Rencontre avec le Maître : L’inversion

Structuration spirituelle ou effet de l’expérience initiatique.

Lors qu’il s’assit face à moi, si près, je me sentis fondre. Son corps avait pris la forme d’un océan. Je distinguais avec une grande netteté le ressac des vagues, et j’entendais même leur souffle s’enrouler sur l’écume frémissante. Lors qu’effrayée, sa main bien en chair me retint, je m’apaisais et compris que je devais lui faire totalement confiance. Je tentais de ne pas succomber à la violence des secousses de mon cœur. Il m’invita à respirer lentement, à retenir mon souffle. Il me mena vers l’apnée silencieuse. Tout en continuant d’être submergée par son océan, j’appris à entendre les battements de mon cœur, à entrer dans ce qui se trouvait entre les deux mouvements du balancier intérieur. Entre en résonnance ! me lança-t-il avec autorité.

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Sourire de L’Âme

Le bonheur a précédé mon état et mon état le poursuit dans l’intuition de sa Réalité. Mais qu’est-ce que Le Bonheur ? D’aucuns l’appellent Paix et d’autres Libération. Toutes sortes d’appellations n’éluderont jamais le fait que La Réalité du Bonheur est pré-existante à notre état du bonheur. Mais si je disais que le Bonheur n’existe pas, puisqu’Il est en dehors de toutes considérations, qui le pourrait comprendre ? Tout ce que nous cherchons est de fait notre prédisposition à retrouver ce qui est, ou perdu, ou caché. Il ne s’agit pas ici de convaincre personne. En vérité, au lieu de cela, nous sommes juste dans le sourire. Il se propose à nous avec douceur et pérennité. Celui qui a rencontré le sourire n’en est jamais plus dépossédé, tout comme celui qui a goûté au Bonheur ne le perd plus. Celui qui est touché par La Lumière, ne sombre plus dans les ténèbres, tout comme celui qui a connu la paix, est délivré des tourments. Chaque fois que l’homme est touché par La Grâce de La Réalité, il entre en ce par-delà et rien ni personne n’influence son état. Il est stabilisé. Il n’a besoin de rien et tout se propose en lui. S’en approcherait-il seulement ? Il n’en serait pas loin. Tout simplement. Quant au Bonheur, il n’est pas dans l’absence de conflits, ni dans l’absence de souffrance, mais bien dans la constance du sourire radiant de L’Âme. L’Âme ne cherche rien autre que d’être Elle-même. Elle est jaillissante, forte d’Elle, et nullement dépendante de quoi que ce soit, si ce n’est d’Elle-même. Elle est ainsi en la pleine disposition d’Elle.

L’Arbre spirituel

Nous avons pressenti que ce monde défilait semblable à un langage qui nous conduisait à la Porte de La Remontée. Cette Porte avait deux faces, l’une miséricordieuse et l’autre infernale, et celui qui traverse ce monde pour aller de l’autre côté ne le sait pas vraiment. Quand Cela a-t-il commencé ? Sans doute depuis la naissance qui nous frappe de sa toute réalité, qui emplit nos poumons d’air, lors que nous avions été submergée par les eaux primordiales, plénitude de La Matrice Matricielle, lieu du rappel de l’Origine. Plus le Souvenir remonte à La Source et plus La Source nous est dévoilée. L’Océan a vocation de retourner à L’Océan. Or, celui-ci est puissant et obéit à sa nature intrinsèque. Si certains sont sur le chemin, d’autres ont définitivement brisé les liens avec le Rêve. Parvenu à L’Océan, un des grands Maîtres* nous dit : ou bien tu le regardes ou bien tu plonges dedans. Dois-je dire, et sans prétention, que parfois, l’on naît dans le grand Océan et il est vain de Le tromper. Un autre grand Maître* dit : tu connais le véritable cheminant quand il n’a pas peur de tout perdre. L’Océan a sa Loi. Il a sa propre dimension, sa sphère vibratoire, son intensité de présence, sa violence et sa douceur. Cet Océan intérieur possède effectivement deux aspects : l’un destructeur et l’autre unificateur. Lire la suite

Ignorance de La Connaissance, où nécessité de La Hiérarchie ?

Qui donc en ce monde voit l’hostilité est en sa jungle à débroussailler les vertigineuses et inextricables végétations de son inconnu. Qui donc suis-je pour m’être autant éloigné de moi-même et qui donc est mon moi ? L’ignorance est-elle l’inconnu, ou bien la manifestation d’un refus, c’est-à-dire d’une négation ? En somme, l’ignorance est le refus même de reconnaître l’ignorance. Comprends-bien ami, que le lotissement des endormis vient de leur propre désir de s’enfermer et de ne plus affronter leur réalité. Affronter, faire face à sa négation est la première des plus inouïes audaces. Tel est le pas de l’initié : il s’extrait de son incorporation et entre en Lui par l’observation. Il ne peut observer de par lui-même, ni ne peut être sincère de par la proclamation même de sa sincérité. Un enfant s’était blessé et pleurait car il pensait souffrir. Mais sa mère bienveillante lui montra l’endroit de sa chute et commença à lui dire : qu’est-cela, tu as fait mal à ce sol, regarde comme il souffre et l’enfant de regarder l’endroit de sa chute et de s’en extraire et par-là, également de sa douleur. Où est donc passé, alors, le mal ? L’illusion est incroyable et l’ignorance est sans doute double du fait même de la projection que l’on en fait. Quelle est donc la garantie de mon observation ? Quand puis-je être sûr de celle-ci ? Parvient-on par l’acte de la raison et de la logique à l’observation neutre ? Quelle est donc la neutralité ? Lire la suite

Genèse d’une Rupture : le Vivant

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Le temps finit par nous révéler un étrange fait, et pour qui observe lentement, avec ce recul étrange, voit que la plupart des gens qui vivent en cette Matrice ne sont pas du même monde, ni des mêmes sphères de conscience, que la croisée est un point de singulières rencontres, parfois de convergence en l’esprit, parfois, juste cette croisée, ou bien féconde, ou bien fatalement stérile. Mais, il est une force jaillissante et inépuisable lors que La Lumière nous baigne de l’avoir cherchée, et l’on doit comprendre que cette Lumière désigne le côté apparent et le côté invisible de La Réalité. Elle est en nous le phare éclairant. Lors que nous vivons l’état de rupture, le corps entier s’en trouve comme bouleversé, littéralement disloqué en tous points cardinaux de notre être. L’âme est alors révélée. Celui qui vit Cela voit les cercles concentriques de la Réalité-Une. Il est de fait soumis complètement à cette Vision qui ne saurait lui appartenir, puisqu’elle n’est pas de l’ordre du Connu. Il voit Le Centre et depuis Cela, il voit les rayonnements circulaires, comme il voit les rayonnements descendants et ascendants. Il détecte les réalités des étapes de l’évolution ou de l’involution. On lui donne à nommer les choses par la vision. Il peut traverser en fulgurance les sphères ou bien les visiter en un espace-temps invisible aux regards. Il n’obéit plus au temps linéaire, mais les multiplicités de signifiances sont concomitantes et donnent à L’Arche de son Être une Vision précise. Il connaît les arcanes de la psychologie humaine, les pulsations à la seconde des dérivés et même des parcours séparés de L’Origine. Il reconnaît les arbres inférieurs de l’Êtreté, les Lumières, les arbres supérieurs. On lui donne à déceler les distances et les écarts de chaque choix consenti. En une multitude de secondes, ces secondes fulgurantes que l’on ne peut nommer, il embrasse les mondes qui s’alignent autour des planètes et en chaque halte, il découvre les demeures dans lesquelles séjournent les âmes. De cette Matrice, on lui donne accès aux interprétations diverses, relatives à la réalité humaine, mais, comme il demeure au repos, il préfère tremper dans le ruisseau des ondes et délivrer le message d’Amour. Pourtant, l’on saisit, hélas, comme L’Amour est perçu aussi comme un grand danger, car L’Amour est ce perpétuel Inconnu, d’une Vastité qui est Le Commencement. Depuis les sphères multiples des consciences, certains ne savent plus aimer. L’Amour est pourtant le plus Grand des Inconnus, qui nous met à nu, qui nous délivre, qui nous donne à La Réalité-Une. L’Amour n’est pas fausse Compassion sans connaissance. L’Amour est Patient : Il est L’Aimant et nous retournons tous en Son Océan, même à notre insu. L’Amour est implacable, inviolable, irréductible, la puissante Echelle de l’évolution et de la transformation. Comprenez-bien ! Si nous observions Le Vivant, si nous L’observions vraiment, Il viendrait nous apprendre, il viendrait, vous dis-je. Il est Le Vivant, en nous, déploiements successifs des pétales de nos aubes prochaines. Le Vivant est une Loi inéluctable et depuis la mort, La Vie est Vérité. Pourquoi les gens ont-ils peur ?  Ils ne connaissent plus les Lois naturelles du Vivant… Voilà pourquoi ils ont peur. Ils ont peur de saisir soudainement la plus grande des réalités : ce monde de passage, ce monde transitoire.

Le Hsin-Hsin-Ming (6)

Siddartha Gautama

Le Xinxin Ming ou Hsin-Hsin-Ming (Inscrit sur l’esprit croyant) est le nom chinois d’un poème du bouddhisme zen attribué au patriarche chinois Sengcan au VIe siècle. Ce plus ancien texte sacré du zen est basé sur l’enseignement de la non-dualité.

 

L’ultime but des choses, là où elles ne peuvent pas aller plus loin,
N’est pas limité par les règles et les mesures ;
L’esprit en harmonie avec la Voie est le principe d’identité
Où nous trouvons toutes les actions dans un état de quiétude ;
Les irrésolutions sont complètement chassées
Et la juste foi est restaurée dans sa droiture originelle ;
Rien n’est retenu maintenant,
Il n’est plus rien dont on doive se souvenir,
Tout est vide, lucide, et porte en soi un principe d’Illumination.

Il n’y a pas de tâche, pas d’effort, pas de gaspillage d’énergie.
Voici où la pensée ne parvient jamais,
Voici où l’imagination ne parvient pas à évoluer.

Dans le plus haut royaume de l’Essence vraie,
Il n’y a ni « autre » « ni soi ».
Lorsqu’on réclame une identification directe,
Nous ne pouvons que dire « Pas deux ».

En n’étant pas deux tout est le même,
Et tout ce qui est s’y trouve compris :
Dans les dix quartiers de la terre,
Tous les sages entrent dans cette foi absolue.

Cette foi absolue est au-delà de l’accélération (temps) et de l’extension (espace).
Un instant y est dix mille années.
Peu importe comment les choses sont conditionnées,
Que ce soit par « être » ou « ne pas être »,
Tout cela est manifeste partout devant vous.

à suivre

Cité par Daisetz Teitaro Suzuki (1870-1966) en son Essais sur le Bouddhisme Zen, tome 1
traduit sous la direction de Jean Herbert (1897-1980).

 

Se lit aussi sur Noblesse et Art de l’écu

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Aparté

Résultat de recherche d'images pour "michael cheval"Peinture de Michael Cheval

La Voix spirituelle nous cherche beaucoup plus que nous la cherchons réellement. Elle vient nous cogner de Sa Réalité, lors que La Vie Elle-même n’est point le fruit du hasard, au sens commun où nous l’entendons. Lors que nous sommes en cette phase ultime de l’existenciation, cette Voie nous rassemble, en L’Esprit et il n’est plus aucune attache avec ce monde, ni même avec l’autre d’ailleurs. Nous sommes en Lui, en La Pérégrination de Sa Descente en Son pur Témoignage et nous sommes en cette profonde et sublime solitude, lors qu’en vérité nous sommes à réaliser cette union indéfectible. Nous ne cherchons pas à épargner les âmes sensibles, cette sensiblerie et pathologie permanentes répandues dans un monde qui entretient l’illusion. Nous savons que nous sommes à la fin des Temps, et le Cycle actuel clôture un épisode de plus d’une chute insensée, lors que L’Âme se veut s’élever. Qu’avons-nous à défendre ? Rien. Bien au contraire. Je dirai plutôt : orientons-nous, œuvrons et pratiquons. Chacun nous trouverons le monde qui nous correspond. C’est ainsi et nous ne pouvons rien pour personne. Nous suivons notre propre viatique et certains peuvent s’y reconnaître, d’autres s’en écarteront. Je leur souhaite de trouver leur voie. Nous sommes à vivre cette floraison active qui nous a capturée et cela de façon étrange. Nous sommes heureuse de Cela, même si La Voie ne manque jamais de nous désarçonner complètement. Ceux qui ne vivent pas la déstructuration, la vivront dans un autre monde. Car d’elle dépend notre Renaissance. La solitude est une ligne droite. Époustouflante d’apprentissage. Cette solitude est la veillée qui devient L’Assise durant la Nuit de notre âme et épouse Le Silence vibratoire. Cette solitude est le gage de notre incorruptibilité et devient la force nécessaire qui ne concède au faux aucune de ses tromperies. Quant au Silence, il n’est pas ce que l’on croit : il s’agit d’une Vibration inouïe qui nous connecte aux mondes supérieurs. Peu importe que l’on comprenne ou non, l’on comprendra assurément et je vous le dis, l’on comprendra en Son Temps. Cette Vibration est une fréquence à laquelle peu accèdent. Aujourd’hui, nous découvrons à peine ces choses. Pourtant, durant l’âge d’or, tout le monde vibrait à cette fréquence-là. Ce n’est plus le cas de nos jours. Un grand conditionnement, qui dure depuis longtemps fige les hommes à un stade quasi embryonnaire. Ce monde, en boucle infernale l’entretient comme une terrible malédiction. Or, est venu le temps, pour ceux qui pressentent enfin le danger, de se rassembler en eux-mêmes et en se connectant une fois pour toute à leur lumière. Qu’ils tentent par tous les moyens d’augmenter en fréquences lumineuses en cultivant les bons actes, les belles pensées, et en tournant le dos à tout ce qui de près ou de loin est ténèbre, c’est-à-dire anti-Tradition. Que ceux qui comprennent prennent le temps enfin, de s’arrêter. L’homme est à se déguiser depuis de nombreuses décennies, incapable de s’extraire de l’illusion. Il est devenu un menteur, un voleur, un tueur. Il use de toutes les stratégies pour paraître ce qu’il n’est pas. Il parle le langage de l’inutilité et imite celui de la sagesse, et ce de manière compulsive, puis sème ensuite la confusion. Chacun se proclame guru, guide, lors qu’il n’approche pas même les plus petites routes de sa propre introspection. Chacun fait des raccourcis et entretient les leurres. Qu’est-ce donc ce monde ? Qu’est-ce donc cette supercherie qu’ont les hommes de reprocher à Dieu ce qu’ils se reprochent en vérité à eux-mêmes, et cela de façon détournée ? Car telle est La Réalité ! Ne pas tenir un discours de bisounours nous fait passer pour les méchants. Mais cela ne prend plus ! Les grimaceries incessantes que se font les uns et les autres pour se tenir au chaud autour de mielleuses compagnies imaginaires ne fait qu’entretenir la Maya. Je n’écris pas pour créer de l’illusion, et je n’aurais jamais écrit publiquement si mon Maître ne me l’avait autorisé. Or, il faut être fou pour écrire spirituellement. Il faut vraiment être fou. Cette folie qui nous apprend à être complètement détaché de tout. Sans cette neutralité en nous, sans cette Reliance, qui écrit ? Notre ego, balbutiant sans cesse et criant au secours ?

A suivre…

Le balancier

Jean-Baptiste-Camille Corot (French painter) 1796 - 1875 Ville d’Avray: l'Étang, la Maison de M. Corot Père et son Kiosque, 1825 oil on canvas 27 x 35 cm. (10.5 x 13.75 in.) signed COROT lower right private collectionPeinture de Jean-Baptiste Camille Corot (1796 – 1875)

Depuis son plus jeune âge, il subit la fascination du balancier, le parfait paradoxe de son être. Il est à la fois à en souffrir, une véritable douleur incantatoire, liée à une perception intime, marquée par l’incessante conscience d’une présence à laquelle il peut difficilement échapper et à la fois il est à savourer sa contradiction fuyante. Il se demande si le fait d’entendre certaines voix agressives ne le perturbent pas au delà de son aptitude à les ignorer. Ces voix sont, au quotidien, des violences qui lui deviennent foncièrement une abjection. Elles le font entrer en un mutisme qu’il ne s’explique plus. Du reste, en possède-t-il la clef ? Peut-il en ce moment même être en mesure de comprendre ce qui se passe en lui ? N’est-il pas encore loin de pouvoir saisir les subtilités qui l’effleurent et qui lui révèlent le goût d’une fulgurance quasi insurmontable, puisqu’elle crée en lui un vide qui le ravage ? Plus tard, bien plus tard, il lui sera révélé cette singularité de l’unité, unité qui s’expérimente aussi par le démembrement total, la ruine magistrale. Pour l’heure, les souvenirs s’amoncellent en lui, et il se revoit courant, le corps léger de tant d’abandon. Finira-t-il pas se réconcilier avec ces violences verbales ? Sa seule préoccupation est de porter un masque, d’en faire une coutume, de s’y adonner avec une facilité étonnante, un subterfuge sournois, presque cynique. Voir et ne pas voir. Sentir et ne pas sentir. Les promenades qu’il fait sont les moments ou quelque chose semble s’ouvrir, l’inviter en un Ailleurs, une dimension singulière d’authenticité. Son regard s’attarde sur les murets en pierre qui semblent jaillir de façon irréelle sur le bord des routes, témoignage d’un passé présent. Il n’est pas toujours dupe de ses échappées. Néanmoins, il les vit comme d’impérieuses nécessités. Quand il atteint la limite, quand il se sent oppressé, quand la lourdeur à la poitrine devient terrible, il entend l’Appel naturel de la Terre. La Terre est forcément vierge de tout. Elle est en son indifférence, la garantie même d’une neutralité objective, mentalement indemne de toute projection. Il ne veut pas encore se l’avouer, pas encore. Ce n’est pas le moment. Il se sait rusé. Il connaît cet aspect sombre de sa personne. Cette lucidité qu’il réduit à son avantage est une ombre jetée sciemment sur la lumière. Sans doute pressent-il qu’il a tout son temps. Sans doute sait-il qu’au plus profond de lui, une voix l’appelle avec une patience inouïe. Cette voix, il ne l’étouffe pas complètement. Il lui répond même très secrètement : accorde-moi donc un sursis ! La voix ne répond pas : Il est des silences qui deviennent un profond mutisme, celui de son intime illusion.

© Océan sans rivage, Chemin de Convergence ou L’Arborescence Inouïe

Être ou ne pas être (2)

 

Tu es seul au monde. Il n’est personne. Pâles figures fantomatiques, se mouvant à peine en l’apparition tremblante que renvoie ton regard. Il n’est personne aux alentours, si ce n’est la vague impression de ne plus être en une Conscience infinie de non-être. La Réalité se suspend à ce Souffle de Présence, Onde qui te traverse tel un doux vent, le Zéphyr probablement. Il n’est plus aucun son, ni couleur, s’agit-il d’une torpeur ? Au début, tu penses que tu es encore en ce monde. Tu le penses. Cette pensée est juste un moyen pour donner du relief à La Reliance. C’est ensuite que Le Regard te saisit en une sorte de nébuleuse. Est-ce vraiment Cela ? Que se passe-t-il ? Rien. Absolument Rien. Pourquoi donc alors cet infini mouvant, sorte de tourbillon en L’Axe d’une Assise ? Que Cela signifie-t-il donc ? En cette concentration, au point névralgique du Point Cœur, Source vivifiante, en cette Révélation conscientisée de L’Être, il est une Géographie qui se déploie en La Vision. Est-ce Le Chemin ? Non, il s’agit d’un Etat d’Être. Le fait de parler de Verticalité, de connexion en cette cartographie du monde intérieur, veut dire que Le Ciel apparaît. Il s’agit du monde de L’Âme. Nous pouvons aussi nommer Cela, La Vision du Cœur. Dès le début de la venue au monde, nous sommes en cette cartographie Céleste. Le fait de ne rien voir, ne signifie pas qu’il ne soit rien. Néanmoins, à un moment donné en ce cheminement spirituel, nous percevons Le Rien, et Celui-ci est La Vacuité, non pas l’ignorance, la négation, ni non plus le néant. Ce Rien est La Coupe, offerte, recevante, appelante et répondant à L’Appel. L’observation ne se fige pas à ce qui se passe. Ce qui passe est de nature à passer. L’Observation est un Regard scrutateur qui donne à recevoir La double nature du Regard, c’est-à-dire : la concomitance. La simultanéité, et donc de fait, La Reliance est ce que l’on nomme La Cordée. Elle se traduit toujours en La Verticalité. Le fait d’être droit avec l’inclination de l’échine donne un couloir au passage de La Lumière. Ô Pèlerin ! Tâche de mettre en conscience toujours le point névralgique de ton cœur intérieur. Il est dans Le Ciel de L’Âme d’une primordialité essentielle. Le Cœur est Le Noyau Solaire de L’Irradiance. Son Action est Feu et Lumière, d’où La Subtilité alchimique en L’Orientation de L’Intention et en La Pratique de L’Assise. Le Souffle est L’Expir et L’Inspir Divin qui insuffle en permanence La Mobilité qui devient contraction et dilatation. La fréquence de cette concentration opère chez toi la transformation en cycle du Rosaire. Les étoiles de ton Ciel intérieur se déploient de deux façons, mais ne se disjoignent jamais. Le Mouvant est unifié aux Plans subtils des canaux, que l’on nomme aussi fluvialité. Ton Corps épouse cet équilibre et il s’unifie  aux sons harmoniques qui se révèlent en cet Accord de L’Etat de Présence en Lui. Ne te crispe jamais aux étoiles du premier Ciel. Elles ont pour vocation de cristalliser L’Expérience, mais surtout abandonne leur Rythme vibratoire. Préfère à Cela Le Ciel mouvant. Cette ondulation active sans cesse la poursuite de L’Ascension. Tout Cela est rendu visible au fur et à mesure et Le Traducteur intérieur te dévoile les effets du Voyage, puis il te mène à La Vision de La Cartographie intérieure.


En Le Renoncement au Cœur de Ta Lumière Solaire, Le monde s’efface, et il n’est plus Rien. Le premier état donne à voir le prisme de notre lecture égotique du monde. La perception, le bavardage réactif, les combativités sont proprement une illusion. L’on s’attarde et l’on se fixe en ce monde qui est voué à l’éphémère, tel un Rêve qui s’enroule sur-lui-même. Or, Le Réel est ce qui subsiste au sein de La Vision évidée de toute émotion, de pensée égotique et de bavardage mental. Toute interprétation qui n’est pas unifiée au Soleil de notre Âme, c’est à dire au Cœur, devient le miroir déformant qui renvoie en successions mécaniques le moi, moi, moi. Expérimenter Le Rien, c’est entrer au cœur du Miroir et lors il est une Vision qui donne à la fois au mouvant et au fixe en simultané. Le véritable combat est de parvenir au non-combat.

L’Aube

Camille Corot (1796-1875, French). "The Italian Goatherd," c.1847. Oil on canvas. Musée du Louvre, Paris.Peinture de Jean-Baptiste-Camille Corot (1796-1875)

L’Aube l’invitait à la marche. Au loin, le coq lançait L’Appel, celui des sous-bois mélancoliques, celui des feuilles parfumées de rosées matinales, celui des fougères secrètes ombrées par les grands chênes et celui des féeriques clairières. Souvent, il sortait à jeun, enfilant un long manteau de laine et empoignant fermement son bâton, qui  le servait en diverses occasions, lors de ses promenades. Chaque fois, il se laissait à cette résonance forte de son langage prégnant. Il aimait à voguer au silence à peine interrompu dans la Nature, sans cesse vierge au regard étonné de son esprit. Combien de fois s’était-il attardé, sans plus compter le temps, ne dédaignant aucune des subtilités qui se voulaient se révéler comme complices devant la concrétude palpable qui souvent le rattrapait et le heurtait sauvagement, tous ses sens en éveil ? Le chemin lui parlait, tout autant que l’incertitude de la destination. Lui était-il réellement nécessaire de savoir avec exactitude où ses pas allaient le mener ? L’idée était vague de toutes les probabilités, de toutes les écorchures possibles en cette intemporalité. L’Esprit n’a aucune destination, puisqu’Il est chez Lui, partout et partout les yeux se posent, se font et se défont des abstractions et des matérialisations. Il avait remarqué cette lenteur du mouvement, et simultanément ces ouvertures en ces perceptions accrues. Il pressentait l’étrangeté d’une telle vision du monde, mais il ne cherchait pas consciemment à la développer. S’offrait-elle à lui, spontanément ? Quelques bruissements dans les fourrés lui donnait à saisir dans l’instant cette complicité émouvante avec quelque bête. Un mulot, ou bien quand il faisait chaud, un lézard farouche. Sur les arbustes, les moineaux ne manquaient jamais de marquer leur présence par des bavardages surréalistes. Que racontez-vous donc, Oh oiseaux, avec tout le sérieux que peuvent avoir des êtres animés par la grandiloquence ? Des secrets, il en avait souvent surpris au détour d’un sentier. Même la terre soupirait après la longue nuit froide, à la clarté timide de L’Aube rayonnante, en ces transparences, révélées aux ourlets des feuilles mortes. Il aimait tout particulièrement la présence persistante des feuilles hivernales du chêne. Qu’était-elle donc à évoquer de la sorte, cette feuille dorée aux nuances presque cuivrées ? Il fut soudain traversé par cette fulgurance : la vie est une succession de transformations, une persistance étrange dans l’éphémérité. La nature est donc en notre balbutiement, en notre écoute parcellaire, en ce morcellement de soi, à nous parler, à nous faire le récit d’une longue histoire, la nôtre. Est-elle notre propre regard cristallisé sur les veines du Temps ? Est-elle le frissonnant rappel d’une connaissance, lors que notre instinct, indomptable violence, se voudrait la fuir ?

© Océan sans rivage, Chemin de Convergence ou L’Arborescence Inouïe