Folie

 

Ô fou qui s’évade en cette nuit et lève les bras en dansant !
Ce sont les étoiles qui descendent en myriades et forment une ronde autour de ton corps amaigri.
Tu as parlé, tantôt aux lierres, et tu les as embrassés de tes murmures et soupirs.
Tu leur as fait les confidences que nul ne peut soupçonner.
Les raisins ont guéri tes yeux ensanglantés.
Je t’ai vu goûter à leur soleil juteux !
Son grain noir est mûr des caresses solaires.
Ô fou, ton chant m’enivre et désormais, là où tu vas, je vais.
Que m’importe de ne pas manger à ma faim, ni de boire à ma soif, lors qu’en toi coulent mille nectars stellaires.
Qu’entends-je ?
A qui donc sont adressés ces mots qui de leur coupe sont le miel et le vin ?
Des enlacements de ton pas, la danse rythme mon cœur qui bat.
Ai-je bien perçu ta folie ?
Tes joues sont creusées des nuits qui te voient divaguer.
Tu as noué à ta ceinture une Rose qui de son rubis s’épanche et je n’ai plus aucune raison.
Ô fou, je ne sais plus si c’est toi, ou bien ta folie que j’aime.
Je t’ai vu supplier la lune, et puis rire au monde entier.
Qu’as-tu dit ?

Étreint de ma Réalité, je pleure !
Ma douce me hante et le cœur s’allonge sur les ronces.
Ma douce, je suis de Toi en mes larmes à Te vénérer.
Ce sont les voluptés d’un Vin qui me révèlent Ta Beauté.
J’embrasse Ton Pied, Ô ma Bien-Aimée.
Des feux de mon souffle, ma gorge est enflammée.
J’ai déchiré mon manteau, et j’écarte cette poitrine de douleur.
Ton parfum est à me captiver et je gémis.
C’est L’Âme qui Te désire et je veux Te toucher, Ô Ma Beauté !
Que ces Cieux se déchirent des voiles de Ton occultation.
Ton Être tout entier comprime mes gémissements de Ta Présence !

Stratégie du leurre ou Réalité du Dedans (1)

Peinture de Carl Vilhelm Holsoe

L’Ami,

L’on nous a fait croire, comme une évidence que la Vie s’arrêtait à notre existence.
Le fait d’être, n’a plus réellement interpellé les gens.
D’aucuns ont échafaudé des stratégies de vie, pour se donner du sens, mais n’ont jamais réellement voulu admettre La Sagesse qui suit son cours, depuis des milliards d’années, inéluctablement.
J’ai lu de nombreux ouvrages, des pavés de philosophie, de sociologie, de psychologie et je me suis souvent dit : tant de pages noircies, tant de paroles prononcées, et sans doute, une larme de vérité, une larme a glissé sur ces feuillets.
Des balbutiements, des contorsions, des tentatives de dire Quelque Chose.
Je suivais du bout des doigts les lignes, avec une fougue non contenue, une curiosité insatiable.
J’ai pris le soin de parcourir les livres, fouillant, comme une archéologue, avec ténacité, cherchant quelque part, une vérité, une lumière.
Je suis restée longtemps comme suspendue aux feuillets, comprenant avec une singularité qui me surprenait toujours, que tout semblait provenir d’une Réalité probable, précise et que certains semblaient juste effleurer.
Je n’écartais rien, et pourtant, une sorte de sélection naturelle opérait.
J’en étais sans cesse alertée.
Pourquoi ces livres me semblaient contourner La Réalité ?
Pourquoi cela me semblait-il si stérile ?
Je serais allée jusqu’au bout du monde, pour une goutte de Sagesse.
Mais, où aller ?
Les événements de la vie elle-même, sont à nous donner ces interrogés, puisque la vie continue, lors même que nous sommes en cette crucialité de La Quête.
Nous aimerions demeurer sous un arbre, et pourtant, il nous faut bouger.
Ici, et là.
La première meurtrissure en mon être provient de ce que l’on nous impose, en une frénésie innommable, une incessante mobilité.
Nous sommes littéralement pris en otage.
L’Ami, je n’ai pas fui les responsabilités, loin de là !
J’ai mis un pied après l’autre.
J’ai souvent trébuché.
Néanmoins, une force qui me dépasse, une Vie, une Voix, un Appel me tiraient constamment.
J’ai souvent éprouvé une incroyable nostalgie qui se soldait par un « arrêt » immédiat.
La Question s’imposait : que se passe-t-il donc ?
La Vie est, de tout Son Sens, Elle, Puissante, lisible, décelable, proche à ne plus vous lâcher.
La Vie est à Elle-seule toute La Voie !
La Vie !
Je t’ai dit : Nous sommes dedans, ne vois-tu pas ?
La Vie palpable et impalpable tout à la fois !
La Vie que mes mains savent toucher de Son Invisibilité !
La Vie vibrante, extatique, vivante de vie.
La Vie qui me transperce et qui est mon être.
La Vie qui est L’Âme !
Je suis en Lui !
En Son Âme !
Que font donc les livres, si ce n’est balbutier l’évidence ?
Depuis un Centre, La Vie est Noyau et encore Noyau et encore Noyau…
Le Point !
L’infime et Le Grand.
L’Intérieur et L’Extérieur !
Nous sommes dedans !
Et « Je » Se touche !
Comprends-bien !
Là !
Encore Là !
Ici !
Hier, aujourd’hui et demain se côtoient, se frôlent, s’épousent.
Tout est intact.
La Vie se succède à La Vie, et, ici est Son Évidence de toute Son Éternité.
Je ne veux plus m’égarer sur les sentiers de ceux qui balbutient des sons sans entendre, et qui disent sans jamais voir !
J’ai réalisé que nous dépensons la plus grande énergie de notre Vie à ne pas vouloir précisément voir !
Nous jetons voile sur voile.
Nous épuisons une Vie entière pour être délibérément aveugle !
Nous nous détruisons pour finir en cette éhontée cécité !
Toute l’énergie qui devait servir, de fait, à découvrir, à dévoiler ce que nous sommes, nous la dilapidons à ne pas vouloir le faire !
Nous nous détournons de l’évidence et allons activement vers l’obscurité !
Stupide et piètre attitude !
Nous mettons en place la plus grande et la plus ingénieuse des stratégies pour nous leurrer.
A quoi bon ?
Tôt ou tard, La Réalité nous rattrapera…

 

Y a-t-il UNE philosophie ?

Houris

Peinture de Théodor Axentowicz (1859-1938)

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Mille voies s’ouvrent à toi, et pourtant, tu n’en empruntes qu’une seule.
Une Porte peut être, ou une vêture infernale, ou un Drapé de Miséricorde.
Il est un Secret bien gardé en Cela.

Toute une vie vouée à Son Seul Service.
La Vie est une Beauté que l’on couvre de pudeur.
Si Elle vient à laisser Son Noble Visage apparaître, je baisse Le Regard.
Ses yeux consument mon cœur épris d’Amour.
Voici Les mille Houris qui affranchissent mon Âme de La Grande Nostalgie.
Leurs cils caressent la Prunelle de leur crucialité. En Leur Lac, ondoient les vagues sibyllines.
En chacun de leur regard est un Mystère insondable qui laisse d’hébétude ceux qui plongent en leur langage.
Les Houris sont les Roseraies que nul n’atteint sans embrasser le pas des vénérables.
Le sentier est fait de poussière et de rocailles.
De nudité et de joues creusées par les gémissements que portent les larmes.
Ni amertume, ni regret.
En cette Tour est à veiller Le Bienveillant.
Il est Celui qui attend patiemment.
Chaque fois que tu te méprends, Il est à te guider dans le couloir de La Vie.

Pourquoi aimé-je La Vie ?
Elle est à me parler de Lui.
Ô Echo de Lui en cette voix qui me dit : Je suis là !

En pure délégation, j’ai vu les robes des Houris flotter et leurs mains se tendre vers l’esseulée.
J’ai baissé mille fois le regard.
Vous n’êtes pas de ce monde, me suis-je exclamée !
Suave fraîcheur en ces chants qui nous Le rappellent.

Les Nuits ont vu les prières  d’un autre Temps.

Houris ! Un piège est en vos beautés !
Comme les hommes ont cru en votre proximité charnelle !
Je sais que vous êtes les douceurs non révélées !
Qu’ils sachent !
Les Jardins du Roi ne sont pas notre limitation !

Houris ! J’entends votre Chant !
Paix et lumière en cette Éternité qui se dévoile de Ses Suavités !
L’esprit ondoie en ces Largesses qui se veulent murmures subtils !
Une goutte du suc de votre sainteté virginise nos erreurs !
Sachez bien garder ces précieuses Perles de Jouvence !

Houris, je sais que vous êtes, à L’Esprit, Ses Beautés !

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Je suis ici

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Le jaillissement effleure les étoiles en ce regard consumé. Il n’est aucune essentialité excepté celle que Tu perçois en cette concentration.
Cesse donc de penser et laisse surgir en ces touchers de soie qu’offrent ces nouvelles perceptions.
Il n’est de limitation qu’en cette porte que tu es le seul à fermer.

 

 

 

 

 

 

 

– Comment faire ?
– Arrête-toi et entre en ta respiration tout en pensant à Lui. Suis Le Souffle en Son Cheminement. Vois comme Il est en Lui.
– Qui est Lui ?
– Donne-lui tous les noms, Il est Celui qui a tous les noms. J’ai vu danser sur les Lacs de Sa Majesté, Les Lettres. Elles sont fidèles et ondoient en nitescence.
– Comment peut-on voir Cela ?
– Lors que tu abandonnes les arguments, lors que tu te dévêts de tout ce que tu connais.
– Peut-on se dévêtir en la nudité la plus complète ?
– Le geste est à devancer les Réalités Suprêmes, puis, Lui vient te donner à cette nudité qui est en Son Regard.
Nul ne peut se cacher en Sa Perception qu’Il te donne progressivement à réaliser. Lui qui est Lui ne se trompe pas. Il est en Sa Transparence. La Victoire est Son Regard. Il est à Te voir. Il est à se voir. Comprends-bien !
– L’œil bascule en Son Œil !
– Qui peut donc supporter Son Regard si ce n’est Lui-même ? De par Sa douceur, et de par Sa Mansuétude à ton égard, Il s’occulte en La Vision. Puis, Il te donne L’Image sublime qui devient Langage.
– Quelle est donc La Clé ? Il doit bien y avoir une clé ?
– La Clé, c’est L’Amour. Cet Amour est libéré de l’égotisme.
– Je ne sais pas ce qu’est L’Amour.
– Cherche-Le ! Il est en toi ! Il est la Source de toutes Les Sources ! Il est L’Origine ! Il est La Vie ! Sans L’Amour, tu ne pourrais pas respirer, ni même faire un pas après l’autre.
– L’Amour est-il libre de tout objet ?
– L’Amour est Le Premier. Il n’a aucun objet puisqu’Il se suffit à Lui-même.
– Il ne s’agit pourtant pas de s’aimer, tel Narcisse ?
– L’Amour est pure de toute image ! Si tout périt, L’Amour ne périt pas !
– Pourtant, il est des gens qui ne savent pas aimer et font du mal.
– C’est qu’ils ont perdu La Réalité de L’Amour de L’Origine. Ils se sont éloignés de La Lumière, et leur perception est erronée, affaiblie, déformée.
– Comment aimer ?
– Si tu n’aimes pas L’Amour, tu ne peux comprendre.
– Comment parvenir à L’Amour de L’Amour ?
– Tu es en cet Amour, mais tu ne le sais pas. Cherche donc en toi !
– Tant de voiles obstruent ma vision !
– N’es-tu pas ici ?
– Je le suis.
– Médite sur ta présence en ce lieu !
– Je suis ici.
– Très juste !

Tous ces chemins

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Il y a tant de chemins qui tracent ou qui serpentent : le forestier, qui grimpe ou qui descend, sinueux ou tortueux, rocailleux ou ensablé ; le campagnard, nu ou bordé d’arbres, caillouté et cahoteux, carrossable ou impraticable, détrempé ou amolli, ouvert ou creux ; le chemin de randonnée, battu, balisé, parcouru et si fréquenté…

Tous ces chemins…

Ceux qui se rencontrent et se coupent ; ceux qui divergent ou convergent ; tous ceux, aussi, qui mènent à Rome.
Il y a le chemin que l’on demande et celui que l’on indique ; celui où l’on s’engage et celui d’où l’on revient.
Il y a le chemin que l’on a et celui que l’on cherche ; celui où l’on va et celui que l’on bat ; celui que l’on emprunte et celui que l’on déserte ; celui que l’on poursuit et celui que l’on dévie…

Tant de chemins…
Ceux qu’on longe, parcourt, prolonge, rebrousse, reprend ; ceux où l’on s’attarde, se traîne, s’arrête…

Marcheur, évite de prendre le chemin de la vie creuse, qui s’annonce toujours comme une belle promenade mais où l’on finit sûrement par périr d’ennui. Sans doute la pire des morts… La mort sur pied. Le comble pour un marcheur ! Écarte-toi aussi de ceux qui se terminent en fil de rasoir ou qui se diluent dans les marécages de la vie. Mais reste surtout à l’écart des chemins autoroutiers qui hâtent le voyage, où l’on se pousse, se renverse et s’encombre. Car là où tous vont, personne n’y est.

Marcheur, que ton chemin soit parallèle ou de traverse, droit ou ondulé, peu importe, pourvu qu’il te mène à la croisée de celui qui monte. Si tu le prends et que parfois tu chancelles et perds l’équilibre, ce n’est pas grave, l’essentiel est de tomber vers le haut.

 

Marc
.
et
Bauerbach copy
Blason de Bauerbach (Thuringe, Allemagne)

Réalité Suprême

 

Dès lors que Tu es en nous, Ô Réalité Suprême,
Tu es Celui qui prend La Place en ce Trône.
Le Cœur entier est Ton Épanchement,
Et c’est là, Ô Miracle, que je vais.

Je ne suis qu’à retrouver Ta Présence,
Simultanément en La Lieu-Tenance.
Seigneur, quelle est donc cette Singularité,
Lors que Tu ouvres aux mendiants cette Vérité ?

Je m’émeus de Ta Patience, et Tu es Celui qui tend La Main,
Des Largesses de Ta Seule Vision,
Voici celui qui est Témoin.

Place, Ô Noble Passant, en Ton Cœur vénérable, cette intention :
Il est en Toi à Te chercher, car Tu es de Lui.
Il est devenu Le Mystère de Ta Réalité.
Je Te le dis, en vérité : Navigue en Sa Présence, fut-ce des milliers d’années !
En Lui est L’Infini de Ses Confidences, depuis L’Incréé et depuis aussi Le Créé !

Noble Passant, je Te veux dresser une Table et Te présenter Les Mets les plus délicats.
Je T’offre un plateau fait de Ses Grâces.
J’ai croisé Ton Éloquent Regard, et je me suis arrêté en Ta Présence.
Je Te le dis, en vérité, Lis, Lis ce qui est en Ton Écrin Intime.
Jamais, ne Te décourage, et jamais ne pense que les distances ne soient à se plier.
Il est dit que L’Amour a raison de toutes les raisons.
Sur ce tapis de La Proximité, Tu ne T’assois pas en vain.
Pour chaque pensée est une correspondance et je Te le dis, en vérité, si Tu penses à Lui, c’est Lui qui est à Te rencontrer.

Sourire perpétuel (2)

 

– Je sais qu’Il est en une marche silencieuse.
– De qui donc veux-tu parler ?
– De Celui qui occupe jour et nuit mon cœur et mes pensées.
– Qu’en est-il de cette vie qui n’est plus en son évidente platitude ?
– Un jour, Quelque chose est parvenue en un bruissement extatique et m’a touché.
Ce même jour, c’est une météorite qui m’a totalement ravagé. J’ai cru mourir.
– Qu’en est-il de La Réalité aujourd’hui ?
– Le doux silence est une ronde perpétuelle.
– Comment accueilles-tu Cela ?
– Tantôt ce sont des larmes, et tantôt, c’est un sourire. Souvent, c’est plus doux que le plissement d’une brise sur l’Eau.
– Comment as-tu mis des mots sur Son Approche ?
– C’est Lui qui  me les a confiés et j’en suis perplexe.
– Comment Cela ?
– Je ne sais plus si je dois les écrire, ou s’ils s’évadent depuis la bouche d’un Calame.

 

 

Les mots justes le sont de l’éclairage d’une Lanterne.
Celle-ci est nichée dans la plus secrète caverne du Cœur, lors que ce que nous sommes apparaît à l’Aube du Jour.
– N’est-Il pas Celui qui te choie en abondance, te sustente, et te retourne délicatement, lors que tu es ce dormant ?
– J’ai épousé Son Toucher et me suis fondu en Son mouvement. Je ne sais plus que mourir entre Ses Mains qui me tiennent éveillé. Il est un Gardien, au seuil, qui protège ceux qui reposent en L’Antre de L’Intime.
– Parle-moi de ceux qui dorment en Sa Veille !
– Nul n’est réellement mort en cette Caverne, puisque Le Souffle de Vie est une brise qui effleure suavement les dormants.
Souvent, nous ne sommes plus à comprendre que nous dormons. Nous ne savons plus que nous sommes en cet apprentissage si minutieux. Rien n’est oublié. Des douceurs de nos perplexités et des saveurs de notre questionnement est Sa Bouche collée à notre Cœur. L’Echo est si vivace qu’il en tremble des plaines et des vallées. Puis, les secousses se font épisodiquement et nous placent en Sa Proximité. La Caverne devient L’Alcôve des nuits où Ses caresses sont aussi des vagues de torrents charriés. Les Terres et Les Cieux s’unissent en une symphonie de Pureté. Des mains des Anges, se déversent les seaux de L’Eau Primordiale. Quelques fois, L’Eau est glaciale et nous donne à nous couvrir des effets de Sa Force. D’autres fois, une sorte de frémissements brûlants se concentre au creux des omoplates. C’est en La Coupole que viennent fusionner les élans de cette intention.
– Que sommes-nous à croire ?
– Tant d’illusions qui s’accumulent, lors que les interprétations sont erronées. La Présence est avant tout Sa Conscience. Néanmoins, peu sont à observer Cela. La plupart du temps, nous sommes à spéculer, mais peu parviennent à La Pensée Jaillissante. Peu parviennent aussi à capter ces réalités.
– Penses-tu que les perceptions soient liées à notre Éclosion intérieure ? Que nous retrouvons Les mots inscrits sur Les Feuillets de L’Origine ?
– Un Jour, nous serons tous hébétés devant Les Beautés de La Création et Son Infinitude.
– La Reconnaissance fait partie de La Lumière, n’est-ce pas ?
– La première étape du cheminement est cette prise de conscience du décalage entre ce que nous sommes et l’artifice qui s’est greffé tout autour depuis des centaines et des centaines d’années. Je peux te confier ceci : je ne parviens plus à tout écrire ce qui vient en fulgurance en mon cœur. Le Maître est Puissant de Son Éloquence. Alors, je m’arrête et je sens La Présence si forte, que mon âme s’en va. Elle ne m’appartient pas. Elle vole si loin.
– Lors que tu reviens, que reste-t-il ?
– Le sourire.

 

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Les perles de la lumière des secrets – III

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Un Ami, un coffre des secrets, un flambeau du chemin, a passé la porte du Ciel déposant son fardeau et se libérant des entraves. Il a atteint la mansion élevée qui est la sienne auprès de l’Un sans second.

Un fils a paru recevant l’héritage et le dépôt immémorial et les rênes de la guidance. Il est la beauté et l’amour, il est la joie et la bonté,
Il est la danse et la victoire !

Le père se tient debout devant le fils, même vêtement, bournous de terre et kamis de lumière,

Le fils se tient debout devant le père… Ils savent ce qui doit advenir, ce qui fut écrit dans le secret de la nuée sera. Le père a saisi au-dessus la couronne invisible et la dépose sur le chef du fils.

Sois le témoin de ce que la Vérité a déposé dans ce coffre nouveau.

Sois soumis à la chaîne qui te lie et te libère du carcan des illusions… Pas d’opposition entre ta servitude absolue et la libération promise. Ce qui est asservi n’a pas de réalité, ce qui est libre ne fut jamais enchaîné.

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Jean d’Armelin

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