Oraison de La Bienfaisance

Holy - artist Andrei Shishkin: Peinture de Andrei Shishkin

.

Toi, Suprême Lumière des insoupçonnées Réserves !
Toi, Océan des imprécations de Ton Ultimité !
Toi, Abondance des Sources de La Miséricorde !
Toi qui détiens sur chaque chose La Puissance des Louanges !
Toi de par Tes Libéralités apparentes et cachées,
Lors que je suis pauvre devant Ta Richesse
Et que je suis pauvre en ma totale pauvreté
Lors que je connais L’Insouciance et L’Absence
Lors que je détourne mes yeux de Ta Révérencielle Beauté
Lors que j’ignore chacun de Tes Rappels,
Toi qui viens vers moi tant de fois et en diverses manifestations,
Toi qui me soutiens en ma déchéance et mes errances, lors que je n’en ai pas même conscience,
Toi qui détiens Le Commencement et La Fin de toutes choses,
Toi qui donnes aux traversées de notre indigence, leur toute possibilité d’être Ta Richesse,
Toi qui éveilles en mon être, mille aspirations et me tiens en Ton Désir crucial,
Lors que Tu es L’Eternité de ma misérable Réalité,
Et qu’en Elle, Tu es L’Absolu de Ta Volonté,
Lors que L’Œil de Ton auguste Majesté se veut se contenter,
Lors que Ton Souffle anime Le Vivant de Ta Présence,
Lors que je suis à ramper sur le sol de mes déviances,
Toi, qui de par Ta Lumière Aurorale, des Jours de Ton Parfum augural
Toi qui m’empoignes par L’Ivresse que Tu suscites en Le bouillonnement de mon âme,
Toi qui hantes mes nuits, en ces gravités et en ces craintes de Ta Vérité,
Toi qui occupes mes pensées et me fait danser en cette folie,
Toi qui tantôt élargit Le Lieu de Ta Gouvernance et tantôt le réduit à ma petitesse,
Toi, Le Mystère de La Parole, lors que les effleurements de Ton Souffle font ondoyer mon Amour,
Toi, Le Seul qui s’évanouit en la prunelle de Ton Regard,
Lors que je me couche sur le tapis de Ta Confidence,
Seigneur des suppliques, Toi Le Seul à Être en cette Conscience,
Unifie-moi en Ton Désir de Toi en Toi
Agrée les pleurs de ton serviteur,
Cet indigent, ce va-nu pieds, cet instable.
De par Ta Puissance incommensurable et infaillible,
Octroie-nous Ton Pardon et guide-nous en ces sinuosités de nos oublis,
Sur Le Chemin que Toi Seul sais mener à Toi,
Accorde-nous La Grâce Ultime d’être en Ta Compagnie Eternelle
De nous abriter à L’Ombre rafraîchissante de Ton Trône,
De nous arroser de Tes Bienfaisantes Rosées,
De nous donner Le Souvenir de Ta Seule Souvenance,
Toi par quoi Tout procède, et qui as devancé mon Appel,
De par Ta Miséricorde Illimitée et des Largesses de Ton Audience.

Sri Aurobindo

066db-aurobindo-ghose-41

 

Infortunés, l’homme ou la nation, qui se trouvent endormis lorsque arrive le divin moment ou qui ne sont pas prêts à s’en saisir parce que la lampe n’a pas été entretenue pour l’accueillir, parce que leurs oreilles sont restées sourdes à l’appel.

Mais trois fois malheur à ceux qui sont forts et préparés, et qui cependant gaspillent leur force ou mésusent de ce moment ; pour ceux-là, la destruction est grande et la perte irréparable. Lorsque vient l’Heure de Dieu, purifie ton âme de toute tricherie avec elle-même, de toute hypocrisie et vaine infatuation, afin que tu puisses regarder droit dans ton esprit et entendre ce qui l’appelle. Toute absence de sincérité dans la nature – c’était autrefois ta défense contre l’œil du Maître et la lumière de l’idéal – devient maintenant un défaut dans ton armure et une invite pour les coups.

Terre nourricière

Peinture de Geneviève Dael (2011)
.
L’Ami,
.
Nous n’avons pas échappé à ce qui nous cherchait.
Le Silence en Son Eloquence était à nous appeler.
Tous ces pas se sont faits de cet Appel.
Tout en marchant, je retrouvais ce rythme intérieur des battements de mon cœur.
En cette intensité, parfois grave, je n’avais que ce geste : lever mon regard vers Le Ciel.
L’Ami.
Je me suis souvent entretenue avec toi en ces moments solitaires, lors même que tu n’appartenais pas encore à ce champ de vision.
Je parlais en mon discours intérieur.
Il est une phase en Sa Culminance, et une Descente qui se cristallise en cette matière.
Tout me renvoyait à cette crucialité :
Marcher en ce monde, et marcher en soi.
Marcher comme une lente maturation.
J’ai chéri chacun de ces pas qui me menait là où j’ai toujours été, ce lieu que je n’ai jamais quitté.
Je sais aujourd’hui que la distance n’est qu’un prétexte.
Je sais qu’il n’en est aucune de réelle.
Il n’en est pas plus du temps qui passe.
Nous ne pouvons réduire ce qui se vit en cette linéarité du moment.
Il est une Dimension qui se désire se révéler.
Elle se sait être et servir les perceptions qui sauront ouvrir de probables et d’improbables rencontres.
Néanmoins, ce qui se donne à se vivre est si puissant que l’on se sent vite démuni.
Si j’ai plongé en moi, c’est que certainement, Cela se donnait en ces Profondeurs.
Il en est ainsi des êtres qui sont depuis toujours en ce Dedans et qui ne le savent plus.
Tout leur semble si étrange en cette hâte, en ces désirs compulsifs que la société favorise.
L’Œil est triste en cette nudité que La Prunelle dévoile.
Pourtant, je ne voudrais pas d’une autre vie.
Je sais aussi que je suis l’enfant de mon temps.
J’ai ouvert grand les yeux et me suis laissée compénétrer par ce contexte.
Cela m’a parfois heurtée.
Je n’ai souvent pas compris ce qui se passait.
Alors, de nouveau, je plongeais.
Les moments les plus difficiles m’ont toujours rappelée à La Beauté.
Je pouvais vivre le pire des remous, Quelque Chose en moi était plus fort, et mes larmes en étaient le doux et vertigineux rappel.
Les douleurs, même les plus poignantes, semblaient au bout d’un moment se transformer en une liesse et même en une hébétude.
Quelque Chose était plus fort que moi-même.
Quelque Chose réunissait tous les tumultes et les ténèbres et en révélait La Lumière.
Je me sentais devenir L’Univers entier et mon âme hébétée se mettait à voir.
En cette Vision, Tout semblait éclore en une multitude de mondes insoupçonnés.
Les mots valsaient avec le cœur.
Il se donnait à se voir.
Il était Bienveillant.
Il était Fidèle.
Il se révélait en Sa Présence comme mon Maître.
Il m’a appris chaque chose.
Il m’a appelée en chaque seconde.
Il a parlé en ces infinitudes de détails qui se donnent en ce monde visible et en L’Autre Monde.
Je n’ai jamais été moi, mais Lui en moi.
Il est devenu Sa Proximité et Son Intimité.
De mon vide, Il est Le Plein.
De mon caché, Il est Le Visible.
En ces apprentissages, Il est Le Grand Chevalier.
Il est aussi Le Vassal.
Il est Le Palefrenier et L’Ecuyer.
Lors, j’ai continué de marcher.
Il me fallait donner au Prétexte, Le Prétexte de se voir.
Il a ôté toutes les odeurs, les savoirs, Il a vidé mon esprit.
J’ai continué à apprendre.
J’ai aimé qu’Il soit à me montrer La Révérence.
En Elle, j’ai encore appris.
Depuis ce Dedans, nous sommes à voyager.
Chaque silence devient le moment de La Rencontre.
Chaque Rencontre devient Le Moment des entretiens.
Ce qui est ici est aussi ce qui est Là-bas.
Je le sais.
L’Intelligence nous le dit : ceci n’est qu’un pont.
Nous le savons.
L’Ami, en ce tunnel, nous sommes à répondre à L’Appel de L’Amour.
Il est une Lumière.
Il nous trace La route au milieu des broussailles.
Il en écarte les ronces.
Il en chasse les serpents et les scorpions.
Il nous prépare ici à cet Ailleurs.
C’est en vivant en Son Vivant, que nous serons enfin libérés.
C’est en cette Arche que nous sommes tous, que nous recueillons la Quintessence de notre Être.
C’est ainsi que s’adresse L’Intelligence.
C’est ainsi que je L’écoute et que je marche.
C’est ainsi que s’est donnée cette rencontre en ce Dedans, en notre Terre nourricière.

Croyance 32 – L’Arche Dernière

charninePeinture de Charnine

.

« Se croit-on qu’un contemplatif pérégrinant
N’est qu’une sorte de doux rêveur, une âme bohême,
Ayant des élans mystiques parfois le prenant
Et jetant, quand bon lui semble, ses anathèmes ?

Ne voit-on qu’il est de l’Arche Dernière le héraut
Qui veut réunir autour d’un centre unique
Tous les plans de l’être, briser les barreaux
De toutes les prisons édifiées par le psychique. »

En réalité, l’Arche Dernière est intérieure
Et c’est par le Dedans que viendra le Messie.
Cela dépassera les visions antérieures

Issues de l’eschatologie exotérique.
« Les lanternes d’une époque ne sont plus que vessies
Et les doctes exégèses que plates rhétoriques. »

Marc

.

Voir aussi sur Noblesse et Art de l’écu

Wappen_Efferd-KircheBlason de Efferd Kirche

Je T’aime de Toi

Mountain and Water,25cm x 45cm(10〃 x 18〃),1037053-z

 

Le chemin est une braise en cette main.
J’ai croisé mon Destin, et Il m’a parlé.
Il a murmuré au creux de mes larmes
Puis a tenu ce Discours : – Ne vois plus qu’en ce Centre.
Je suis en Ce Silence et Je suis en toi.
Le corps épouse L’Âme et Tu m’y as invitée.
Par La Seule Poigne qui est Ta Majesté.
En cette solitude, je n’ai plus rien à envier.
Je suis à me taire et je m’élance en Ta Supplique.
Lors, je sais en cet intime qu’Il est Le Seul à me compagner.
Ce n’est pas en toi que je suis à marcher, mais en Lui.
Le Ciel est mon Appel incessant et Il est Vaste de Sa Vastitude.
Sans prières et sans constance, il n’est aucune avancée.
Je suis à sourire à ce Destin qui me libère en Son Secret.
Il est ainsi à m’envelopper du Seul Désir qui est Le Sien.
Comme j’aime marcher et comme je suis enfin à T’envisager.
Rien n’est en L’Instant figé et La Lumière appelle Son Semblable.
As-tu vu combien Le Sentier est étroit de toi-même ?
S’il est à se resserrer, alors, comme je me sens enveloppée.
Il est des Bras Puissants de Son Aspiration,
Et c’est le Regard Levé en Ton Unique Regard,
Que j’ai enfin compris , et que je tends en Toi, les mains de notre Union.
Embrasse-moi de Ta Clémence, et aie pitié de Ta misérable servante.
Tu m’emmènes en La Suffisance de Toi et je le vois bien.
Voici mon Temple, et voici ma proximité : sur un Rocher, je l’ai offerte.
Il n’est aucun sacrifice, car c’est Toi qui es à sacrifier, et je suis en ce Plein.
Comme Ton Intelligence est forte et Ton Pouvoir insoupçonné !
Comment, Ô comment Tu es sans cesse à tout virginiser.
Je marche avec Le Seul qui soit à marcher.
Tu m’as menée si loin et mes yeux plongent en La Vision.
Jamais ne me lasse cette Quête Vivante et Ton étrange Secret.
Jamais ne s’épuise Ton Désir et jamais Il n’est à se distraire de Toi,
Ô Toi qui ne jamais ne T’évanouis, ne fut-ce qu’un instant !
Je T’aime et m’abreuve en Toi, Ô ma Source Intarissable !
Ô ma délivrance !
Je Te remercie !
Et je fais acte de Repentance !
Je ne reviendrai jamais à ce monde de la distraction.
La Lumière est ma Patrie de L’Origine.
C’est ma Demeure Finale.
Assois-moi tout contre Ton Arbre de La Verticale.
Je suis à T’attendre en La Seule attente qui est Tienne.
Seigneur de mon Âme !
Je T’aime de Toi.

 

Croyance 31 – Matrice

Matrice

.
C’est dans les profondeurs de l’être que les choses
Mûrissent, en cette apparente immobilité
Où se préparent en secret les métamorphoses
Et que se fécondent toutes les possibilités.

Ce monde n’est en réalité que la matrice
De l’âme sur le chemin de son évolution,
Le champ de toutes ses expériences transformatrices,
Le lieu manifesté de toutes les gestations.

Le corps est comparable à une chrysalide
En laquelle s’opère une œuvre insoupçonnée.
Jamais les Mains de Dieu ne cessent de façonner

Sa créature du dedans. En elle, Il réside,
Lui insufflant son aspiration à monter
Puisque telle est Son Originelle Volonté.

Marc
.
.
Voir aussi sur Noblesse et Art de l’écu

Blason_Issou_78

Blason de la ville d’Issou (Vexin, Yvelines, Ile-de-France)

Des différentes catégories de personnes

 

 

Jules_Romains

Les esprits d’élite discutent des idées,
les esprits moyens discutent des événements,
les esprits médiocres discutent des personnes.

Jules Romains (1885-1972)
.

.

.

.

.

Face à la diversité du vivant, la simple observation de points communs induit naturellement de procéder à des recoupements et donc aussi à des regroupements. Cela naît surtout du besoin inné d’établir une grille de lecture et de compréhension du monde. L’espèce humaine n’échappe pas à la classification dont les critères sont aussi variés que les domaines considérés : physiologique, culturel, socio-économique, politique, comportemental, etc. La pratique des sondages multiplie par ailleurs les angles d’approche. Ainsi, l’individu se trouve-t-il être une combinaison, variable et changeante, d’expressions nomenclaturées. Mais intéressons-nous ici à des classifications qui esquissent des typologies plus en rapport avec les personnalités et les comportements, des approches moins courantes mais qu’il est néanmoins loisible d’observer sur soi-même et dans nos entourages.
.
La classification de Jules Romains est certes lapidaire mais elle a le mérite d’être concise et pertinente. Percutante donc. Elle établit trois niveaux de préoccupations majeures et récurrentes et donc, en quelque sorte, l’échelle de perception et d’appréhension du monde et d’autrui vers laquelle on est ramené par l’effet magnétique d’un pôle d’intérêt et qui pousse à rechercher la compagnie de personnes ayant le même dénominateur.
.

.jeff-greenJeff Green (Pluto : The Evolutionary Journey of the Soul) établit une classification selon le stade d’évolution du sujet et dont le principe trouve son origine dans la philosophie de l’Inde antique. La classification et la terminologie sont remaniés pour s’adapter à notre civilisation moderne et aux théories sociologiques en vigueur à l’heure actuelle. Chacun peut observer par soi-même ces quatre stades d’évolution dans notre société.
.

.

.

.

.

Le stade de la conscience embryonnaire ou de régression
.
Cette condition ne concerne que deux à trois pour cent de l’espèce humaine, ce qui n’est déjà pas négligeable. Il s’agit d’une part d’êtres ne faisant qu’émerger d’états non-humains – tels ceux du règne animal – en voie d’accéder à la conscience humaine, et d’autre part d’individus en état de régression à un état antérieur d’évolution (…) Ces individus n’ont que faiblement conscience d’eux-mêmes, et le sentiment qu’ils ont de leur situation spatio-temporelle est proportionnellement limité. Ils peuvent présenter des symptômes d’hébétude. dans certains cas, ce stade d’évolution inférieure peut être associé à une déficience intellectuelle, au crétinisme ou à l’arriération mentale.
.
Le stade du consensus
.
On y trouve quelque soixante-quinze pour cent de l’espèce humaine. Ce groupe est constitué des individus dont l’identité est une simple extension des normes, croyances, coutumes et tabous de la société. En fait, cette catégorie d’individus constitue le corps principal de la société. Ces individus sont la société. Ils ne remettent pas sérieusement en question ce qu’ils ont appris à croire ou à penser ; et, quand ils le font, ils s’accordent finalement sur une réponse consensuelle dictée par la société. (…) Ceux qui sont restés assez longtemps à ce stade d’évolution peuvent développer des aptitudes à diriger les masses.
.
Le stade de conscience individuelle
.
Approximativement vingt pour cent de l’espèce humaine a atteint ce stade : il s’agit de ceux qui remettent en question les croyances, coutumes, normes et tabous de leur société. ces individus cherchent à découvrir leur identité personnelle, par contraste avec leur identité sociale. Ils désirent agir selon leurs propres lois, leurs propres convictions, valeurs, besoins, coutumes et tabous. Ils apprennent à les rechercher à l’intérieur d’eux-mêmes. Un sentiment d’indépendance les habite, et ils revendiquent le droit à la quête de soi et à la liberté de conscience.
.
Le stade de conscience spirituelle
.
Les deux à trois pour cent qui ont atteint ce stade d’évolution tentent de considérer leur vie et celle de leurs semblables selon un cadre universel ou holistique. En fait, ils désirent comprendre la nature de la Création en fonction de ce cadre et s’alignent sur des enseignements spirituels, principes directeurs de leur vie. Ils essaient de découvrir les valeurs, croyances et vérités intemporelles, et de vivre en accord avec elles. dans ses plus hauts degrés d’accomplissement. Ce stade d’évolution s’est reflété dans ceux que nous appelons des « Avatars » ou Maîtres Spirituels : Jésus, Bouddha, Lao Tseu, Mahomet, Moïse… C’est le stade des individus qui ont éliminé, ou travaillent à éliminer, tous les désirs de séparation ou d’extériorisation présents dans leur Âme.
.
Jeff Green souligne qu’il ne faut cependant pas utiliser ces quatre stades d’évolution comme une classification rigide car il y a un mouvement interne entre eux et à l’intérieur de chacun. Par exemple, un individu peut se trouver dans un état intermédiaire entre le stade du consensus et le stade de conscience individuelle : il est alors marqué par des caractéristiques propres à chacun d’eux.

.
.

James RedfieldDans son livre Le manuscrit des Andes, l’écrivain James Redfield rapporte que nous sommes en compétition les uns avec les autres pour acquérir de l’énergie. Et nous le faisons inconsciemment chaque fois que nous rencontrons autrui. En observant nos propres interactions et celles des autres, nous pouvons devenir conscients de cette lutte acharnée et commencer à comprendre ce qui sous-tend les conflits humains. Lorsque notre conscience progressera, nous nous rendrons compte aussi que l’énergie obtenue de cette façon ne dure pas très longtemps. Puis nous découvrirons que la véritable énergie que nous cherchons provient d’une source universelle. Nous n’avons pas besoin de la soutirer à une autre personne.
.
Plus nous comprendrons notre tendance à vouloir contrôler, affaiblir, devancer et soupçonner les autres ou leur complaire, plus rapidement nous nous débarrasserons de ces habitudes.
.
La quatrième révélation (du manuscrit) explique que les êtres humains se sont souvent coupés eux-mêmes d’une connexion intérieure avec cette énergie mystique. Le résultat est que nous avons eu tendance à nous sentir faibles et peu sûrs de nous-mêmes, et que nous avons souvent cherché à récupérer des forces en nous procurant de l’énergie auprès d’autres êtres humains. Nous le faisons en cherchant à manipuler ou à absorber l’attention de l’autre. Si nous pouvons forcer son attention, alors nous sentons qu’il nous donne du tonus, nous rend plus forts grâce à son énergie, mais évidemment cela l’affaiblit. Souvent, les autres réagissent contre cette usurpation de leur force, créant ainsi une lutte de pouvoir. Tous les conflits en ce monde proviennent de cette bataille pour l’énergie humaine.
.
La sixième révélation nous enseigne que chacun de nous représente une nouvelle étape de l’évolution par rapport à l’héritage que lui ont laissé ses deux parents. C’est en prenant conscience de ce que nos parents ont accompli et du point où ils se sont arrêtés que nous pouvons atteindre notre but le plus élevé sur terre. En conciliant ce qu’ils nous ont donné et ce qu’ils nous ont laissé à résoudre, nous pouvons obtenir une image claire de ce que nous sommes et de ce que nous sommes appelés à faire.
.
La sixième révélation nous enseigne que nous entravons notre évolution en nous obstinant à essayer de contrôler l’énergie par un processus appelé « mécanisme de domination ». Nous bloquons systématiquement l’évolution de notre destin en répétant un schéma de domination appris dans l’enfance, au lieu de permettre aux phénomènes synchronistiques de nous faire progresser. (…) Dans ces moments-là, nous recourons souvent à notre technique personnelle, inconsciente, de manipuler autrui pour lui prendre son énergie. Généralement, ces manipulations sont soit passives, soit agressives. Quatre stratégies sont dénombrées :
.
– La plus passive est la réaction de la Victime, ou du Plaintif : toujours envisager les événements de façon négative, compter sur l’aide des autres, décrire les faits de façon à les culpabiliser (et les obliger ainsi à vous fournir de l’attention et de l’énergie).
.

– Prendre ses distances – la stratégie de l’Indifférent – est moins passif : donner des réponses vagues, ne s’engager en rien, faire que les autres s’efforcent de le comprendre. Quand ils lui courent après, il capte leur attention et donc leur énergie.
.

– La méthode critique de l’Interrogateur est plus agressive que les deux précédentes : il cherche à trouver ce qui ne va pas dans les actions des autres, il les surveille sans cesse. S’il nous surprend en train de commettre ce qu’il considère comme une erreur, il nous met dans l’embarras, nous devenons exagérément prudents et nous nous préoccupons de ce qu’il pourrait penser. Il nous guette du coin de l’œil et nous lui apportons ainsi de l’attention et de l’énergie.
.

– Le style de l’Intimidateur est le plus agressif : il paraît incapable de se contrôler, il semble explosif, dangereux et belliqueux. Les autres l’observent avec crainte et lui apportent ainsi de leur énergie.
.
.
Du fait que nous tendons à répéter ces manipulations avec tous ceux que nous rencontrons, et à organiser notre vie autour de ces procédés, ces derniers peuvent être qualifiés de « mécanismes de domination », de schémas répétitifs qui semblent nous ramener sans cesse aux mêmes situations. Mais, dès que ces mécanismes sont devenus conscients, nous nous surprenons à récidiver chaque fois que nous y recourons, ce qui nous permet de nous relier davantage à notre énergie intérieure. Une analyse de notre petite enfance peut révéler comment ces mécanismes se sont élaborés, mais, une fois que cela est dépassé, nous voyons les raisons plus profondes qui nous ont fait naître dans une famille donnée. À partir des points forts de nos parents et des problèmes de développement personnel qu’ils n’ont pu résoudre, nous pouvons découvrir la questions centrale de notre vie et notre tâche ou notre « mission » dans ce monde.

.

la-masse-servile

.

Une belle société a pour fondement une somme d’individus conscients et donnants. A contrario, une masse normalisée, inculte et consumériste est l’attribut d’un vil système. F.T.

Le Grand Chaos

Peinture de Susan Seddon Boulet ( Goddess Persephone 1990 )

.

Il n’y aura plus de chemins
Pour mener aux sanctuaires,
Le mensonge sera préféré à la vérité,
Il n’y aura plus d’honneur pour le rang, ni l’âge,
Les Anciens seront rejetés dans la honte,
Le plus jeune restera assis,
Pendant que son aîné sera debout à ses côtés.
Il viendra une grande avarice,
Une grande inhospitalité parmi les tribus,
Et les rois honoreront de faux dieux
Aux lois fourbes,
Qui feront de leurs peuples
Des peuples d’esclaves.
Ils diront le contraire de ce qu’ils font,
Et feront le contraire de ce qu’ils disent.
Chacun tournera son art en mauvais enseignement.
Les bardes chanteront de fausses légendes,
Les hommes et les femmes auront peur de tout,
Même de leur propre mort,
Car ils auront tout oublié.
Lâches et cupides, avides et malveillants,
Ils mériteront ce qui leur arrive.
Quand le ciel leur tombera sur la tête,
Ils ne sauront plus que la mort
N’est que le milieu d’une longue vie.
Ils vivront tous leurs âges dans la terreur.
Plus personne dans les tribus
Ne saura les mystères de l’Esprit,
Si puissant qu’il peut anéantir le mal.

.
D’après Les druides, par Françoise Le Roux et François-Joseph Guyonvarc’h