L’orgueil, la confusion extrême

Peinture de Igor Morski

Les hommes aiment entendre ce qu’ils ont coutume d’entendre en eux-mêmes. Sont-ils parvenus à un stade où la sagesse les insupporte ? Les voici à grincer des dents. Les hommes aiment ce qui confirme leur bruit intérieur et confondent compassion avec conformité. Surtout, ne t’avise pas de déranger un homme imbu de lui-même, il deviendra aussitôt ton ennemi. Est-il seulement un homme, lors qu’en proie à son égocité, il préfère mille fois écouter les mensonges ? Il élabore depuis des milliers d’années la plus grande des toiles afin que, dans l’inextricable, il puisse assurer sa fuite perpétuelle : le voici à créer la suprême illusion de sorte que soient libérées ses déviances les plus improbables. Mais qui espère-t-il tromper ? L’homme est querelleur et n’aspire pas à entendre ce qui le met dans l’inconfort. Ne le vois-tu pas sans cesse se hérisser ? Comment peut-il donc plier les distances et comprendre qu’en réalité, c’est lui qu’il trompe ? Les hommes avancent dans la brume et espèrent s’y maintenir. Tel est leur subterfuge. Ils préfèrent mille fois demeurer dans la négation, plutôt que de s’éveiller et de voir enfin la réalité. Donne-leur de quoi s’étourdir. Seulement, la Roue tourne.

Dans les tourmentes même de son sommeil profond, l’homme devient le pire des tyrans. Il asservit les corps, ils dominent les mentaux et les cœurs ; il corrompt la terre et les cieux. Que ne ferait-il pas pour se prétendre le plus fort ? Est-il à ce point insensé pour détaler devant la vérité ? N’est-il plus que l’idée à peine formuler de lui-même dans laquelle il s’est enfermé ? N’est-il plus qu’un jet de pierres dans les fracas de son être ?

Quant à la spiritualité de nos jours, n’est-elle pas elle-même devenue une parodie éhontée? Si le prétendant n’ôte pas ses deux sandales, s’il brait tel un âne au milieu de la foule, s’il bombe son torse comme le singe, qu’a-t-il fait de sa foi ? Est-elle, à l’image d’un immense bazar, le miroir de son incohérence ? La religion, la spiritualité, la Voie intérieure sont à l’opposé de toutes projections égotiques. Tant que le prétendant est orgueilleux, il sera le prétendant à son orgueil. Je les vois, les uns et les autres, à qui mieux mieux, vociférer dans les marchés et les foires de la spiritualité. Des prétendus manteaux qui couvrent à peine la supercherie. Les hommes sont de prodigieux et incroyables illusionnistes. Que n’ont-ils développé de stratégies pour se donner le change ! Mais qui espèrent-ils tromper ? Je m’étonne de la gloriette de certains qui brandissent sans cesse leur dieu, telle l’effigie de leur vanité. La plus grande des idolâtries est de croire précisément détenir la vérité. Certaines certitudes sont la preuve même de l’ignorance. Tant que l’homme invoquera le Seigneur pour lui, alors, je le dis sans réserve : il n’a pas encore mis le moindre orteil dans la Vallée sacrée. Tandis que les uns et les autres s’estiment les meilleurs, ils ne connaissent pas ce qu’est la véritable compassion. Celle-ci n’a qu’une seule réalité : abattre l’égocité. Un atome d’orgueil dans le cœur de l’homme est un atome de trop. Tant que l’homme cherchera le Royaume de Dieu à l’extérieur de lui-même, il sera à s’enfermer dans la plus terrifiante des illusions.

Le veau d’or

Peinture de Nicolas Poussin peint en 1633-1634

La Paix soit sur vous.

La virginité est une réalité qui se manifeste par l’aptitude que nous avons de nous laisser interpeller, sans qu’aucune projection soit faite à l’encontre de ce qui se rencontre. La virginité est un état d’être, une intention d’Accueil, une intention irréductible, même sous des modalités subtiles et peu conscientes. La limitation est révélatrice d’une absence de virginité. Celle-ci est en vérité L’Esprit. Seul L’Esprit accueille. Le reste est une véritable révolution qui cherche en permanence à se justifier et à mettre en place le monde duquel l’on ne veut pas sortir. Ce monde limité est un enfer. L’hébétude est une virginité. Elle est ce que l’on peut nommer la pureté relationnelle entre La Conscience et La Conscientisation de la Conscience. Il est donc nécessaire d’être, non pas en opposition, mais en l’état de Recevoir. Ceci n’est pas encore la Vacuité. Ceci est le début d’une Rencontre avec Le Principe. Il est Celui qui manifeste Son Désir d’être connu. Le Corps, en tant que visibilité n’est, de fait qu’un Lieu possible de cette Rencontre. Être appelé, c’est d’abord être en la manifestation du début de cette Conscience qui cogne et nous interpelle dans la nuit de notre âme.

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Déité ou Réalité Divine ?

Symbolisme Axial de La Réalité, langage universel et archétypal

La déité au bout de tes lambeaux, ramages peu glorieux des tentatives d’une excroissance invariée, voici ce que façonne ta crédulité aux abords des fleuves de ta méprise, sans que tu puisses te démarquer de la nébuleuse illusion qu’un gouffre abyssal jette sur les parois des icônes d’un monde atrophié. Mais je sais de l’homme sa souffrance et je sais de lui sa fuite devant les assauts puissants d’un univers chaotique, celui qu’il se fabrique par l’entremise des errances de son rêve, car Le grand Rêve est une lucidité de conscience. Ne va pas croire que croire relève des ignorances crédules, ni des profondeurs que l’on voudrait réduire à la subversive arrogance des êtres dont la mésalliance ne sert que leur occulte pouvoir à des fins de dérives. Ne confonds pas cette crédulité avérée depuis les siècles de l’inversion, ni ne va confondre les subversions des mots de L’Essence de L’Âme, car, il est une ignorance trompeuse qui cherche subrepticement à modifier le mental, tout comme à uniformiser et projeter les hommes faibles sur les inconséquentes confusions de leur psychisme. La déité est une véritable subversion qui sert les passions et encerclent les élans de vulgaire dépravation. La Réalité Divine te donne au Grand Rêve lucide et t’introduit dans les sphères évolutives qui ne relèvent d’aucune mécanicité, ni non plus des linéarités superficielles de formes évidées de tout sens. L’identification est le propre de la déité, l’impersonnalité, le propre de La Réalité Divine , en cette conscience du Regard observateur, troisième Œil de ton Être, celui qui s’éveille et se rencontre en cet Impersonnel, jaillissement de L’Avant avant le commencement, validant les possibilités manifestées, Langage de La Primordialité, Mutualité des Reconnaissances, naissance en cette Altérité unifiée. Non seulement la spiritualité donne au langage essentiel, à son sens métaphorique qui, de fait est encore Sens, à la Cosmologie, et plus que tout, en ce par-delà, à La Métaphysique. Le Corps-Arche est La Perfection même d’une Pyramide dont La Mémoire s’ouvre et donne à La Visibilité des correspondances, Cordée et renouement avec Le Verbe Axial de notre Réalité.

L’Arbre spirituel

Nous avons pressenti que ce monde défilait semblable à un langage qui nous conduisait à la Porte de La Remontée. Cette Porte avait deux faces, l’une miséricordieuse et l’autre infernale, et celui qui traverse ce monde pour aller de l’autre côté ne le sait pas vraiment. Quand Cela a-t-il commencé ? Sans doute depuis la naissance qui nous frappe de sa toute réalité, qui emplit nos poumons d’air, lors que nous avions été submergée par les eaux primordiales, plénitude de La Matrice Matricielle, lieu du rappel de l’Origine. Plus le Souvenir remonte à La Source et plus La Source nous est dévoilée. L’Océan a vocation de retourner à L’Océan. Or, celui-ci est puissant et obéit à sa nature intrinsèque. Si certains sont sur le chemin, d’autres ont définitivement brisé les liens avec le Rêve. Parvenu à L’Océan, un des grands Maîtres* nous dit : ou bien tu le regardes ou bien tu plonges dedans. Dois-je dire, et sans prétention, que parfois, l’on naît dans le grand Océan et il est vain de Le tromper. Un autre grand Maître* dit : tu connais le véritable cheminant quand il n’a pas peur de tout perdre. L’Océan a sa Loi. Il a sa propre dimension, sa sphère vibratoire, son intensité de présence, sa violence et sa douceur. Cet Océan intérieur possède effectivement deux aspects : l’un destructeur et l’autre unificateur. Lire la suite

Facétie d’un monde périssant

A ma grande surprise, ai-je éprouvé du plaisir, je ne saurais aller jusque-là, étant donné qu’il m’arrive rarement, aujourd’hui, de me contenter des biens maigres pitances que l’on nous octroie et, je fais ici acte volontaire de condescendance, tandis que l’on se voudrait acheter notre intelligence, mais achète-t-on réellement l’intelligence, je viens de découvrir l’acte civique par excellence qui me vaudrait de devenir à mon tour non moins civique, car l’on a déposé dans ma boite aux lettres, ce que l’on nomme un masque de protection ?

Sans doute aurais-je eu quelques années de moins, quelques longues années en moins, faut-il le préciser, et il faudrait revenir très certainement à l’enfance enfantine et juvénile pour me concéder cette sorte de frémissement joyeux dans le fait de découvrir béatement un tel gadget, euh pardon, ce précieux don, voulais-je écrire. J’aurais éprouvé assez naïvement une sorte d’empathie extasiée devant un tel geste gratuit de la part des autorités et aurais été profondément attaché, voire reconnaissant comme un bon toutou. Mais les années ont passé et nous ont enseigné. Elles ont d’abord et avant tout interpellé notre personne. Lors, je me pose aujourd’hui la question du civisme. Qu’est-ce donc que le civisme ? La Terre, où nous avons vu le jour, est-elle moins civique que nous le sommes à son égard ? Ce monde grouillant de vivant, indépendamment de ce que nous sommes, aurait-il fait preuve d’incivilité en nous proposant un lieu de vie pour le moins trop actif, pour le moins trop incroyablement exponentiel de ressources ? Nous qui nous considérons comme des primates sauvés de la dégénérescence bestiale, extraits enfin du chaos évolutif, animal pondéralement astucieux, singe ambulant et tressautant avec une ingéniosité telle que nous méconnaissons royalement et impunément la réalité du vivant. Sans doute avons-nous la superbe du déni de nos origines ? Quant à moi, j’ai dans l’idée que le singe descend plutôt de l’homme. Mais bon, il s’agit d’une tout autre histoire.

Ma pauvre bonne et vieille Terre, l’on pense sérieusement à t’asphyxier de toutes sortes de chimie pulvérisée afin de lutter contre toutes les possibilités que Tu as de maintenir et réguler les excès de l’homme. Ce dernier estime que Tu es trop dangereuse, que Le Chaos naturel est une calamité pour l’espèce humaine et qu’il doit sans cesse Te plier à ses caprices. Même quand l’homme désire renouer avec Toi, c’est dans l’inavoué désir de perdurer le plus longtemps possible dans sa totale et inepte bestialité. Il pense à ses enfants qui n’auront plus le loisir d’en profiter comme eux. Ils se lamentent car le réservoir Terrestre est en train de leur échapper, le réservoir qui alimente leur licence et leur déconsidération de La Vie. Ils s’affolent et de façon bien égoïste, s’éloignent étonnamment plus de la Réalité. Comme ils ne peuvent, ni ne veulent, se remettre en cause, ils vont trouver toutes les stratégies, celles qui sont les plus inavouées afin de maintenir leur rythme destructeur, sous couvert de civisme éhonté, éhonté pour la simple raison qu’il est tout à fait hypocrite et qu’il ne cherche, ni à sauver l’humanité, tiens donc, ce serait même inédit soudainement, ni à T’épargner. Tant que le monde ne comprendra pas que le civisme est un voile qui en cache un autre, bien plus terrifiant, alors les masques sont de bon aloi. 

Nous n’avons, heureusement, pas attendu pour nous interroger viscéralement sur notre existence, son sens crucial, car nous sommes tous responsables de notre réveil, tandis que nous fûmes aussi témoin d’un monde finissant de s’essouffler à force de perdre son âme. Les facéties d’une singerie qui tient de la plus grande bouffonnerie de la fin des temps.

Extrait de l’article d’un hebdomadaire imaginaire, sous le titre : Facétie d’un monde périssant ou les confidences d’un homme du siècle©

L’idolâtrie

Ne cherchez point d’idoles en dehors de vous, car les idoles sont en vous. Ne cherchez point les nœuds inextricables en dehors de vous, car ils sont en vous, fait des nœuds de l’obscurité. Ne cherchez pas les passions hors de vous, puisque les passions sont en vous. Et ne cherchez pas les causes hors de vous puisqu’elles sont en vous. De ne pas avoir vu en vous, le monde s’est engorgé de vos folies et de vos effigies. De ne pas avoir considéré votre univers en vous-mêmes, voilà qu’il s’est érigé dans la laideur et la vulgarité. Et il n’est pas plus grande abjection que le mensonge, et ne songez pas à vous cacher, car Le Regard est partout où vous allez. Là où sont vos dérives, vous dressez les pierres de vos infamies, et je vous le dis en vérité, ce monde va périr. Mais ne pleurez pas, ni ne vous lamentez puisque vous avez construit le monde auquel vous aspiriez. Il viendra le temps où le Zéphyr soufflera et emportera le moindre atome de bien. Les cœurs seront desséchés, mais je vous le dis en vérité, ne pleurez pas, non, ne soyez pas à vous lamenter. J’attends le Zéphyr, celui qui parle à mon âme et je vais dans les larmes de mon corps esseulé, et je vais depuis Le Sentier parfumé des senteurs de Son Amour. Ô puissiez-vous vous affermir et vous sauver. Puissiez-vous revenir de votre hébétude et vous réveiller. 

Le Temple est en vous, La Jérusalem est en vous, Le Ciel est en vous, La Prosternation est en vous, Le Chant est en vous. L’Ultime est en vous. Les faussetés et les lâchetés sont en vous mais La Mémoire est en vous. L’éclipse est en vous. Le Réveil est en vous. La Vérité est en vous. La Crainte est en vous et la Justice est en vous. La Beauté est en vous et l’idolâtrie est en vous tout comme L’Unicité, car en vérité, toute dérive est une déviance et toute déviance a son apogée. Entrez dans le désert et désertez toutes les dérives. L’Amour est Sa Réalité.

Ignorance de La Connaissance, où nécessité de La Hiérarchie ?

Qui donc en ce monde voit l’hostilité est en sa jungle à débroussailler les vertigineuses et inextricables végétations de son inconnu. Qui donc suis-je pour m’être autant éloigné de moi-même et qui donc est mon moi ? L’ignorance est-elle l’inconnu, ou bien la manifestation d’un refus, c’est-à-dire d’une négation ? En somme, l’ignorance est le refus même de reconnaître l’ignorance. Comprends-bien ami, que le lotissement des endormis vient de leur propre désir de s’enfermer et de ne plus affronter leur réalité. Affronter, faire face à sa négation est la première des plus inouïes audaces. Tel est le pas de l’initié : il s’extrait de son incorporation et entre en Lui par l’observation. Il ne peut observer de par lui-même, ni ne peut être sincère de par la proclamation même de sa sincérité. Un enfant s’était blessé et pleurait car il pensait souffrir. Mais sa mère bienveillante lui montra l’endroit de sa chute et commença à lui dire : qu’est-cela, tu as fait mal à ce sol, regarde comme il souffre et l’enfant de regarder l’endroit de sa chute et de s’en extraire et par-là, également de sa douleur. Où est donc passé, alors, le mal ? L’illusion est incroyable et l’ignorance est sans doute double du fait même de la projection que l’on en fait. Quelle est donc la garantie de mon observation ? Quand puis-je être sûr de celle-ci ? Parvient-on par l’acte de la raison et de la logique à l’observation neutre ? Quelle est donc la neutralité ? Lire la suite

Dualité ou Union ?

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La dualité est nécessité du manifeste, tandis que L’Union est nécessité de l’individuation, c’est-à-dire du Retour à La Réalité initiale, au-delà de toute manifestation et s’inscrivant en toute visibilité de l’être et du non-être. Celui qui ne renverse pas son arbre intérieur, perçoit Dieu hors de lui. Ceci est Illusion. Le manque de maturité donne toujours à une vision binaire des choses, et de fait à la séparation. La représentation du diable n’est rien autre que ce figement en la réalité coupée de son unité intrinsèque. Seule L’Unité donne à La Lieutenance de l’homme-Un, en sa complétude de L’Être-en-Soi. Au Dedans du Dedans, en cette Conscience-Une, il n’y a pas de divinité à adorer au sens étranger à soi, mais de Réalité à vivre en une parfaite harmonie en L’Un. Si ce monde éclate c’est de par son morcellement qui, de dualité en dualité, d’illusion en illusion, entraîne les dérives que nous constatons. Lors que l’homme retrouve le chemin de sa véritable origine, il entre en l’alchimie de la transformation. Un jour, les hommes comprendront que Dieu est eux-mêmes. Sans entrer dans les polémiques diverses qui seraient à nous réduire à l’anthropomorphisme primaire, nous soutenons cette profonde et même interpellatrice réalité : nous sommes Cela que nous faisons à notre image. Or, il nous faut de nouveau réintégrer la seule et salvatrice vision qui est celle de considérer que nous sommes ce qui est. Toutes les images que nous fabriquons sont une déviance, une dérive balbutiante de notre Quête ignorée. Telle est la puissance de La Maya. Elle est ainsi qu’elle se montre à notre image. Mais, La Maya n’est ni bonne, ni mauvaise en soi. Elle est une force inouïe, celle de notre Matrice actuelle, celle de la puissance de Vie. Avant que de chercher à changer le monde, il nous faut inverser complètement notre Vision des choses, retrouver notre Principe de Vie. Dieu n’est pas hors-de-nous. Il n’est pas une icone. Il n’est pas cette figure au-dessus. Il n’est pas notre bon-vouloir. Chaque personne qui renie Dieu, est à se renier elle-même. Je dirai plus : celui qui reproche quelque chose à Dieu est, de fait, à se le reprocher à lui-même. Dieu n’est pas un organisateur ou un non-organisateur d’un monde figé, ou chaotique. Nous ne sommes pas des pantins au service d’une Déité inapprochable. La vision puérile que nous avons de la divinité est forcément l’erreur à corriger. Sans doute avons-nous peur d’être nous ? Cette Réalité qui nous fascine, qui nous répugne aussi ? Qui sommes-nous ? Que nous reprochons-nous que nous projetons inlassablement sur Dieu ? Telle est La Question ! Ne devons-nous pas résoudre en nous ce Dualisme que nous décidons de maintenir incroyablement contre toute vraisemblance ? Mais pourquoi ? Pourquoi sommes-nous ainsi ? Je vais vous dire ceci : avant d’entrer dans le Jeu Divin, il faut passer par l’Apprentissage. La vérité du Jeu apparaît uniquement lors que nous sortons du refus que nous manifestons à l’égard de nous-mêmes.

L’illusion des statistiques

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Revenons maintenant à la considération du point de vue plus proprement «scientifique», tel que les modernes l’entendent ; ce point de vue se caractérise avant tout par la prétention de réduire toutes choses à la quantité et de ne tenir aucun compte de ce qui ne s’y laisse pas réduire, de le regarder en quelque sorte comme inexistant ; on en est arrivé à penser et à dire couramment que tout ce qui ne peut pas être «chiffré», c’est-à-dire exprimé en termes purement quantitatifs, est par là même dépourvu de toute valeur «scientifique» ; et cette prétention ne s’applique pas seulement à la «physique» au sens ordinaire de ce mot, mais à tout l’ensemble des sciences admises officiellement» de nos jours, et comme nous l’avons déjà vu elle s’étend même jusqu’au domaine psychologique. Nous avons suffisamment expliqué, dans ce qui précède, que c’est là laisser échapper tout ce qu’il y a de véritablement essentiel, dans l’acception la plus stricte de ce terme, et que le «résidu» qui tombe seul sous les prises d’une telle science est tout à fait incapable d’expliquer quoi que ce soit en réalité ; mais nous insisterons encore quelque peu sur un aspect très caractéristique de cette science qui montre d’une façon particulièrement nette combien elle s’illusionne sur ce qu’il est possible de tirer de simples évaluations numériques, et qui d’ailleurs se rattache assez directement à tout ce que nous avons exposé en dernier lieu.

En effet, la tendance à l’uniformité, qui s’applique dans le domaine «naturel» aussi bien que dans le domaine humain, conduit à admettre, et même à poser en quelque sorte en principe (nous devrions dire plutôt en «pseudo-principe»), qu’il existe des répétitions de phénomènes identiques, ce qui, en vertu du «principe des indiscernables», n’est en réalité qu’une impossibilité pure et simple. Cette idée se traduit notamment par l’affirmation courante que «les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets», ce qui, énoncé sous cette forme, est proprement absurde car, en fait, il ne peut jamais y avoir ni les mêmes causes ni les mêmes effets dans un ordre successif de manifestation; et ne va-t-on pas même jusqu’à dire communément que «l’histoire se répète», alors que la vérité est qu’il y a seulement des correspondances analogiques entre certaines périodes et entre certains événements ? Ce qu’il faudrait dire, c’est que des causes comparables entre elles sous certains rapports produisent des effets également comparables sous les mêmes rapports ; mais à côté des ressemblances qui sont, si l’on veut, comme une identité partielle, il y a aussi toujours et nécessairement des différences, du fait même que, par hypothèse, il s’agit de deux choses distinctes et non pas d’une seule et même chose. Il est vrai que ces différences, par là même qu’elles sont des distinctions qualitatives, sont d’autant moindres que ce que l’on considère appartient à un degré plus bas de la manifestation et que par conséquent les ressemblances s’accentuent dans la même mesure, de sorte que, dans certains cas, une observation superficielle et incomplète pourra faire croire à une sorte d’identité ; mais, en réalité, les différences ne s’éliminent jamais complètement, sans quoi on serait au-dessous même de toute manifestation ; et n’y eût-il même que celles qui résultent de l’influence des circonstances sans cesse changeantes de temps et de lieu, celles-là encore ne pourraient jamais être entièrement négligeables ; il est vrai que, pour le comprendre, il faut se rendre compte que l’espace et le temps réels, contrairement aux conceptions modernes, ne sont point seulement des contenants homogènes et des modes de la quantité pure et simple, mais qu’il y a aussi un aspect qualitatif des déterminations temporelles et spatiales. Quoi qu’il en soit, il est permis de se demander comment, en négligeant les différences et en se refusant en quelque sorte à les voir, on peut prétendre constituer une science «exacte» ; en fait, et rigoureusement, il ne peut y avoir d’«exactes» que les mathématiques pures, parce qu’elles se rapportent vraiment au domaine de la quantité, et tout le reste de la science moderne n’est et ne peut être, dans de telles conditions, qu’un tissu d’approximations plus ou moins grossières, et cela non pas seulement dans les applications, où tout le monde est bien obligé de reconnaître l’imperfection inévitable des moyens d’observation et de mesure, mais encore au point de vue théorique lui-même ; les suppositions irréalisables qui sont presque tout le fond de la mécanique «classique», laquelle sert elle-même de base à toute la physique moderne, pourraient ici fournir une multitude d’exemples caractéristiques (1).


(1) Où a-t-on jamais vu, par exemple, un « point matériel pesant », un « solide parfaitement élastique » un « fil inextensible et sans poids », et autres « entités » non moins imaginaires dont est remplie cette science considérée comme « rationnelle » par excellence ?


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Osez vous poser la question !

Islamitische kunst uit de 15e eeuw Humay, een Sirische prins ontmoet in zijn droom de Chinese prinses Humayun.  Khwaju Kermani (1280 - 1352) vertelt hierover in een van zijn poetische bloemlezingen.

 

Lors que l’on observe le monde, l’on se retrouve simultanément en un Hors-Temps qui nous interpelle étonnement. La Victoire est ce Hors-Temps, La Victoire est ce Hors-monde, une supra-dimension qui nous donne à L’Objectivité pure, car, je l’avais bien saisi lors que j’étais adolescente : de nous à nous, nulle garantie. Cette Conscience Objective est La Seule qui nous donne à voir. Tout le reste est proprement relatif à la dimension immédiate des sens, dont on a effectivement besoin pour s’orienter matériellement sur Terre, mais qui est de toutes les façons réductrice si l’on en fait un moyen et une finalité essentiels de vie. Les perceptions immédiates ne se contentent pas de nous figer en cercle fermé, n’offrant ainsi aucune possibilité d’échappée, mais risquent périodiquement de nous amener à vivre la Descente, c’est-à-dire de nous effondrer dans L’Oubli, atrophie existentielle, éloignement de L’Origine, déformation et déviance au sein de ce que l’on croit être la réalité et qui donnent les effets que l’on connaît depuis Le Renversement des Pôles, lors de notre passage à l’ère du Kali Yuga. Certes, toute Descente n’est pas chute, mais toute chute est involutive. Le monde qui n’est nullement figé, est à nous interpeller de par sa nature intrinsèque. Tout ce qui est Vivant en cette Matrice est mouvant, impermanent. Cette impermanence est étrangement à nous parler de La Pérennité. Nous l’avons souvent évoqué et nous continuerons certainement à le faire. Tout ce qui n’évolue pas a cette tendance au figement. De fait, cette cristallisation est une impasse, un échec, une persistance à l’erreur. L’Échappée est forcément un état de Rupture, La Délivrance. La difficulté est de vivre un processus spirituel sur le plan exclusivement mental et rationnel. Ceci est fondamentalement propre à encercler de nouveau l’individu au sein même de l’illusion qu’il se fabrique sans cesse. La résistance est telle qu’elle créera perpétuellement sa Maya. Alors, je le dis : il n’est de Conscience qu’en L’Échappée même. Pourtant, nous ne pouvons pas vraiment décider de Cela. Nous pouvons agréer, consentir de nous orienter en Cela, de par L’Intention, nécessité de la verbalisation mentale, véhicule de la soudaineté de Conscience, de l’état de Réceptivité. L’on me demandera : comment entrer en cette Conscience objective ?

Je répondrai dans un premier temps : quels sont les effets observables de la non-conscience, de L’Oubli ?

Le déni de soi et des autres. Le déni de L’Âme. Le déni de L’Evolution, de L’Ascendance. Le déni du sens. Le déni de L’Intelligence. Le déni de L’Atemporalité. Le déni même de L’Instant. Le déni de L’Origine. Le déni du projet Divin. Le déni du Vivant.

La Violence, les heurts, toutes les réactions en chaîne sont les signes de la non-conscience.

Avez-vous remarqué combien ce déni est tacite et permanent en cette vie terrestre ? Celui qui ne se voit pas, ne voit pas L’Autre. Mais qui est L’Autre ? Que doit-on voir en Lui ? Posez-vous cette question. Osez donc vous la poser. Quel est donc mon véritable rapport à L’Autre ?