L’autophagie du monde : le cycle antéchristique

 Robot SophiaSophia, robot saoudienne et citoyenne

     Est-ce de pointer les déviances et les subversions de ce monde et la folie des hommes qui nous fait nous sentir meilleur que les autres ? Non, d’aucune manière car nous avons assez à faire pour notre propre salut jusqu’à la fin de nos jours pour nous perdre en stériles et puériles comparaisons. Cependant, si les torts d’autrui ne justifient pas les nôtres, ces derniers n’en justifient pas davantage les siens. Il n’est donc pas question de se taire car il se passe aujourd’hui des choses si graves que tout silence devient tonitruant de complicité. Il ne s’agit pas simplement de poser son grain de sel mais d’apporter sa lumière, fût-elle de la taille d’une luciole. Une infime étincelle brise la nuit la plus obscure, même pour un instant. Mais quel instant alors ! Et c’est bien l’obscurité que nous voulons briser, celle qui s’est abattue sur ce monde désaxé qui frappe aux portes de l’enfer, sous prétexte de vouloir nous mener vers un paradis de pacotille pour cerveaux atrophiés et cœurs secs, où l’intelligence artificielle régirait la vie de l’individu interchangeable depuis sa conception eugénique jusqu’à son euthanasie. Car ne doutons plus que c’est le scénario qui se met peu à peu en place, benoîtement jusqu’ici, en marche forcée bientôt.

     La désacralisation de l’homme et du Vivant, rendu possible par la rupture avec la Tradition*, l’amoralité des pseudo-sciences et la séduction générale et massive qu’exerce la technique sur les esprits infantiles, toujours plus innovante et aux effets toujours plus pervers, sous couvert de modernité, un concept élevé au rang de valeur absolue et donc de dogme ne souffrant pas même la première réserve, sous peine de passer pour un arriéré et un ennemi du genre humain. Sauf que la liberté par la technique, outre d’être une tromperie définitive, c’est la soumission intégrale assurée et l’esclavage endogène car consenti.** C’est le scellement de toute vie intérieure (que nous ne confondons pas avec la vie psychique) et de toute transcendance, c’est-à-dire de toute possibilité d’évolution, avec le hasard comme origine, la mécanicité comme fonctionnement, sur un mode robotique qui se passera peu à peu de l’humain ou de ce qu’il en restera, et le néant comme finalité ontologique. C’est aussi le déchaînement des abominations en guise d’onde de choc de l’atomisation du monde et, à terme, l’achèvement du processus d’autophagie. Tel est, en ces temps eschatologiques, le cycle antéchristique que nous sommes à traverser et dont le point d’orgue est encore à venir.

* Lire de René Guénon, Déviation et subversion

** Lire de Bernanos, La liberté, pour quoi faire ?

Méditation (38)

Les phénomènes sont comme des glissements imperceptibles, reflétés dans le lac de notre Regard. Quelque chose qui relève de la quadrature du cercle. Ce qui passe et ce qui reste. Pourquoi chercher à retenir ce qui est de nature à passer ? Et pourquoi fuir ce qui est de nature à te faire passer ? Étrange et insolite, l’homme qui s’engouffre dans les dérivations ! Un reflet sur l’eau est semblable à un froissement dont les plis deviennent une écriture. Puis la main du vent chasse l’image et voici que l’eau reste. J’ai vu un homme tenter de retenir les images, il ne voyait plus le ruisseau.

Figement et concepts

La majorité des problèmes en ce monde vient du fait que les hommes ne savent plus ni réellement penser, ni non plus laisser-agir la vie elle-même comme Source de guidance. Le fait de conceptualiser en permanence fige le rapport de l’homme et l’enferme inévitablement. Le fait d’entrer dans une croyance d’adhésion aveugle ou dans le doute systémique est malheureusement, au-delà de la nécessité du recevoir et de l’observation, révélateur, de prime abord, d’une pratique de la vie mécanique. L’homme est avant tout la machine de son propre système. De fait, envisager en permanence le monde en procédant d’office par un nivellement par le bas, et c’est le propre de toute société qui s’essouffle, engendre une atrophie générale et concourt à générer, hélas, un affaissement sociétal, mais aussi existentiel. Toute atrophie génère une superficialité, et toute superficialité engendre l’imitation aveugle, et toute imitation détruit la singularité et de fait amenuise les possibilités du développement de la conscience. Plus que tout, toute superficialité et massification génèrent le désordre et la confusion, tandis que tout ce qui s’en suit est une perte désastreuse. A plus d’un titre, nous le constatons et nous savons que finalement, un être parcellaire aura tendance à se cristalliser dans ce qui lui semble légitimement être lui-même. Néanmoins, plus il agira de cette façon et plus il révélera la déficience et l’absence d’unité. Générer l’uniformité de pensée, désirer plier l’homme à cela, c’est non seulement figer la vie, mais c’est aussi la priver de sa réalité essentielle et de sa profondeur. Lire la suite

Méditation (37)

Tout se voudrait se heurter, et combien finissent par les violences du désir, sans savoir qu’ils obéissent à la Loi Naturelle ? Quand Tu approches, Tu es Celui qui règne et Toute Ta Réalité est à L’Image de Ta Semblance, quand même peu le reconnaissent car Tu es Celui qui édicte, Tu es Celui qui parle et Tu es Celui qui se reconnaît. Mais combien jaillissent de Ta Révérence ? Est-il une seule chose qui soit erronée ? Nous ne sortons jamais de Ton Illimitée, mais nous risquons de nous enfermer dans certaines demeures.

Sourire de L’Âme

Le bonheur a précédé mon état et mon état le poursuit dans l’intuition de sa Réalité. Mais qu’est-ce que Le Bonheur ? D’aucuns l’appellent Paix et d’autres Libération. Toutes sortes d’appellations n’éluderont jamais le fait que La Réalité du Bonheur est pré-existante à notre état du bonheur. Mais si je disais que le Bonheur n’existe pas, puisqu’Il est en dehors de toutes considérations, qui le pourrait comprendre ? Tout ce que nous cherchons est de fait notre prédisposition à retrouver ce qui est, ou perdu, ou caché. Il ne s’agit pas ici de convaincre personne. En vérité, au lieu de cela, nous sommes juste dans le sourire. Il se propose à nous avec douceur et pérennité. Celui qui a rencontré le sourire n’en est jamais plus dépossédé, tout comme celui qui a goûté au Bonheur ne le perd plus. Celui qui est touché par La Lumière, ne sombre plus dans les ténèbres, tout comme celui qui a connu la paix, est délivré des tourments. Chaque fois que l’homme est touché par La Grâce de La Réalité, il entre en ce par-delà et rien ni personne n’influence son état. Il est stabilisé. Il n’a besoin de rien et tout se propose en lui. S’en approcherait-il seulement ? Il n’en serait pas loin. Tout simplement. Quant au Bonheur, il n’est pas dans l’absence de conflits, ni dans l’absence de souffrance, mais bien dans la constance du sourire radiant de L’Âme. L’Âme ne cherche rien autre que d’être Elle-même. Elle est jaillissante, forte d’Elle, et nullement dépendante de quoi que ce soit, si ce n’est d’Elle-même. Elle est ainsi en la pleine disposition d’Elle.

Méditation (35)

La Connaissance est une immensité qui lorsqu’Elle apparaît, fait trembler toute La Création, pulvériser les montagnes, assécher les océans. Il L’a drapée de mille et une parures, mais Le Manteau de Sa Réalité ne peut être porté que par celui qui s’est effacé. Toute usurpation et toute rébellion sont sans intérêt. Nul ne peut échapper à Cela, lors que Cela est La Finalité. Aucun élément parcellaire ne saurait rivaliser devant L’Unité.

Introduction à l’étude des influences collatérales et concomitantes

Dès lors que Le Vivant est Vivant et que rien ne saurait être séparé de ce Tout ; dès lors que tout procède d’une décision Alpha, contenant les Germes d’une Semence unique en exponentialité, et dès lors que ce monde et tout ce qu’il contient en sa part visible ainsi que sa part invisible se donne à être connu ; dès lors que ce monde visible contient le monde invisible et que nous en sommes en quelques sortes la clé ainsi que la serrure, alors il ne nous échappe pas que La Sagesse inscrit en toute chose son signe, et que chaque signe a vocation de nous donner à voir et à saisir les effluves de La Réalité, ainsi que les liens entre elles. Nous sommes bien ce corps : notre propre embarcadère, notre propre embarcation et notre propre voyage, mais nous ne le savons plus. Plongés, pour certains de façon permanente, dans l’oubli, Léthé, les hommes ne savent ni reconnaître le message, ni saisir les subtilités profondes de l’existence. L’enfer, ce n’est pas les autres, mais bien l’oubli. L’enfer c’est l’ignorance de L’Être. L’enfer, c’est réduire cette vie à une uniformité restrictive et se placer en une non-considération de L’Essence des choses. Il s’agit à proprement parler du déni. Mais ceux qui pratiquent le déni sont en vérité à démontrer eux-mêmes de l’impossibilité de ce déni, puisque la négation se devrait en toute logique, être pratiquée en toute chose, ce qui est absolument impossible. Le monde est une croyance à lui seul. Lire la suite

La Quadrature du Cercle ou Réalité du cheminant de Dieu

L’opacité de ce monde n’est plus un mystère qui s’ignore et d’avoir traversé un monde si opaque à Ton désir, est une véritable épreuve. Mais lors que Le Désir de Toi submerge tous les autres désirs, il ne reste plus que La Coupe, auréole de Ton Fleuve augural qui rejoint La Béance, Isthme des deux mondes, confluent des eaux douces et celles des eaux salées. En Elle, L’Union, en La Permanence de La Verticalité, qui est d’ores et déjà le Point de convergence, et l’entrée dans la nature proprement humaine. Considère La Croix comme la seule possibilité géométrique te permettant de réintégrer ta nature essentielle, celle-ci te faisant cheminer jusqu’au Centre de L’Origine, dans la perfection même de cette réalité concentrique, lors que L’Assise s’élève au sein du carré magique. Sache que si l’homme ne retrouve pas l’homme, il est à la dérive, approche la limite du basculement et subit l’inversion. L’homme côtoie à chaque instant tous les univers, toutes les dimensions infra et supra-sensibles. Mais il n’en a pas conscience, tout occupé qu’il est à projeter sur les murs de son opacité toutes les représentations du Réel, lors éparpillé. Quand l’homme ne sait pas qui il est, il vit perpétuellement la chute, la dislocation de son être et se retrouve sujet à la dérive. Il entraîne de fait tous les univers qui sont Sa Réalité occulte. Non seulement, il vit la défragmentation, mais change de nature. Il est mutation et cristallisation dans le monde psychique. N’est-il pas, lors, incarnation de son psychisme ? Il ne connait plus son origine, puisque coupé d’elle, et ne peut prétendre à une humanité, puisqu’il est enchaîné à son psychisme et que celui-ci ne possède pas les facultés d’appréhender son véritable état. Les êtres dotés d’une grande sensibilité, sont des êtres d’intuition et percent les opacités d’un monde dégénéré. Ils n’ont pas toujours les moyens d’aller plus loin. La confusion actuelle leur donne superficiellement les miettes d’une spiritualité incluse elle-même dans ce système opacisé et qui contribue, malheureusement à les égarer.

Sache que La Réalité du cheminant est La Réalité de L’Origine. Son aspiration procède de L’Origine Elle-même ; voilà pourquoi il est question de Retour, de Retournement. Comment reconnait-on un cheminant, un aspirant ?  Celui qui est L’Origine est Celui-là même qui cherche. Or, L’Origine ne saurait se distinguer d’Elle-même, ni dériver hors d’Elle-même. Comment sait-on qu’un cheminant est réellement aspiré par Le Désir Divin ? Il revient par Le Chemin qui est L’Origine Elle-même. Quand même l’aspirant serait en sa singularité, Le Point de Convergence demeure Lui-même inchangé et répand son parfum d’Absoluité. Sache, Ô Aspirant ! que ce n’est pas toi qui cherches mais Lui qui te cherche. Or, Le Chemin est à Sa Ressemblance. Ainsi, L’homme véritable est à L’Image de Dieu. Il en est Le Lieu-Tenant, Le Représentant, L’Éclosion Florale en cette Géométrie Parfaite car La Maison de Dieu est Cubique. Telle est La Bâtisse qui permet La Quadrature du Cercle. Telle est La Réalité de L’Homme transcendant.

Enceinte sacrée de La Kaaba, Mecque, Arabie.

Paradigme

Santiago Rusinol (1861-1931_Moulin de la GalettePeinture de Santiago Rusinol (1861-1931)

A quel monde appartiens-tu ? Est-ce à cet ancien
Qui dérive dans tous les sens, ivre de lui-même
Et ne sachant plus même reconnaître les siens ?
Dans le fond, tu sais très bien où il nous emmène ;

Sauf que tu es coincé dans le paradigme
De la réalité unidimensionnelle
Et du temps linéaire, prisant les énigmes
Pour autant qu’elles ne te sortent de ta ritournelle.

Ne dis pas le contraire, on ne me la fait pas ;
Tu préfères l’aventure sur canapé, tranquille,
Et les vacances organisées, genre vaudeville ;

Malgré tout, tu t’accroches au monde de grand-papa
Dont par ailleurs tu renies sans cesse la morale ;
Ensuite, tu te dédouanes dans l’action orale.

Le spectre à trois faces

S.O.S Paradigme

Tourne-moulin

Igor Morski 1Peinture d’Igor Morski (artiste polonais)

Si être de son temps, c’est en suivre les modes,
L’on est, en réalité, sans cesse relégué
Dans le passé : rien n’est plus changeant que les codes
De l’affichage du moi dont on a délégué

La conduite aux gardiens de la conformité.
Savoir ce qu’il se passe sur la planète
N’est pas davantage incarnant, en vérité :
S’abreuver d’infos, c’est vivre sous la houlette

Des fabricants d’événements dont l’utilité
Au quotidien est proche de zéro, c’est peu dire.
Tout cela, au final, est à nous étourdir,

Encombrant notre mental de futilités
Et nous détournant de notre vie intérieure
Par une projection permanente vers l’extérieur.

Marc