Peinture de Charles Lepec (1830-1880)
Au-delà de l’espace, comme s’il n’en était aucun, et au-delà du temps, comme s’il n’en était aucun non plus, lors que l’âme épouse le Silence, parce qu’elle retrouve le Silence initial, lorsque l’entêtement, l’acharnement à s’opposer à elle-même a cessé, vain combat au sein des nombreuses ténèbres qu’elle traverse, lorsqu’elle découvre enfin le seuil ou tout bascule, que le désir de vivre séparée s’est annihilé, lorsque le monde disparaît, que la conquête intérieure s’est achevée, cette conquête ne procédant ni de sa volonté, ni de son désir, mais bien de Son Essence, alors, l’émerveillement se transmute en perle de Vénération. Le Cœur palpite. Non pas l’organe d’un corps, mais bien plus, Centre ouvert aux Rayons du Rayonnement. La guerre se conclut toujours par un pacte. Le Seigneur dévoile Sa Seigneurie. L’Homme entre en hébétude. Telle est la Beauté de la Vénération. S’il n’est pas de Soleil, il n’est pas de Lune, et s’il n’est pas de Lune, il n’est pas de Soleil. La Vue a transpercé. Alchimie d’un pur alliage, concordance harmonique avec l’Infini, puisque le tumulte de l’océan a cessé. Chacune des vagues d’un long Voyage s’est accordée à l’immensité. Quel est ce Pont mystérieux qu’un Océan ouvre sans rivage ? Quel est donc ce Lieu ou l’âme s’est apaisée ? Quel est donc cet émerveillement qui entre en l’Apnée ? Certes, le faux est tombé, et un à un, les effets vont se multiplier.