La Voie du Samouraï : Livres 5 et 6

: “ Hori Naotora(堀直虎) was a samurai of the late Edo period who served as daimyo of Susaka han. He worked in various positions throughout the Tokugawa government, and was appointed Foreign...

Livre 5

     Nos émotions ont cet illusoire pouvoir de nous maintenir en des voiles d’interprétations diverses. Cependant, nous n’excluons pas que ce monde ne puisse se traduire en termes de conversion. Cela serait plus juste. Toute interprétation est un effort qui altère souvent notre approche d’une problématique conscientisée, c’est-à-dire considérée comme étant d’emblée une énigme à résoudre. La Vie est fluide de notre fluidité de pensée, et s’obscurcit de notre opacité émotive. Les nuances sont de taille, lors que nous rencontrons cette énigme de Vie. Comment distinguer l’émotivité de la sensibilité ? Comment différencier l’enthousiasme de la Joie ? En travaillant les gestes du maniement de L’Épée, j’observe que L’Épée est tout autant ce vent que je transperce que L’Épée qui traverse le vent. Je ne sais plus faire la différence entre le vent et L’Épée, tout comme mon bras n’est plus vraiment mon bras, mais bien le prolongement de ma pensée. Le mouvement lui-même est fusion des progressions de mon attention. Tantôt le vent me traverse, et tantôt je traverse le vent. Les deux faits sont remarquables. J’entre en cette subtilité de l’attention, à un tel point que, je suis tantôt face à la chose, et tantôt, je suis cette chose ; or, je sais reconnaître ce phénomène et il n’a qu’un nom : Présence. Celle-ci est exactement ce que nous appelons Épousailles de tous les disloquements qui se résorbent en L’Un. Je sais alors qu’il n’est rien en nous qui ne soit réel, excepté en ce regard témoin. Ceci est la première victoire. Ceci est le Signe même de La Conversion.

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Livre 6

     Ce que tu cultives, te cultive. Autrement dit, tout ce qui te préoccupe devient exactement ce qui s’inscrit en toi. Nous sommes à vivre simultanément deux choses, con-subséquentes, reliées par une dynamique que nous ignorons monumentalement, ou que nous feignons d’ignorer. Ces deux choses sont en nos actes, pensées, orientations, aspirations, à déterminer notre Réalité efficiente. Nous sommes Cela que nous vivons, déployons, cultivons, et nous écrivons, en une encre ineffaçable, notre histoire. Nous sommes aussi en ce déni, à réduire notre espace d’humanité, et donc de clairvoyance. Or, il est une vérité tranchante et quasi absolue : Nous sommes notre propre jointure de l’entre-deux-mondes. Nous sommes aussi en cette non-reliance à créer l’obscurité qui réduit notre intelligence, qui réduit le Champ de L’Oeuvre juste et éclairée. Nous sommes à ne plus savoir observer ce qui nous unifie et ce qui nous divise. C’est au pied d’un Arbre que j’ai mené mes plus grands combats. Sache, Ô Fils, que se regarder, entrer en son introspection, est une nécessité absolue pour nous, samouraïs, car, nous ne sommes pas à méconnaître L’Oeuvre Céleste, nous nous devons d’entrer précisément en Son Orbitage et convertir les messages reçus en un ajustement efficace. Une situation donnée est une situation qui a son sens plénier et qui a, de fait, sa finalité, quand bien même cette finalité offrirait d’autres perspectives encore. Si nous ne pouvons éviter l’erreur,  qui procède d’une Sagesse inouïe, nous n’avons pas le droit d’ignorer les messages Célestes. Nous pouvons mettre du temps à les recevoir, mais nous ne pouvons pas nous enfermer en une volontaire cécité. La crucialité de la vie est le permanent rappel de son éphémérité. Nous ne pouvons échapper au vent qui devient à la pointe de notre Épée notre propre présence, comme nous ne pouvons éluder le fait que nous sommes en un espace structuré et riche d’enseignements.

 

Tsukioka Yoshitoshi (Japanese: 1839-1892) - From "One Hundred Aspects of the Moon"

 

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Livres 5_6

 

Le Verbe et le Symbole

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     Nous avons déjà eu l’occasion de parler de l’importance de la forme symbolique dans la transmission des enseignements doctrinaux d’ordre traditionnel. Nous revenons sur ce sujet pour apporter quelques précisions complémentaires et montrer encore plus explicitement les différents points de vue sous lesquels il peut être envisagé.

     D’abord, le symbolisme nous apparaît comme tout spécialement adapté aux exigences de la nature humaine, qui n’est pas une nature purement intellectuelle, mais qui a besoin d’une base sensible pour s’élever vers les sphères supérieures. Il faut prendre le composé humain tel qu’il est, un et multiple à la fois dans sa complexité réelle ; c’est ce qu’on a trop souvent tendance à oublier, depuis que Descartes a prétendu établir entre l’âme et le corps une séparation radicale et absolue. Pour une pure intelligence, assurément, nulle forme extérieure, nulle expression n’est requise pour comprendre la vérité, ni même pour communiquer à d’autres pures intelligences ce qu’elle a compris dans la mesure où cela est communicable ; mais il n’en est pas ainsi pour l’homme. Au fond, toute expression, toute formulation, quelle qu’elle soit, est un symbole de la pensée qu’elle traduit extérieurement ; en ce sens, le langage lui-même n’est pas autre chose qu’un symbolisme. Il ne doit donc pas y avoir opposition entre l’emploi des mots et celui des symboles figuratifs ; ces deux modes d’expression seraient plutôt complémentaires l’un de l’autre (et d’ailleurs, en fait, ils peuvent se combiner, puisque l’écriture est primitivement idéographique et que parfois même, comme en Chine, elle a toujours conservé ce caractère). D’une façon générale, la forme du langage est analytique, « discursive » comme la raison humaine dont il est l’instrument propre et dont il suit ou reproduit la marche aussi exactement que possible ; au contraire, le symbolisme proprement dit est essentiellement synthétique, et par là même « intuitif » en quelque sorte, ce qui le rend plus apte que le langage à servir de point d’appui à l’« intuition intellectuelle » qui est au-dessus de la raison, et qu’il faut bien se garder de confondre avec cette intuition inférieure à laquelle font appel divers philosophes contemporains. Par conséquent, si l’on ne se contente pas de constater une différence et si l’on veut parler de supériorité, celle-ci sera, quoi qu’en prétendent certains, du côté du symbolisme synthétique, qui ouvre des possibilités de conception véritablement illimitées, tandis que le langage, aux significations plus définies et plus arrêtées, pose toujours à l’entendement des bornes plus ou moins étroites.

     Qu’on n’aille donc pas dire que la forme symbolique n’est bonne que pour le vulgaire ; c’est plutôt le contraire qui serait vrai ; ou, mieux encore, elle est également bonne pour tous, parce qu’elle aide chacun à comprendre plus ou moins complètement, plus ou moins profondément la vérité qu’elle représente, selon la mesure de ses propres possibilités intellectuelles. C’est ainsi que les vérités les plus hautes, qui ne seraient aucunement communicables ou transmissibles par tout autre moyen, le deviennent jusqu’à un certain point lorsqu’elles sont, si l’on peut dire, incorporées dans des symboles qui les dissimuleront sans doute pour beaucoup, mais qui les manifesteront dans tout leur éclat aux yeux de ceux qui savent voir.

     Est-ce à dire que l’usage du symbolisme soit une nécessité ? Ici, il faut faire une distinction : en soi et d’une façon absolue, aucune forme extérieure n’est nécessaire ; toutes sont également contingentes et accidentelles par rapport à ce qu’elles expriment ou représentent. C’est ainsi que, suivant l’enseignement des Hindous, une figure quelconque, par exemple une statue symbolisant tel ou tel aspect de la Divinité, ne doit être considérée que comme un « support », un point d’appui pour la méditation ; c’est donc un simple « adjuvant », et rien de plus. Un texte védique donne à cet égard une comparaison qui éclaire parfaitement ce rôle des symboles et des formes extérieures en général : ces formes sont comme le cheval qui permet à un homme d’accomplir un voyage plus rapidement et avec beaucoup moins de peine que s’il devait le faire par ses propres moyens. Sans doute, si cet homme n’avait pas de cheval à sa disposition, il pourrait malgré tout parvenir à son but, mais combien plus difficilement ! S’il peut se servir d’un cheval, il aurait grand tort de s’y refuser sous prétexte qu’il est plus digne de lui de ne recourir à aucune aide ; n’est-ce pas précisément ainsi qu’agissent les détracteurs du symbolisme ? Et même si le voyage est long et pénible, bien qu’il n’y ait jamais une impossibilité absolue de le faire à pied, il peut néanmoins y avoir une véritable impossibilité pratique d’en venir à bout. Il en est ainsi des rites et des symboles : ils ne sont pas nécessaires d’une nécessité absolue, mais ils le sont en quelque sorte d’une nécessité de convenance, eu égard aux conditions de la nature humaine.

     Mais il ne suffit pas de considérer le symbolisme du côté humain comme nous venons de le faire jusqu’ici ; il convient, pour en pénétrer toute la portée, de l’envisager également du côté divin, s’il est permis de s’exprimer ainsi. Déjà si l’on constate que le symbolisme a son fondement dans la nature même des êtres et des choses, qu’il est en parfaite conformité avec les lois de cette nature, et si l’on réfléchit que les lois naturelles ne sont en somme qu’une expression et comme une extériorisation de la Volonté divine, cela n’autorise-t-il pas à affirmer que ce symbolisme est d’origine « non humaine », comme disent les Hindous, ou, en d’autres termes, que son principe remonte plus loin et plus haut que l’humanité ?

     Ce n’est pas sans raison qu’on a pu rappeler à propos de symbolisme les premiers mots de l’Évangile de saint Jean : « Au commencement était le Verbe. » Le Verbe, le Logos, est à la fois Pensée et Parole : en soi, Il est l’Intellect divin, qui est le « lieu des possibles » ; par rapport à nous, Il se manifeste et s’exprime par la Création, où se réalisent dans l’existence actuelle certains de ces mêmes possibles qui, en tant qu’essences, sont contenus en Lui de toute éternité. La Création est l’œuvre du Verbe ; elle est aussi, et par là même, sa manifestation, son affirmation extérieure ; et c’est pourquoi le monde est comme un langage divin pour ceux qui savent le comprendre : Cœli enarrant gloriam Dei (Ps., XIX, 2). Le philosophe Berkeley n’avait donc pas tort lorsqu’il disait que le monde est « le langage que l’Esprit infini parle aux esprits finis » ; mais il avait tort de croire que ce langage n’est qu’un ensemble de signes arbitraires, alors qu’en réalité il n’est rien d’arbitraire même dans le langage humain, toute signification devant avoir à l’origine son fondement dans quelque convenance ou harmonie naturelle entre le signe et la chose signifiée. C’est parce que Adam avait reçu de Dieu la connaissance de la nature de tous les êtres vivants qu’il put leur donner leurs noms (Genèse, II, 19-20) ; et toutes les traditions anciennes s’accordent pour enseigner que le véritable nom d’un être ne fait qu’un avec sa nature ou son essence même.

     Si le Verbe est Pensée à l’intérieur et Parole à l’extérieur, et si le monde est l’effet de la Parole divine proférée à l’origine des temps, la nature entière peut être prise comme un symbole de la réalité surnaturelle. Tout ce qui est, sous quelque mode que ce soit, ayant son principe dans l’Intellect divin, traduit ou représente ce principe à sa manière et selon son ordre d’existence ; et, ainsi, d’un ordre à l’autre, toutes choses s’enchaînent et se correspondent pour concourir à l’harmonie universelle et totale, qui est comme un reflet de l’Unité divine elle-même. Cette correspondance est le véritable fondement du symbolisme et c’est pourquoi les lois d’un domaine inférieur peuvent toujours être prises pour symboliser les réalités d’un ordre supérieur, où elles ont leur raison profonde, qui est à la fois leur principe et leur fin. Signalons à cette occasion l’erreur des modernes interprétations « naturalistes » des antiques doctrines traditionnelles, interprétations qui renversent purement et simplement la hiérarchie des rapports entre les différents ordres de réalités : par exemple, les symboles ou les mythes n’ont jamais eu pour rôle de représenter le mouvement des astres, mais la vérité est qu’on y trouve souvent des figures inspirées de celui-ci et destinées à exprimer analogiquement tout autre chose, parce que les lois de ce mouvement traduisent physiquement les principes métaphysiques dont elles dépendent. L’inférieur peut symboliser le supérieur, mais l’inverse est impossible ; d’ailleurs, si le symbole était plus rapproché de l’ordre sensible que ce qu’il représente, comment pourrait-il remplir la fonction à laquelle il est destiné ? Dans la nature, le sensible peut symboliser le suprasensible ; l’ordre naturel tout entier peut, à son tour, être un symbole de l’ordre divin ; et, d’autre part, si l’on considère plus particulièrement l’homme, n’est-il pas légitime de dire que lui aussi est un symbole par là même qu’il est « créé à l’image de Dieu » (Genèse, I, 26-27) ? Ajoutons encore que la nature n’acquiert toute sa signification que si on la regarde comme nous fournissant un moyen pour nous élever à la connaissance des vérités divines, ce qui est précisément aussi le rôle essentiel que nous avons reconnu au symbolisme . [1]

     Ces considérations pourraient être développées presque indéfiniment; mais nous préférons laisser à chacun le soin de faire ce développement par un effort de réflexion personnelle, car rien ne saurait être plus profitable ; comme les symboles qui en sont le sujet, ces notes ne doivent être qu’un point de départ pour la méditation. Les mots, d’ailleurs, ne peuvent rendre que bien imparfaitement ce dont il s’agit ; pourtant, il est encore un aspect de la question, et non des moins importants, que nous essayerons de faire comprendre ou tout au moins pressentir par une brève indication.

     Le Verbe divin s’exprime dans la Création, disions-nous, et ceci est comparable, analogiquement et toutes proportions gardées, à la pensée s’exprimant dans des formes (il n’y a plus lieu ici de faire une distinction entre le langage et les symboles proprement dits) qui la voilent et la manifestent tout à la fois. La Révélation primordiale, œuvre du Verbe comme la Création, s’incorpore pour ainsi dire, elle aussi, dans des symboles qui se sont transmis d’âge en âge depuis les origines de l’humanité ; et ce processus est encore analogue, dans son ordre, à celui de la Création elle-même. D’autre part, ne peut-on pas voir, dans cette incorporation symbolique de la tradition « non humaine », une sorte d’image anticipée, de « préfiguration » de l’Incarnation du Verbe ? Et cela ne permet-il pas aussi d’apercevoir, dans une certaine mesure, le mystérieux rapport existant entre la Création et l’Incarnation qui en est le couronnement ?

     Nous terminerons par une dernière remarque relative à l’importance du symbole universel du Cœur et plus particulièrement de la forme qu’il revêt dans la tradition chrétienne, celle du Sacré-Cœur. Si le symbolisme est, dans son essence, strictement conforme au « plan divin », et si le Sacré-Cœur est le centre de l’être, réellement et symboliquement tout ensemble, ce symbole du Cœur, par lui-même ou par ses équivalents, doit occuper dans toutes les doctrines issues plus ou moins directement de la tradition primordiale, une place proprement centrale ; c’est ce que nous essayerons de montrer dans certaines des études qui suivent.

 

Note :

[1] Il n’est peut-être pas inutile de faire observer que ce point de vue, suivant lequel la nature est considérée comme un symbole du surnaturel, n’est aucunement nouveau, et qu’il a été au contraire envisagé très couramment au moyen âge ; il a été notamment celui de l’école franciscaine, et en particulier de saint Bonaventure. – Notons aussi que l’analogie, au sens thomiste de ce mot, qui permet de remonter de la connaissance des créatures à celle de Dieu, n’est pas autre chose qu’un mode d’expression symbolique basé sur la correspondance de l’ordre naturel avec le surnaturel.

Symboles de la Science sacrée, René Guénon, éd. Gallimard, 1962

Symbolique du Poisson (1)

La Symbolique est un Resserrement de Signes, une Concentration effusive et un Langage Sacré, en L’Echo vibratoire d’une Descente imaginale et intuitive. Elle est L’Accomplissement d’un Jaillissement dans des structurations devenues, de nos jours,  particulièrement complexes et hermétiques, mais  toujours actives et efficientes.

bblacha:    “This is Leviathan” bibical text. France 1277-86. Add 11639 BL by tony harrison on Flickr.

 

     Aussi loin que l’on puisse remonter dans La Souvenance, nous savons que L’Eau est une Lumière structurelle et conservatrice. Elle est à s’effeuiller des moyens de Son incroyable fluidité et recèle en Elle, La Larme de L’Origine, ou Suintement expirant de Mémoire Fluide. Elle est réverbération, absorption, structuration, monde éthéré, multitude de mondes, densité de formes, mouvement, changement, résorption, infinité, opacité et translucidité, couloir et cheminement. Elle peut aussi devenir énergie et puissante barrière. Elle est issue de Là où tout commence, mais elle donne aussi Vie. Ainsi, Sa Matérialisation est riche d’allégories, de références, d’interpellations, de messages, de signes. Si Elle est Le Véhicule des Sons. Elle est aussi instrument et vibration. Rien ne l’arrête, tout la renforce. Elle transporte les éléments épars et les fusionne. Elle donne des possibilités infinies de voyages. L’Eau nous parle, et L’Eau mémorise. Elle est Sa Simultanéité perpétuelle.

     L’Eau permet aussi d’être en Sa Guidance, Elle qui ne jamais renonce et se transforme en toutes choses, de sorte que Le Voyage est une Réelle Destinée. Elle est en son infinitude élémentaire et particulaire à être aussi des milliers d’êtres. Ceux-ci sont autant d’alternatives insoupçonnées. Des effets de sa fluidité, interroge-toi sur Son Miracle en tant que manifestation à la fois solide et éthérée. As-tu considéré Sa Réalité ? En Ta main, consolidée par d’autres effets des mouvements incessants, as-tu perçu Son Langage inouï ?Noun.JPG

     Il s’est trouvé qu’Elle est précisément La Nature même du Poisson. Considère cette goutte essentielle comme la fluidité combinatoire de toutes les réalités en un point concentré. Considère que ce point est La Larme de Semence et que Cela signifie pleinement qu’il s’agit de La Vie en Sa Quintessence. Concentration extrême de Vie, en L’Alpha et L’Oméga. Considère bien cet aspect des choses, ce monde contenant d’autres mondes. Considère Cela comme La Réalité d’une Phraséologie de La Création, du Rappel en L’Arche préservée, et donc du Retournement possible en La Restauration de La Nature Primordiale de L’Homme.

 

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     En Ce Calame Récipiendaire, en cette pointe acérée de L’Épée Arborescente des paroles depuis les Âges reculés, en cette vibration unitive, lors que Le Cœur est en Son Orient de Lumière, L’Âme est Éternité de Présence et Reliance en Justesse de L’Intention. Se peut-il que se concentre en une limpidité, ce cristal du Trône de La Toute Puissance ? Plus est précise l’Aspiration et plus se resserre le fil ténu du Désir d’Amour en ce Retour de L’Origine. L’Épée de Lumière touche exactement Le Commencement de La Pointe suintante. Ceci est La Flèche ciblée de L’Ardeur incantatoire des Épousailles. Le Faisceau franchit tous les obstacles et ne connaît plus de déviation. Il s’agit du Pôle des Cercles concentriques. Tout Cela est en son Absoluité contenu en La Semence Verbale de L’Essence Originelle. Se dissolvent alors toutes les aspérités, lors que Cet acte de La Rencontre appelle à L’Union Créatrice en cette simultanéité de Consciences aimantes qui dansent sans discontinuer.

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     En ce Verbe de Jonas, lors que les renoncements se confinent en la mémoire du chagrin, lors que les larmes fusent de leur langueur en ces palpables mondes et ceux encore intouchés, L’Occultation en La Semence avive Les Invocations, et, de cette effusion, se concentrent encore les chaleurs nécessaires à L’Oeuvre de Transformation, en La Nuit des douleurs de la séparation. C’est en La Larme, écume de vagues perlées, au miroir du premier reflet, que se retrouve La Réalité de L’Union. Sans ce Passage, sans ce retour en La Primordialité, comment entrer de nouveau en la Conscience de L’Éternité ? Ne sois pas comme en une cristallisation de souffrances, sans pouvoir même échapper aux réalités infernales ! Ô Toi, sache lire en ces feuillets immaculés de L’Instant, qui se fécondent et se relient aux Écritures de tous les temps !

 

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La Voie du Samouraï : Livres 3 et 4

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Livre 3

     Ô Fils, ne sois pas troublé par les mouvements de ceux qui ont choisi la hâte. N’y prête seulement pas attention. D’avoir pratiqué la promenade méditative, me conformant à la présence du vent, me concentrant en son langage, je me suis mis en cet alignement du Souffle Conceptuel et me suis relié ainsi à ma propre respiration. De fait, il m’a été donné d’entrer en l’apnée, et c’est là que j’ai pu reconnaître le point centré en mon être. J’ai observé longtemps le même mouvement, et j’ai découvert alors qu’il existe une telle acuité, si sensible, et qui appuie toute nécessité de concentration. Il existe deux sortes d’humeur : l’une froide et l’autre chaude. De ces deux opposés est à naître une sorte d’équilibre et le souffle s’unifie au cœur. La Vision est décuplée en cette alternance qui nous renvoie au mouvement juste. Équilibre et intensité, puis légèreté du mouvement. L’Épée épouse ces mouvements conscients et devient exactement cette précision que seule L’Âme connaît. Le mouvement devient mouvement de L’Âme. Il n’est aucune séparation de par cette précision. En cette discipline, en son application répétitive, en cette constance, le samouraï pénètre en la substance de L’Acte. Il est en son ralenti, et le sait de la juste nécessité d’être présent face à l’adversaire. Lors, il observe les stratégies et peut ainsi opérer et neutraliser l’ennemi. Or, sache-le, Ô Fils, le premier ennemi est soi-même. Tout trouble, toute confusion, tout compromis sont une dérive, mais la dérive est aussi une stratégie qui permet le réajustement. Le Samouraï ne laisse rien se perdre en l’inutilité. Toute chose est féconde de La Présence.

Image associéeEstampe de Utagawa Kuniyoshi (1798-1861)

 

Livre 4

     Aucune sentimentalité n’exclut une réelle sensibilité. J’ai observé chez la plupart des gens cette propension à s’attacher à l’éphémère, faisant fi de la Réalité, la voulant contraindre à l’émotivité et au souvenir narcissique. La peur de perdre active cet égocentrisme et  atrophie la part intelligente de la manifestation vivante. Au lieu de se comprendre comme un Esprit, les hommes se collent à leur territoire sentimental, et en font un amoncellement de fétichisme. L’homme se conditionne son propre figement qui le rassure, sans pour autant qu’il soit à lui ouvrir la vraie perspective existentielle. Éluder la mort, la fuir, ne veut pas dire qu’elle sera vaincue. La négligence d’une vie est un crime hautement terrifiant, puisqu’elle est à ouvrir toutes les autres possibilités de déni. Se sacrifier tous les jours, c’est épargner d’autres vies. C’est leur redonner une pleine dimension. Ne pas éprouver de l’estime se manifeste par une raillerie inféconde. Si l’autre est perçu comme un ennemi, c’est que l’on n’a pas su détecter son propre ennemi qui est soi-même. Nous sommes prompts à pointer du doigt l’autre, mais nous sommes rares à écouter le bruissement d’un Echo. Il n’est de reconnaissance véritable qu’en ce Souffle Universel. De fait, tout le reste dévoile exactement les fragmentations du moi en une pluie de disgrâces. Ô Fils, ne t’arrête pas aux futilités des sensibleries qui ne sont pas constructives. La Sagesse est un Souffle suspendu au sourire intérieur.

 

Résultat de recherche d'images pour "samourai"Nakano Takeko (1847-1868)

 

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Livres 3_4

 

La Réforme de la mentalité moderne

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La civilisation moderne apparaît dans l’histoire comme une véritable anomalie : de toutes celles que nous connaissons, elle est la seule qui se soit développée dans un sens purement matériel, la seule aussi qui ne s’appuie sur aucun principe d’ordre supérieur. Ce développement matériel qui se poursuit depuis plusieurs siècles déjà, et qui va en s’accélérant de plus en plus, a été accompagné d’une régression intellectuelle qu’il est fort incapable de compenser. Il s’agit en cela, bien entendu, de la véritable et pure intellectualité, que l’on pourrait aussi appeler spiritualité, et nous nous refusons à donner ce nom à ce à quoi les modernes se sont surtout appliqués : la culture des sciences expérimentales, en vue des applications pratiques auxquelles elles sont susceptibles de donner lieu. Un seul exemple pourrait permettre de mesurer l’étendue de cette régression : la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin était, dans son temps, un manuel à l’usage des étudiants ; où sont aujourd’hui les étudiants qui seraient capables de l’approfondir et de se l’assimiler ?

La déchéance ne s’est pas produite d’un seul coup ; on pourrait en suivre les étapes à travers toute la philosophie moderne. C’est la perte ou l’oubli de la véritable intellectualité qui a rendu possibles ces deux erreurs qui ne s’opposent qu’en apparence, qui sont en réalité corrélatives et complémentaires : rationalisme et sentimentalisme. Dès lors qu’on niait ou qu’on ignorait toute connaissance purement intellectuelle, comme on l’a fait depuis Descartes, on devait logiquement aboutir, d’une part, au positivisme, à l’agnosticisme et à toutes les aberrations « scientistes », et, d’autre part, à toutes les théories contemporaines qui, ne se contentant pas de ce que la raison peut donner, cherchent autre chose, mais le cherchent du côté du sentiment et de l’instinct, c’est-à-dire au-dessous de la raison et non au-dessus, et en arrivent, avec William James par exemple, à voir dans la subconscience le moyen par lequel l’homme peut entrer en communication avec le Divin. La notion de la vérité, après avoir été rabaissée à n’être plus qu’une simple représentation de la réalité sensible, est finalement identifiée par le pragmatisme à l’utilité, ce qui revient à la supprimer purement et simplement ; en effet, qu’importe la vérité dans un monde dont les aspirations sont uniquement matérielles et sentimentales ?

Il n’est pas possible de développer ici toutes les conséquences d’un semblable état de choses ; bornons-nous à en indiquer quelques-unes, parmi celles qui se rapportent plus particulièrement au point de vue religieux. Et, tout d’abord, il est à noter que le mépris et la répulsion que les autres peuples, les Orientaux surtout, éprouvent à l’égard des Occidentaux, viennent en grande partie de ce que ceux-ci leur apparaissent en général comme des hommes sans tradition, sans religion, ce qui est à leurs yeux une véritable monstruosité. Un Oriental ne peut admettre une organisation sociale qui ne repose pas sur des principes traditionnels ; pour un musulman, par exemple, la législation tout entière n’est qu’une simple dépendance de la religion. Autrefois, il en a été ainsi en Occident également ; que l’on songe à ce que fut la Chrétienté au moyen âge ; mais, aujourd’hui, les rapports sont renversés. En effet, on envisage maintenant la religion comme un simple fait social ; au lieu que l’ordre social tout entier soit rattaché à la religion, celle-ci au contraire, quand on consent encore à lui faire une place, n’est plus regardée que comme l’un quelconque des éléments qui constituent l’ordre social ; et combien de catholiques, hélas ! acceptent cette façon de voir sans la moindre difficulté ! Il est grand temps de réagir contre cette tendance, et, à cet égard, l’affirmation du Règne social du Christ est une manifestation particulièrement opportune ; mais, pour en faire une réalité, c’est toute la mentalité actuelle qu’il faut réformer.

Il ne faut pas se le dissimuler, ceux mêmes qui se croient être sincèrement religieux n’ont, pour la plupart, de la religion qu’une idée fort amoindrie ; elle n’a guère d’influence effective sur leur pensée ni sur leur façon d’agir ; elle est comme séparée de tout le reste de leur existence. Pratiquement, croyants et incroyants se comportent à peu près de la même façon ; pour beaucoup de catholiques, l’affirmation du surnaturel n’a qu’une valeur toute théorique, et ils seraient fort gênés d’avoir à constater un fait miraculeux. C’est là ce qu’on pourrait appeler un matérialisme pratique, un matérialisme du fait ; n’est-il pas plus dangereux encore que le matérialisme avéré, précisément parce que ceux qu’il atteint n’en ont même pas conscience ?

D’autre part, pour le plus grand nombre, la religion n’est qu’affaire de sentiment, sans aucune portée intellectuelle ; on confond la religion avec une vague religiosité, on la réduit à une morale ; on diminue le plus possible la place de la doctrine, qui est pourtant tout l’essentiel, ce dont tout le reste ne doit être logiquement qu’une conséquence. Sous ce rapport, le protestantisme, qui aboutit à n’être plus qu’un « moralisme » pur et simple, est très représentatif des tendances de l’esprit moderne ; mais on aurait grand tort de croire que le catholicisme lui-même n’est pas affecté par ces mêmes tendances, non dans son principe, certes, mais dans la façon dont il est présenté d’ordinaire : sous prétexte de le rendre acceptable à la mentalité actuelle, on fait les concessions les plus fâcheuses, et on encourage ainsi ce qu’il faudrait au contraire combattre énergiquement. N’insistons pas sur l’aveuglement de ceux qui, sous prétexte de « tolérance », se font les complices inconscients de véritables contrefaçons de la religion, dont ils sont loin de soupçonner l’intention cachée. Signalons seulement en passant, à ce propos, l’abus déplorable qui est fait trop fréquemment du mot même de « religion » : n’emploie-t-on pas à tout instant des expressions comme celles de « religion de la patrie », de « religion de la science », de « religion du devoir » ? Ce ne sont pas là de simples négligences de langage, ce sont des symptômes de la confusion qui est partout dans le monde moderne, car le langage ne fait en somme que représenter fidèlement l’état des esprits ; et de telles expressions sont incompatibles avec le vrai sens religieux.

Mais venons-en à ce qu’il y a de plus essentiel : nous voulons parler de l’affaiblissement de l’enseignement doctrinal, presque entièrement remplacé par de vagues considérations morales et sentimentales, qui plaisent peut-être davantage à certains, mais qui, en même temps, ne peuvent que rebuter et éloigner ceux qui ont des aspirations d’ordre intellectuel, et, malgré tout, il en est encore à notre époque. Ce qui le prouve, c’est que certains, plus nombreux même qu’on ne pourrait le croire, déplorent ce défaut de doctrine ; et nous voyons un signe favorable, en dépit des apparences, dans le fait qu’on paraît, de divers côtés, s’en rendre compte davantage aujourd’hui qu’il y a quelques années. On a certainement tort de prétendre, comme nous l’avons souvent entendu, que personne ne comprendrait un exposé de pure doctrine ; d’abord, pourquoi vouloir toujours se tenir au niveau le plus bas, sous prétexte que c’est celui du plus grand nombre, comme s’il fallait considérer la quantité plutôt que la qualité ? N’est-ce pas là une conséquence de cet esprit démocratique qui est un des aspects caractéristiques de la mentalité moderne ? Et, d’autre part, croit-on que tant de gens seraient réellement incapables de comprendre, si on les avait habitués à un enseignement doctrinal ? Ne faut-il pas penser même que ceux qui ne comprendraient pas tout en retireraient cependant un certain bénéfice peut-être plus grand qu’on ne le suppose ?

Mais ce qui est sans doute l’obstacle le plus grave, c’est cette sorte de défiance que l’on témoigne, dans trop de milieux catholiques, et même ecclésiastiques, à l’égard de l’intellectualité en général ; nous disons le plus grave, parce que c’est une marque d’incompréhension jusque chez ceux-là mêmes à qui incombe la tâche de l’enseignement. Ils ont été touchés par l’esprit moderne au point de ne plus savoir, pas plus que les philosophes auxquels nous faisions allusion tout à l’heure, ce qu’est l’intellectualité vraie, au point de confondre parfois intellectualisme avec rationalisme, faisant ainsi involontairement le jeu des adversaires. Nous pensons précisément que ce qui importe avant tout, c’est de restaurer cette véritable intellectualité, et avec elle le sens de la doctrine et de la tradition ; il est grand temps de montrer qu’il y a dans la religion autre chose qu’une affaire de dévotion sentimentale, autre chose aussi que des préceptes moraux ou des consolations à l’usage des esprits affaiblis par la souffrance, qu’on peut y trouver la « nourriture solide » dont parle saint Paul dans l’Épître aux Hébreux.

Nous savons bien que cela a le tort d’aller contre certaines habitudes prises et dont on s’affranchit difficilement ; et pourtant il ne s’agit pas d’innover, loin de là, il s’agit au contraire de revenir à la tradition dont on s’est écarté, de retrouver ce qu’on a laissé se perdre. Cela ne vaudrait-il pas mieux que de faire à l’esprit moderne les concessions les plus injustifiées, celles par exemple qui se rencontrent dans tant de traités d’apologétique, où l’on s’efforce de concilier le dogme avec tout ce qu’il y a de plus hypothétique et de moins fondé dans la science actuelle, quitte à tout remettre en question chaque fois que ces théories soi-disant scientifiques viennent à être remplacées par d’autres ? Il serait pourtant bien facile de montrer que la religion et la science ne peuvent entrer réellement en conflit, pour la simple raison qu’elles ne se rapportent pas au même domaine. Comment ne voit-on pas le danger qu’il y a à paraître chercher, pour la doctrine qui concerne les vérités immuables et éternelles, un point d’appui dans ce qu’il y a de plus changeant et de plus incertain ? Et que penser de certains théologiens catholiques qui sont affectés de l’esprit « scientiste » au point de se croire obligés de tenir compte, dans une mesure plus ou moins large, des résultats de l’exégèse moderne et de la « critique des textes », alors qu’il serait si aisé, à la condition d’avoir une base doctrinale un peu sûre, d’en faire apparaître l’inanité ? Comment ne s’aperçoit-on pas que la prétendue « science des religions », telle qu’elle est enseignée dans les milieux universitaires, n’a jamais été en réalité autre chose qu’une machine de guerre dirigée contre la religion et, plus généralement, contre tout ce qui peut subsister encore de l’esprit traditionnel, que veulent naturellement détruire ceux qui dirigent le monde moderne dans un sens qui ne peut aboutir qu’à une catastrophe ?

Il y aurait beaucoup à dire sur tout cela, mais nous n’avons voulu qu’indiquer très sommairement quelques-uns des points sur lesquels une réforme serait nécessaire et urgente ; et, pour terminer par une question qui nous intéresse tout spécialement ici, pourquoi rencontre-t-on tant d’hostilité plus ou moins avouée à l’égard du symbolisme ? Assurément, parce qu’il y a là un mode d’expression qui est devenu entièrement étranger à la mentalité moderne, et parce que l’homme est naturellement porté à se méfier de ce qu’il ne comprend pas. Le symbolisme est le moyen le mieux adapté à l’enseignement des vérités d’ordre supérieur, religieuses et métaphysiques, c’est-à-dire de tout ce que repousse ou néglige l’esprit moderne ; il est tout le contraire de ce qui convient au rationalisme, et tous ses adversaires se comportent, certains sans le savoir, en véritables rationalistes. Pour nous, nous pensons que, si le symbolisme est aujourd’hui incompris, c’est une raison de plus pour y insister, en exposant aussi complètement que possible la signification réelle des symboles traditionnels, en leur restituant toute leur portée intellectuelle, au lieu d’en faire simplement le thème de quelques exhortations sentimentales pour lesquelles, du reste, l’usage du symbolisme est chose fort inutile.

Cette réforme de la mentalité moderne, avec tout ce qu’elle implique : restauration de l’intellectualité vraie et de la tradition doctrinale, qui pour nous ne se séparent pas l’une de l’autre, c’est là, certes, une tâche considérable ; mais est-ce une raison pour ne pas l’entreprendre ? Il nous semble, au contraire, qu’une telle tâche constitue un des buts les plus hauts et les plus importants que l’on puisse proposer à l’activité d’une société comme celle du Rayonnement intellectuel du Sacré-Cœur, d’autant plus que tous les efforts accomplis en ce sens seront nécessairement orientés vers le Cœur du Verbe incarné, Soleil spirituel et Centre du Monde, « en lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science », non de cette vaine science profane qui est seule connue de la plupart de nos contemporains, mais de la véritable science sacrée, qui ouvre, à ceux qui l’étudient comme il convient, des horizons insoupçonnés et vraiment illimités.

[Symboles fondamentaux de la Science sacrée, chap. Ier. – Publié dans Regnabit, juin 1926. Texte d’une communication faite par l’auteur à la journée d’étude du 6 mai 1926 organisée par la Société du Rayonnement intellectuel du Sacré-Coeur. Sur cette société, cf. Introduction.]

La Voie du Samouraï : Livres 1 et 2

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Livre 1

     Je m’adresse à toi, Ô Fils vénérable qui me visita en ta pudeur faite de silence et de pureté en les convenances. Tu n’es rebelle que des acquis figés en cet ère de glace. Il est des déserts de froideur qui sont de grande éloquence. Lors que l’âme encore embryonnaire se contorsionne des éléments disparates de son humeur, que peut-il en sortir ? Parfois, un homme meurt des certitudes de sa froideur et de son amertume, s’y figeant en un avortement de douleur. Cette Voie est une Vie intérieure qui se donne en une Dignité que les hommes d’aujourd’hui ne connaissent pas. Le pouvoir est à l’image de son peuple. Vois comme les masques tombent peu à peu et révèlent leur hideur. Cette voie n’est pas mensongère, ni non plus complaisante. Le combat est une justesse à la lame qui siffle au vent. Ainsi, sur le sentier des mille combats, j’ai noté les étapes sur un livre consigné. Chaque page s’offre en une sorte de promenade de la pensée. Un instant est un murmure subtil qui cherche au cœur du cœur, le Vivant. S’il n’est de Vivant, il n’est aucune Beauté jaillissante.

Livre 2

     Une Voie exclusivement exotérique se fonde en la connaissance de l’intériorité, aujourd’hui, las, quasiment occultée. Pourtant, nous sommes une véritable Mémoire, une bibliothèque gigantesque que nous ne soupçonnons pas. Nous sommes en une Possibilité connective, une possibilité de Reliance presque totalement méconnue. D’avoir estropié l’histoire nous rend aujourd’hui incapable d’entrer en la profondeur des pensées et des actes. Si la routine envahit nos jours, alors, il n’est de vie qu’en l’éphémérité obséquieuse de rites rendus totalement profanes. Nous avons observé cette singularité : il est peu de personnes capables de se concentrer plus d’une minuscule minute, signe évident d’une atrophie mentale avérée. Faire le vide en son moi, est un défi qui relève d’un véritable courage. La Promptitude à remplir le vide par le bavardage est caractéristique de ce monde. L’on est à se donner les outils les plus bancals pour cacher la réalité d’une misère. Apprends que les hommes s’appauvrissent de plus en plus des perceptions de leur vie intérieure et en revanche, lui redonnent une pseudo-consistance à travers les biens matériels et la pensée toute faite. Note, Ô Fils, que le vide effraie, car il balaie tout sur son passage. Or, un vrai guerrier sait qu’il doit tout quitter, jusqu’à ses pensées les plus intimes pour entrer en l’intériorité de L’Acte.

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Photos datant du  19e siècle et présentant quelques derniers samouraïs au Japon.

 

 

 

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Se lit aussi sur Noblesse et Art de l’écu

La Tortue et Le Lion

      Le Goéland se mit en retrait un moment, respira dans les vagues du matin écorchant la nuit qui ondoyait sur les écumes vibrantes. Il salua La Tortue qui semblait s’être assoupie. Elle le vit étendre ses ailes blanches, plissa durant une seconde les yeux et lui sourit avec une grande tendresse. Puis, en une sorte de murmure à peine audible, elle lui dit : tu es en mes larmes. Il frémit dans l’air marin et s’éloigna en lui promettant qu’il reviendrait bientôt. La Tortue le savait. Elle savait parfaitement qu’il reviendrait. Elle fit quelques pas sur la plage et se mit à chanter. Sa voix prenait des accents si singuliers, tantôt rauques, tantôt aigus. Paradoxalement, le chant en était plus harmonieux. Le Soleil se levait sur les rochers, au loin, et Le Ciel devenait palpitant du cœur des mille roses écloses du firmament. Notre Tortue se mit alors à tracer des cercles concentriques, imprégnant les grains des vibrations aurorales. En chaque effleurement, le sable devenait un sillon aux effluves virginales.

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     Soudain, l’on sentit le Temps bruire comme ému des perles scintillantes de L’Océan. Les cercles concentriques se soulevèrent et formèrent un tourbillon. L’on entendit une Voix qui ondoyait d’éloges incessantes : C’est à Toi que je pense en cet instant fugace, et c’est en Toi que ma pensée se fonde, lors que Tu es en ce Silence. C’est pour Toi que Le monde tremble en ce cristal de Roche, et c’est pour Toi que s’écrivent ces chants d’Amour.

     Je ne suis plus personne, en ces temps cristallisés du Seul Présent. Nous le savons que Lui seul règne ici en Sa Perpétuelle Création, lors que même La Matière n’est pas La Matière et que Son Nom est une Résorption totale à L’Aube du Commencement. Souviens-toi du Songe évanescent en cet instant, et, qui te fit frémir, sursaut de L’Image qui te donne à vivre ce que nul n’est à vivre en cette vibration, lors que La Matière est Un Nom au-dessus du Nom. Esprit de La Quintessence, comme vibration suspendue de simultanéité. Écarquillement des paupières et les yeux voient ce qui ne saurait être vu. Comment mettre des mots à ce qui n’est pas Forme ? Et comment mettre un Son à ce qui ne saurait être audible ? Comment donner un mouvement à ce qui ne saurait bouger ? Que dire des effets qui ne sauraient être seulement effets ?  D’Abstraction en Abstraction, la Beauté cherche à redescendre et à se con-former à la perception en cet Ici, lieu des Réceptacles du Discours verbal de La Rencontre.

     Du Soleil de Sa Crinière sauvage, Le Lion avançait, souple en Sa Majesté, et Sa Beauté naturelle accentuait cette immense impression de plénitude. Il s’approcha de Dame Tortue et la salua avec une vénération non dissimulée. Celle-ci pleura d’une Joie indicible en Le voyant apparaître. Il caressa notre Amie avec une tendresse peu commune. Tout de grâce éloquente, tout de Joie en ces Retrouvailles. Celle-ci se transforma alors en une jeune fille gracile et grave. Les verts pâturages s’irriguèrent des larmes d’Amour qui perlèrent sur le sol et l’on comprit que ce basculement venait depuis le fond des âges, lors que les véritables épopées fusionnaient en l’intériorité des réalités de L’Âme. Du bruissement des feuillages, la mer dansait dans les branchage et se voulait se rappeler en ces pas de promenade inachevée.

– Des cycles et des cycles en ces rêves lyriques de nos aspirations à L’Eveil, voici que Toi, Roi des cycles de L’Achèvement, qui vient sceller les dérives, Tu poses sur mon cœur une légère et éthérée douceur, puis insuffle en L’Âme langoureuse, cette Paix. Combien se fane L’Instant de L’Oubli, et combien fleurissent les boutons de roses parsemées d’odorantes pensées ?

Peinture de Briton Rivière (1840-1920)

Et la Lettre engendra le Verbe – Fā

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Quatre-vingt.
Lettre qui s’enroule, tête et corps,
Et se déroule sans que sa limite ne soit perçue…
Lettre circulaire et concave,
Disponible et ouverte,
Réceptacle sanctifié de la Sainte Effusion du Miséricordieux,
Purifiée de toute souillure…
L’esprit reçoit le dépôt de Sa confiance
Dont il devra témoigner
Du commencement de son humaine stase
Jusqu’à l’ultime souffle du dernier descendant de l’Adam primordial.
Au temps de la Révélation,
Il vint, premier parmi les compagnons,
Témoin de l’incomparable Singularité de l’Unique sans second,
Ami véritable
Dont la poignée de main valait signature et engagement sincère,
Véridique en sa parole, juste et magnanime dans chacun de ses actes,
Prince de la chevalerie spirituelle,
C’est lui qui fut choisi pour conduire l’oraison
Et guider le peuple sur la Voie la plus droite,
Premier des quatre lieutenants.
Voici l’instant crucial
Du dernier témoignage de la descente providentielle du Verbe
Tout entier contenu
Dans l’ouverture liminaire de la Récitation sacrée.
Que les cœurs épris de Vérité
Scellent en leur amande intime,
Les sept signes de la fidélité sans faille :
Miséricorde et Clémence,
Louange Seigneuriale à l’intention des mondes,
Miséricorde encore et encore,
Roi du jour de la balance,
Adoration et Secours de l’unicité de l’Un,
Chemin de la verticale droiture,
Faveurs éminentes et protection contre la colère.
Que les cœurs combattants
Suivent les sentiers escarpés de la Victoire,
Ils gagneront, alors, les jardins de la grande Paix,
Où nul ne peut être inquiété pour ses fautes
Car ils seront abreuvés d’une eau si pure
Qu’ils seront rendus à leur nature première.
Que les cœurs apaisés
Se promènent à l’envi au milieu des senteurs suaves
Que répandent en tous lieux les épiphanies de l’Aimé.
Après avoir connu les jasmins de la Foi,
Ils recevront le flambeau de la vision unitive…
Et s’ouvrira pour eux l’œil de la pénétration intense des allusions subtiles.
Son nombre est quatre-vingt-un.
Carré du premier des carrés numéraux,
Miroir de l’Unité se reflétant dans la réalité multiple.
Son nombre est neuf.
Gestation de l’être en ce monde,
Déploiement de l’Homme Universel
Dans la totalité des sphères,
Nombre jumeau de la lettre initiale.

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Clé de Fā

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I
De l’affirmation de l’Un procède l’Unique,
Initiale de la Fidélité primordiale,
L’Ami dont la Parole se fait Verbe de la Descente
Par le sept de nombre, signature de Sa Faveur.
II
Puis le Compagnon choisi parmi le peuple des Saints
Ôte la souillure des mondes,
Ses allusions sont autant de clés
Pour l’ouverture de l’Instant.
Il n’a pas de second dans l’avant ni dans l’après
Car Il a vaincu toute colère.
III
Nulle limite ne Le contient
Car il décrète sa propre victoire,
Son chemin est semé des gemmes de la Foi,
Son chemin est la Foi elle-même.
Il est le Juste, le Flambeau du commandement
Et le miroir de la droiture.
IV
Il est le Bien Aimé, notre secours,
Il est le corps et l’œil de son Seigneur,
L’Homme Universel, témoin de l’Unicité,
Combattant et Lieutenant de la Vision unitive.
V
Sa main est le réceptacle des actes de la Paix,
Elle est concave par nature,
Elle est comme un souffle qui passe,
Elle agit par le Sceau de l’Épiphanie.
VI
Entends !
Car la Révélation est en gestation continue
Dans son cœur miséricordieux,
Comme un Livre carré de forme.
Parcoure les pages et relève les signes de la Chevalerie et de la Vérité,
Ceux de la Clémence et de la Restriction.
VII
Il est l’Amande de la Louange,
L’Esprit qui purifie l’esprit de l’oraison qui n’a pas de fin.
VIII
Il est l’humain parmi les hommes,
Il est occulté sous la forme d’une sphère
Et son nombre est huit augmenté de dix
Tant sa Perfection est parfaite,
Sa chemise est brodée du fil de la sagacité
Son regard est une effusion sans limite.
IX
Il est l’origine de l’Adam,
Le Roi de la Réalité et la balance des actes,
Il est la lettre et le jasmin,
Magnanime,
Il offre sa protection à tous les êtres,
Car son adoration est pure,
Il est le jardin de la Miséricorde et de la Singularité,
Il est la Récitation et la porte du Retour.

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Dix-huitième coffre : Fā

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Quel pèlerin passant par les rues vieilles de Fès la Lumineuse
Aurait pu deviner, au fond du quartier des tanneurs,
La présence d’un artisan aussi précieux que toi ?
Ô toi, l’astre des nuits de louanges !
Ta poitrine est le coffre des secrets
Et tu sais comment transmuer la teinte de notre peau
Et la couleur de nos coeurs !
Inconnu du vulgaire, sous les dehors de l’ouvrier,
Tu te fais connaître des seuls aspirants.
Ta lignée est des plus pures, ton eau, sucre et miel,
Tu possèdes les clés de nos poitrines
Et tu as vu à l’instant de la rencontre
L’éminente mansion du Maître de nos Maîtres.
Sans attendre, tu lui léguas ton héritage
Qu’il déposa en son temps dans le coeur de ses Suivants.
Si d’aventure, invoquant le Nom, mon corps tressaille,
Je sais que c’est toi qui nous fis ce présent,
Et que tremblent nos âmes et nos coeurs
Quand leur parviennent des nouvelles de l’Aimé
Et se lève soudain le voile sur Sa Présence éblouissante !
Ô mon oncle !
Naviguant sur le fleuve de la Voie de mes Maîtres,
Je discerne dans la multitude des ondes
Les vagues qui nous sont parvenues de ta Voie affluente.

Jean d’Armelin

Sous le #signe des #Poissons

Merci pour ce beau travail : Echo de réciprocité avec  Signe du poisson en Son Ascendance

L'actualité de Lunesoleil

Pisces

Poissons : Liber Astrologicae XIV siècle (bibliothèque nationale)

Vous vivez dans une époque qui ne se reproduira pas avant un siècle et demi, c’est dire son importance depuis que Neptune votre maitre et guide est entré dans le signe des Poissons. C’est aussi depuis la découverte de Neptune en 1846 son retour dans les Poissons. Ce que vous vivez actuellement sur le plan de l’évolution de la conscience spirituelle n’a jamais été atteint auparavant. Aujourd’hui toutes les possibilités vont sont offertes de vivre le signe auquel vous appartenez avec ces plus belles qualités et moins ces défauts. Tous les Poissons nous le diront, Neptune c’est l’ange qui vous donne des ailes. Vous êtes dans une époque privilégiés, même si d’apparence le monde ne vous semble pas tout rose, vous avez les outils a dispositions pour faire évoluer votre vie. Les portes s’ouvrent, les chances sont de votre côté. Ce capital…

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