Dessin d’Odilon Redon, 1886
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Luc : 11,50-52« Ainsi cette génération devra rendre compte du sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde, 51 depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zacharie, qui a péri entre l’autel et le sanctuaire. Oui, je vous le déclare : on en demandera compte à cette génération. 52 Quel malheur pour vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ; vous-mêmes n’êtes pas entrés, et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés. «
Les cycles de l’humanité sont à la fois liés au temps chronologique, événementiel, mais simultanément à des réalités typologiques d’une des manifestations évolutives ou involutives de l’homme. L’on peut considérer qu’il existe « plusieurs chutes » de l’homme et celle de Caïn annonce clairement les caractéristiques de celui qui est coupé de la lecture du Vivant, de son lien intime avec la Relation intérieure, avec la symbolique (lecture des signes), de son incapacité à tisser une relation avec le Principe supérieur. En rompant les liens avec le Sacré et donc, par cela même, avec Dieu, Caïn ne sait ni lire, ni entrer dans les subtilités de l’être, de l’Être, de la lecture des Signes, ni recevoir, ni accueillir, ni poursuivre le cheminement initiatique du Retour, ni sacrifier son égo, tout en commettant le plus grand crime qui est, puisqu’il tue son frère, son miroir, sa nature humaine. Il ne connaît ni la réalité des liens humains, ni ceux avec le Divin. Cet homme est celui du matérialisme, du figement, de la solidification cognitive, de la conquête dominatrice à des fins de pouvoir et d’injustice. Il est l’homme de la pesanteur, celui du règne des mondes inférieurs.