Quatrième étape

.

Après la remise confiante en Dieu, entrer dans la Vision. L’état de rupture avec le Samsara, la roue de l’Illusion, peut mettre un long moment, et comme est difficile cette étape, car la Vision opère par la Vision de nous-même jusqu’au point de basculement. La quatrième étape est l’abîme du solitaire. La marche âpre dans un désert. Mais il s’agit d’une grande Grâce. L’étoile du cœur brille.

___

Note du relayeur :

Ce chemin est très dense et même dangereux. Toutes les Traditions conseillent la présence d’un Maître. L’on s’y engage une fois que le disciple est prêt. De très rares fois, certains sont des itinérants esseulés (Afrad) mais cela est si rare qu’il vaut mieux rejoindre un cadre régulier.

Saṃsāra, compréhension de l’Enfer

.

«L’homme n’existe comme individu que devant Dieu, et que Dieu n’existe que par ce qu’Il est au bout de tous les chemins de l’homme». Kierkegaard

«De tous les êtres vivants, l’homme est le seul qui sache qu’il doit mourir. Et pourtant, si nous savons que nous mourrons, nous ne savons pas ce que cela veut dire. Le sens de la mort est une énigme que met en cause la possibilité même du sens de nos vies, sens de toutes nos entreprises humaines… Conférence du 27 mai 2005 au Temple de la Gendronnière, de Yoko Orimo sous le thème «Vie et Mort».

« Toute âme goûtera la mort. Mais c’est seulement au Jour de la Résurrection que vous recevrez votre entière rétribution. Quiconque donc est écarté du Feu et introduit au Paradis, a certes réussi. Et la vie présente n’est qu’un objet de jouissance trompeuse. » Coran, Sourate La Famille d’Imran, verset 185

« Que la peur de la mort ne vous empêche pas de migrer. » Coran, Sourate l’Araignée, verset 57

« Vraiment, Nous allons brûler dans un Feu ceux qui ont dénié Nos Signes. Chaque fois que leurs peaux auront été consumées Nous remplacerons leurs peaux par d’autres afin qu’ils goûtent à la tourmente. Vraiment, Allâh Se révèle Inaccessible, Sage ! ». Coran, Sourate les femmes, verset 56.

.

.

L’homme interprète, mais il se peut que son interprétation cause une multitude de remous, de confusion, voire de non-sens. La vie peut sembler, à elle-seule, un outil prodigieux de conquêtes intérieures, de découvertes, en tout genre, de sujet de méditation, lors que celle-ci s’impose à notre conscience. Tel ou tel contexte ne sont pas liés au hasard. Tout est sens et tout est phrasé. Bien sûr, nous pouvons être frappés par les Signes ; ils peuvent même nous heurter. Les événements sont à eux-seuls des rappels indéniables pour qui sait voir et entendre. Ce n’est pas facile. Nous revenons de très loin. Je dirais même de très très loin. Nous pouvons demeurer figés, obtus, négateurs, insouciants, négligents devant les Signes. Oui ! C’est vrai. Nous pouvons décider de ne rien voir, de faire comme si cela n’était pas, de choisir l’indifférence, l’ignorance. Oui ! Nous ne nions pas cette possibilité. Elle est co-extensible à la nature de ce monde, à la Réalité entière, plénière de la Manifestation. Oui ! Tout cela est en la Réalité : le sens et le non-sens, la cohérence ou l’ignorance, et ainsi de suite et ainsi de suite. Tout cela est encore inhérent à ce grand laboratoire de vie.

Témoignage

.

S’il était une seule chose à retenir de ce passage en ce monde, une seule chose qui emplit tout l’univers du cœur révélé ici-bas, la force de contrition et l’enserrement de Tes Mains sur mon être, la puissance d’une Beauté éclose au matin de notre âme, c’est l’Amour. L’Amour. L’Amour est Ta Présence. Ta Présence est L’Amour. Que nous soyons de pauvres errants, des serviteurs inutiles, de piètres adorateurs, des prétentieux sans vergogne, de fieffés fous, des pécheurs ignorants, à la quête infinie de l’Absolu, tension unitive, Une, aimante, Amour ! Il n’est de Réalité que Toi ! Lors que ce cœur est près d’imploser, par ses sédiments, par ses scories, par son aspiration, par sa ruine, par sa destruction, par sa mort avérée, la Rose, effluve de Ta Seule Réalité réalisée est ! Amour !

_____

A tous les stades de notre existenciation, et ce depuis nos abîmes les plus profondes, les plus ténébreuses, jusqu’au plus élevé de la polarité, Alpha de la Lumière, flambeau ruisselant de Ta Gloire, Avatar UN descendant sur nous, les éplorés, les blessés, je n’ai pas dissocié aucune de ces étapes, se résorbant les unes après les autres en ce véhicule, transport de notre quintessence et nous avons suivi le premier et long sentier sans déconsidérer ce chemin avant le chemin et j’ai aimé voir Tes Saintes Mains plonger en mon âme, lors que je T’avais prié de venir fouiller en moi, Ô Seigneur ! J’accepte toutes les conséquences de cette plongée et c’est l’écorchée qui agenouillée Te regarde, Toi, Celui qui unifie le Regard ! Il n’y a plus de dualité dans le regard du Visage UN. Les yeux voient. Tout est Beau, ai-je dit, car c’est Toi !

La Voie

.

Nous n’avons pas choisi la Voie, mais c’est bien Elle qui nous choisit. Elle possède plusieurs visages, elle ouvre sur plusieurs sentiers. Elle est tantôt claire comme le jour, et d’autres fois, elle a le visage sombre et renfrogné. Mais, la Voie est une Voie. Elle jette son pont invisible et lumineux telle la plus étincelante certitude. Elle ne nous abandonne jamais. Elle est d’une patience inégalée. Elle nous mène comme nous sommes, à nous voir, à reconnaître et à recevoir. Elle écarte les ronces et la nuit dense des ténèbres. Moins nous lui résistons et plus la connaissance devient semblable à la merveilleuse lune en pleine nuit. La Voie est une histoire d’Amour qui ne meurt jamais. C’est l’histoire de la continuité, de la patience. L’Amour est une flèche de lumière dans les ténèbres de l’ignorance. La Voie te dit : Offre ton cœur, offre ton corps et viens ! Il n’y a pas une seconde d’hésitation. Parfois, le couloir est si étroit qu’il vous écorche à vif. D’autres fois, le couloir s’illumine d’une lumière lustrante, irradiante qui atteint toutes vos cellules. Ce sont les mains de pureté. Les mains angéliques de vos larmes, de votre constance. Elles proviennent du monde lumineux des anges. Ils viennent déverser des sauts et des sauts inépuisables d’Amour dans votre cœur qu’ils ont écartelé. Vous sursautez ; vous êtes submergés. Vous n’y pouvez rien. Cela vient et encore et encore depuis les sources de l’autre monde. Sans ces bienfaits, vous ne tiendriez pas un seul instant dans ce monde. Vous l’avez traversé, et il vous a traversé. Mais vos yeux ont plongé dans l’océan d’Amour. L’Amour est une flèche qui plie toutes les distances. Elle est sans retour possible.

Troisième étape

Silence – 1799 – Obra de Johann Heinrich Füssli

.

S’abandonner entre les mains du Maître* comme un mort entre les mains du laveur, ou comme le nouveau-né entre les mains de la mère.

_______

Note du relayeur : Lors du cheminement spirituel, il est une confiance unitive qui est d’abord et avant tout la remise confiante en Dieu. Dieu est le pôle Absolu, la Finalité sans réserve qui nous lie au Principe UN, la mesure vivante et effective à notre être. Se rendre à cette sommité intérieure est en soi le signe des qualités inhérentes à l’itinérant, sa protection contre toute dérive. Il s’est éveillé à la Confiance-Une.

L’ignorance

Rien ni personne n’est plus à la place où il devrait être normalement ; les hommes ne reconnaissent plus aucune autorité effective dans l’ordre spirituel, aucun pouvoir légitime dans l’ordre temporel ; les «profanes» se permettent de discuter des choses sacrées, d’en contester le caractère et jusqu’à l’existence même ; c’est l’inférieur qui juge le supérieur, l’ignorance qui impose des bornes à la sagesse, l’erreur qui prend le pas sur la vérité, l’humain qui se substitue au divin, la terre qui l’emporte sur le ciel, l’individu qui se fait la mesure de toutes choses et prétend dicter à l’univers des lois tirées tout entières de sa propre raison relative et faillible. « Malheur à vous, guides aveugles », est-il dit dans l’Évangile ; aujourd’hui, on ne voit en effet partout que des aveugles qui conduisent d’autres aveugles, et qui, s’ils ne sont arrêtés à temps, les mèneront fatalement à l’abîme où ils périront avec eux.

Rétention

.

Le fait de retenir, lors que la main du cœur se défait de l’illusion, je sus que cela s’appelait rétention. L’on peut l’appeler occultation, voilage ou retrait. En nous-même bat une Horloge et Celle-ci ne trahit pas. Elle est rythmée au plus limpide Silence.