Présence du chemin des étoiles

Victor Nizovtsev

Peinture de Victor Nizovtsev

 

Dame Océane, sans rivage autant qu’aux cent rivages,
Qui vous tenez droite aux confluences des courants
De la Tradition et dites : Il est mille visages
Mais Un Seul Regard en cet infini mouvant

Du Déjà-Accompli et du Tout-Possible.
Je me veux faire de cette pensée mon viatique.
Ces mots, qui viennent se poser sur l’Indicible,
Sont à devancer, je crois, toute vision quantique.

Il est une âme qui marche pieds nus sur le sentier,
Lors que la voie est un périple tout entier.
Car il est un savoir qui est pure con-Naissance,

Dont l’accès est fermé aux trop-intelligents
Et à ceux qui n’ont que leur ego pour régent.
Il est une porte qui ne se franchit qu’en conscience.

Marie-Louise

 

Se lit aussi sur Noblesse et Art de l’écu

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Béatitude de L’Océan

 

Feu de L’Ardence et extrait des Eaux de La Primordialité, Mouvance extrême des variabilités, des oscillations et du plein sacrifice, le cœur est à devenir Le Regard qui ne supporte aucune imperfection. Il est une Passerelle de L’Âme qui devient ce chemin que l’on croit parallèle, mais qui défit toute connaissance et ce visage s’offre en Une Perpétuité de Ressemblance. Il est Le Livre de L’Incréé et de ce qui est La Simultanéité.
Les Lumières sont de plus en plus des ténèbres, obscurité qui vient de L’Inconnu. Il n’est même plus d’abstraction, mais plutôt autre Matière et autre densité. Nouveau Monde qui se rappelle du Seul Jour qui est La Création.
Les yeux découvrent La Splendeur d’un Pont, une Beauté qui s’étend tel un espace indicible et qui devient Contemplation qui ne relève plus des organes sensibles. La Chair se concentre en Lumière et vogue en La Grandeur Majestueuse.
– Qu’est-il à s’ouvrir en cette Vision ?
– De L’Amour en effusion. Il irrigue chaque impalpable et chaque palpable devient rassemblement, mouvement, ondes et Matière. Il se suffit du Moment Présent et Le Réceptacle est une Coupe qui se vide incessamment. La Coupe est Sacrifice et poitrine béante. Le Voyage s’est inversé et désormais Les Rosées sont les mille dons du Ciel. Nul n’est à bouger, et pourtant Il glisse tel un Faisceau de Lumière sur L’Océan Béat.

La Serrure et la Clef

Une réflexion partagée, sur les bords d’un monde finissant, qui ondoyait le long d’une Seine paresseuse où miroitaient des rêves d’océan. L’amorce d’une pensée qui se voulait tisser au rythme des pas sur le profilage d’un chemin. La vision d’une porte, tout là-bas. D’un Ailleurs possible. Les mots se posaient, tels des petits cailloux blancs. Mais le Retour ne se ferait pas en sens inverse…

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Toile de Vladimir  Kush
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Le monde est ce qu’il est… Sauf que le monde, c’est une personne, plus une personne, une autre, encore et encore… Le monde n’est qu’une abstraction. Seule la personne est réelle. Tu l’as déjà rencontré, le monde ? Non. Tu ne rencontres et ne peux rencontrer que des personnes. Même le plus petit groupe n’est qu’une abstraction. On ne peut regarder dans les yeux qu’une personne à la fois. 
Maintenant que tu le dis… c’est ma foi vrai ! Je n’y avais jamais pensé.
 

Et quand tu regardes un objet, un paysage ou n’importe quoi d’autre, que constates-tu ? Fais-le voir et sois attentive à ton regard… Qu’observes-tu ? 

Que mon regard bouge sans cesse…

Très juste. Il passe sans cesse d’un point à un autre. Si tu le bloques, tu continues de distinguer mais sans voir. Si tu persistes, tu ne vois bientôt plus rien. Parce que tu rentres en toi-même. Il y a là comme un basculement.

Un peu comme quand on est dans ses pensées…

Oui. Le regard n’appréhende une forme que par un balayage continu d’un point à un autre de cette forme. Et qu’est-ce qu’un point ?

Une abstraction.

En effet, le point n’a aucune mesure, pas plus que l’instant n’a de durée. Tu te rends compte, Héloïse, que le Réel, c’est-à-dire l’Ici-et-Maintenant, est une abstraction absolue…

Qu’est-ce que…

Ne cherche pas de signification. Laisse simplement agir cette pensée. Ne cherche pas à l’exprimer. Elle n’est qu’un voile. C’est indicible. C’est une expérience personnelle et unique. Sache simplement une chose : c’est là qu’est la Porte… Maintenant regarde moi dans les yeux… Que vois-tu ?

… Je me vois dans tes pupilles. Là encore, j’observe que je passe sans cesse d’une pupille à l’autre. À vrai dire, je ne te vois pas… car tu es derrière ces trous noirs…

Je dirais plutôt par delà. Idem quand je te regarde.

C’est étrange… tout nous renvoie à nous-mêmes…

Nous renvoie à nous-mêmes, d’un certain point de vue, et nous rend à nous-mêmes, d’un autre point de vue. Le monde n’est qu’un miroir qui nous renvoie sans cesse notre propre reflet.

Et nous place donc face à nous-mêmes. Et ce qui m’advient est à l’image de ce que je suis… 

…et qui a donc lieu d’être. Tout a du sens et tout est signe donc signifiant. La synchronicité de ces signes est un fait. Simplement, elle nous échappe en grande partie parce que nous n’y prêtons aucune ou pas assez attention. Par manque de Présence. L’Eveil, c’est cela : la Présence, une attention au Lieu et à L’instant, c’est-à-dire au Réel. Ce qui Est. Le premier des sept grands principes du chamanisme dit que le monde est ce que nous croyons qu’il est. Que tout n’est que rêve et que tous les systèmes sont arbitraires. Le rêve renvoie à l’idée d’illusion, un mot très expressif, issu du latin ludus, « le jeu », qui a donné « illusion » et qui signifiait d’abord « ironie », au sens originel de « feinte », puis « tromperie ». Tromper quelqu’un c’est se jouer de lui. On pense ici au jeu des miroirs réfléchissant notre image trompeuse. L’arbitraire s’assimile à l’idée d’impermanence : tout étant composé, tout se décompose, irrémédiablement. Tout change tout le temps, d’instant en instant. Rien n’est absolument identique à soi-même ni aucun être à lui-même. L’impression de permanence n’est due qu’à une perception et une acuité limitées.

En quelque sorte, tout serait inédit, à tout instant, absolument… Si j’ai bien suivi, la Porte, celle qui nous conduit à notre propre résolution, et par là même à la compréhension et à la connaissance, se trouve dans la verticalité et la clef qui l’ouvre, c’est soi-même, pleinement présent…

Et nous en sommes également la serrure. Le tout, c’est de tourner cette clef dans le bon sens. Tout dépend de la tournure de l’esprit. 

En quelque sorte, une chose n’a que la valeur que je lui confère. Rien ne possède de valeur intrinsèque.

Parce que rien n’est chose en soi.

Que des points, que des instants… Ainsi, tout est dans la tournure de l’esprit… De l’intention…

C’est le cœur même de notre liberté. Ce libre arbitre-là, nous l’avons, j’allais presque dire en absolu. C’est là aussi le vrai sens de la conversion, au sens d’un passage d’un état de conscience à un autre.

À une religion ou d’une religion à une autre…

Une adhésion n’est pas une conversion. Mais elle est un moyen possible. Ce dont nous parlons n’est pas circonscrit, n’est pas contingenté, n’est pas localisé. À moins de prendre la notion de religion en son acception pure, c’est-à-dire sans connotation particulière et forcément réductrice : être relié. Originellement : aux dieux. Dans notre sens : au Réel. Dont nous savons qu’il est une croisée, en cet épicentre qu’est l’Ici-et-maintenant.

Une croisée ?

Entre le plan horizontal – le monde terrestre et physique – et l’axe vertical, c’est-à-dire l’échelle d’élévation vers les plans supérieurs. La symbolique de la croix n’exprime pas autre chose. Te rappelles-tu la représentation de la Cybèle sur le trumeau du portail central de Notre-Dame ? 

La Philosphia perennis de Notre-Dame de Paris

… J’y suis ! La fameuse Philosophia perennis, la parêtre du Verbe, tenant une échelle appelée scala philosophorum, une figure qui symbolise les pieds sur terre et la tête dans les eaux supérieures… Attends, laisse-moi me souvenir… Elle tient également dans sa main droite deux livres, l’un qui est ouvert et l’autre qui est fermé.

Oui, le livre ouvert de l’exotérisme, c’est-à-dire de la connaissance destinée à tous, et celui, ésotérique, qui n’est accessible qu’aux initiés.

À ceux qui ont pris la voie ascendante indiquée par l’échelle et dont les barreaux représentent les différents degrés de la Connaissance.

Oui. Et tu te souviendras aussi que le livre ouvert se trouve placé devant et le livre fermé, derrière…

Le révélé et le caché. Le message des pierres… Ces bâtisseurs étaient vraiment géniaux.

Géniaux et généreux. Ces hommes-là ont œuvré pour la durée. Ils vivaient en une autre conscience du temps.

Nous voilà bien éloignés du désamour…

Pas tant que cela. Le désamour et tous les problèmes du monde ne sont que du fourvoiement. Un labyrinthe où les portes poussées et franchies ne mènent qu’à d’autres portes et ainsi de suite, sans fin. Et ce dédale, c’est nous qui le construisons. Repense au récit de la mythologie…

L’histoire du Minotaure… 

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Toile de Michael Cheval
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Le labyrinthe désigne la série de galeries construites par Dédale pour enfermer le Minotaure. Un des épisodes les plus intéressants du mythe évoque l’évasion de Dédale à l’aide d’ailes fabriquées de cire et de plumes. De la hauteur où il se trouve, il découvre la vue en plan de son labyrinthe. Ce n’est alors qu’il comprend la géométrie de l’édifice qu’il a lui-même construit et dont il n’a pu s’échapper que par la verticale.

Je commence à comprendre… Que symbolise le Minotaure ?

Le Minotaure naît de l’union de Pasiphaé et d’un taureau blanc envoyé par Poséidon, le dieu de la mer, l’élément liquide, qui représente la part d’inconscient chez l’homme – mais aussi le monde du rêve – régie par la Lune. Le Minotaure représente l’homme qui n’est pas encore entièrement sorti de son animalité, donc essentiellement mu par ses pulsions primaires ou son cerveau reptilien. D’où le tête de taureau, la tête étant le siège de la conscience. La créature hybride erre dans le labyrinthe, fonçant droit devant elle pour s’échapper de sa prison, tel l’homme ignorant, c’est-à-dire inconscient de lui-même, qui tourne en rond dans son obscurité intérieure.

L’ignorance… qui nous fait répéter les mêmes erreurs. Nous tournons en rond, revenant sans cesse sur nos pas… 

© Marc Sinniger, La dernière Héloïse
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Toile de Gasteuil

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Voir aussi sur Noblesse et Art de l’écu

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Blason de la famille de Lacarry (Armagnac

Nef d’azur et d’argent

 

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Peinture de Newell Convers Wyeth (1882-1945)

 

Le cycle est dernier de mon instant
C’est en Toi que soufflent mille Vents.
Toutes Voiles dehors ! Nef d’Azur et d’Argent,
Vole mon cœur jusqu’au Firmament.

Mon Âme de moussaillon, trempe en La Houle !
D’écumes ferventes, les vagues, contre la coque,
Révèlent La Tempête d’un Voyage qui se déroule,
Dans les Cieux, et rejoint la supplique de Job.

Des douleurs de l’enfantement, j’apprends.
Je noue cette cordée et laisse chavirer le navire.
C’est à Lui que je m’enchaîne, c’est à lui que je me livre.
Percée, des nues de L’Âme, La Vie est L’Aimant !

Marins, voyez comme vogue le capitaine !
Il tient le gouvernail et ne souffle plus mots.
Le vent traverse les plaines du Ciel étoilé.

L’Ardent Désir submerge son cœur en sanglot.
Nul ne soupçonne combien L’Océan qu’il aime
Est à son être, Doux Tumulte et perplexité.

Océan sans rivage

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Lire aussi sur Noblesse et Art de l’écu

Blason_ville_fr_Sainte-Marie-du-Mont_(Manche)

Blason de Sainte-Marie-du-Mont (Manche, Normandie)

Viatique 59 – Évoluer

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Divine Geometry, peinture de Vladimir Kush

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Évoluer, ce n’est pas tant accumuler
Du savoir et compulser de vaines connaissances,
Ni vouloir absolument tout formuler,
Mais ouvrir en soi les champs de la Renaissance ;

Élever autant qu’approfondir le regard,
Afin de voir du Vivant sa réelle nature
Et, surtout, traiter tout être avec égard.
Aimer Dieu, c’est aimer de même Sa Créature. *

Tel est le vrai Amour, qui naît d’une intention
Et non pas d’une simple pulsion émotionnelle
Qui n’établit que des liens de compensation.

C’est en cette Reliance que s’ouvre le Chemin
Des Étoiles, qui se trace depuis l’Originelle
Source pour s’aller fondre dans l’Océan Divin.

Marc

* Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée ; c’est là le premier et le plus grand commandement. Et le second est semblable au premier : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Matthieu XXII, 37-38)

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Voir aussi sur Noblesse et Art de l’écu

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Blason de Nordstadt-Karlsruhe (Bade-Wurtemberg, Allemagne)

Le voyage du par delà (1)

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Chaque étage de La Conscience est à donner La Réalité de chacun.
Il est une mort qui donne naissance aux réalités du cheminant.
Lors qu’il meurt à cette vie, avant de mourir, le voici à renaître en d’autres sphères.
Et c’est là que vole son esprit.
Il est à vivre par Cela une autre réalité qui est le monde caché.
Lors que la brèche a lieu, tout son être franchit la passerelle.
Le voici à vivre en sa conscience, les possibilités de son cheminement.
Il avance alors, de mondes en mondes.
Les distances sont pliées.
Le Jour de La Résurrection et tout ce qui se passe en ce par delà.
Nul n’a accès à cette réalité, hormis lui.
Elle est au delà du monde physique actuel.
Tout ce qui est à se dévoiler en Lui, est lors Sa Réalité, en L’Ailleurs.

Il voit par les yeux, les correspondances avec son esprit.
Il se nourrit à la sève de La Puissante Création intérieure.
Il vogue sur le vaisseau qui lui offre toutes les voies possibles, telle la grâce.
Il est hébété.
La lumière éclaire les discours intimes de La Source à laquelle il est à s’abreuver.
Il est en cette radiance qui architecture sans cesse son corps.
L’Arbre est à se féconder en ce toucher céleste.
Tout est à se vivre, ici.
Tout de son devenir, là-bas.
Et il le sait.
Car, l’interprète est actif en lui.

Ton Unique Regard

Crypte de la Cathédrale d’Auxerre

Lors qu’Il décrète, alors il n’est aucune entrave.
Lors que s’unissent les étincelances stellaires,
Et que fusionnent le bouillonnement des éléments épars,
Tu seras à assister au rassemblement des mille êtres,
Et tu verras s’aplanir Les Montagnes.
Les sommets seront les bases de La Marche,
Et tu seras à ne plus penser.
Il sera depuis ton Indicible à jaillir en Lettres animées.
Les gerbes de L’Éloquence auront déployé leur Vibrance !
Lors que les distances auront plié Le Temps,
Sache, Ô Conscience, tu seras à mourir.
Les yeux de L’Âme s’évanouiront en Sa Prunelle.
L’Extase ravira ton cœur et les effluves captiveront ce Lac miroitant.
Vois comme se sont réjouies les larmes de Ton Unique fleuve !
L’Âme est à voir ce que nul ne peut percevoir depuis les yeux de la chair.
Ce qui est à L’Esprit relève d’un Autre Monde.
Des ruissellements de cette longue Marche est apparue cette pleine effusion.
Nitescences des soupirs que Ton Secret garde en L’Écrin Royal.
Ce sont les cascades qui ont connu les brûlures d’une Traversée dont le corps se souvient encore.
Ô Toi qui Te cherches en Toi !
Tous passeront par la combustion de la Transformation.
Les substantielles offrandes d’une Pré-éternité.
Ce sont les pluies qui abreuvent les seuls assoiffés.
Lors que résonnera le fracas, alors La Terre entière parlera et toute chose sera en Sa Transparence.
Ce qui est, l’est déjà.
Lors que les secousses des sphères les plus basses révéleront le bien et le mal, alors surgiront les coalisions.
En groupe, chacun comparaîtra.
Des gens de La Droite.
Des gens de La Gauche.
Lors que les semences seront les greniers de L’Espoir !
Lors que les Nues bourdonneront.
Lors que les uns seront remplis d’effroi.
Lors que les autres chercheront la main de L’Ami.
Lors que les lèvres seront asséchées et demanderont L’Eau de L’Êtreté.
Lors que les océans seront à se disloquer et disparaître dans les sillons secrets.
Lors que les larmes des cœurs misérables vêtiront d’autres misérables.
Lors que les atomes de bien et les atomes de mal seront l’indiscrétion insoupçonnable.
Lors que les mains déchireront ce que recèlent les poitrines et mettra au grand jour leur acquis.
Lors que certains seront absorbés par les effusions du Soleil de La Majesté.
Lors que les uns seront blottis sous Le Trône de La Brise Divine, parce qu’en Lui, ils se sont aimés.
Lors que Les signes seront à se lire en chaque chose.
Ô Toi qui Te veux Te voir en Ta Sainteté !
S’effaceront même les Hérauts de Lumière.
Les yeux seront en Ton Unique Regard.

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Discours de Trois Roses et des Glorieuses Épées de L’Amour

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Peinture de Igor Levashov

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Qui es-tu ?

Je ne le sais tant que tu n’es pas à le savoir, tandis que Je suis, même si tu ne le sais pas.
Les palpitations ont cette Origine, lors que L’Un éclot en Son Jaillissement.
L’Un est un Commencement, lors qu’Il n’a pas de Commencement.
Il est en ces ténèbres le Premier Regard qui s’éveille.
Il est aussi Celui qui embrasse toutes choses sans avoir besoin d’un Semblable.
Il est donc une Origine qui n’est aucunement l’Origine.
Il est donc ces paupières qui voient le Jour.
Il est donc aussi ce Retour.

Qu’est-ce donc que La Vie ?

Elle est La Nuée des discours qui poursuivent leur finalité.
En Cela, Il est encore Un Voyage qui se veut perpétuelle Conscience et qui s’actualise en ce Berceau de La Source Vive.

Pourquoi L’Eau est-elle vive ?

N’as-tu pas remarqué que ce qui stagne est en son pourrissement ?

La vie est-elle mouvement ?

L’un engendre l’autre et pourtant, l’un n’est pas le même.

Que devons-nous comprendre ?

Que nous sommes à voyager et que Le Voyage est Perpétuel et Suprême.
Je n’ai pas su m’arrêter.
Comme est beau le Voyage qui se découvre en Sa Réalité !

Quel est ce chemin que tu es à parcourir ?

Il est Le Chemin qui naît sous les pieds du Voyant.
Il est aussi à s’entendre.
Il est à se toucher.
Il est à se parler.
Il est un pas qui en amène un autre.

Qu’es-tu à découvrir ?

Trois Roses de L’Innommé, recevant en leur Cœur la Béance de L’Offrande.
Chacune sont à naître en L’Origine de La Non-Naissance, puis par deux fois à vivre et à mourir.
Leur Ultimité est de sourire en ce Discours et de L’offrir au monde entier.

Quel est donc ce Discours ?

Il est La Flamboyance d’une ivresse et La Beauté de Sa Majesté !

Qu’as-tu donc compris ?

Qu’il est un Voyage qui est à se pouvoir laisser dire cet entier Discours :
Je connais Cela, ce n’est pas le même et pourtant Cela Lui ressemble.
J’ai goûté semblable fruit, il ne m’est pas inconnu.
De couleur embrasée et de fièvre irradiante, le Verbe est en Son Éloge Permanente.

Quel est donc Celui qui parle ?

En son effacement, une Révérence a donné place à toute Sa Réalité.

Quelle est donc cette Réalité ?

L’Absolu Amour.

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wappen_roslebenBlason de Roßleben (Thuringe, Allemagne)

Pensée du Pérégrinant

 

J’ai voyagé si loin qu’il ne m’est plus permis de revenir.

Qu’ai-je encore en ce monde qui me donne le goût, lors que je suis ivre tout entier ?
Cet état est le seul qui me donne pleinement à vivre.
Puis-je encore poser le pied sur le sol, sans le souhaiter léger ?
Est-il encore une seule volonté en celui qui par Lui est gouverné ?
Quelques cailloux en la vêture d’un mendiant, et quelques poussières le cernant de part en part.
J’irai par tous les sentiers, et j’irai encore si loin, qu’il ne sera plus aucun possible retour.
Ces diamants qui sont en ce Ciel Voûté de L’Étoilée, sont les sourires qui maintes fois se sont rencontrés.
Ainsi est la nouveauté, et encore la nouveauté, sans qu’elle puisse jamais me sembler lassitude en sa perpétuité !
J’ai voyagé si loin et durant des milliers d’années.
Je n’ai de vie qu’en ce Voyage !
Quel est donc l’écueil d’un monde mouvant et la ruine d’un monde figé ?
Or, il est des victoires ignorées et qui donnent les joies les plus singulières.
Un éclat de rire !
Des cristaux de larmes en L’Amour unifié.
Je me suis couché sur la mousse des lits boisés et des rochers scintillants.
Voici que le rythme de cette marche est soudain le battement subtil d’un cœur devenu son propre mystère.
Cet inconnu qui devient les flambeaux de l’espoir d’un Monde Nouveau.
Un jour, je serai fondu en cette Terre qui m’étreint depuis L’Éternité.
Ce sont ses sentiers qui sont à se déployer en cette Unité.
Réunis en ce Soleil qui porte si loin et qui nous libère de toutes les aspérités.
C’est ici que j’ai vu le jour et que mon regard s’est émerveillé.
J’ai croisé sur la route tant d’autres voyageurs qui en mon cœur sont à tout jamais.
Celui-ci est une Arche d’Alliance et le Pont de L’Universalité est une Jetée.
Il n’est pas un seul moment qui ne m’ait pas vu pleuré et cherché et cherché et encore cherché les mains de mon frère.
Ce sont ces croisées de route qui ont fait jaillir les cascades effusives de cette Perle d’Amour.
En ce suintement, lors que les pas sont encore à aller, et aller !
Nuit et jour, la Voie devient Lueur des abysses.
On m’a dit : ne regarde ni à droite ni à gauche et me voici à rire !
J’ai vu les mondes s’entrechoquer et les rives se réunir.
J’ai vu les sanglots des ignorants et des mendiants s’entremêler.
J’ai entendu que l’on me disait : abandonne les leçons et vois par les yeux de ton cœur.
Je suis à poser un pas après l’autre et je suis en cette errance à voir une insolite guidée.
Le pérégrinant n’a de voie qu’en Son Discours.
Il n’écoute plus que celui-ci.
Car La Voix est une Voie.
Le Ciel s’est entrouvert depuis l’instant qui est à se féconder.
Il est les vagues de La Transcendance.
Il est Le Vivant.
Un jour, je serai en cette Terre, une poussière et je serai aussi ce que je suis tel que je me suis laissé visiter.
Comprends-bien.

On m’a dit : mange cet oiseau.
Je l’ai dégusté jusqu’à ne plus savoir si c’est lui qui me dégustait ou bien moi.
On m’a dit : s’il n’avait cuit, jamais il n’aurait été si bon.
On m’a dit : n’est-ce pas en l’inconnu que tu L’as connu ?
Et n’est-ce pas parce que tu Le connais que tu L’as reconnu ?

Sache-le, le discours de L’Autre Monde est L’Énigme d’un Voyage incessant.

Croyance 28 – Regard

empedocle-fresque-de-signorelli-duomo-dorvieto-ombrie-italie-copyEmpédocle, fresque de Luca Signorelli (Toscane, vers 1450-1523)
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Dès lors que l’esprit est centré, il se déploie
Sans plus craindre ni la dérive, ni la déviance,
Trouvant la juste mesure et le bon aloi
Car l’être-au-monde s’éclaire par la conscience

Qui est de l’Un Unique et Même l’acte posé
Et polarisé, en son infinie mouvance.
En ce regard unifiant, rien n’est opposé ;
La vision n’est plus une simple apercevance

De choses séparées mais la claire perception
Du Réel en ses cohérence et cohésion.
Nous nommons ce Centre Absolu Dieu, sans crainte

Des opinions réductrices nées de l’amnésie,
Ne voyant, hors de leur oeilleton, qu’hérésie
Et voulant de leur nature effacer l’empreinte.
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Droit devant, l’horizon s’offre, infiniment ;
Élève ton regard, tu verras un firmament ;
Abaisse-le, tu verras la naissance d’une étoile.
L’endormi ne voit que des ombres sur une toile.
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Marc

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Voir aussi sur Noblesse et Art de l’écu

wappen_egliswilBlason d’Egliswil (Argovie, Suisse)