Le Vivant

Lors que nous disons Vivant, que sommes-nous à désigner ? Ce qui semble assez surprenant en cette ère du Kali Yuga, c’est précisément, la non possibilité manifeste d’entrer en résonnance, même en correspondance avec le Vivant.

L’on pourrait se contenter de la commune définition, ou même, l’on pourrait se contenter de la définition la plus élaborée qui soit des termes employés. Le Vivant. Mais comprendre le Vivant ? Qu’en est-il de Celui-ci ? Ensuite, comment com-prendre (en nous) que les mots provoquent telle ou telle émotion, ou parfois aucune. Il est assez curieux d’observer cela, pour qui veut bien observer. Il est assez curieux de voir combien quelques lignes peuvent susciter, à elles seules, telle ou telle réaction. Ce qui relève de l’abstraction, ce qui relève du subtil, voir de l’invisible sont potentiellement source de résonance, de réactions diverses, voire de totale indifférence. Etonnant ! Alors, de nouveau, nous sommes amenés à nous demander ce que peut bien être le Vivant. Vous noterez aisément que j’y mets une majuscule. Cette dernière est là pour marquer une Réalité supérieure, totalisante, universelle, principielle. L’Essence. La réduction, ce serait de considérer que nous sommes des dictionnaires ambulants. La réduction serait de croire que ce qui relève de la réaction face au Vivant est lié exclusivement à un enseignement formel. Or, si nous apprenons les mots, comment avons-nous lié cela aux émotions ? Comment avons-nous lié cela à la pensée, aux concepts ? Certes, nous ne sommes pas une coquille vide que nous remplissons, au fur et à mesure. Réfléchissez-y bien ! Serait-on à nous limiter à n’être que des entonnoirs? Pourtant, Tout est Vivant ! Tout est agissant !

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Entretiens intimes

Le Livre

Tu es le Livre ouvert, tenu à ta disposition et tu lis. Nul ne saurait faire apparaître ce Livre si ce n’est Lui. Il t’a fait voyager jusqu’à ce que tu découvres le Lieu même de la Rencontre. Nul ne peut parler de cela s’il n’est pas à le vivre. Il a ouvert l’Œil du cœur et par Lui, tu observes Ce qu’il se passe, car nul ne peut parler de Cela, s’il n’est pas à Le vivre. Comment pourrait-il énoncer ces faits en dehors de la Rencontre ? Car dans la Contemplation, il est nécessairement Celui qui te donne à Sa Contemplation. Il te fait plonger en l’Œil du Cœur (EIN AL QALB), Source d’abondance, Origine du Commencement effusif. Il ouvre tes perceptions et les dilate au point que tu vois un récit dans le Récit. Il s’y ajoute, en touche furtive, des éléments qui te semblent nouveaux, mais, Ô délicatesse de l’Ami, Il te fait comprendre ce qu’est la profusion. Il dit : Viens ! je vais t’apprendre. Par le fait même d’une telle invitation, s’ouvrent à toi des milliers d’autres perceptions. Il te fait comprendre Son Infinité, qu’Il te promet au ciel de cette Rencontre, et s’Il semble te submerger, en l’océan de l’Océan, le Calame chante et trempe dans l’encre qui ne tarit jamais. Il te dit : Viens ! je vais t’apprendre. Ton cœur, alors s’émeut d’une intensité que seul celui qui est à le vivre peut en parler. Il s’agit d’une éclosion et Cela embrase tout ton être jusqu’à tu ne saches plus qui est qui. La force vive de l’Echo de sa Voix provoque en toi hébétude et tu entres en la Contemplation qui te tient tout entier. Il te fait comprendre que cette Ouverture dilatatoire provient d’une Source située au sein d’un Lieu géographique qui appartient au Royaume de l’Âme. Contempler, c’est voir Dieu. Ô délicatesse de l’Ami qui te fait avancer à la mesure de ton cœur, Celui qu’Il tient entre Ses Mains. Or, seul celui qui voit Dieu peut en parler et en faire Témoignage.

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Union et Sacralité du Mariage

Lors que L’Union de deux êtres est à L’Image de L’Origine, n’est-elle pas la Vérité fondamentale du Principe de L’Unité ? Le Mariage est La Conscientisation de cette Réalité, au-delà de l’espace-temps linéaire, au-delà du social, au-delà de l’institution, car ce n’est pas le mariage sans conscience, externalisé par des cérémonies, qui est Sacré, mais bien L’Amour en Lui. Du Flanc du Corps de complétude, il n’est rien qui ne puisse être sans Conscience. Tout acte se noie dans les flux émotionnels, toute relation devient le lieu des heurts. Il n’est de véritable Relation qu’en Lui. Or, à quoi sert donc une institution si elle dessert le Principe fondamental de L’Union ? Tout comme les religions, tout comme les idéologies, tout comme le Rapport à La Vie, sans cette Réelle Triangularité, tout s’inscrit dans le temporaire, dans l’éphémère, dans les cycles de la finitude, dans un consensus obsolète, parfois qui dure tout le cycle de la manifestation, mais qui ne synthétise, ni ne révèle nullement cette Connaissance du Deux en L’Un, du Couple androgynat des complémentarités, du fondement évolutif de L’Âme en Sa Présence.

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Genèse d’une Rupture : ni d’Orient, ni d’Occident (1)

Notre enfance fut baignée de douceur diffuse. La présence intense d’une mère est silencieuse, en la gestualité lente et mesurée qui est le berceau des possibles. Je le réalise aujourd’hui, nos parents avaient ramené de leur pays lointain, la beauté et la grâce du mouvement des corps, les mots de l’Orient ancestral, saveur d’une sagesse incommensurable qui embrassait le ciel et la terre. Leur être entier me mettait en émoi et j’étais fascinée par la représentation vivante de leur humanité. Ai-je jamais cessé de m’émerveiller d’un tel miracle ? En suis-je même revenue ? Chaque souffle, chaque grain de peau, chaque chaleur, chaque mot, tout cela devenait le lieu d’une plongée sans mesure dans le tourbillon créationnel, au cœur de L’Amour vibrant. Les yeux de la conscience n’appartiennent pas à l’enfant. L’enfant est une chair qui se meut comme toutes les chairs. Il s’agit bien plutôt ici d’une ouverture de la conscience qui donne à voir, à goûter, à s’abîmer dans l’émerveillement du Souvenir, celui qui nous rappelle à la Patrie de L’Origine. Partout, je cherchais cette merveille, comme le chercheur d’or. Je le cherchais sans le savoir, posant mon regard sur toute chose avec le regard scrutateur, inquisiteur peut-être aussi ? Les parois du monde moderne sont rugueuses et infernales. Là où il n’y a pas de cœur vivant, il n’est pas d’humanité. Venir au monde en terre d’Occident, cet Occident qui ne tenait plus sa promesse Traditionnelle, est une terrifiante expérience. Vous cherchez le vivant chez les uns et les autres et vous vous heurtez à une opacité qui vous déconcerte. Néanmoins, l’ombre d’une telle dégénérescence s’est répandue jusqu’en terre d’Orient. C’est dans le Hors-temps que nous trouvons de nouveau la vraie Tradition, immuable, révélant enfin les possibilités des réalités seigneuriales de l’homme, en sa nature profonde. Mes parents avaient ramené de leur vie ancestrale, l’Orient qui n’est plus, ni d’Orient ni d’Occident, mais Lumière du Rappel des Origines. Ils avaient ramené, sans doute même à leur insu, ce parfum des Sagesses, de L’histoire Prophétique, cette profondeur du Réel atemporel, cette chaîne ininterrompue de L’Histoire humaine, intacte de toute falsification, ou d’altération. Ils avaient rapporté l’innocence primordiale.

L’Amour

Celui qui ne voit pas est celui qui ne voit pas et celui qui ne dit pas est celui qui ne dit pas, tout comme celui qui est absent est celui qui est absent. Tandis que La Présence est une fécondité. Nulle Présence si ce n’est Sa Présence et nul instant si ce n’est Son Instant. Tout autre propos n’est qu’imposture. Le cœur a reconnu, et le cœur a témoigné.

Il serait judicieux de se demander ce qu’est L’Amour, ce qu’est L’Amour originel, ce qu’est le Commencement et ce qu’est la Fin. Il serait judicieux de s’interroger sur L’Arrêt, tout comme il serait judicieux de parvenir à la non-Question, en l’ultériorité. Il serait judicieux de laisser Lui, Le Merveilleux, fleurir et de saisir, en la subtilité, La Fleur émanée et de la laisser s’exprimer. Il serait judicieux de se demander en quoi il existe une indéniable différence entre le ici et L’Ailleurs et ce que peut être véritablement L’Ailleurs ? Il serait non moins intéressant de se demander, si la réalité que nous pensons être la réalité n’est en vérité que la révélation de ce que nous vivons et que le Point Zéro, le 360°, est une Réalité unitive, unifiée à La Vision suprême. Celui qui parvient à ce Point, voit par Dieu. Il s’est effacé et Dieu l’a enseigné, puis a fixé en lui la stabilité de La Vision, tout comme Il lui a permis de voir en chaque chose les degrés de la vision. Telle est l’observation unitive et concomitante. Nul ne peut voir sans devenir simultanément tous les degrés de la Vision. Alors, celui-là même contemple Le Seigneur en chaque chose et le dit par chaque chose, puisqu’il voit l’ombre et la lumière, puisqu’il voit le Zénith. Alors, je vous le dis en vérité : L’Amour originel mène à L’Amour de L’Origine et L’Origine est Lui. Il ne saurait être muet puisqu’Il est La Voix, puisqu’Il est Le Témoin de Lui en Lui et puisqu’Il glorifie et prie. Il est Le Priant par excellence, tout comme Il est L’Orateur par excellence, tout comme Il est Le Louangé par excellence, tout comme Il est Celui qui enseigne par excellence, tout comme Il est Celui qui voit et Celui qui connaît.

Le chemin droit, le chemin de La Certitude*

Telle est la certitude (Al Yaqin), lors que La Réalité-Une (Al Ahadiya) apparaît, s’extrait des opacités d’un corps dont la terre actualise ainsi son Pacte initial de L’Origine, et Cela ne saurait être ni avancé d’une seconde, ni retardé d’une seconde, puisque l’évidence se conçoit semblablement au suintement d’une Lumière épandue sur une autre Lumière et cette Réalité-Une est Le Chemin droit, non pas une ligne rectiligne comme on se l’imagine, sorte de linéarité superficielle, n’admettant aucune autre possible géométrie, lors que ce chemin droit, appelé Sirat Al Moustaquim en arabe, est plutôt à l’image approchante d’une hyperbole, lors que l’accès qui ouvre à l’exponentialité est une concomitance déployée à la mesure de la réalité d’un croisement, celui même que l’on nomme Point de Rencontre. L’on pourrait de même rendre explicite la Réalité de ce Pacte initial qui est sans aucun doute L’Union physique et subtile de La Terre et du Ciel. Ce que, communément peu savent appréhender est certainement Ce Vivant, car Il ne saurait relever exclusivement d’une quelconque réaction, mais bien d’une effective et dynamique concrétion, puis concrétisation, entre ce qui semble visible et ce qui est caché. Le Vivant est lors les réalités possibles et de fait manifestées, tout comme les réalités possibles mais non encore révélées au sein des possibilités. Tel est l’exemple de la cellule la plus semblablement primitive qui ne saurait se réduire à sa propre nature, puisque renfermant en elle, toutes les possibilités conjointement associées aux réalités successives, tout comme est vraisemblablement la nature essentielle d’une observation objective qui nous permet de comprendre que ces possibilités ne sauraient être limitées. Si La Science s’était proposée à cette parfaite neutralité, Elle n’aurait jamais posé aucun prédicat et se serait contenté d’accueillir Le Vivant. Or, aucune approche ne saurait réellement être neutre, puisque La Neutralité absolue appartient à L’Origine absolue, en ce Point de Départ qui ne saurait révéler Ce qui n’a jamais commencé. Or, La Science, telle une secte, n’a su relever le défi de sa pseudo-neutralité. Telle est la faillibilité du postulat scientifique. De fait, le monde moderne s’est volontairement coupé de La Relation-Essence du monde et dérive sans cesse par les infinités de projections qu’il ne saurait aucunement maitriser. Il ne sait rien autre que projeter sur les parois de son mental une volonté obscurcie par l’état de non-Reliance. Pourtant, malgré tout, et cela presque incidemment, dans le plus incroyable paradoxe, l’expérience de la négation le fera, sans aucun doute, basculer à son tour, vers l’évidence et ce monde sera conquis, presque à son insu, par La Révélation finale (Apocalypse), car nul ne saurait échapper à La Réalité-Une.

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Cela est

Dès lors que cela est, cela a lieu d’être.

Il s’agit du point névralgique où ce par quoi tout commence, comme n’ayant jamais commencé, mais pourtant bien là, et ce par quoi tout finit, sans jamais finir, puisque dès lors que cela est, cela est toujours. Cela ne saurait disparaître, sinon, cela n’aurait jamais eu lieu, et cela n’aurait jamais été énoncé en tant que tel.

Le Vin Seigneurial

Ne pas vivre pour vivre mais vivre pour être transpercé, car non plus vivre dans la pratique de la vie, mais être transpercé par le Secret même de la vie, parce que celui-ci a le désir fou de t’atteindre, au delà de toute atteinte, dans la pureté virginale de l’Accueil. Il te parle semblable à un heurtoir, défaisant une à une les mailles de l’illusion, te donnant au seul rythme de la liberté absolue, te délivrant de toi en toi, t’affranchissant de tous les modèles pour te donner au goût de L’Essence de chaque Verbe, faisant ainsi jaillir l’effervescente jubilation. Qu’est-ce donc ce Vin, Ô Seigneur ? Qu’est-ce donc ce Secret ?

Figement et concepts

La majorité des problèmes en ce monde vient du fait que les hommes ne savent plus ni réellement penser, ni non plus laisser-agir la vie elle-même comme Source de guidance. Le fait de conceptualiser en permanence fige le rapport de l’homme et l’enferme inévitablement. Le fait d’entrer dans une croyance d’adhésion aveugle ou dans le doute systémique est malheureusement, au-delà de la nécessité du recevoir et de l’observation, révélateur, de prime abord, d’une pratique de la vie mécanique. L’homme est avant tout la machine de son propre système. De fait, envisager en permanence le monde en procédant d’office par un nivellement par le bas, et c’est le propre de toute société qui s’essouffle, engendre une atrophie générale et concourt à générer, hélas, un affaissement sociétal, mais aussi existentiel. Toute atrophie génère une superficialité, et toute superficialité engendre l’imitation aveugle, et toute imitation détruit la singularité et de fait amenuise les possibilités du développement de la conscience. Plus que tout, toute superficialité et massification génèrent le désordre et la confusion, tandis que tout ce qui s’en suit est une perte désastreuse. A plus d’un titre, nous le constatons et nous savons que finalement, un être parcellaire aura tendance à se cristalliser dans ce qui lui semble légitimement être lui-même. Néanmoins, plus il agira de cette façon et plus il révélera la déficience et l’absence d’unité. Générer l’uniformité de pensée, désirer plier l’homme à cela, c’est non seulement figer la vie, mais c’est aussi la priver de sa réalité essentielle et de sa profondeur. Lire la suite

Réalité de L’Homme (3)

Quand même nous serions pris par le temps, puisque effectivement le temps nous prend, nous prendrions aussi de lui tel qu’il est en sa vivante nature essentielle, car rien ne saurait s’extraire du Vivant, rien, y compris le temps lui-même. Comme il est à nous apprendre ! Il est vrai que nous réalisons à peine cette Beauté plénière qui se révèle. Imaginez une sorte de corps en forme d’arborescence, mains levées, Coupe en position d’Accueil, imaginez alors que le temps vienne depuis les racines offrir son secret ; imaginez que le temps, complice de votre Accueil, le décelant avec semblable et vive intensité, devienne votre allié indéfectible et qu’il s’unisse à la sève de votre croissance, à votre corps-esprit-âme, que pensez-vous qu’il se puisse arriver ? Vivre au Dedans ne dépend pas d’une désignation mentale conceptualisée, opposée à celle de l’extériorité des choses. Cette façon de voir ainsi Le Vivant dénote d’emblée d’une perception cognitive limitée et atteste clairement d’un niveau de conscience réducteur. Le fait du Dedans est une expérience qui dépasse de loin la dichotomie intérieur et extérieur. Le fait du Dedans est Le fait du Vivant, tout comme Le Vivant est Le Fait d’une Origine, et tout comme Le Fait de L’Origine parle du Commencement et d’une Volonté du Commencement. Le Dedans est Révélation rendue manifeste par les corps-esprit-âme, le Corps Arche. L’homme véritable est semblable à une coupe qui serait en Reliance avec chaque parcelle élémentaire du Vivant, non pas dans une perception sensitive exclusivement tournée vers elle-même, mais bien dans une sorte d’interaction unitive qui donnerait à chaque élément épars sa Réalité parlante, communicante et messagère. L’homme véritable, en devenir de Lui-même selon Sa Réalité Essentielle, entre en relation avec Lui-même, c’est-à-dire avec les possibilités non-manifestée de La Connaissance liée à sa propre arborescence et donc à son Devenir sur des plans supérieurs. L’homme véritable ne cherche rien autre qu’à répondre à L’Appel de Sa Réalité, à La Réalité-Une. Il n’est donc rien qui ne soit Lui-même en ce Lieu matriciel et il n’est rien autre, en ce Lieu matriciel, qu’une forme aboutie et parfaite qui lui donne à réaliser Sa Réalité intrinsèque.