Genèse d’une Rupture : Silence

Représentation de Gandalf, personnage filmique, d’après le Seigneur des anneaux, de Tolkien.

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La vie est un état de rupture permanente avec ce qui se voudrait la réduire en poussière. Rupture avec le figé ; avec la normalisation. L’on vient au monde avec cet état de rupture. L’on vient au monde avec cette unicité. L’on vient au monde, entier. Les heurts ne sont que des illusions qui éprouvent l’harmonie, mais l’harmonie est là. Elle nous étreint ; elle nous submerge, nous ramène au Centre Divin, notre seule mesure, notre seule polarité. Se défaire des illusions qui se voudraient nous trahir, trahir notre Réalité. Revenir à cette entièreté après avoir été heurtés par les psychismes, par les violences des titans intérieurs, des titans extérieurs. Silence ! Et l’on sourit. Vous ne passerez pas ! Vous ne passerez plus ! Plus d’images ! Plus de formalités ! Plus d’appropriation ! Plus d’imitation ! Plus d’ignorance ! Plus de colonisation ! Ces images défilent comme des fantômes. Elles sont des ombres. Ce monde périt ! Le Vrai rejaillit. A-t-Il été absent ? Pas une seule seconde ! Il était la Veilleuse. Il nous libérait des fils tendus de l’esclavage.

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Genèse d’une Rupture : Homme ou démon ?

Depuis l’enfance, j’avais remarqué, bien malgré moi, cette chose qui me tint longtemps perplexe: il m’était apparu clairement que l’âme ressemblait à un enfant hébété, tandis que le démon possédait l’apparence d’une invraisemblable intelligence. Certes, il n’en avait que l’apparence, car, le démon m’apparaissait sous la forme d’un adulte dont les seules occupations étaient d’ourdir de terrifiantes stratégies à des fins de domination ou de fuites incessantes. Le démon, sous cette forme affairiste, ayant les prétentions outrancières du savoir et de la connaissance, les manifestant de façon parodique, sans doute même grotesque, donnait au visage de l’homme, à son individualité, une étonnante apparence, une apparence et une intériorité ravagées, qui lui échappait totalement, mais qui révélait, notablement, une humanité dégénérée. J’avais remarqué que très peu de gens ne savaient rien. Tout le monde prétendait tout connaître. Les gens avaient réponse à tout, se projetaient en permanence en de diverses réactions, combinées d’actes compulsifs. Pourquoi, me demandai-je, pourquoi, ai-je cette impression que l’adulte est un mutant ? Je ne me sentais pas appartenir à ce groupe d’individus qui savaient tout sur tout et qui semblaient de connivence convenue, ou bien être semblablement à des fantômes, dépossédés d’eux-mêmes, ou bien à des êtres d’une autre race. Je ne parvenais pas à me reconnaître en eux. J’étais curieuse. Oui, j’éprouvais une certaine curiosité à l’égard de ces grands comédiens, comédiens de la vie. Mais, plus j’avançais dans l’âge, et plus je me demandais pourquoi je ne devenais pas une adulte. Quelle était donc cette chose qui m’en empêchait ? Quelle était donc la raison en moi – et j’envisageai même la possibilité d’être physiquement atteinte d’une sorte de maladie incurable – qui m’interdisait d’entrer dans le jeu d’un monde fantomatique ? Qui y avait-il en moi qui me retenait de toutes ses forces pour que je ne devienne pas comme tout le monde ?

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Genèse d’une Rupture : ni d’Orient ni d’Occident (2)

La difficulté réside dans le fait qu’il existe bel et bien une sorte de choc, lors que d’une certaine façon, il est incontestable que ce choc manifeste avant tout une Rencontre, peut-être même des Retrouvailles ? Si l’on considère cette Rencontre exclusivement sur un plan psychique, social et culturel, il devient évident que cette Rencontre est pour le moins troublante à plus d’un titre et ce, des deux côtés. L’Orient rencontre l’Occident et l’Occident rencontre l’Orient. Les distances mentales sont énormes, et il faut une grande lumière intérieure pour accueillir cette Réalité avec bienveillance. Celle-ci s’impose d’une façon ou d’une autre, lors que l’Occident s’enhardit à jeter l’ancre en Orient, et ce depuis fort longtemps. Ces deux espaces s’attirent et sont fascinés l’un par l’autre, parce qu’ils sont de la même famille et qu’ils ne le savent plus. Ils se complètent et se nourrissent à la même Source avec une unité que nous sommes encore loin de comprendre. Deux Terres et deux Ciels qui se sont honorés, aimés et haïs parfois, avec une étonnante violence. Sont-ce comme deux gigantesques océans qui se découvrent perpétuellement avec hébétude ? Quand j’observais le monde environnant, celui où j’avais vu le jour, je m’y sentais chez moi d’emblée. Alors que se passait-il qui me donnait soudain à devenir étrangère ? Le choc véritable est l’absence du Sacré, la non-palpitation pour la vénération du secret ontologique et métaphysique, et puis aussi cet sorte d’égoïsme caractéristique, ouvertement devenu légitime, tout comme le narcissisme terrifiant, me bouleversaient. Plus tard, je vis pareilles attitudes, partout, jusqu’en Orient. C’est bien plus tard, encore, que je compris que la perdition du lien avec L’Origine avait abîmé l’homme, y compris moi-même, à n’en pas douter. J’errais dans une sorte de nébuleuse, et pourtant quelque chose de plus fort que moi m’appelait et me guidait dans les ténèbres. Cette conversion permanente attisait mon ardeur et il fallait que je comprenne tout cela. Peu importe qui nous sommes vraiment, mais, il est une nature essentielle, vibrante en nous qui se veut enfin apparaître, au-delà des apparences, au-delà des pseudo-normes, au-delà de tout. Je pressentais, que loin de chercher la paix, puisqu’en vérité, je ne me sentais nullement malheureuse, y compris dans les épreuves traversées, je cherchais ce qui me cherchait. C’est Cela même qui me procurait une Joie irrationnelle, une émulation indépendante de mon être phénoménal. Le sédiment de vie n’était qu’un prétexte… Un prodigieux secret d’émerveillement. Alors, je puis le dire, ce qui n’est ni d’Orient ni d’Occident m’attrapait à mon insu, il faut l’avouer. Je ne pouvais vraisemblablement pas y résister, et comment résiste-t-on à Son Appel ?

Genèse d’une Rupture : ni d’Orient, ni d’Occident (1)

Notre enfance fut baignée de douceur diffuse. La présence intense d’une mère est silencieuse, en la gestualité lente et mesurée qui est le berceau des possibles. Je le réalise aujourd’hui, nos parents avaient ramené de leur pays lointain, la beauté et la grâce du mouvement des corps, les mots de l’Orient ancestral, saveur d’une sagesse incommensurable qui embrassait le ciel et la terre. Leur être entier me mettait en émoi et j’étais fascinée par la représentation vivante de leur humanité. Ai-je jamais cessé de m’émerveiller d’un tel miracle ? En suis-je même revenue ? Chaque souffle, chaque grain de peau, chaque chaleur, chaque mot, tout cela devenait le lieu d’une plongée sans mesure dans le tourbillon créationnel, au cœur de L’Amour vibrant. Les yeux de la conscience n’appartiennent pas à l’enfant. L’enfant est une chair qui se meut comme toutes les chairs. Il s’agit bien plutôt ici d’une ouverture de la conscience qui donne à voir, à goûter, à s’abîmer dans l’émerveillement du Souvenir, celui qui nous rappelle à la Patrie de L’Origine. Partout, je cherchais cette merveille, comme le chercheur d’or. Je le cherchais sans le savoir, posant mon regard sur toute chose avec le regard scrutateur, inquisiteur peut-être aussi ? Les parois du monde moderne sont rugueuses et infernales. Là où il n’y a pas de cœur vivant, il n’est pas d’humanité. Venir au monde en terre d’Occident, cet Occident qui ne tenait plus sa promesse Traditionnelle, est une terrifiante expérience. Vous cherchez le vivant chez les uns et les autres et vous vous heurtez à une opacité qui vous déconcerte. Néanmoins, l’ombre d’une telle dégénérescence s’est répandue jusqu’en terre d’Orient. C’est dans le Hors-temps que nous trouvons de nouveau la vraie Tradition, immuable, révélant enfin les possibilités des réalités seigneuriales de l’homme, en sa nature profonde. Mes parents avaient ramené de leur vie ancestrale, l’Orient qui n’est plus, ni d’Orient ni d’Occident, mais Lumière du Rappel des Origines. Ils avaient ramené, sans doute même à leur insu, ce parfum des Sagesses, de L’histoire Prophétique, cette profondeur du Réel atemporel, cette chaîne ininterrompue de L’Histoire humaine, intacte de toute falsification, ou d’altération. Ils avaient rapporté l’innocence primordiale.

Genèse d’une Rupture : L’Aube

Nous ne pouvons inventer ni la moindre, ni infime parcelle existante, ni ne pouvons reconsidérer les faits, ni même ceux des actes d’être en ce Regard Témoin. Il m’a fallu du temps pour laisser le monde se témoigner en Lui-même. Or, il était bien à se dire. Il frémissait tout entier de Son Dire. Il se logeait dans L’Accueil. Nous ressentons crûment La Réalité du Troisième Œil, cet Œil ouvert qui naquit dans le Berceau des Deux. Ce qui s’exprime est à sortir en fulgurance des Jours naissants, jaillissement que l’on nomme Aube, non pas en référence uniquement à la nuit qui fait place au jour, mais bien à leur compénétration mutuelle qui nous est souvent rappelé dans le Coran par le terme FAJRفجر    ( faire jaillir, ouvrir un passage entre la roche…). Cette compénétration perpétuelle s’est trouvée marquée par la même compénétration avec la langue Française et La Langue Arabe et Hébraïque. Chaque langue apporte son effervescence cognitive et Son Métalangage. Les langues sacrées et les mantras activent les clés intérieures qui font acte de résonance. La Guidée est intrinsèquement Être. C’est Cela qui, à la fois éduque, élève et fait dépasser notre personne. Il n’est plus aucun besoin, mais Acte d’Être. Déploiement en cette Reliance. Nous suivons La Guidée qui nous donne Le Chemin apparent, existencié. Depuis toujours, nous aimons écouter. La Vie est une Ecoute. Chaque être-apparu-au-monde est cette Semence qui a pour vocation d’éclore. Vous êtes La Semence, ayant pour vocation de se fendre en Deux et de donner le Trois. Tout est précieusement contenu en cette dernière. Une fois que vous êtes L’Apparu en votre Regard Témoin de La Semence, vous commencez à voir votre Arbre. Ne confondez pas avec la puissance de Deux, laissez jaillir La Plante. Malheureusement, la plupart des gens s’attache à ce qui est périssable et ne voit plus ni la Semence, ni L’Arbre qui pousse. Alors, cela périt dans l’éphémère balbutiement, asséchée par l’oubli. Le fait d’avoir été reclus des milliers d’années en ce monde de l’apprentissage, milliers qui se configurent en l’instant donne à connaître L’Unité. L’Instant fourmille de milliers de Signes, perles de Connaissance. Ce que nous accueillons en cet Instant, est aussi ce qui nous donne à La Conscience qui nous interpelle. C’est Cela La Merveille. La Langue ADN de notre être se déploie et nous savons que Cela est. Nous n’éprouvons plus ni conflits, ni jalousies, ni dissonance, ni amertume, ni rivalité. Notre but en écrivant est tout autre, car même écrire n’est pas une nécessité. Si nécessité est, elle le devient par la seule réalité en notre acte d’Être. Alors il n’est plus rien que cela. Mais, nous ne pouvons non plus nier le fait que Le Mystère S’appelle, Lui en Son Désir et L’Amour de La Connaissance est une Soif intarissable. Le Goût d’Être est en Lui et Cela est aussi notre Genèse, en La Semence devenue Livre, Alchimie et Verbe. Il est Lui en L’Absoluité, et Il est Lui en La Descente.

Genèse d’une Rupture : l’école

Vladimir Muhin D D D D D D C D D D C D D D D D Tutt Art

Ce monde est peuplé d’incohérences, et tout le monde a pris l’habitude de cette confusion générale, comme une vérité monumentale, s’y installant avec une sorte de consentement tacite, une soumission déplorable, pire que cela, un esclavage pour le moins déroutant. Dans le fond, on s’interroge sur les fondements d’une pareille soumission, alors, que l’humanité s’évertue en permanence à faire tout pour ne plus comprendre, il est une sorte de retour pour le moins ironique et même, je dirai avec beaucoup de tristesse, cruel. Un jour, j’ai écrit que l’on reprochait à Dieu ce qui nous trouble et nous insupporte. Nous (ce nous est purement rhétorique car, je ne m’y associe d’aucune façon) sommes à imiter quelqu’un qu’on ne connaît pas, et l’on reproduit à la chaîne, comme à l’usine, ses idées sans même se demander ce qu’elles sont en vérité. Vous-êtes vous posés la question de savoir qui pouvait bien être au bout de la chaîne pour lui vouer une telle vénération ? Qui fuyez-vous et qui vénérez-vous ? Quand j’allais à l’école, tout en veillant consciencieusement à apprendre, je regardais longtemps autour de moi, et même notre institutrice, cette supposée adulte que je respectais infiniment sans conteste, mais je me demandais comment l’on pouvait à ce point nous enseigner certaines inepties en nous les donnant comme des vérités assermentées et dont on ne pouvait jamais remettre en cause l’authenticité. J’ai pourtant aimé l’école, comme le lieu fiable de la transmission. Néanmoins, l’on déchante assez vite. Je me demandais : quel était donc ce dieu à qui l’on donnait tout sans discuter, sans même oser s’y opposer ? Pourquoi opposait-on ce dieu-là au Dieu ? Parfois, j’éprouvais une telle compassion, que je me mettais à pleurer en silence dans la cour. Cette absurdité était aussi rigide qu’un mur en plomb. Quelque chose en moi savait que cela ne pouvait être. Que tout cela était même pitoyable. Tout le monde approuvait. Tout le monde y allait de son cachet faisant foi. Je m’y refusais absolument. Mes antennes intérieures me parlaient et je les écoutais. Cela passait souvent par l’odorat. On peut détecter le faux à travers ce sens de façon plutôt assez surprenante au demeurant. L’odeur de la supercherie est insupportable. Mais pour sentir, il faut se laisser « sentir », se respirer, longtemps. L’école m’a donné le premier temps de respiration, et cela même à son insu. Il faut dire que la Nature est forte, puissante. Elle ne nous trompe pas. Elle nous rattrape. Le formatage ne passe pas.

Genèse d’une Rupture : le Vivant

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Le temps finit par nous révéler un étrange fait, et pour qui observe lentement, avec ce recul étrange, voit que la plupart des gens qui vivent en cette Matrice ne sont pas du même monde, ni des mêmes sphères de conscience, que la croisée est un point de singulières rencontres, parfois de convergence en l’esprit, parfois, juste cette croisée, ou bien féconde, ou bien fatalement stérile. Mais, il est une force jaillissante et inépuisable lors que La Lumière nous baigne de l’avoir cherchée, et l’on doit comprendre que cette Lumière désigne le côté apparent et le côté invisible de La Réalité. Elle est en nous le phare éclairant. Lors que nous vivons l’état de rupture, le corps entier s’en trouve comme bouleversé, littéralement disloqué en tous points cardinaux de notre être. L’âme est alors révélée. Celui qui vit Cela voit les cercles concentriques de la Réalité-Une. Il est de fait soumis complètement à cette Vision qui ne saurait lui appartenir, puisqu’elle n’est pas de l’ordre du Connu. Il voit Le Centre et depuis Cela, il voit les rayonnements circulaires, comme il voit les rayonnements descendants et ascendants. Il détecte les réalités des étapes de l’évolution ou de l’involution. On lui donne à nommer les choses par la vision. Il peut traverser en fulgurance les sphères ou bien les visiter en un espace-temps invisible aux regards. Il n’obéit plus au temps linéaire, mais les multiplicités de signifiances sont concomitantes et donnent à L’Arche de son Être une Vision précise. Il connaît les arcanes de la psychologie humaine, les pulsations à la seconde des dérivés et même des parcours séparés de L’Origine. Il reconnaît les arbres inférieurs de l’Êtreté, les Lumières, les arbres supérieurs. On lui donne à déceler les distances et les écarts de chaque choix consenti. En une multitude de secondes, ces secondes fulgurantes que l’on ne peut nommer, il embrasse les mondes qui s’alignent autour des planètes et en chaque halte, il découvre les demeures dans lesquelles séjournent les âmes. De cette Matrice, on lui donne accès aux interprétations diverses, relatives à la réalité humaine, mais, comme il demeure au repos, il préfère tremper dans le ruisseau des ondes et délivrer le message d’Amour. Pourtant, l’on saisit, hélas, comme L’Amour est perçu aussi comme un grand danger, car L’Amour est ce perpétuel Inconnu, d’une Vastité qui est Le Commencement. Depuis les sphères multiples des consciences, certains ne savent plus aimer. L’Amour est pourtant le plus Grand des Inconnus, qui nous met à nu, qui nous délivre, qui nous donne à La Réalité-Une. L’Amour n’est pas fausse Compassion sans connaissance. L’Amour est Patient : Il est L’Aimant et nous retournons tous en Son Océan, même à notre insu. L’Amour est implacable, inviolable, irréductible, la puissante Echelle de l’évolution et de la transformation. Comprenez-bien ! Si nous observions Le Vivant, si nous L’observions vraiment, Il viendrait nous apprendre, il viendrait, vous dis-je. Il est Le Vivant, en nous, déploiements successifs des pétales de nos aubes prochaines. Le Vivant est une Loi inéluctable et depuis la mort, La Vie est Vérité. Pourquoi les gens ont-ils peur ?  Ils ne connaissent plus les Lois naturelles du Vivant… Voilà pourquoi ils ont peur. Ils ont peur de saisir soudainement la plus grande des réalités : ce monde de passage, ce monde transitoire.

Genèse d’une Rupture : L’Amie

Permalien de l'image intégréePeinture de Montserrat Gudiol (1933-2015)

Cette Amie de L’Âme, cette douceur qui nous embrasse vient et nous tient par la main comme ne nous lâchant jamais, car elle est notre compagne et sache que L’Amour a tous les visages, Celui de L’Amant. La Célébration extatique est L’Art de l’épanchement, sans que plus rien ne lui donne de nom, lors que tous les noms sont à Lui et ce sont les ruisseaux d’Amour, des Béances de Lumière, L’Accueil qui n’a plus de vie, désormais les réunissant tous, fusionnée en ces vagues, en ces non-lieux, en ces espaces, et d’une promesse faite à l’aube du Jour, le Jour de nos Retrouvailles, chaque jour, Les vibrations accueillent et se répandent en Fleur de Joie. L’Amie est vaillante, fidèle, constante, de persévérance sage, de profondeur, de courage, face à nos tumultes, à nos indécisions, à nos projections, à nos peurs. L’Amie est ici, là-bas, en nous, dans les abysses, au fond des leurres, au puits de notre enthousiasme. L’Amie aux mille et un visages, ici, là-bas, dans les soupirs, sur les herbes folles, dans l’universalité de la prose, des mots qui deviennent Louange, Reconnaissance. L’Amie s’éveille lors que tu t’endors, et c’est d’infinies grâces, de bonté au sommet de chaque base qu’elle t’enlace. L’Amie, je L’ai vue cette nuit du sourire hébétée, et de parler sans force, sans violence, sans rebuffades, sans séparation, et de souffler sur le cœur, en murmurant, afin que L’Echo fluide jaillisse et t’enivre sans relâche. Sans ce Vin d’extase, sans ce Vin de liesse, sans cette nourriture céleste, celle qui vient répandre les purs aliments de bonheur, les filaments de Lumière, je n’aurai pas franchi le seuil. Je suis restée en cette contemplation et par L’Assistance des mondes subtils, par le seul vœu de Ta Connaissance, par L’Amour jailli de nos cœurs, au milieu des roches, lors que l’esprit devient le vent qui de l’intérieur des terres ramène des nouvelles, L’Amie est une femme qui avance et marche tel un homme au milieu des hommes. Elle apprend, et surprend son autre Amie, puis s’en retourne et là de dire : il est un au-delà qui devient l’élévation de La Conscience et les Royaumes sont de plusieurs subtilités et de niveau singulier. L’Un s’éveille dans L’Apparent et les autres poursuivent leur Périple en L’Éternité de Beauté. L’Âme est L’Amie.

Genèse d’une Rupture : Périple au cœur de La Shâdhiliyya (4)

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Un des Maîtres, qui fut présent durant de longues années en mes petits moments de retraite, lors que je m’asseyais auprès de lui, lors même que je ne le connaissais qu’à travers ses ouvrages, et que je me recueillais de Sa Lumière, au-delà du temps et de l’espace, avec une grande ignorance, je dois le concéder, mais en ce désir irrépressible d’aller boire à La Source, Ibn ‘Ata’ Allâh al Iskandari (1259-1309) faisait partie du programme de nos visites consacrées. Or, je pensais qu’il était enterré à Alexandrie, puisqu’il en était originaire (d’où son nom Al Iskandari) et non pas au Caire. Quelle ne fut alors ma surprise, quand au sortir du bus, l’on nous annonça que nous allions le rencontrer, en sa propre cellule de travail et de méditation, là où il reposait. Une grande émotion m’envahit et je regardai avec stupéfaction mon Amie. Il s’agit de Ibn ‘Ata’ Allâh ! ne cessais-je de lui répéter comme abasourdie. Je ne m’étais pas suffisamment préparée et me sentais affligée par cette négligence. Nous fîmes aussitôt la prière d’introduction, et nous gravîmes les escaliers avec vénération. Ô cher Saint de mon âme, tu as irrigué les moments de solitude et tu as suscité en mon cœur l’émerveillement. Combien de fois ai-je lu et relu ce bel ouvrage : La clef de la réalisation spirituelle et l’illumination des âmes ? Et Les Hikams ainsi que La Sagesse des maîtres soufis ? En entrant dans ce mausolée, très sobre au demeurant, je m’approchai du tombeau et appuyai mon front tout contre le caveau vitré. C’est alors qu’il se passa cette chose étrange : je ressentis L’Amour de Ibn ‘Ata’ Allâh m’envahir. Il ne s’agissait pas de mon Amour, élan que j’aurai pu éprouver, mais bien du sien. Cela m’emplissait, m’inondait, me submergeait depuis l’intérieur. Cela ne venait pas de moi, mais bien de lui. Je le sus sans pouvoir l’expliquer, mais je le sus de suite. Cet Amour me tint ainsi durant un long moment sans que je puisse bouger tandis que je fus prise d’une émotion indicible qui se transmuta assez rapidement en sanglots. Presque tout le groupe était sorti, mais il m’était impossible de les suivre. Quelque chose m’en empêchait et c’était Son Amour.

Au bout d’un moment, je parvins à lui parler et lui demander pardon pour notre irrévérence, tandis que je le remerciais de nous avoir tant et tant apporté. Je ne cessais ainsi de lui manifester notre gratitude. Je savais que nous étions chez lui, en Son Être de Lumière et que nous lui devions cette Reconnaissance et cette Révérence. Nous faisons partie de leur famille et chaque fois que nous visitons les Saints, nous devons faire comme s’ils étaient bel et bien vivants, car telle est leur réalité que nous oublions, hélas, bien souvent. Leur éclosion en L’Union Divine leur a donné de passer en L’Éternité de leur propre présence, de Sa Présence en Le Vivant. Tel est Le Flux de La Reliance et telle est La Réalité de La Maisonnée…

Genèse d’une Rupture : Périple au cœur de La Shâdhiliyya (3)

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Chaque souffle est un Voyage. La merveille réside dans le fait même que le Regard Témoin s’éveille simultanément en notre regard et nous donne à cette perception triangulaire. Nous observons ce qui descend en cette Coupe sans en avoir aucunement ni la maîtrise, ni la connaissance. Cela descend simultanément en ce jaillissement unifié en des tiroirs exponentiels rendus manifestes par Cette Supra-Intelligence. C’est Cela même qui provoque en nous cette extase, cette hébétude, ce Temps de La dilatation pure, indépendante de toute projection, issu du monde subtil et éthéré. La poitrine devient le Siège posé sur les fluvialités d’un miroir. L’Eau est alors Lumière et donne aux Reflets multiples des connaissances de La Sagesse Une. Ce qui est lisible devient Source de connaissances effusives et chaque fibre de notre être obéit à La Suzeraineté Indivisible, stabilisé en Sa Gouvernance.

Chaque fois que nous entrions à l’intérieur des mausolées, conscients de la solennité du moment, compénétrés par cette profondeur révérencielle, émus jusqu’à la moelle de nos os, nous intégrions simultanément Le Souffle de L’Energie Vitale du Saint. Un accompagnateur, disciple de la Tariqa Shadhuliyya entamait une cérémonie qui avait dans un premier temps, pour but de saluer Le Saint, puis dans un second temps, de nous préparer à accueillir les ouvertures spirituelles, quand même nous ne ressentirions pas les effets de suite. Le chant chez les soufis, comme dans beaucoup de Traditions, a cette fonction particulière d’adoucir notre âme, de la préparer à recevoir le flux de la bénédiction, et de lui permettre véritablement de vivre la conscience de la présence pure. A ce moment précis, touché par le flux saint, certains sont submergés par un flot de larmes, sans même pouvoir en comprendre la raison. Quelque Chose les étreints, se dissout au centre de leur cœur et finit par se manifester en  l’abondance des larmes dont ils n’ont aucunement la maîtrise. Le cœur réagit au flux spirituel en se contractant alchimiquement et en se dilatant par cette effusion, cette Rencontre en Lui. Le Souffle de La Compassion Divine touche l’âme du disciple, revêt parfois des formes très singulières et va jusqu’à provoquer chez lui de violents sanglots qui n’ont rien à voir avec l’état émotionnel relevant proprement du chagrin ou même de la joie. Cette Compassion Divine nous prend en otage, si je puis dire, et à aucun moment n’est redirigée vers le « moi ». Le cœur vit une grande dilatation, d’une force insoupçonnée, qui fusionne  spontanément avec Dieu, le monde cosmique et l’humanité entière, de tous temps,  et ce indistinctement.

Plus un cœur est préparé, c’est-à-dire poli, plus il est relié au Centre, plus il sera en mesure de vivre La Présence de L’Unicité sur des plans évolutifs et de fait, supérieurs. Le Périple intérieur de l’initié est donc cette découverte. Celle-ci procède d’un état de Rupture avec le monde impermanent, le monde des images, c’est-à-dire le monde de La Maya. C’est alors qu’il prend de plus en plus conscience du Chemin, de son évolution, des étapes qui jalonnent sa route, des connaissances concomitantes qui relient tout cela avec son existenciation, rendue présente précisément par La Conscience objective de Dieu qui l’éclaire sur toutes choses. Il faut donc comprendre que chaque état de présence correspond à une réalité conscientisée et de fait réellement vécue. C’est en la découverte de ces paramétrages que L’Homme, le fils d’Adam, comprend qui il est et ce pour quoi il est venu au monde. Car, en chacun de nous, il est un Projet de Conscience supérieure et c’est Cela Le vrai Trésor, qui Lui ne dépend plus de rien, vierge des conditions sociales, vierge des conditionnements en tout genre, vierge des opinions, vierge de toute émotivité personnelle et égocentrique, vierges des étapes transitoires et aléatoires. Cela même est La Terre promise que certains cherchent encore à l’extérieur d’eux-mêmes, se cristallisant en permanence dans la dualité, retardant ainsi leur échappée, car cette terre promise dont il est question ici est l’héritage véridique et authentique que foule le nouvel homme libre.

A suivre…

 

Essai de transcription

circles ibnarabi