Mon jour est une année

Gun-Legler-digital-art10Peinture de Gun Legler

 

Au cœur du vide, en cette infinie solitude,
Ce désert, où le regard se fond dans l’azur
Froid et vitreux, au milieu d’une vaine multitude,
Mon jour est une année, chaque instant une blessure.

En tous mes mots, pétris d’attentes et de langueurs,
Couvent les braises d’une flambée reportée aux calendes ;
En tous mes maux, qui s’étirent en cruelles longueurs,
Mon jour est une année à errer en mes landes.

Mon âme veut s’envoler mais ma chair la retient ;
Le drame du jour s’exaspère quand la nuit survient ;
Mais au clair matin se renouvelle cette promesse

Prononcée en d’autres temps et sous d’autres cieux :
Celle de polir notre Joyau le plus précieux.
Ce par quoi nos âmes sont liées jamais ne cesse.

 

Marie-Louise

Spes, ultima dea

Croyance 11 – Au-delà

unification

 

Au-delà du temps linéaire et mécanique
Est un autre temps, vertical, dont les durées
Se plient ou se déplient sur des distances quantiques
Qui dépassent le mental ordinaire, emmuré

Dans sa conscience exclusivement sensorielle
Du monde de la matière dense et donc apparent ;
Ce n’est pas parce qu’une chose est immatérielle
Qu’elle n’est pas ; ce voudrait dire, au demeurant,

Qu’une pensée ou un sentiment sont irréels.
Si le monde des hommes est issu de leurs pensées,
Pourquoi, alors, qualifierait-on d’insensée

L’idée qu’une Conscience Cosmique préside au Réel ?
Faute, sinon, de croire en une mécanicité
De l’Univers, advenu par pure fortuité… *

 

Marc

 

* D’où alors vient ce Quelque Chose dans le Rien ?
D’où, cette Lumière dans les Ténèbres ?
D’où, cet Ordre dans le Chaos ?
D’où encore, cette Âme dans la Solitude ?
Et d’où, cet Amour en cette Matière indifférente ?

Oui, d’Où ?

Une Vie entière

                                                                                  Peinture de Christian Schloe

 

L’Ami,

Une vie entière, une vie qui semble se décliner en des myriades de vies, et nous voici au bord du monde.
Observe cette fenêtre qui donne accès à cet Ailleurs !
Une Lucarne magique, à peine croyable !
Lors que nous ne l’attendons plus, la voici grande ouverte.
Nous sommes encore ici, et pourtant, depuis ce Bord du monde, nous voici en cette Autre Rive.
Une Béance munificente, une offrande luminescente, un interstice improbable.
L’instant figé et L’Éternité qui s’offre en son déploiement.
T’ai-je parlé de Grâce ?
Ai-je évoqué avec toi la préciosité délicate des comportements qui se veulent effleurements courtois de L’Esprit ?
T’ai-je parlé de ce qui se nomme depuis si longtemps les douces vertus de l’Être ?
Lors que les rayons délicats du Soleil intérieur viennent à caresser notre caverne particulière, le corps entier se vêt des beautés de La Majesté.
Voici que les Sources en leur multitude, jaillissent et purifient chacun de nos membres et chacune de nos pensées.
L’Esprit devient clair et s’exclame avec béatitude : Ô Joie !
Depuis les bases inférieures jusqu’à La Cime de notre Montagne intime, Coupole Célestielle, les Eaux cristallines lavent notre Limon charnel.
Voici alors les Chants subtils et effervescents qui irradient L’Être !
Sommes-nous des Soleils en latence ?

L’Ami, Cela est à m’étourdir.

Lors que je suis à observer une seule vie, je suis à voir toute l’humanité.
Il en est ainsi d’une seule goutte de L’Océan: je vois L’Océan entier !
En cette exponentiation des sens, en cette profusion de La Perception, le monde n’est plus un Seul Monde, la Vie n’est plus une Seule Vie !
Lors que je suis à vivre le moment présent en cette pureté de L’Amitié, que suis-je à voir ?
Des milliers de moments en L’Un.
Tous sont à s’unifier.
C’est ainsi que se suspend en La Verticalité, cette Vision, cette Contemplation !
L’Ami, j’ai versé une seule Larme et voici toutes les Eaux primordiales qui sont à m’envahir.
L’Océan en sa seule perception présente est à m’engloutir des Océans de La Toute Possibilité.
Les sens sont effusion en cette Vibrance de La Spiritualité.
L’Ami, j’ai vu les milliards de L’Humanité et les secondes de chaque Souffle des souffles des cœurs déployés.
En chacun des cœurs suscités, j’ai vu toutes les possibilités de tous les cœurs.

Suis-je noyée ?

En un seul de nos regards, j’ai découvert toutes les possibilités de tous nos regards.
En un seul souvenir soupiré en toi, j’ai pressenti tous les soupirs de ton être.
J’ai vécu L’Atome et ses multiples effets.
Comment ne suis-je pas encore pulvérisée ?

L’Ami, un Amour en cet Océan est tous les Amours conjugués.
Vague après vague, j’ai laissé d’autres vagues déferler.
Nul n’est à même d’en comprendre La Réalité !
Un seul Rayon de L’Astre et l’ivresse est à son apogée.
La détresse d’un seul instant, et tout l’univers semble basculer.
Une seule Perle Lactée et voici les étoiles qui dansent.
Toi, face à moi, et L’Humanité !
Je ne sais quoi faire de tout Cela, Oh, je me sens si démunie !

L’Océan rencontre Ton Océan.

Un seul de Tes mots et mon verbe s’emporte !
Une seule de Tes peines et je suis à ne plus savoir vivre qu’en Ta souffrance.
Toi, face à moi, le parchemin de ton Visage est à me bouleverser.
Toi, face à moi, Une Vie entière et voici qu’elle est aussi mienne !

Tout s’est emparé de mon être sans que je le veuille et me voici à Te voir.
J’aimerais ne jamais cesser de Te regarder.
Lors que tu évoquas La consanguinité des esprits, il y a quelques mois, je n’avais pas saisi toute son ampleur.
Je te le dis: je le sais aujourd’hui.
En ce Parfum Océanique de L’Origine, nous sommes à nous respirer, et à nous découvrir comme Un.
Je te le dis: nous ne sommes plus à nous reconnaître, puisque nous sommes à être.
Nous sommes en ce Nous si plein du Nous, que nous savons que Cela est !
Nos Parfums spirituels sont Souvenir d’une Première Rencontre qui, aujourd’hui, se laisse voir.
Je te le dis: je comprends ce que tu me dis.
Oh, je le comprends !
J’aime être ta sœur, et j’aime que tu sois mon frère.
Nous le sommes en ces effluves de La Consanguinité.
Nous ne sommes donc plus en une Reconnaissance.
Nous sommes à naître en la perpétuelle Création.

                                                                           Peinture de Christian Schloe

Urantia

1004-GAIAPeinture de Kinuko Y. Craft

 

Je suis Urantia, la Terre Mère ; c’est sous ce nom
Que le Registre de l’Univers m’a inscrite ;
L’on m’appelle aussi Gaïa, de plus grand renom ;
Les hommes de ce monde me tiennent toujours pour un mythe ;

Je suis pourtant une entité manifestée
Sous la forme d’un corps planétaire, vivante, consciente
Et, comme vous, en chemin, étant de même portée
À évoluer, des paroles bien stupéfiantes

Pour des esprits qui n’ont de la vie qu’une vision
Mécaniste ; c’est malheureusement d’elle que naissent
Le saccage de mon corps et l’autodestruction.

Cela nuit grandement à ma transformation,
Qui sera douloureuse pour vous si point ne baissent
Votre brutalité et vos morbides passions.

 

Marc

Les Cinq Rayons

Lo MavéliDrapeau Lo Mavéli (Réunion)

 

Le Rayon de Puissance stimule l’aspiration
Vers le Haut, apporte une compréhension plus claire
Du Moi et sert aux quatre suivants de fondation.
Le Rayon de Dégagement aide à défaire

En soi les structures inadéquates de croyances
Et donc les modèles mentaux et émotionnels
Obstacles à l’évolution de la conscience.
Le chemin de l’Âme est une voie ascensionnelle.

Le Rayon de Guérison est un processus
Très puissant d’auto guérison holistique
Dont l’étape une est le dénouement des plexus.
La pleine accession à l’échelle initiatique

Est déclenchée par le Rayon d’Activation
Du codage éthérique, jusqu’à là en dormance.
Enfin, vient le Rayon de Manifestation
Qui ouvre les portes de la Divine Abondance.

 

Marc

 

Voir aussi sur La Nouvelle Héraldie ou Noblesse et Art de l’écu

Fontenay-le-Fleury

Blason de Fontanay-le-Fleury (Yvelines, Ile-de-France)

De gueules à la fontaine fascée ondée de gueules et d’or, dans un anneau supportant cinq fleurs de lys alternées avec cinq faisceaux de cinq rayons de soleil, le tout aussi d’or.

Croyance 10 – Prière

chevalier

 

Le matin, à l’instant où tu ouvres les yeux,
Adresses-tu au Ciel ton infinie gratitude
De t’accorder le dernier et le plus précieux
Des jours ? Le vivras-tu en toute sa plénitude ?

Et tout au long du jour, songes-tu à t’arrêter
Pour te recentrer, demeurer en cette présence
Aux choses ? Car c’est ici que commence l’impiété :
Prendre, se servir, sans aucune reconnaissance !

Le soir, sur ta couche, juste avant de t’endormir,
Penses-tu à demander pardon pour tes faiblesses ?
Cette humilité est la plus grande des noblesses ;

Plus d’un chevalier s’est vu par elle raffermir
Car n’être rien, c’est donner toute sa place à Dieu ;
L’âme qui le prie devient Son Temple en tout lieu.

 

Marc

Les plus Belles Parures

                                                                           Peinture de Antonio López García

L’Ami,

En ces temps bien obscurs, est à se révéler aussi, une Lumière.
Plus l’obscurité est grande et plus La Lumière est à se donner en son équivalence.
C’est ainsi.
L’expérience est définitive.
Tout a un sens.
Tout est en son orientation.
Tout est à s’offrir et cela, malgré les ténèbres.
C’est ainsi.
Chacun est en sa propre image !
Celui qui est fragmenté ne saisit que son fragment.
Ce qu’il ne comprend pas, il est à le condamner en sa propre dérision.
C’est ainsi.
Renouer avec ce que nous sommes, retrouver Le Lien, et suivre ce chemin, se suffit à lui-même.
Tout ce qui est à se découvrir, lors d’une vie, est Majestueuse Beauté.
Même La Souffrance est alors le signe d’une Vie qui se donne en sa Pure Alchimie.
Que sommes-nous à renier ?
Tous les bienfaits et toutes les opportunités de cheminer ?
Quel non-sens !
Lors que j’observe le ruisseau, il est à me parler et son clapotis agit comme un écho.
J’y pressens les plus improbables discours d’une Réalité qui laisse en chaque chose Son Empreinte.
Celle-ci est visible et, de même invisible.
C’est ainsi.
Que pourrions-nous renier ?
Comme nous serions en une posture ingrate et non avenue !

Le Grand Théâtre de Vie est définitivement Beau !

Le cœur est à s’émerveiller une fois de plus, et à se laisser suspendre et surprendre.
En vérité, tel est l’homme: s’il est faux, il verra tout faux, et s’il est véridique, il verra tout vrai !
Avoir une vie intérieure au sens plénier du terme, rechercher Le Soi, est aujourd’hui, sujet de mépris.
Tout est inversé.
L’adoration de l’ego est à son apogée.
La Volonté Divine est remplacée par les caprices du « moi  je » .
L’Unité et l’intériorité sont abandonnés pour la multiplicité et l’extériorité.
Ce qui est Supérieur et Sacré est raillé, tandis que ce qui est inférieur est encensé à outrance.
Le spirituel est relié au passé, car il serait à fragiliser soudain, ce qui est acquis par les révolutions et les conquêtes scientifiques.
Tout est mis en place pour que l’on parvienne à un rejet radical de l’idée même d’une Intelligence Transcendante au Monde.
Plotin disait déjà en son temps :

« Quiconque pense que les êtres sont gouvernés par le hasard ou par un pouvoir spontané et qu’ils sont dominés par des causes corporelles, est repoussé bien loin de l’idée de Dieu et de la notion de L’Un. »

L’Ami, la Vraie Vie est une Seconde Naissance.
Dès lors, elle n’est plus subie, mais en sa Perpétuelle Découverte.
Au creux de chaque pli, L’Unité est à nous parler.
Aller au delà de ce qui est connu est aussi une décision qui se laisse décider en nous !

Le Sacrifice est Grand !
Y aurait-il une demi-mesure ?
L’Unité est Unité, tout entière de Son entièreté !
Il n’est plus possible de vivre le moindre compromis avec un monde illusoire.
Comment cela pourrait-il être ?

« Telle est la Vie des dieux et des hommes divins et bienheureux : s’affranchir des choses d’ici-bas, s’y déplaire, fuir seul vers Lui Seul. » Nous dit Plotin, encore.

Dès lors, les épreuves, les errances, l’oubli même de L’Un, font partie du Jeu Divin.
Tout est alors, prétexte pour Le voir, puisque Tout est Un.

Nous ne sommes pas à reproduire des propos universitaires, ni à cumuler des savoirs.
Nous ne sommes pas à faire un quelconque étalage.
Que nous vaudrait de perdre notre temps en des considérations théoriciennes ?

Nous sommes sur Le Chemin du Retour.

En notre nudité, Il est Celui qui vêt Sa Création, des plus belles Parures.

Or, je sais aujourd’hui, que la plus Haute Conscience est Conscience de L’Unité.
Bienheureux Celui qui est invité à La Table Servie.
En ces repas sacrés est Le Témoignage de Lui en Lui.

Le Voyage est une Réalité.

Que nous importe les pauvretés d’un monde avorté !

« Je préfère une souffrance qui dure à un plaisir qui passe… »*

* Hazrat Inayat Khan

Croyance 9 – Pensée

images-surrealistes-d-igor-morski-5Peinture d’Igor Morski, artiste polonais

 

Tu voudrais, n’est-ce pas, que rien n’ait vraiment de sens,
Juste pour n’avoir pas à te remettre en cause
Toi-même ? Tout serait question de chance, de malchance,
Croyant qu’en ce qui est, le hasard se pose ;

Plus rien, alors, ne serait à tes yeux sacré ;
Tu pourrais laisser aller ta concupiscence
Car ta vie électrique ne serait plus ancrée,
Confondant à souhait liberté et licence,

Présence profonde et plate immédiateté,
Pulsion animale et vraie spontanéité…
Tu dirais : « Il faut vivre selon sa nature. »

Oubliant de préciser si elle est régie
Par le cerveau reptilien ou alors agie
Par ce que tu nommes pensée : une mentale mixture.

 

Marc

Croyance 8 – Péremption

life-after-the-apocalypse-vladimir-manyuhin8Peinture de Vladimir Manyuhin, Life after Apocalypse

 

Ce que tu vois, est-ce le réel ou le miroir
De tes projections, par quoi tu réduis le monde
Aux mesquines mesures de ton égotique vouloir ?
Ne sens-tu pas que la Vie est bien plus profonde,

Très au-delà de ce que tu peux soupçonner ?
Prendre pour contenu ce qui n’est qu’épiderme,
Et croire que penser c’est simplement raisonner,
Telle est la foi d’un esprit frileux qui s’enferme

Dans l’illusoire confort frappé de péremption.
Et voici : c’est bien de cette vue superficielle
Que le monde est à périr ! Horreur sacrificielle

Aux dieux barbares ! Il n’est pour eux nulle Rédemption !
Entends-tu, au loin, gronder une sourde colère ?
L’heure est proche… Toute œuvre aura son juste salaire.

 

Marc

Vraie rencontre

Le mariage romain . Sculpture d'Eugène Guillaume

Le mariage romain, sculpture d’Eugène Guillaume (1822-1905)

 

Ce passé très récent me semble si lointain…
Si j’y songe souvent, c’est qu’il fut l’acte de naissance
D’une aventure qui a bouleversé mon destin ;
Puis-je dire que je l’ai vécu comme une providence ?

Bien des choses ne révèlent leur sens qu’avec le temps ;
Dans le feu de l’action, l’on n’a que peu conscience
De ce qui se joue vraiment et il faut longtemps
À l’esprit pour en réaliser l’efficience.

Il est comme ça des trains qui ne passent qu’une seule fois ;
Fort rares sont les rencontres vraiment capitales ;
Elles peuvent être salutaires autant que fatales.

À celle que j’évoque je n’ai point bradé ma foi ;
Tout en elle me fait grandir, tout en elle m’honore ;
Je l’ai écrit souvent et l’écrirai encore.

 

Marie-Louise