Genèse d’une Rupture : le cycle infernal (2)

Eos.jpgEos de Evelyn De Morgan (1855-1919)

Il est difficile de dire à quelqu’un qui rêve, qu’il est, de fait, plongé en ce rêve. Il est encore plus difficile de dire au monde entier qu’il est le fruit d’un rêve, arborescence confuse et que plus il s’enfonce en ce rêve, plus il risque de descendre dans ses arcanes les plus infernales. Plus l’on croit et plus l’on est collé. L’on aimerait crier au monde entier : réveille-toi ! Néanmoins, l’on ne peut pas grand-chose. Seuls les morts savent ce qui se passent Ailleurs. Or, les morts ne sont pas morts. Il leur revient en fulgurance l’éclatante Vérité qui leur révèle tout. Ce que d’aucuns pensaient de la religion comme étant un opium du peuple n’est en vérité rien autre qu’un message bien codifié qui nous sert à entrer en L’Oeuvre Alchimique, c’est-à-dire en L’Oeuvre de la transformation, et cela, selon l’entendement et l’aptitude de chacun. Le fait de ne plus être en une pratique rituelle nous fait dériver en permanence, de plus en plus, loin de notre Principe, loin de notre Lumière. Si nous prenions le temps de nous laisser envahir, submerger par La Force vibratoire de L’Amour, nous serions à saisir La Subtilité de La Réalité de notre Être. Nous serions en cette Hébétude contemplative et nous n’éprouverions plus aucune peur, ni ne ressentirions l’autre comme un ennemi. Nous serions à vivre La Tendresse et La Compassion effusives. Il ne s’agit pas de mièvrerie, ni de naïveté. Il s’agit de La Connaissance primordiale. Nous serions à dire les choses vraies, sans pour autant falsifier la vérité, ni usurper quoi que ce soit, du reste. Nous serions en ce mouvement d’arrêt, nous rencontrerions vraiment L’Autre, et La Vie qui est en Lui, comme une singularité de La Manifestation. Mais, nous nous heurtons sans cesse à nos projections, incapables que nous sommes de voir ce mur psychique qui se dresse en permanence entre les uns et les autres. Néanmoins, nous pouvons le dire : chacun sera à se rassembler selon son niveau de conscience, car telle est La Loi immuable, exceptée en Son Décret  de La Toute Miséricorde. Tout ce que nous faisons, tout ce que nous disons, tout ce que nous pensons, tout ce qui nous attire est exactement ce que nous sommes. Le monde est notre miroir. Il nous envoie sans cesse un message, le nôtre, que nous ne savons plus lire. Il se dresse autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, face à nous. Le monde est notre visage. Tel monde, tel homme. Ceux qui parviennent à s’extraire de ce rêve par le fait de ne plus s’y identifier, en orientant leur âme en La Lumière, sont déjà à s’engager en leur Devenir de Lumière, c’est-à-dire en leur délivrance. Le temps est venu de ne plus regarder ce monde en sa finitude, mais comme le lieu d’un passage, le prétexte à autre chose. Le plus grand combat n’est pas à l’extérieur, bien au contraire. C’est en nous que notre énergie doit se déployer, s’orienter, le Temps du Silence. Seule La Force de notre Esprit est notre salut. Cet Esprit est Le Coursier de notre âme. C’est en notre Cœur que tout se concentre et c’est en La Vision intérieure que se déploie La Géographie de notre Retour.

(A suivre…)

Genèse d’une Rupture : le cycle infernal

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Il n’est pas aisé de dire aux gens que nous sommes en cette ère du Kali Yuga, en une sorte d’enfer qui côtoie tous les enfers possibles et inimaginables et que nous sommes à payer une dette, quelle qu’elle soit, cela n’a pas d’importance. Or, de ne pas vouloir nous en sortir, ni de chercher les moyens pour nous en sortir nous enferme. Aujourd’hui, notre esprit, qui est autonome et libre, est le seul à pouvoir de nouveau nous aider à nous orienter à la toute réceptivité qui sera, elle, à nous donner à La Guidance intérieure. Nous avons pour mission de nous réconcilier avec tout. Absolument tout. Avec notre Mémoire collective, les dogmes, les croyances, les erreurs, les déviances et même les guerres. Tout cela nous devons les regarder avec la force du mental épuré en disant : tu es un élément séparé, et je ne suis pas cela, mais plutôt un Être complet, Unique, singulier, lumineux. Tes peurs, tes bruits incessants, tes désirs passionnels, tes volontés de domination, tes frustrations, tes jalousies et envies, tes haines, tes doutes, tes suspicions, tes dénis, tes colères, tes avidités, tout cela n’est pas toi, mais quelque chose qui te hante depuis si longtemps et qui t’empêche d’accéder à la délivrance. Que savons-nous de La Réalité de ce que nous sommes ? Est-il important de vouloir comprendre ce monde, d’aspirer à le changer, lors que nous ne savons plus qui nous sommes ? Nous sommes en ce cycle infernal. Il va falloir enfin le comprendre. Tous ceux qui sont apparus et qui ont éclos en leur sainteté en ces mondes infernaux sont des êtres de Lumière qui ont souvent compris que leur mission était d’aider les autres à trouver la Mémoire Originelle ou bien de leur dire de suivre ceux qui sont en cette Souvenance et donc en La Guidance. Nous ne devons plus nous regarder avec la peur, l’envie, et toutes sortes de réactions négatives. Il nous faut enfin agréer que tous les éléments fragmentés de notre être reviennent… en L’Unité bienveillante, en la Connaissance effusive du Bien. Il nous faut cesser, non pas d’être traversés par nos émotions, mais de reconnaître en elles cette nécessité de L’oeuvre Alchimique. Nos souffrances sont au-delà de notre entendement. Sachons les accueillir en respirant très fort et en pensant à La Lumière. Nous ne pouvons modifier cette Matrice car Elle est actionnée par des Lois immuables et qu’elle a Ses propres limites. Un Jour viendra où tout Cela changera, mais pour l’heure, nous y sommes et nous devons nous écarter de tout ce qui nous éloigne de notre Origine, de notre Retour. Tel est Le Grand Oeuvre. Telle est la mission en chacun de nous-même. Sans doute cela relève-t-il de notre responsabilité. Si l’on faisait parler un mort, que dirait-il ? Quel enseignement pourrait-il nous délivrer ? Lors que je traversais Le Pont de La Jointure, l’on me fit voir les spectres du monde infernal, et l’on me fit ensuite traverser les vallées sombres de la peur et de la désolation. L’on me mit à l’épreuve et en chacune d’entre ces épreuves, je n’avais que L’Amour. De L’Amour effusif qui restait droit, tel un homme sur le seuil d’une porte et parfois comme un océan fougueux qui s’élançait en Lui, tournoiement du Cœur aimanté. Néanmoins, à aucun moment, je ne rencontrais de la malveillance… Tout est apprentissage, me dit-on.

 

(A suivre…)

Les perles de la lumière des secrets : XXIV

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Qui peut sonder la beauté du yakūn يكون ?
Qui peut sonder la profondeur de l’Etre?
Qui peut comprendre le devenir de l’être ?

Je vois dans le ya ي , l’impulsion initiale parfaite qui déroule le kūn كون depuis le kāf ك de l’occultation principielle jusqu’au nūn ن de manifestation du multiple.

Son secret est le dix de nombre, commencement sans limite et retour sans fin.
Le secret de son secret est le vingt de nombre fécondant le cinquante dont le jubilé produit la dernière lettre qui vaut mille.
Le secret du secret de son essence réside dans la multiplication du ghayn غ par le yā ي donnant la vie aux dix mille êtres.
Yā ي comme une tige portant Son germe polarisé
Kāf كاف comme l’éclair jaillissant des ténèbres
Nūn نون comme le berceau des créatures et l’Arche des passages…

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Testament

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Te voici,
figure de proue de ma vie finissante,
je te contemple comme un ultime souvenir
que je chérirai dans mon éternité.

Comment te dire que si ma vie finit, mon amour pour toi ne saurait disparaître,
je l’ai cousu dans l’ambre de tes yeux,
je l’ai tissé dans ta chevelure à jamais,
je l’ai écrit sur ta peau orientale,
je l’ai déposé en baisers sur ta main de satin et sur ta bouche courtisane.

Et je t’apprends par cœur pour ne pas t’oublier même quand je dors afin que dans la petite mort, ton visage, ta lumière me soit un viatique pour la traversée dernière, comme un flambeau éclairant les ténèbres et me frayant le passage.
Mais surtout, je t‘apprends par mon cœur pour que rien ne s’efface à jamais, que ce dépôt de tes yeux à mon regard, de mon regard à mon âme te revienne en un juste retour de tout ce que tu me donnas.

ZHĀ

Neuf cent.
Racine carrée du Ciel
Rapportée au double mystère du Non Manifesté.
« Sois ! »
Consonne de l’occultation,
Consonne de l’apparence
Liées l’une à l’autre
Par le souffle ténu d’une lettre labiale.
Voici !
Sous Son manteau de Miséricorde,
Selon la nature de chacun,
En ordre préconçu
Sans généalogie ni descendance,
Tous les êtres assemblés
Sont engendrés d’une injonction unique et permanente !
Trésor à l’abri des regards indiscrets,
Enchâssé dans l’écrin de Son intimité la plus secrète,
Il fait jaillir la Lumière et l’Eclat de Son amour infini.
Or, cet Amour germinatif réclame sa part
D’attachement et de fidélité
En retour de sa générosité universelle.
Il fait éclore alors les êtres
En multitude sans limite assignable,
Variété sans nombre de couleurs et de formes,
Epanchement incessant du mouvement de la Vie,
Océan sans rivage !
Feignant soudain l’absence,
Il rend Ses serviteurs éperdus et sans souffle,
Soupirants et réclamant un terme à leur séparation.
Car Son apparition au cœur des cœurs fidèles,
Le dévoilement de Sa Parole révélée aux âmes bien nées,
La fraîcheur de Sa tendresse envers les corps purifiés,
Entraîne une inclination aussi soudaine qu’irrésistible
A Le connaître.
Toute noble poitrine le sait :
« Le connaître, c’est L’aimer et L’aimer, c’est Le connaître. »
Certes, Il se cache et pourtant, je le vois !
N’est-ce donc là qu’un jeu de miroir ?
Non !
Son occultation génère la vision de Sa Réalité Essentielle
Et son épiphanie efface toute illusion !
Il est l’Apparent !
Seuls, ceux dont les cœurs sont tissés d’une épaisse ténèbre
Le prétendent inaccessible dans Son occultation.
Si tu Le dis caché, autant Le nier sans ambages,
Du moins, seras-tu sincère
Et laisse-moi à ma solitude
D’où je converse avec tous les êtres de ce monde et de l’autre.
Ni le vocable extérieur ni celui d’intérieur
N’ont de sens pour moi.
Ne désignent-ils pas une Réalité identique ?
Si tu me dis : « Je ne suis pas toi. »
Voici ma réponse :
« Retourne à ton néant,
Je ne vois rien qui ne soit moi-même ! »
Si tu te rends à la Vérité et me dis : « Ô moi-même ! »
Je t’ouvre ma porte et te convie à ma table.
Assieds-toi à la place d’honneur
Et prends possession de tous mes biens
Car je suis ton humble servant et ton vassal.
Son nombre est neuf cent un.
Achèvement de la gestation universelle,
De la multitude des générations millénaires,
A partir d’un seul Être.
Son nombre est dix.
Retour dans le giron de l’Unique.

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Clé de Zhā

Discours de l’Unité.
De l’amour coule la vie de l’Être unique…
Or, il est une table préservée
Où s’écrit sans cesse un verbe de nature,
Parole sans fin de tendresse,
Nature inépuisable de gestation.
Puis, s’étend un manteau affluant un épanchement,
Issu de LUI,
Dans les lignages de la filiation universelle.
En retour, le nombre achevé de l’initiale
Ramène insensiblement toute réalité à Sa Réalité essentielle.
Discours de la dualité.
Et ce monde de l’ici-bas est l’empire de la fidélité au Ciel
Et de l’ultime séparation.
Ici, la Vérité est labiale tandis que l’illusion est germinative…
Occultation par l’apparition des apparences !
Discours du ternaire.
Considère la réponse en son écrin,
Considère l’ordre millénaire,
Comprends que celui qui soupire est un océan sans rivage
Dans lequel toute forme plonge ses racines…
Car l’apparent est le miroir de l’infini
Et le néant, celui du non manifesté.
Discours du quaternaire.
Sois le corps de la généalogie,
Sois le mouvement de la lumière
Qui se déploie dans les siècles des siècles
Et qui rejaillit dans les cœurs à chaque époque !
Sois le dévoilement qui ouvre les portes !
Deviens le vassal, deviens le noble !
Sois ennoblit par le fraîcheur de la vision
Et entre enfin dans l’intimité du mystère !
Discours du quinaire.
Les portes du Palais ! Les portes du Palais !
Entendez les éclats de rire issant de la salle au Trésor !
En livrée de couleur, les serviteurs vous accueillent
« Miséricorde aux âmes bien nées !
Prenez place à la table d’honneur selon votre nature ! »
Ô créatures natives !
Méditez selon l’ordre des neuf cent souffles de l’initiale de l’Apparent,
Lui dont l’intérieur est une absence,
Origine de toutes les descendances.
Discours de l’hexagramme.
L’universel engendre la polarité sphérique du ciel
Et le carré terrestre et les nombres à la suite.
Le cœur, lui, se tient debout en solitude volontaire,
De lui s’échappent des chapelets de vocables,
Sa parole est sincère qui fait éclore en sa poitrine
Les lys de la fidélité et les roses de l’achèvement du chemin.
Au dessus et au delà se tient une assemblée devant le Seigneur de Vérité.
L’on se doit de saisir dans l’instant donné les éclats de Son épiphanie
Et de Son essentielle Réalité.
Discours du septénaire.
Ô moi-même !
Tu es mon écrin
Et je suis ton regard.
Discours de l’octonaire.
Je veux suivre Ton inclination
Et plonger dans Ta générosité,
Je désire Te connaître,
Que notre conversation
Sans fin se poursuive,
Que je sois préservé
Des ténèbres de l’extérieur
Et que Tu m’acceptes dans ton intimité.
Discours du novénaire.
Ta vision de Moi est secrète
Et mes lettres sont voilées
Par le rideau de Ma Miséricorde.
Ainsi, je m’efface et me sépare
Bien que je reste apparent et présent
À cette multitude qui m’ignore, tout en me connaissant.

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Vingt-huitième coffre : Zhā

Qui connaît cette « science de chez Nous » ?
Qui a su lire Ses feuillets issus du discours de la Table ?
Qui a reçu la charge du dépôt afin de le restituer
Dans sa pureté originelle d’âge en âge ?
Qui, paré des joyaux du savoir et des convenances,
Peut s’asseoir sur une lande asséchée
Et lui rendre une vie florissante ?
Qui ?
Si ce n’est toi, Ô Verdoyant !
Qui depuis l’origine des siècles parle aux Prophètes et aux Saints ?
Ô Khadir !
Tu es l’éclair du dévoilement !
Car plus qu’une parole, ton verbe est l’acte d’un glaive
Séparant le vrai de l’erreur
Et une lumière qui dissout les ténèbres et rend la vue aux aveugles.
Le sceau de la sainteté a témoigné que, sans toi,
L’univers manifesté ne saurait subsister !
Et ta parole vivifie la moindre des créatures.
Ainsi, le poisson de Moïse est sorti de la mort
Pour retourner à l’océan.
Il en est peu qui savent que tu es une Miséricorde venue de Lui
Et que tu détiens les clés d’un autre monde
Et une guidance pour les ardents.
Ô Maître des maîtres !
Tu te ris de l’impatience de Moïse
Car les secrets t’apparaissent sans voile
Et ta connaissance embrasse sa science.
Soucieux des convenances, les apparences n’affectent pas ton jugement.
Alors, tu fends la conque du cœur
De crainte que l’âme malveillante n’en prenne possession.
Puis, tu anéantis l’âme déloyale
Et ainsi tu préserves la pureté de la foi
De l’âme bien née et du noble cœur.
Enfin, tu relèves le mur de inhospitalité
Pour maintenir séparés le monde inférieur et le monde supérieur
Si bien que le trésor enfoui reviendra le temps venu aux héritiers orphelins.

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Porte d’Amour

Heure de Notre-Dame de Pitié ; "Annonciation" (1401-1500). Bibliothèque-médiathèque de Nancy, Ms 305

 

En chacun de nous s’ouvre La Porte de L’Amour, Lumière Primordiale qui se matérialise en La Forme que pétrissent Les Mains du Sauveur, en Son Modelage suintant de L’Amour qui couvre et protège. Il est Celui qui réconcilie et unifie nos morcellements en Ce Voile drapée de La Toute Miséricorde. Il est Toutes Les Voies possibles de La Réconciliation. Cela est en Nous. Il est Le Collier des questions perlées en ce phrasé de La Manifestation. Il est La Boucle sphérique en ces quintessences de réponses. Il est Ce qui Se cherche en ce Jardin ouvert à La Munificence. Nous sommes toutes ces Réalités réelles, et Le Parchemin est une géographie spirituelle en l’alchimie de la transformation.

De Dieu

 

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Ceux qui disent que Dieu n’est pas se trompent, car ils croient que Dieu n’est rien. Ceux qui disent que Dieu est, se trompent quand ils croient que Dieu est quelque chose. Ce qu’il y a de plus grand est infiniment plus petit que Lui.  Ce qu’il y a de plus petit est infiniment plus grand que Lui. Il est Un, Il est trois, Il est sans nombre. Il est le triangle, Il est la ligne droite, Il est le cercle, Il est le point, Il est la figure parfaite, Il est sans figure. Il est partout, Il est tout, rien n’est Lui. Il est, Il n’est pas, Il est.

Lanza del Vasto, Principe et préceptes du retour à l’évidence, Denoël-Gonthier 1973

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Une causerie de Frère Eugène

Jacques-Louis David_Le PhilosopheJacques-Louis David (1748-1825), Le Philosophe (Photo (C) RMN-Grand Palais / Benoît Touchard)

 

Chacun est lié à sa nature, c’est en elle
Qu’il nous faut chercher et trouver la perfection ; (1)
C’est là aussi, en l’intime, que se pose l’échelle
De notre conscience pour l’intérieure ascension.

Si les Traditions offrent un cadre propice,
Les modélisations se peuvent suivre un temps.
Puis arrive un point où il n’est plus de notice,
Car le Multiple n’est pas l’Un se répétant. (2)

Pour m’exprimer d’une manière plus conventionnelle,
Je dirais : la relation à Dieu est personnelle,
Unique et entière ; il n’y a que Lui et moi !

C’est la première porte de la conscience cosmique,(3)
Où notre unicité se fond en L’un Unique
Et Même, (4) et où le Moi qui meurt renaît au Soi.

Frère Eugène

5.1.3

(1) Shri Aurobindo.

(2) Mieux vaut [pour chacun] sa propre loi d’action, même imparfaite, que la loi d’autrui, même bien appliquée. Mieux vaut périr dans sa propre loi ; il est périlleux de suivre la loi d’autrui. (Baghavad Gitâ, selon la traduction anglaise de Shri Aurobindo, Librairie d’Amérique et d’Orient Adrien Maisonneuve 1991)

Selon Aurobindo « dans la nature, chacun de nous a un principe et une volonté de son propre devenir ; chaque âme est une force de conscience de soi qui formule en soi une idée du Divin et par là dirige son action et son évolution, sa progressive découverte de soi, son expression de soi variée et pourtant constante, sa croissance, incertaine en apparence, mais secrètement inéluctable, jusqu’en la plénitude. C’est notre svabhâva, notre propre nature réelle ; c’est notre vérité d’être qui présentement ne trouve qu’une expression partielle constante en notre devenir divers dans le monde. La loi d’action déterminée par ce svabhâva est notre svadharma, la juste loi selon laquelle nous nous formons nous-même, selon laquelle nous fonctionnons, nous travaillons. » (Commentaires sur la Bhagavad-Gîtâ, 1991, Chapitre XVIII).

(3) La conscience cosmique ou universelle, c’est-à-dire qui n’est plus ego-centrée mais reliée à l’Un.

Lire aussi : Qu’est-ce que la Conscience ?  (Océan sans rivage)

(4) L’Un, l’Unique, le Simple sont le nom, le nombre, la forme de l’évidence. A l’un, on n’arrive point par un calcul. L’intellect n’arrive à l’évidence que par un acte d’amour.
Le verbe, le nombre, le noeud, l’oeuf, la graine, telle est la porte étroite de l’évidence; Deviens assez petit, assez pauvre, assez pur, assez subtil, pour entrer là.
L’évidence est le contraire de l’apparence. L’évidence n’apparaît qu’à l’oeil intérieur. L’évidence est l’apparence de l’invisible.
Des Autres, tu peux apprendre toutes sortes de sciences mais l’évidence et ce que tu ne peux apprendre que de toi-même. Dieu est l’évidence des évidences. C’est pourquoi nulle raison de le démontrer, nulle apparence ne le trahit.
Penser c’est quelque chose de plus que de savoir : savoir, c’est recevoir, penser, c’est accepter. Croire n’est pas quelque chose de moins que de savoir, Celui qui croit, ajoute le poids de tout son être à ce qu’il pense.
Le savoir sans sagesse est un danger mortel. La beauté sans amour est un poison mortel. le pouvoir sans justice est un abîme de sang. L’ascèse sans charité est un désert d’orgueil.
(Lanza del Vasto, Principes et préceptes du retour à l’évidence, Denoël-Gonthier 1973)

Se lit aussi sur Noblesse et Art de l’écu

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Lavaudieu ou la Vallée de Dieu

LavaudieuVue sur Lavaudieu depuis la rivière Senouire (Brivadois, Haute-Loire, Auvergne) – Photographies de l’auteur

 

Lavaudieu, cité médiévale presque intacte,
Dont les siècles postérieurs n’ont pas eu raison,
Pas plus que ce temps nôtre, qui à peine l’impacte.
Sise sur les bords de la Senouire où le poisson,

Tranquille, épouse l’onde vive et fraîche que caresse l’aulne ;
Sertie dans cette terre de mémoire, tel un joyau ;
Témoin d’une époque où les hommes vivaient à l’aune
D’une foi qui de l’existence était le noyau.

Et qui inspira à ces âmes le nom du lieu :
Lavaudieu – La Vallée de Dieu – car Là vaut Dieu.
Visiteur, lors que tu observes ces vieilles pierres,

Imagine que chacune fut par une main posée
Et qu’en elle toute une histoire est à reposer.
La main à l’ouvrage fut aussi celle en prière.

Marc

 

Se lit aussi sur Noblesse et Art de l’écu

Lavaudieu_43 Lire la suite