René Guénon (suite)

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L’œuvre gigantesque de Cheikh Abdel Wahid Yahia n’est assurément pas une œuvre théorique et il serait malhonnête de le prétendre. C’est à force de lire et de relire, que ses écrits s’ouvrent en nous. Mais sans un accueil vierge au préalable, sans une intention en Dieu par Lui en Lui, sans l’approche vivante par le Vivant, tout peut apparaître hermétique, voire spéculatif ou que sais-je encore ! La vie est, en elle-même, les manifestations des champs du tout possible. De même, il est utile de préciser que la vastité des écrits de Cheikh Abdel Wahid Yahia nécessitent, sans doute, une vie entière pour en saisir pleinement l’enjeu. Sans cheminement, le texte s’offre sec et sans substance. Celui qui n’est pas touché par la Grâce ne peut déceler les sagesses subtiles d’aucune manifestation.

Réalité de l’Occident

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Partant du principe que l’Occident est un espace géographique, au même titre que celui de l’Orient, que pouvons-nous dire de sa Lumière, de sa dimension temporelle et atemporelle au sein de l’Organisation Créationnelle ? Que pouvons-nous saisir de son rôle initial au sein du Plan Divin ? Rien n’est vain. Tout est Sens et Lien. Si l’Occident vit son déclin efficient et jette sur le monde entier l’ombre de son agonie, ne sommes-nous pas, de par la Grâce Divine, en droit de nous demander, et cela à juste titre, si dans la maladie, il n’est pas un remède ? 

Le terme occident est emprunté au latin occidens, participe présent de occidere. Ce verbe est composé de la particule ob signifiant « objet » et de cadere qui signifie « tomber, choir », « tomber à terre », « succomber, périr ». En parlant d’un astre (notamment du Soleil), le terme signifie « se coucher » et peut se traduire littéralement par «soleil couchant». Ce terme s’oppose à l’Orient (du latin oriri, « naître », « surgir »), qui désigne l’endroit où le soleil se lève*.

Posons-nous la question : que peut bien signifier, d’un point de vue ésotérique, le fait qu’il existe bien un espace, dont la réalité spécifique est le lieu déterminé du Soleil Couchant, du déclin du jour ? Force nous est de constater que la question de l’Occident n’est, certes, pas séparée de la réalité de l’Ordre Divin. Il nous est impossible d’éluder cet aspect des choses, car tout est Lui. Tout est de Sa Volonté.

En quoi la caractéristique de l’Occident, sa déviance actuelle, peuvent-elles nous révéler, a contrario, sa qualité, sa force primordiale et sa Lumière ? Quel est donc le secret, le mystère, devrais-je dire, du véritable Occident ? Non pas celui que nous connaissons aujourd’hui, ni celui qui a vécu moult révolutions depuis de nombreux siècles. Quel est le fonds mémoriel de ce Lieu qui devait rayonner et jeter en permanence une passerelle sur l’Orient, comme de même recevoir les connaissances subtiles du Levant, par effet de rayonnance ? Les deux sont unis par le soleil, par la dynamique ascensionnelle et descendante de ce prodigieux Astre. N’est-ce pas un signe pour ceux qui savent voir ?

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Notes : * Sources: Wikipédia

La Cité intérieure

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Les théoriciens de l’évolutionnisme, les analystes du préhensible, de ce que l’on appelle l’apparent, la matière, la vie biologique, tous ces gens ont fermé les portes de la connaissance et malgré le fait qu’ils croient aller par-delà, ne font que s’enfermer et enfermer tous ceux qui les suivent. Pire, ils les induisent en erreur et les mènent à la confusion. Ceux qui se coupent de la Réalité du Vivant, en prétendant le vivre, ceux qui ont coupé le lien avec Dieu, avec Celui qui est, Avant, sans Commencement, Après, sans Fin, ceux qui prétendent à la Verticale sans nommer ce que représente cette Verticale, et ceux qui prétendent évoquer l’Horizontale, sans même comprendre la Trame puissante de la Cordée, ne font qu’agir à l’encontre d’eux-mêmes. Rien de plus ! Qui pensent-ils tromper, lors que Dieu est plus Proche de nous que nous de nous-mêmes ? S’ils savaient, ils se tairaient et se mettraient en marche, car long est le chemin qui mène à la Maison. Il est vain de vouloir les raisonner, et ce, malgré leur grande fascination pour tout ce qui touche à la Vie, à la Conscience, à l’Âme, à la Mort. Il est quasi inintéressant de faire face à eux. Ils sont définitivement obsolètes. L’erreur scientifique procède du parcellaire. Quand même découvriraient-ils des joyaux dans ce qui est, ce qui est est bien avant eux. S’ils ne le relient pas à l’Intelligence manifeste (en la reconnaissant), ils sont semblables à ceux qui, détenant un morceau du Réel, prétendent qu’ils détiennent l’exacte vision. S’ils ne sont pas consciemment et honnêtement partie intégrante de cette Géométrie, ils ne font révéler qu’une observation linéaire. Aucun intérêt !

De profundo Velum Marianum – De la profondeur du Voile Mariale

–Mentionne, dans le Livre, Maryam (Marie), quand elle se retira de sa famille en un lieu vers l’Orient.
-Elle mit entre elle et eux un Voile. Nous lui envoyâmes Notre Esprit (Jibril [Gabriel]), qui se présenta à elle sous la forme d’un homme parfait. Coran, sourate Maryam, versets 16-17

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La Réalité de la Voie Mystique, des signifiances métaphysiques de cette Voie, des connaissances concomitantes à cette Voie ne peuvent être comprises que par expérience gustative, et non être le fruit d’une réflexion, et théorique, et spéculative. D’aucuns considèrent que ce qu’ils décident devient une règle. Ils se trompent lourdement. Le fait d’éluder la Vie en tant que Vie les mènent inévitablement à l’illusion.

La sincérité

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L’intention n’est pas ce que nous formulons par la volonté propre. L’intention s’est déjà formulée en nous et cherche sa réalité. L’initiation est le commencement actif d’une telle formulation. Nous rencontrons cette intention au centre de cette manifestation. Lors que la vie se déroule, l’initié (celui qui commence à se manifester) entre en sa pleine singularité. Qu’il en soit ou non conscient, il est « tendu » de conscience. Celle-ci ouvre les yeux simultanément en lui et à l’extérieur de lui. L’initié est celui que l’on prend à charge totalement. Il le sait. C’est pour cette raison qu’il finit par s’abandonner. La main de la Conscience suprême appuie énergiquement sur le cœur de cet appelé. Mais il est l’appelé parce qu’il entend l’appel. Celui qui l’appelle est le Maître, le Maître intérieur. Il lui ouvre les yeux. Il ne fait que les lui ouvrir, puisque l’initié est celui qui réalise que de lui à lui, il n’est aucune guidance. Chaque seconde est une forêt profonde et un océan de clarté. La Main de l’Initiateur est la Main reliante, agissante, puissante. Cette Main subtile le retient. Elle l’oriente. Chaque jour est le Renouvellement de l’Orientation.