Soleil Intérieur

D’après Mes Écrits (2013), en Echo à (Vacances ; Au Soleil)

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J’ai rencontré Le Soleil et il a dit : invite-Moi en ta caverne et j’en éclairerai les parois.
Ainsi, le monde intérieur s’ouvrira.
Je suis allée voir Shams et lui ai demandé : Quel est donc ce Secret, mon cœur collé au sien ? (…)
Puis, je suis retournée vers Toi et j’ai clamé : Ta Sekina, Ô Seigneur !
Il m’a été répondu : Entre en Ma Demeure.
J’ai su qu’il n’est de Demeure qu’en La Subsistance de Toi en Toi.
J’écrivais penchée sur le chemin de La Vie, et c’est Le Pont qui me menait à Toi.
J’ai traversé Le Sirat*, et j’ai vu qu’il était Le Prétexte au Voyage, jointure des exponentialités de toutes Tes Possibilités et des Audiences de Ta Présence en L’Accueil de Toi, Dispensateur de Toutes Les Libéralités. (…)

En L’imperfection apparente de mon âme,
Tu as écarté les voiles de mon cœur esseulé
Puis, Tu as levé chaque Aube en Ta Reconnaissance
Le Jour se déchirait de La Nuit, et La Nuit se déchirait du Jour.
Des clameurs vives de la distance, Tu as donné La Connaissance
En Elle est La Cohérence du pont qui file sous les pieds.
D’hébétude en Hébétude, Tu devins à mes Yeux L’Eclaireur.
De Toute Ténèbre Tu donnais La Lumière.
C’est en Tes Veillées que j’ai veillé, Toi Le Veilleur.
Des ombres, La Vie s’extraie des Nues et de L’Opacité.
En ces déchirements, et même en ces tonnerres,
Tout est à se relier et s’étreindre des pluies rafraîchissantes.
Le Livre s’ouvre en ces Pages, à L’Aube de toutes Les Aubes.
Nulle tempête n’est vaine, et nulle accalmie si ce n’est Ta Sagesse.
D’Amour et d’Amour, en L’Effusion, Tout est Révérence et Tout T’agrée.
Tes Chevaleries sont Les Courtoisies de Ton Regard, Ô sublime Amant !  


*D’après ‘Abdallah Ibn Mass’oud (que Le Seigneur l’agrée), le Prophète (que la prière de Dieu et Son salut se répandent sur sa grâce unitive) a dit: « Le sirat est fin comme la lame de l’épée, il est dangereux et glissant. Les gens vont le traverser en fonction de leur lumière, certains vont le traverser comme une étoile filante, certains vont le traverser comme un clin d’œil, certains vont le traverser comme le vent, certains en courant, certains en trottinant. Ils vont le traverser en fonction de leurs actes au point où celui dont la lumière est sur ses gros orteils aura une main qui tombe et l’autre accrochée, un pied qui tombe et l’autre accroché, les côtés de son corps seront touchés par le feu ».(Rapporté par Al Hakim)


Note de l’auteur  concernant le Sirat : il est des compréhensions aussi infinies que de consciences déployées et non déployées. Il est des sens et des reliances en ces ouvertures illimitées et qui sont notre reflet, notre réalité séquentielle, là où tout est mouvance et là où tout se fige. Le Sirat est cette flèche qui parcourt en Son Retour la distance en La Conscience, ou la non-conscience. Tel est Le Retour, marqué par Les Jalons dont Le Voyage rend compte. Étapes et Lumière projetée en la caverne intérieure, dont la cohérence et la compréhension deviennent l’évidence presque exclusivement à ceux qui se sont laissés franchir, s’il est possible ainsi de l’exprimer, par le Pont. Et Le Seigneur de La Toute-Miséricorde est Le plus Savant.

Le disciple et le maître

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[…] Et si le monde est pour toi devenu la distance et les heures

Et si du Ciel tu éprouves la séparation et l’incommensurable
Et si la Terre t’apparaît comme un tapis de glaise ou se résume à un chemin de pierres,
Dis-toi que ta vision est voilée de la Réalité.

Si de l’Homme, tu ne perçois que l’agitation vaniteuse
Ou la cohorte innombrable des âmes asservies,
Si, résidant en ta prison de verre,
Tu renvoies le divin dans l’au-delà des mondes et des jours
Et si, de l’Amour, tu ne vois qu’un misérable sentiment d’unité éphémère
Sois bien certain que ton entendement a perdu la raison.

Car, pas un instant depuis l’Adam-Êve et la succession des grands patriarches,
Pas un seul jour, dans la procession continue des sept Terres ancestrales,
Il n’y eu de distance à franchir ni de temps consommé
Car tout fut toujours là, à la portée de l’œil et de la main.

Comprends bien !
Même la fourmi dans son insignifiance te dévoile un chemin
Et ne doute jamais que tout sera toujours lisible
Car depuis toujours tout est déjà écrit.

Écoute bien l’appel du Maître de la Puissance «Pas de distance entre nous !
Pas d’ici ni d’ailleurs !
Pas d’hier, encore moins de demain !
Ton toi-même n’a jamais existé et aucun autre jamais ne t’a côtoyé.
Une seule Réalité manifeste et cachée !
Un seul Trésor divulgué et scellé !
Une seule âme, un seul Être, présents dans la multitude infinie de l’Arbre universel» !

Le Maître est assis devant toi
Qui te tend la main du serment et l’eau du souvenir.

Comprends bien!
Le Maître est là
Qui s’assoit dans ta chambre secrète
Et te parle à l’oreille en ton intimité,
Il te donne sans retour à voir tous les joyaux des mondes,
Et sème en ton jardin cordial la graine du secret.

Ne sois pas détrompé !
Sans cesse, le Maître t’invite à la rencontre,
Chaque nuit,  te présente un visage inconnu,
Tantôt Amour natif, tantôt impérieuse Rigueur,
Miséricorde apaisante ou implacable Vérité…
Et t’introduit ensuite dans le cercle de ses Amis sanctifiés…
Tu comprends alors que cette solitude qui fut autrefois ta pesante compagne
S’est emplie du Mystère et de la Certitude.

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Les perles de la lumière des secrets – IX

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Ils sont entrés par l’initiale de la soif,
Qui est la porte de contemplation,
Sur leurs visages de lune pleine,
Est gravé le shin ش de la reconnaissance éperdue.
Lorsque parvenu au but du périple,
Les aspirants voient s’ouvrir les portes du Palais.
Alors entrent les trois cents chevaliers,
Les chefs de file qui tiennent au creux de leurs paumes,
Le secret de la guérison…
Ils savent les frontières et les voiles…
Les sentiers verticaux et les pièges profonds…
Il ont connus les combats et les traités de paix…
Lorsque leur regard plonge dans les méandres d’une âme,
Il en distinguent les écorces
Et savent les extraire pour libérer l’amour originel
Et déciller l’oeil cordial de la vision primordiale.*

*  D’après Muhyddin ibn Arabi dans « al kitab içitalah as-sufiyah, « Al nuqaba » (les lieutenants) désignent ceux qui extraient les écorces des âmes, ils sont au nombre de trois cents.

Mort et Connaissance

 

Nous mourons tous et nous renaissons perpétuellement. Or, il est des êtres qui renaissent figés en leur perpétuité, consumés en cette infécondité et impuissance à s’extraire des nues infernales. Ils sont dans les actes et pensées répétés sans qu’aucune progression ne soit à se manifester. Ils sont donc dans le rêve de la linéarité de leur condition existentielle. Ceux qui pressentent l’illusion d’une telle croyance, sont en vérité à s’extraire du système mécanique sans pour autant et nécessairement sortir du monde phénoménal, car, en lui, ils voient le tracé d’une Voie, unitive et consubstantielle à la matière dont ils ont la perception en sa dimension réelle et exponentielle. La mort qui se devance en leur conscience est à leur donner sans cesse La Connaissance du Vivant, et ils reçoivent les pluies abondantes du ciel, telles la manne et la caille, qui les nourrissent et les guident, lors qu’ils sont à marcher comme tout le monde, à fréquenter les marchés et à acheter leur pain.

La Voie du Samouraï : Livres 61 et 62

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Livre 61

Quiétude n’est pas indifférence et s’extraire des nues n’est pas extimité. Une société chaotique où tout se frôle et se touche sans profondeur ni cohérence, où tout se courtise sans orientation, où tout se dit sans être compris, où l’être devient la façade d’une devanture, tels des étalages dans un magasin, où tout s’aime sans discernement, où tout se dit sans ne rien dire, n’est finalement rien d’autre que le signe d’un rendez-vous manqué. Des postures caricaturales, des démantibulations, de fragmentation en fragmentation, de fausseté d’endoctrinement en endoctrinement, du temps de la hâte et de la précipitation, du chiffre et de la quantité au détriment de la qualité (ne confondons pas qualité et cherté, ni autres balivernes qui se voudraient nous imposer une modalité de qualité, car celle-ci relève proprement de L’Essence des choses, c’est-à-dire de La Source originelle). Compulsions d’énergie humaine qui s’écartèle sans ne plus savoir ce qui la lie à l’existenciation, monde phénoménal auquel elle s’attache sans vraiment se trouver, sans même plus qu’elle ne sache ce qui la distingue de l’indistinction, sans oser la prouesse du face à face, baignant sans cesse dans le bruit du bavardage exempt de triangulation. Que sait-on ? Que sommes-nous à vivre ? Quand comprendrons-nous que là où tout est manifeste est, de fait, à révéler ce qu’il en est. Ce qui est de celui que nous sommes. En ce Lac de Vie, il n’est que notre juste reflet, miroitement incessant lors que la lumière jette une ombre sur ce qui s’occulte au grand jour de l’hystérie collective. Ô fils tant aimé, n’es-tu pas à me demander : alors, quelle est donc la mesure de toute chose ? Comment ne pas se laisser emporter en cette convulsion du mouvement qui dénigre La Réalité du Vrai Voyage ? Ô Noble fils, je vais te dire ceci : il est des êtres, des êtres foncièrement en apathique dormance, qui se masquent délibérément la face et obstruent leurs yeux. Il vaut mieux oublier, se convainquent-ils intérieurement et en une absoluité quasi inconsciente, ne veulent plus se poser de questions… Lors, ils sont à marcher dans les trébuchements de la négligence, et de l’insouciance, où de moult projections et identifications s’amoncellent, comme autant de miroirs convexes, ou concaves, c’est selon. Ils se collent à leurs semblables qui forment la masse rassurante. Ils ont peur d’être seuls… peur d’être face à eux-mêmes, peur d’être différents. Peur de ne plus rien être, ni même de rien posséder. Peur de disparaître. Peur de ne plus paraître, de ne plus être perçus. Peur du silence. Peur de la nuit de leur cécité qui offre le vide abyssal. Pourtant, pourtant, tout est là qui se dit, en cette occultation, lors que les différences sont les vagues de notre unité, Ô Océan !

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Livre 62

Sache, Ô Vénéré fils de mon âme, que la Lumière est précisément la seule Concrétude qui se puisse nous éclairer. Or, la Lumière est crue. Elle est La Nudité extrême qui révèle jusqu’à la moelle, notre Corps essentiel. Elle est cinglante et dérangeante. Mais, qui dérange-t-elle vraiment ? Nous avons passablement transposé l’image de l’homme de nos peurs, en une rapacité du paraître hautement narcissique lors qu’il n’est comme fondement à cet étalement, que la manifestation d’un figement, d’une digression, d’un évitement, d’une peur du vide, c’est-à-dire d’une peur devant le réel choix, celui qui remonte à L’Origine. Pour ce faire, l’homme contourne la vraie question, parce qu’il a peur de la vraie réponse, l’incontournable et dérangeante réponse. De peur de se trouver, l’on se perdrait sur les chemins rançonnés. Les chemins de la cécité qui se voudraient éviter de nous défaire de tout confort. Mais de quel confort parlons-nous ? Ce confort auquel l’on s’attache n’en demeure pas moins le signe révélateur d’une angoisse, comme ajoutée au monde phénoménal, monde impermanent que nous craignons de voir disparaître, lors que celui-ci cherche convulsivement et, malgré tout, sa destruction en une cohorte de dénis. Déni et absence, lors que l’oubli est le signe même de l’atrophie évidente de notre mémoire. Mémoire Originelle, celle qui est Souvenance vivante de notre Qualité, Souvenance de notre Origine, Souvenance de notre Devenir. Souvenance de notre Acte d’Être en la simultanéité atemporelle. L’Art du Samouraï est au service de L’Âme ; L’Art est Descente du Divin en La Transcendance qui rappelle Le Réel. Quel Art sinon, lors que le message se perd ? Art ou contre-initiation en la déviance et l’enfermement ? Que de confusions en ce qui se voudrait être la manifestation de la liberté fourre-tout, de l’opinion fourre-tout, du dire et du faire fourre-tout. Celui qui goûte à La Liberté de L’Âme reconnaît la limitation et la fragmentation de ce qui se voudrait confusément imiter cette Liberté, l’usurper en l’absurde de la faconde posturière. Or, naissons-nous libres ou bien sommes-nous à nous incarcérer volontairement, en une démarche claudicante ? Lorsque l’homme comprendra qu’il n’est rien qui ne demeure hormis Le Vivant et que ce Vivant précisément est en Sa Nature à absorber exclusivement tout ce qui est Vivant, il prendra enfin le temps de s’arrêter et de plonger en lui. Un petit homme tenait une boutique dans une ruelle si étroite, qu’il fallait bien connaître son commerce pour aller l’y trouver. Or, ce marchand, dès l’aube, ouvrait grand les rideaux de son magasin et travaillait derrière un immense comptoir. Cet homme tissait des manteaux de laine. Il en avait de toutes sortes. Seulement, ce marchand n’était pas du tout un marchand habituel. Dès qu’un client entrait, il savait parfaitement les mensurations de celui-ci et le type de manteau qu’il lui fallait. Plus que cela, le manteau épousait l’âme du client. Nul ne sortait de cette boutique sans être rendu visible… Nul ne pouvait échapper à sa réalité. Le manteau collait aux vices comme aux vertus de l’acheteur. Le plus terrible, ou le plus extraordinaire était que le client ne soupçonnait nullement ce qui apparaissait aux yeux du tisserand. En effet, il ne dévoilait cette originalité qu’aux initiés, ou à ceux qui entraient en la puissance de la confidence. Le reste le laissait songeur, longtemps, au seuil de la boutique. Comme il en avait appris sur la nature humaine depuis tout ce temps !

© Océan sans rivage, La Voie du Samouraï

Se lit aussi sur Noblesse et Art de l’écu

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Genèse d’une Rupture : Hébétude

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Lors que souvent, je m’allais marchant sur les allées du Jardin des plantes, je retrouvais, au frémissement du vent dans les branchages, les mots de ma mère qui nous faisait souvenance assez régulièrement de notre enfance. Je me suis longtemps assise, même dans le froid hivernal, sur le banc qui avait ma prédilection et j’écrivais sur un petit carnet à la couverture jaune. C’est ainsi que vint à moi celui qui m’offrit trois livres prodigieux : La crise du monde moderne de René Guénon, Le Mémorial des Saints de Farîd al-Dîn Attâr et un petit livre de prières et d’oraisons. Les nuits d’hiver m’ont fait découvrir des récits que je crus d’un autre monde, tant cela me semblait relever d’un autre système cognitif. Je lisais souvent, suspendue aux mots sauvages épris de liberté, une liberté qui n’est pas celle que l’on brandit au flottant des mécaniques étendards. Le goût sauvage de L’Âme est semblable à la folie qui s’éclaire sans jamais nuire à personne, et qui au secret des veillées d’une lueur aurorale devient Le Jubilé oratoire. Je m’étends encore sur l’ivresse qui s’empara de mon âme, lors qu’assoiffée, elle reconnut L’Effluve que l’on n’oublie plus. J’avais bu à la coupe de tant de parcours parcellaires qui me laissaient de plus en plus sur ma faim, percevant comme une sorte d’incomplétude. La quête est au creux de nous tel un enfant en gestation et elle nous prend en otage. Aujourd’hui, je le sais. J’étais gourmande du Jardin des âmes. Comme j’y plongeais sans jamais me lasser et comme je volais au profond de mon propre océan en les cueillant toujours encore plus près, elles collées à ma matrice, sans même jamais comprendre pourquoi tout me semblait vrai. Pourtant, aux récits de ces âmes mystiques, je fus rivée sans ne pouvoir plus m’en déparer. Je marchais tout doucement sur les phrases de leur histoire surnaturelle et je ne pouvais plus ni avancer ni reculer. Là, Le Souffle me tenait encerclée. Qu’est-ce donc tout ceci ? Comme je me sens désarmée devant tant de langueur et de puissante nostalgie ! Comme Cela me parle et me plonge en une sorte de stupeur ! Combien de fois, fermant le livre, je suis allée marcher dans les nocturnes allées, cueillant aux branches des arbres les feuilles de mon étonnement et de mes propres mélancolies ! Qui avait mis en moi ce goût du Mystère et de La Pureté ? Qui avait enlacé mon âme et même mon corps ? Qui me donnait en ces promenades, l’élan vers un Ailleurs ? Qui ouvrait jusqu’à l’écartèlement ma poitrine ? D’Amour Cela frissonne. D’Amour Cela se cherche. D’Amour Cela se donne. D’Amour Cela s’unifie. D’Amour Cela se pleure. D’Amour Cela jaillit. Les heures passaient et je n’étais plus à moi. Cela s’élargissait en L’Océan effusif de tous les ouragans de mon être. Cela n’avait pas peur des tempêtes. Cela rugissait au quatre points cardinaux. Cela criait au verbe de l’impétuosité. Cela se pacifiait au Souffle de La Beauté.

Traversée

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La soif est ma vertu,
Le désert à ma porte comme un fleuve fatal
Qui assèche ses rives…
Nul n’entrera où je réside,
Là où la lumière écrase et n’éclaire pas,
Là où la chaleur anéantit les souffles et les regards.

La nuit du désert me glace le sang et me voici privé de la douceur de l’absence.

Le désert à chaque entrée de ma demeure et me voici privé de la caresse du vent et des parfums du lointain…

Le désert a submergé mon jardin d’Éden et me voici privé du sourire de celle que j’aimais et des chants qui peuplaient mon amour.

Je suis le prisonnier de son invincible lenteur
Car Je n’ai ni arme ni monture pour vaincre sa vacuité immense.
Aveugle et sans voix, je ne sais ni me diriger ni crier ma détresse…

Sur cette route sans route, dans cette nuit sans nuit,
Le moindre de mes pas s’efface et me ramène, inexorable, au point de mon départ,
Dépouillé de mon rêve et de ma volonté…

Les perles de la lumière des secrets – VIII

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Noblesse de la lettre zīn ز et du sept de nombre
Qui recèlent le secret de la substitution et de l’apparition !
Sept hommes choisis pour témoigner au nom de la Vérité
Aux quatre horizons de la terre !
Sept hommes affranchis des entraves de l’espace !
Tu les vois parcourir les chemins
Tandis que leur corps déambulent
Dans les rues de leur voisinage.
C’est que leurs voyages sont occultés
Afin que les yeux du commun ne percent le secret de leur élévation.
Mais leur demeure véritable est sur le coeur d’Abraham,
Le dôme du rocher du voyage nocturne…
Ils sont les substituts du Véridique,
Ils ont changé leurs vices en vertus,
Ils sont revêtus de la robe
Des attributs du Bien Aimé.*

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*D’après Muyyidin ibn al Arabi, « Kitâb içtilâh as–sufiyah », Al-Bûdalâ’ (Les Substituts) sont au nombre de sept, ce sont des gens qui lorsqu’ils voyagent laissent un corps à leur image afin que les gens ne sachent pas qu’ils sont en voyage. C’est cela que l’on désigne par ce terme et pas autre chose, ils résident sur le cœur d’Abraham.

La Mort ou L’A-mour

Peinture de Carlos Schwabe (1866-1926) 

 

Je me suis préparée à la mort au creux de Ton ventre, et je T’ai conçu au sein de mon Lait nourricier. Des joies exhalées en Ton Verbe Alchimique de toutes les Réalités synthétisantes, en La Chaleur d’un Four occulte, en ce puits de La Réceptivité, en ce Discours de Ton Chant puissant depuis L’Origine, lors que mon frère est en Sa Complétude et que je suis L’Amande fendue en Son Éthéréité. Un Arbre d’une Munificence qui fend les Cieux de Ses Bras libérés soudain devient Le Livre des mille connaissances, en cet espace que nul ne veut occuper. Alors Le Puits prend toute son ampleur et en abondance reverse les paroles de L’Amant, Ô Suprême Beauté des parfums du suave Visage de L’Amour. Le Ciel s’emplit de Sa Clameur et devient L’Écorchure de  La Dualité. A toutes questions mon âme devient subjuguée. Elle s’assoit au pied de L’Olivier et cette Béance nous offre cette perception de La Dimension Une. L’Arbre est à La Figue Son Offrande sans que rien ne soit à usurper les heures de visitation. La Folie s’empare de tous ces instants et les nuits se déchirent de leur obscurité. Étudie, Ô mon âme et te penche sous L’Arbre de Ton Êtreté sans jamais te lasser, visite L’Océan cosmique de Ma Beauté. Puis-je seulement y échapper ? Sept pétales du Lotus se déploient et révèlent en d’autres sphères l’immensité de sept océans que les âmes esseulées connaissent dans les abysses de leur gouffre anticipé. Des voiles de stupeur et Toi, Le Droit, siégeant sur Le Trône, tandis que La Roseraie en son ipséité est Le Jardin que l’on nous donne à visiter. Ici, les effluves sont telles des Corolles qui sont les feuillets du Livre occulté. Lis en Ta Béance et entre en ce couloir des devancés. C’est en cognant si fort que l’âme s’échappe et devient l’enfant au Jardin Renaissant. Béatitude et émerveillement. Chaque nuit, L’Âme Te visite et descend jusqu’à La Tombe afin de Te cultiver. Effeuille ces heures de l’ascèse et entre en Ce Royaume de La Fluvialité. la Mort est devenue ma Nature Essentielle et d’Elle est Le Secret de La Vie. Je te conterai les réalités de La Conscience, dépôt précieux qui de Puissance inégalée est à reconquérir chaque seconde de L’Oubli. Merveille en Ce Tabernacle de La Lumière qui en Son Unicité enfin fait acte de Retour. La Remontée est douceur au grand Jour des Retrouvailles. Qu’importe ce monde en son rêve enivré des mécanicités de l’impermanence ! Ne dites pas qu’ils sont morts, car ils sont bien vivants en ce témoignage, voici l’agenouillée. Tels sont ivres et ils ne le sont pas, car en vérité, ils sont à ne plus rien savoir du pouvoir des mots. Ceux-là viennent te retrouver, un à un, en ces ondes que L’Empreinte restitue sans rien omettre. L’Âme est Témoin de L’Âme. L’Âme est dans L’Ouïe Divine. N’en doute pas ! Tes mots te chercheront et seront ton épée. Plutôt être en silence, des cailloux dans la bouche, que de prononcer ce qui nous reviendra tôt ou tard.

Chant du Merle (5)

Résultat de recherche d'images pour "qin tianzhu artist"Qing Tianzhu 艺术家-云峰画苑

 

L’Amour ne ment pas, il a Le Regard féroce du cœur. Il est Le Réveil qui ne trompe pas. Il est L’Union qui ne désunit pas. Il est La Transparence qui ne trouble pas. L’Amour est ce qui commence quand rien ne finit. Il est Un de Sa Clarté et constant de Son Désir. Si La Flèche de Cupidon te touche, Oh ! Sache que le rire fuse déjà. Si farouche que soit ton combat, il a les rayonnances des perles de nacre à ta bouche souriante. Il est Celui qui rassemble ceux qui se ressemblent et lors, Tendresse au lever du Jour, à L’Aurore des Prières, lors que Le Merle encore nous dévoile des pans de La Nuit :

Lors que La mort aura son linceul insaisissable
Que Ta chevelure flottera au lit de Ta Réalité
Tu ne sauras pas ce qui t’advient, et pourtant,
Tu seras enfin à te réveiller, et que diras-tu ?
Qu’est-ce ceci, où suis-je ? Que me veut-on ?
Te souviens-tu alors des boutons irisés en L’Azur ?
Cueille, te dira-t-on, ce que tu as semé.
Ton corps trépassé te trahira et d’éther, tu seras
Échappé sans vraiment rien te souvenir.
Alors, de peur tu trembleras et seule La Lumière
En ton cœur lamenté te viendra t’enlacer.
Cette lumière est si vive, qu’il suffit d’un geste.
Véridique est ce récit, et je viens pour t’aider.
Ne sois pas à méconnaître L’Alchimie d’un Voyage.
Les Anciens ont raconté, ils n’ont rien inventé.
Des passages, il en est de nombreux, je t’en prie : 
Considère mon chant comme Le Viatique de Ton Âme.
Je suis venu, sur ton épaule me percher.
Sens-tu comme ce matin frissonne de La Présence ?
Vais-je te dire Le Grand Secret ? Sois d’humeur sans blâme.
Chaque seconde en Lui, est Le Don qu’Il te fait.
Suspends Le Souffle en Son Apnée, et fais Silence.
Sens-tu comme la brise du cœur embrasse ton âme ?
C’est en ce Respir qu’Il te désire et que tu vas Le trouver.