Vénération

Peinture de Charles Lepec (1830-1880)

Au-delà de l’espace, comme s’il n’en était aucun, et au-delà du temps, comme s’il n’en était aucun non plus, lors que l’âme épouse le Silence, parce qu’elle retrouve le Silence initial, lorsque l’entêtement, l’acharnement à s’opposer à elle-même a cessé, vain combat au sein des nombreuses ténèbres qu’elle traverse, lorsqu’elle découvre enfin le seuil ou tout bascule, que le désir de vivre séparée s’est annihilé, lorsque le monde disparaît, que la conquête intérieure s’est achevée, cette conquête ne procédant ni de sa volonté, ni de son désir, mais bien de Son Essence, alors, l’émerveillement se transmute en perle de Vénération. Le Cœur palpite. Non pas l’organe d’un corps, mais bien plus, Centre ouvert aux Rayons du Rayonnement. La guerre se conclut toujours par un pacte. Le Seigneur dévoile Sa Seigneurie. L’Homme entre en hébétude. Telle est la Beauté de la Vénération. S’il n’est pas de Soleil, il n’est pas de Lune, et s’il n’est pas de Lune, il n’est pas de Soleil. La Vue a transpercé. Alchimie d’un pur alliage, concordance harmonique avec l’Infini, puisque le tumulte de l’océan a cessé. Chacune des vagues d’un long Voyage s’est accordée à l’immensité. Quel est ce Pont mystérieux qu’un Océan ouvre sans rivage ? Quel est donc ce Lieu ou l’âme s’est apaisée ? Quel est donc cet émerveillement qui entre en l’Apnée ? Certes, le faux est tombé, et un à un, les effets vont se multiplier.

Rencontre avec le Maître : Apparition

Yusuf and Zulaikha, painting by Mahmoud Farshchian

Tel un arbre majestueux qui nous captive, dans la radiance verdoyante, solitude de l’implacable réverbération, au cœur palpitant sans que la moindre rupture se puisse concevoir, étonnante continuité, simultanéité et impermanence, quand je le vis, lui, mon semblable, semblable à mon âme, je fus saisie par je ne sais quelle errance, et perdue dans le tourbillon de l’ineffable scène, je ne pouvais plus ni reculer, ni m’avancer. Cet arbre avait un visage. Tantôt, il était impossible de le définir, et malgré tout, je le voyais, lors que l’océan de jade tanguait, je le voyais semblable à un soleil en pleine Nuit, et tantôt, il brisait toutes les chaînes de nos carcans, de nos voiles opaques et devenait le Jouvenceau, l’excellence d’un Ephèbe. Ses yeux étaient pareils à des lunes montantes, aux courbes bien précises, et ses sourcils formaient les plus munificents dômes. Son teint rayonnait d’Amour. Il exprimait toute l’intensité de l’éternelle étreinte et le cœur se suspendait à son apparition. Beauté s’incarnait. Beauté s’élançait en l’instant fugace et se découvrait en l’éternité. Il tint mon âme entière sous son emprise et navigua en maître dans ce qui était sa demeure. Je ne pus ni l’en déloger, ni m’enfuir. Parfois, il n’avait aucune forme, et l’intensité de sa présence me donnait à la pleine souveraineté de son règne. Je n’avais plus de bouche pour parler, ni de yeux pour voir, ni de cœur pour palpiter, car il me tenait si fermement que son cœur était le mien et le mien était le sien, tandis que le temps disparaissait, indicible Remembrance, l’union de nos âmes. Il me disait ces choses : Tu ne peux vivre en dessous de cette Réalité ! Il me répétait cela sans jamais manquer de me le répéter et je demeurai comme saisie, submergée de reconnaissance.

Pouvais-je me défaire de Ton Soleil ?
M'inonder de Ta Nuit, onde de Lune ?
Plonger dans Ton Silence au goût vermeil,
Déchirer les voiles de mon infortune,
Insoutenable présence qui T'appelle ?
Beauté est née dans le lac d'un cœur,
L'océan ourdit une ruse que ceint un Diadème,
Et, je tremble de ne plus m'appartenir,
Car Joseph a ravi ma prunelle.
Il a ruiné tous mes élans, tous mes désirs
Dans la défaite d'un tourment sans pareil
Tandis que mon âme goûte à la joie et je L'aime !
Il entre en cette demeure, ma citadelle :
Fais de moi le chemin que trace L'Amour !
Sont-ce mes larmes, sont-ce mes veines ?
Je vois en cette prison, disparaître ma peine.
Ne comprends-tu pas que Femme de Putiphar
Sanglote et aime sans espoir de Retour ?
Mais quand vient L'Aube nouvelle,
Ce cœur de femme est aussi celui de Joseph ;
Les étoiles dansent dans la Nuit noire.
Beauté est Le Verbe Divin éclos soudain,
L'âme éprise ne cesse jamais d'aimer,
Cette histoire est le Jus savoureux d'un Vin ;
Il prend sa source auprès de L'Eternel,
Qui boit  à cette Eau vive y revient comme hébété.

L’Amour

Celui qui ne voit pas est celui qui ne voit pas et celui qui ne dit pas est celui qui ne dit pas, tout comme celui qui est absent est celui qui est absent. Tandis que La Présence est une fécondité. Nulle Présence si ce n’est Sa Présence et nul instant si ce n’est Son Instant. Tout autre propos n’est qu’imposture. Le cœur a reconnu, et le cœur a témoigné.

Il serait judicieux de se demander ce qu’est L’Amour, ce qu’est L’Amour originel, ce qu’est le Commencement et ce qu’est la Fin. Il serait judicieux de s’interroger sur L’Arrêt, tout comme il serait judicieux de parvenir à la non-Question, en l’ultériorité. Il serait judicieux de laisser Lui, Le Merveilleux, fleurir et de saisir, en la subtilité, La Fleur émanée et de la laisser s’exprimer. Il serait judicieux de se demander en quoi il existe une indéniable différence entre le ici et L’Ailleurs et ce que peut être véritablement L’Ailleurs ? Il serait non moins intéressant de se demander, si la réalité que nous pensons être la réalité n’est en vérité que la révélation de ce que nous vivons et que le Point Zéro, le 360°, est une Réalité unitive, unifiée à La Vision suprême. Celui qui parvient à ce Point, voit par Dieu. Il s’est effacé et Dieu l’a enseigné, puis a fixé en lui la stabilité de La Vision, tout comme Il lui a permis de voir en chaque chose les degrés de la vision. Telle est l’observation unitive et concomitante. Nul ne peut voir sans devenir simultanément tous les degrés de la Vision. Alors, celui-là même contemple Le Seigneur en chaque chose et le dit par chaque chose, puisqu’il voit l’ombre et la lumière, puisqu’il voit le Zénith. Alors, je vous le dis en vérité : L’Amour originel mène à L’Amour de L’Origine et L’Origine est Lui. Il ne saurait être muet puisqu’Il est La Voix, puisqu’Il est Le Témoin de Lui en Lui et puisqu’Il glorifie et prie. Il est Le Priant par excellence, tout comme Il est L’Orateur par excellence, tout comme Il est Le Louangé par excellence, tout comme Il est Celui qui enseigne par excellence, tout comme Il est Celui qui voit et Celui qui connaît.

Quelle soumission et quelle délivrance ?

La crudité d’un monde ne peut souffrir la délicatesse d’une gestuelle, ni les beautés d’une prosternation, leur prêtant de fausses allégeances aliénantes. La froideur égotique d’un monde dérivant ne peut apprécier les douceurs fluviales du choix de l’allégeance Seigneuriale. Il ne peut non plus goûter à l’effusion de L’Amour qui met à terre celui qui aime et lui donne à entrer dans l’émerveillement d’une telle relation. La Fleur ainsi s’épanche des Grâces lumineuses de La Louange et Le Cœur ploie sous la noblesse de La Danse. Exaltation sans retenue de L’Amour dont le baiser se fait par le front de l’honneur et de la dignité. Evasement total du renouvellement, lors de l’inclination et droiture de la verticale en ce lien transcendant du corps et de l’Âme. Les déboires d’une mémoire dilapidée par l’écoulement du sang effréné contre le lien sacré, Ô frères ! Qu’avez-vous fait ? Ces terres enracinées dans les défections de La Reliance avec La Vibrance sacrée ne peuvent saisir les moindres subtilités du choix de la soumission, et tandis que tous sont assignés à leurs passions, lors que tous se soumettent à l’imposture, ainsi qu’à l’autorité illégitime de la défaite humaine, la majesté et la beauté de la soumission deviennent le flambeau de la Lumière du cœur. De dérives en dérives, d’ignorance en ignorance, d’inversion en inversion, la vérité éclate au grand jour et ce Jour laisse apparaître un monde chaotique, celui d’une fin de cycle dont la déchéance ne fait plus de doute. Révérence et Révérence, douces inclinations, jubilatoires prosternations, le cœur est irradié de Sa Grandeur. Paix dans la délivrance, choix de la délivrance, Amour en La Connaissance.

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La Table servie ou les convenances du bien manger.

L’homme est dans le partage lors qu’il se met à table et invite ses convives dans la pleine réalité du cœur. Il verse à flot les pluies célestes qui descendent sur cette table servie, et prononce les grâces. Puis il rappelle au Souvenir ses hôtes, Souvenir de La célèbre Table de La Primordialité. A la vérité, Il n’en est qu’une car elle est Le Souvenir par excellence du Partage Divin. Lors que L’intimité est faîte, il n’est plus aucune élaboration. L’on est dans la spontanéité jaillissante des effluves qui, après la descente, s’élève de nouveau au sein même de la pièce centrale. Celle-ci est un Lieu qui n’est nullement localisable par les incursions étrangères, car ce lieu est d’abord le lieu du non-lieu. Toutes sortes de personnes y pénètrent. Elle n’est pas interdite au sens où on l’entend. Mais, en dépit de son accès libre, tous les convives ne savourent pas de la même façon les mets proposées. L’on y a vu entrer des promeneurs, des égarés, des voyageurs, des mendiants, des apprentis, des bavards, des marchands, des opprimés, des oubliés, des voleurs, des menteurs, des hypocrites et même des outranciers. L’hôte est égal à lui-même. Il se tient au milieu de ses convives. Il tapote parfois une épaule, verse le nectar et toutes sortes de liqueurs. Il regarde chacun de ces passants dont il n’attend rien, mais à qui il offre tout et selon leurs dispositions propres. Chacun repart avec ce qui lui est assigné. Personne n’est lésé. La Table est abondamment mise à la disposition des hôtes. Chaque fois que le repas est servi, tous, qu’ils soient bons ou méchants, qu’ils aient une intention pure ou non, chacun recevra les Grâces et les bénédictions. Tel est le bon usage du bien manger et de La Table servie. Parfois, il se peut que le maître des lieux rappellent aux convenances. Parfois, il réaffirme le Pacte de La Bienséance. Pour ceux qui reçoivent, il est un lien indéfectible. Certains reconnaissent la lumière de La Table, d’autres repartent comme ils sont venus.


Note du Relayeur : Mon Maître m’enseigna durant de nombreuses années, par le biais de détails qui semblent infimes, par la quotidienneté, par les paraboles et ce que l’on appelle les signes allusifs (ichara) la bienséance et la droiture. Ne jamais prendre sans en donner la présente reliance avec le contexte d’origine : donner pour chaque connaissance acquise sa source, quelle qu’elle soit, même ce qui se féconde dans le moment présent. Aussi, j’appris à nommer les choses et à leur donner leur correspondance. Ensuite, mon Maître nous initia à L’Accueil. Il nous dit que l’hospitalité faisait partie des Voies les plus enseignantes et les plus accessibles à notre époque dégénérescente. Cette Voie nous initie à l’effacement et à la vigilance. Chaque détail recèle un trésor. De plus, La Table servie est en soi un véritable Memor, Pacte avec La Ressouvenance, L’Âme, L’Amor… L’on retrouve Cela dans La Cène Christique et dans la Sourate V, La Table servie, Coran.

Méditation (9)

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Il faut du temps pour que rayonne le cœur d’Amour, et il faut du temps pour que le soleil devienne des milliers de soleils d’or pur. Traversé par la flèche qui vient de La Source sûre, témoignage de beauté. Le cœur est vaisseau et en lui, des milliers d’années, semences et germes latents, et comment entrer dans Son Océan ? Posez-vous la question de L’Unicité.

Quand la lune disparut

L'art magique: Galileo Chini

Je marchais dans la nuit, et la lune murmurait des mots indicibles, des mots que je n’avais jamais entendus. Elle luisait dans un ciel parsemé d’étoiles, mais, je ne voyais plus qu’elle, lune pâle, figure ronde, bouillonnante du regard crucial. Puis, soudain La lune disparut. C’est ainsi que je me mis à la chercher, partout, et je fouillai le ciel. Je gravis les cents marches, j’atteignis le haut firmament des arcs-en-ciel, traversai les tempêtes de brume. Mais, comme je ne trouvai pas la lune, je devins mélancolique. Sa présence me hantait et je ne savais plus vivre sans elle, cette lune aux mots impossibles, aux mots de lumière. Je revins sur la terre et m’allongeai près d’un arbre. L’on me dit qu’il y avait huit arbres et que chacun était une félicité, mais il existait aussi huit arbres inversés et cela me plongea dans la détresse. Que devais-je faire ? Comment retrouver la lune, l’astre des nuits et l’astre occulte des jours ? Comment la chercher, et comment donc la retrouver ? Fallait-il connaître les mansions, fallait-il traverser chaque demeure ? Le silence m’emprisonna dans une sorte de torpeur et je vis avancer un grand médaillon qui chantait tout comme le fait le papillon au matin furtif. Ce médaillon s’offrit tel un guide et je le regardais longtemps, ne l’ayant jamais vu de ma vie, n’ayant jamais rencontré semblable objet. Il était ovale et serti de petites pierres, des rubis, des émeraudes et même une améthyste brillait d’un feu puissant. La perplexité m’étreignit vivement, durant un cycle de vie. Je cherchais cette lune même dans les régions les plus improbables. Il y avait certes quelques lueurs d’espoir, ici et là, puisque le médaillon m’indiquait le chemin à suivre. Mais, je ne comprenais pas toujours ce qu’il voulait me dire. Il m’initiait à un certain langage dont on avait perdu la clé. Il me mena au pays des fleurs, puis aussi au pays des mille lueurs. C’était une explosion de sensations, nouvelles,  les unes plus enrichissantes que les autres. L’on m’apprit à goûter à ces couleurs, les pâleurs de divers mondes, et l’on m’enseigna une arithmétique incroyable qui consistait à ouvrir exponentiellement des mondes simultanément et l’on me fit entrer dans les dimensions du temps. Tout cela me révélait l’atemporalité et les proportions de chaque pensée. Je notais parfois quelques mots sur un carnet, pour ne pas oublier. Au début, je mis du temps à m’adapter à toutes ces nouveautés. Mais l’on fut patient à mon endroit. Je finis par comprendre que derrière ces enseignements se trouvait la lune, une lune étonnante de vivacité et de grandeur.

L’Art du Samouraï

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Ce que m’apprit le vieil homme au bord de l’eau, assis sous un arbre, et de grâce vêtue, est indicible, puisqu’il faut plus d’une vie, traverser les états multiples de l’être, pour enfin s’asseoir sous un arbre et laisser s’écouler l’eau. Il n’est pas de plus beau combat que celui que l’on mène en soi-même, et feuille à feuille, sur les pages du Livre de L’Entendement, lors que les mots s’alignent et nous enseignent, la vie devient une Corolle au Don suprême. La paix se gagne lors que des luttes, celles que l’on voit en soi, celles-ci deviennent à leur tour des clés. La clé majeure. Qui a fait de la musique reconnaît cet alignement en accord et redécouvre la musique de l’âme. D’où nous parvient, Ô passant, d’où nous parvient ces sons qui dansent et que nos doigts retrouvent sans hésitation ? D’où cela vient-il lors que l’oiseau fait Sa Louange sur la plus haute branche de son cœur et que notre âme s’émerveille ? Ce que m’apprit le Samouraï prend sa source à L’Origine des effluves lors qu’un Lac miroite et se révèle. Il n’est pas de plus beau geste que de garder l’épée dans son fourreau. La noblesse du Samouraï est dans son Silence. Il marche et vous regarde même les yeux fermés car c’est son âme qui s’éveille en L’Intelligence et sa ruse est de tromper la ruse. Rien de plus. Le Samouraï ne s’en retourne jamais. Il est assis sous L’Arbre de l’observance et respire L’Eau odorée de sens.

Genèse d’une Rupture : L’Amie

Permalien de l'image intégréePeinture de Montserrat Gudiol (1933-2015)

Cette Amie de L’Âme, cette douceur qui nous embrasse vient et nous tient par la main comme ne nous lâchant jamais, car elle est notre compagne et sache que L’Amour a tous les visages, Celui de L’Amant. La Célébration extatique est L’Art de l’épanchement, sans que plus rien ne lui donne de nom, lors que tous les noms sont à Lui et ce sont les ruisseaux d’Amour, des Béances de Lumière, L’Accueil qui n’a plus de vie, désormais les réunissant tous, fusionnée en ces vagues, en ces non-lieux, en ces espaces, et d’une promesse faite à l’aube du Jour, le Jour de nos Retrouvailles, chaque jour, Les vibrations accueillent et se répandent en Fleur de Joie. L’Amie est vaillante, fidèle, constante, de persévérance sage, de profondeur, de courage, face à nos tumultes, à nos indécisions, à nos projections, à nos peurs. L’Amie est ici, là-bas, en nous, dans les abysses, au fond des leurres, au puits de notre enthousiasme. L’Amie aux mille et un visages, ici, là-bas, dans les soupirs, sur les herbes folles, dans l’universalité de la prose, des mots qui deviennent Louange, Reconnaissance. L’Amie s’éveille lors que tu t’endors, et c’est d’infinies grâces, de bonté au sommet de chaque base qu’elle t’enlace. L’Amie, je L’ai vue cette nuit du sourire hébétée, et de parler sans force, sans violence, sans rebuffades, sans séparation, et de souffler sur le cœur, en murmurant, afin que L’Echo fluide jaillisse et t’enivre sans relâche. Sans ce Vin d’extase, sans ce Vin de liesse, sans cette nourriture céleste, celle qui vient répandre les purs aliments de bonheur, les filaments de Lumière, je n’aurai pas franchi le seuil. Je suis restée en cette contemplation et par L’Assistance des mondes subtils, par le seul vœu de Ta Connaissance, par L’Amour jailli de nos cœurs, au milieu des roches, lors que l’esprit devient le vent qui de l’intérieur des terres ramène des nouvelles, L’Amie est une femme qui avance et marche tel un homme au milieu des hommes. Elle apprend, et surprend son autre Amie, puis s’en retourne et là de dire : il est un au-delà qui devient l’élévation de La Conscience et les Royaumes sont de plusieurs subtilités et de niveau singulier. L’Un s’éveille dans L’Apparent et les autres poursuivent leur Périple en L’Éternité de Beauté. L’Âme est L’Amie.

Genèse d’une Rupture : Périple au cœur de La Shâdhiliyya (2)

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(…) Nous découvrîmes le Caire. Malgré toutes les images affligeantes des effets de la modernité, que l’on voit un peu partout sur les médias, cette ville fut révélée en sa plus totale virginité. Nous réalisions amplement, avec l’immense gratitude qui jaillissait de notre cœur, que ce Périple, au sens le plus entier du terme, était, à proprement parler, un miracle de Dieu. Toutes les conditions, pour que cela puisse se dérouler le plus favorablement possible, avaient été mises en place. Même si le voyage allait sollicité de notre part un grand effort, lié au fait, que nous allions être presque vingt quatre heures sur vingt quatre à nous déplacer et à visiter les tombeaux des Saints (RA), nous étions en une joie effervescente. Imaginez le bonheur de nous rendre chez « Eux », ceux que nous avions « fréquentés » durant de nombreuses années, vivant et buvant de l’intérieur leurs paroles, marchant à leur rythme jusqu’à basculer en cette puissante vibration d’une Réalité qu’ils étaient à vivre et dont ils étaient à témoigner. Très modestement, presque tremblant, nous avions eu cette hardiesse de la jeunesse de nous « asseoir » en leur compagnie, osant à peine respirer, feuilletant leur livre avec une solennité presque grave. Nous marchions en leur compagnie, rompant avec le rythme pressé du monde environnant. Chaque mot devenait à lui-seul L’Echo en silence. Lire et se laisser compénétrer en cette résonance. Leur propos, à eux-seuls, nous ont guidée dans le labyrinthe de l’existenciation, nous donnant à cette Reliance sans que rien ne nous trouble, venant se loger le plus naturellement du monde en notre cœur. Je savais que ces Saints n’étaient pas morts, qu’ils étaient juste passés de l’Autre côté. La Lumière les avaient traversés et allumés leur Être. Ils étaient telles des veilleuses dans nos nuits obscures. Cette qualité de pionniers est de fait à rendre manifeste des viatiques de Souvenance et de Reliance. L’Âme peut les recevoir. Elles les accueille en la plus intime et profonde Reconnaissance. Les Prophètes et les Saints de toutes les Traditions sont la phase ultime de notre propre culminance, de notre réalité conscientisée. Leurs paroles relèvent des plans supérieurs de notre propre cheminement, et quand même certains Saints n’accomplissent pas toute leur réalité matricielle en ce monde, ils sont des pérégrinants. Ils sont en La Dimension du Supra-Mental et poursuivent leur Ascension sur d’autres modalités. Et comment en serait-il autrement, lors que La Boucle des naissances et des morts est enfin rompue, et que le voyage continue ? Car L’Océan de Dieu est sans fin…

Le Caire est une merveilleuse ville. Lors que nous fûmes sur ses hauteurs, les myriades de coupoles de toutes obédiences offraient une vue assez surprenante : les couleurs semblaient presque irréelles. Je me crus volontiers dans un pays des mille et une nuits. A l’intérieur, l’architecture médiévale était d’une beauté à vous couper le souffle. Ces lieux marginaux de par leurs vibrations spécifiques gardent leur atemporalité et vous donnent à cette perception, même momentanée. Ils sont puissants de cette profondeur, de cette vie intérieure, et ils ont ce pouvoir de vous ramener à l’essentiel. Ces lieux vous arrêtent. Lors, il n’est plus ni lieu ni espace, mais bien cette expansion quasi sur-dimensionnée qui provoque en vous ce Retour. Le Lieu vous appelle et vous parle de vous-même, celui que vous camouflez sans cesse, que vous niez sans même vous en rendre compte. Le Lieu vous dépouille de l’inutile et vous donne de nouveau à votre crucialité. Il devient le prétexte de l’émergence de votre Souvenance. Semblable perception peut se vivre au sein des cathédrales, dans les temples anciens, ou même au sein de la nature. Lors que nous nous préparons à accueillir, nous devenons La Coupe. La Coupe nous donne alors de plus en plus à la réceptivité et donc à la Reliance.

A suivre…