu, c’est être sûr d’avoir des réponses, quand bien même nous ne serions pas toujours en mesure de les recevoir pleinement. Car, les questions qui sont à se formuler, sont celles qui s’inscrivent en notre parcours de vie, si riche et si multiple au demeurant. De fait, l’homme s’interroge et interroge la création de façon presque compulsionnelle. Il ne s’interdit pas cela. Pourquoi alors serions-nous à ne pas nous interroger sur le « phénomène spirituel » ? Pourquoi méconnaîtrions-nous ce fait marqué et marquant au sein de la réalité humaine ?

     Telle est L’Unicité de La Présence qui donne à chaque pas, sa Reliance. Il s’agit du Souffle juste, du Souffle qui monte telle une flèche en ce couloir de L’Amour. De fait, il est une promenade qui interpelle. Tout comme chaque point s’aligne en une rectitude de points, la promenade parle d’elle-même et s’efface en cette mémoire atemporelle qui fait le lien avec tous les temps. Lors que le souvenir en ce rappel de Lui en Lui jaillit, nous sommes à voir que rien ne se perd et que tout se relie en permanence. Notre présence en Sa Présence prend tout son sens. C’est ainsi que Versailles se visite autrement, se vit autrement, se donne autrement. Non pas en partant de nous, de nos acquis, de notre opinion, de nos spéculations rationnelles, mais en Lui, et alors, il se passe Quelque Chose, car ce Quelque Chose est précisément ce qui se tramait depuis le début…