
Chaque souffle est un Voyage. La merveille réside dans le fait même que le Regard Témoin s’éveille simultanément en notre regard et nous donne à cette perception triangulaire. Nous observons ce qui descend en cette Coupe sans en avoir aucunement ni la maîtrise, ni la connaissance. Cela descend simultanément en ce jaillissement unifié en des tiroirs exponentiels rendus manifestes par Cette Supra-Intelligence. C’est Cela même qui provoque en nous cette extase, cette hébétude, ce Temps de La dilatation pure, indépendante de toute projection, issu du monde subtil et éthéré. La poitrine devient le Siège posé sur les fluvialités d’un miroir. L’Eau est alors Lumière et donne aux Reflets multiples des connaissances de La Sagesse Une. Ce qui est lisible devient Source de connaissances effusives et chaque fibre de notre être obéit à La Suzeraineté Indivisible, stabilisé en Sa Gouvernance.
Chaque fois que nous entrions à l’intérieur des mausolées, conscients de la solennité du moment, compénétrés par cette profondeur révérencielle, émus jusqu’à la moelle de nos os, nous intégrions simultanément Le Souffle de L’Energie Vitale du Saint. Un accompagnateur, disciple de la Tariqa Shadhuliyya entamait une cérémonie qui avait dans un premier temps, pour but de saluer Le Saint, puis dans un second temps, de nous préparer à accueillir les ouvertures spirituelles, quand même nous ne ressentirions pas les effets de suite. Le chant chez les soufis, comme dans beaucoup de Traditions, a cette fonction particulière d’adoucir notre âme, de la préparer à recevoir le flux de la bénédiction, et de lui permettre véritablement de vivre la conscience de la présence pure. A ce moment précis, touché par le flux saint, certains sont submergés par un flot de larmes, sans même pouvoir en comprendre la raison. Quelque Chose les étreints, se dissout au centre de leur cœur et finit par se manifester en l’abondance des larmes dont ils n’ont aucunement la maîtrise. Le cœur réagit au flux spirituel en se contractant alchimiquement et en se dilatant par cette effusion, cette Rencontre en Lui. Le Souffle de La Compassion Divine touche l’âme du disciple, revêt parfois des formes très singulières et va jusqu’à provoquer chez lui de violents sanglots qui n’ont rien à voir avec l’état émotionnel relevant proprement du chagrin ou même de la joie. Cette Compassion Divine nous prend en otage, si je puis dire, et à aucun moment n’est redirigée vers le « moi ». Le cœur vit une grande dilatation, d’une force insoupçonnée, qui fusionne spontanément avec Dieu, le monde cosmique et l’humanité entière, de tous temps, et ce indistinctement.
Plus un cœur est préparé, c’est-à-dire poli, plus il est relié au Centre, plus il sera en mesure de vivre La Présence de L’Unicité sur des plans évolutifs et de fait, supérieurs. Le Périple intérieur de l’initié est donc cette découverte. Celle-ci procède d’un état de Rupture avec le monde impermanent, le monde des images, c’est-à-dire le monde de La Maya. C’est alors qu’il prend de plus en plus conscience du Chemin, de son évolution, des étapes qui jalonnent sa route, des connaissances concomitantes qui relient tout cela avec son existenciation, rendue présente précisément par La Conscience objective de Dieu qui l’éclaire sur toutes choses. Il faut donc comprendre que chaque état de présence correspond à une réalité conscientisée et de fait réellement vécue. C’est en la découverte de ces paramétrages que L’Homme, le fils d’Adam, comprend qui il est et ce pour quoi il est venu au monde. Car, en chacun de nous, il est un Projet de Conscience supérieure et c’est Cela Le vrai Trésor, qui Lui ne dépend plus de rien, vierge des conditions sociales, vierge des conditionnements en tout genre, vierge des opinions, vierge de toute émotivité personnelle et égocentrique, vierges des étapes transitoires et aléatoires. Cela même est La Terre promise que certains cherchent encore à l’extérieur d’eux-mêmes, se cristallisant en permanence dans la dualité, retardant ainsi leur échappée, car cette terre promise dont il est question ici est l’héritage véridique et authentique que foule le nouvel homme libre.
A suivre…
Essai de transcription
