L’Esprit universel

Jardin de Gethsémani, Jérusalem

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Celui qui n’a pas vu le Christ, n’a pas vu la Mère, et celui qui n’a pas vu l’Esprit, n’a pas vu le Père. Celui qui n’a pas vu le Christ en lui, s’est-il vu ? Et celui qui n’a pas vu le Christ en lui, peut-il voir le Christ en l’autre ? Etrange tout ceci, qui dans la conscience réduite, œuvre encore avec la haine, la séparation, et la destruction. Mais, celui qui ne sait voir l’Esprit universel descendre depuis des milliards d’années, qu’a-t-il vu de Jésus ? Qu’a-t-il vu de David ? Qu’a-t-il vu de Salomon ? Et qu’a-t-il vu de l’Adam-Eve, et qu’a-t-il vu du déluge ? Et qu’a-t-il vu des Verbes Divins de toutes les Voies Vivantes ? Et qu’a-t-il vu de son Seigneur ? Le cœur rayonne, et lors que celui-ci est touché par la grâce, il voit l’Un, cette sublime Descente, et il voit ceux qui parlent et qui marchent selon l’Esprit Divin. Je le dis : celui qui ne Le voit pas, ne voit rien. Il s’accroche à une bâtisse faite de pierres inertes et lance le poing sur toute l’Intelligence de la Création. Oh ! le cœur sourit de l’Amour-tendresse, celui qui fait soulever la gigantesque patte de l’éléphant pour protéger son petit. La lutte des Temples est une perte de Temps devant la Beauté de la Rencontre. Jésus s’assied auprès de ses compagnons, au milieu d’une oliveraie et parle.

L’orgueil, la confusion extrême

Peinture de Igor Morski

Les hommes aiment entendre ce qu’ils ont coutume d’entendre en eux-mêmes. Sont-ils parvenus à un stade où la sagesse les insupporte ? Les voici à grincer des dents. Les hommes aiment ce qui confirme leur bruit intérieur et confondent compassion avec conformité. Surtout, ne t’avise pas de déranger un homme imbu de lui-même, il deviendra aussitôt ton ennemi. Est-il seulement un homme, lors qu’en proie à son égocité, il préfère mille fois écouter les mensonges ? Il élabore depuis des milliers d’années la plus grande des toiles afin que, dans l’inextricable, il puisse assurer sa fuite perpétuelle : le voici à créer la suprême illusion de sorte que soient libérées ses déviances les plus improbables. Mais qui espère-t-il tromper ? L’homme est querelleur et n’aspire pas à entendre ce qui le met dans l’inconfort. Ne le vois-tu pas sans cesse se hérisser ? Comment peut-il donc plier les distances et comprendre qu’en réalité, c’est lui qu’il trompe ? Les hommes avancent dans la brume et espèrent s’y maintenir. Tel est leur subterfuge. Ils préfèrent mille fois demeurer dans la négation, plutôt que de s’éveiller et de voir enfin la réalité. Donne-leur de quoi s’étourdir. Seulement, la Roue tourne.

Dans les tourmentes même de son sommeil profond, l’homme devient le pire des tyrans. Il asservit les corps, ils dominent les mentaux et les cœurs ; il corrompt la terre et les cieux. Que ne ferait-il pas pour se prétendre le plus fort ? Est-il à ce point insensé pour détaler devant la vérité ? N’est-il plus que l’idée à peine formuler de lui-même dans laquelle il s’est enfermé ? N’est-il plus qu’un jet de pierres dans les fracas de son être ?

Quant à la spiritualité de nos jours, n’est-elle pas elle-même devenue une parodie éhontée? Si le prétendant n’ôte pas ses deux sandales, s’il brait tel un âne au milieu de la foule, s’il bombe son torse comme le singe, qu’a-t-il fait de sa foi ? Est-elle, à l’image d’un immense bazar, le miroir de son incohérence ? La religion, la spiritualité, la Voie intérieure sont à l’opposé de toutes projections égotiques. Tant que le prétendant est orgueilleux, il sera le prétendant à son orgueil. Je les vois, les uns et les autres, à qui mieux mieux, vociférer dans les marchés et les foires de la spiritualité. Des prétendus manteaux qui couvrent à peine la supercherie. Les hommes sont de prodigieux et incroyables illusionnistes. Que n’ont-ils développé de stratégies pour se donner le change ! Mais qui espèrent-ils tromper ? Je m’étonne de la gloriette de certains qui brandissent sans cesse leur dieu, telle l’effigie de leur vanité. La plus grande des idolâtries est de croire précisément détenir la vérité. Certaines certitudes sont la preuve même de l’ignorance. Tant que l’homme invoquera le Seigneur pour lui, alors, je le dis sans réserve : il n’a pas encore mis le moindre orteil dans la Vallée sacrée. Tandis que les uns et les autres s’estiment les meilleurs, ils ne connaissent pas ce qu’est la véritable compassion. Celle-ci n’a qu’une seule réalité : abattre l’égocité. Un atome d’orgueil dans le cœur de l’homme est un atome de trop. Tant que l’homme cherchera le Royaume de Dieu à l’extérieur de lui-même, il sera à s’enfermer dans la plus terrifiante des illusions.

L’affrontement

Le lieu où les hommes d’ici ont vu le jour est un lieu de combativité, d’affrontement, de confrontation, de rencontre, d’observation, de lutte, d’addition, de soustraction, de multiplication, de division, de mise en relief, d’aplanissement, d’unité, de délivrance. Toutes les formes possibles de la géométrie et des mathématiques sont des réalités par lesquelles nous devons tous passer. En ce lieu d’affrontement, et de vis-à-vis, le véritable échange est possible lors que les consciences comprennent le phénomène de la nécessité. L’observation et le ralentissement permettent cela. La peur tombe lors que l’on entre dans le temps Zéro. Celui de la Verticale. Sans Verticalité, le chaos devient doublement chaos. Avec l’échappée, celui-ci n’est plus le chaos. Le Sage est celui qui est délivré des effets du mouvement. Il est au dedans de ce mouvement, c’est-à-dire au centre. Il est lui-même le milieu. Rien de l’affrontement ne le heurte. Or, la paix n’est pas absence de guerre. La Paix est délivrance, dès lors que l’on se délivre de toutes les projections égotiques dans un monde que l’on serait à considérer comme le seul et comme l’exclusif. La Paix est une unité au sein du Chaos. La Paix est la Connaissance du lieu de vie où l’on apparaît, de la réalité dynamique inscrite dans La Loi de Vie. Alors est en Paix celui qui connaît.

Serviteur du Vivant

Depuis des siècles, les hommes se disputent le Ciel et la Terre. Celui des royaumes invisibles et celui des royaumes terrestres. Chacun rivalisant et dressant Dieu comme l’effigie de leur haine. Mais je le dis, en vérité, vous ne possédez ni les Terres, ni les Cieux. Vous ne possédez même pas le Souffle qui vous anime. Certains prétendent sauver les autres en voulant de force les plier à leur limitation. Certains prétendent détenir le monopole de la raison. Mais je le dis, en vérité, celui qui n’a pas de Centre oscille jour et nuit pour accaparer l’espace et le temps. Conquête dérisoire, lors qu’il n’a ni connu son être, ni la réalité du monde qu’il traverse. La mémoire des hommes est courte. Chaque fois que l’occasion se présente, il tente de dominer son frère. Or, je vous le dis, en vérité, quand l’homme rayonne du soleil de son âme, lors qu’il est devenu la lune et lors que son regard se révèle par le Regard de Son Seigneur, celui-là même est l’homme juste, celui-là même possède les vertus de l’homme et celui-là même est l’homme qui stabilise tout navire chancelant. Je ne suis ni ceci ni cela. J’embrasse tout à la fois. Mon âme est juste. Elle a effacé toute réduction, toute égocité, et quand je vous regarde, je vois d’abord votre âme et parfois je ris devant l’ingéniosité que vous déployez pour broder tout autour. Je me suis assis à la table des pauvres et j’ai pris la main des indigents. Je ne suis ni le temps qui passe, ni le lieu des contingences, mais je vois chaque couleur et la lumière de votre origine. J’aime mon frère, j’aime ma sœur, et j’aime la Justice. Ceci n’est pas un vain mot. Je marche sobre parmi le peuple et lui offre mon regard. Je ne dresse pas les uns contre les autres, et je ne dis pas qu’il y a un seul ciel pour toutes les âmes. Je dis : parlons un peu. Apprenons ! Les uns disent que leur croyance est la vraie, et les autres prétendent qu’il n’y a de salut qu’en leur dogme. Je vous le dis, en vérité : Là où la Lumière rayonne, vous savez très peu de choses, à tel point même, que vous vous aveuglez mutuellement. Le meilleur d’entre vous est celui qui porte en son cœur les nobles vertus de l’Homme, celui qui a atteint l’apogée de sa piété révérencielle. L’homme sage est celui qui regarde l’autre avant de se voir. Il est le serviteur du Vivant. Tout le reste, regardez bien, n’est que décor. Ainsi est le cœur humble de l’homme aimant. La liberté du Sage est de se soumettre uniquement à Dieu, son rayon de Lumière. Il n’accorde, ni à l’un ni à l’autre, aucun privilège.

Libre-arbitre ou Conscience de L’Être ?

La géographie spatiale de l’Être-au-monde, sa naissance, les contingences, les paroles, les ouvertures, la Conscience, la Réceptivité, la Révérence, tout cela est un Ordre purement agencé. N’ôtez rien, fût-ce le poids d’un grain de moutarde. D’ailleurs, vous ne le pouvez pas. Tout ce qui arrive a lieu d’être. Vous n’avez aucun pouvoir là-dessus. Essayez donc de dissoudre dans le néant un seul atome de ce monde ! Or, jamais personne ne connait le néant. Jamais personne n’a été extrait du néant. Rien de ce qui apparaît en ce monde ne provient du néant et si une seule goutte du néant, que l’on ne peut définir, venait en ce monde, pèserait-il de sa réalité ? De quel poids et mesure parle-t-on ? Croyez-vous que le néant soit une réalité ? Vous le croyez peut-être, mais il n’en est rien. Croyez-vous que vous possédez un quelconque pouvoir sur ce monde ? Le néant est la représentation de la limitation. Rien de plus que la mise en réalité d’une pure limitation. Le néant est l’aveu d’un échec. Quand les yeux de l’homme ne voient pas, ce dernier déclare qu’il ne voit rien. Il en conclut qu’il n’y a rien. Dire qu’il n’y a rien ne veut pas dire qu’il n’y a rien. Dire qu’il n’y a rien veut dire : je n’ai pas les moyens de voir autre chose. Pourtant, l’homme s’enorgueillie de sa cécité. Celle-ci devient, Ô étrangeté, valeur suprême. L’ignorance ainsi clame sa suprématie sur la Connaissance. L’homme, plus que le néant auquel il se veut s’identifier, ne veut surtout pas reconnaître son ignorance. Or, la reconnaître n’est-ce pas là la véritable humilité ? Dire, même de façon spéculative : je ne sais pas, n’est-ce pas enfin entrer dans l’apprentissage et l’Accueil ?

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kali yuga (2)

Enfer et Paradis

L’on ne peut dissocier La Voie extérieure* de La Voie intérieure**, mais non plus, l’on ne peut dissocier la Voie intérieure de La Voix extérieure, tout comme l’on peut difficilement séparer la vie en la scindant en deux mondes distincts. De fait, il n’est aucun espace qui ne serait exclusivement profane. Tout est Sacré. L’on ne peut non plus envisager un cheminement sans qu’il n’y ait un chemin, tout comme l’on ne peut envisager Le Corps sans qu’il n’ait une Âme. L’on est à croire que la vie, en tant que processus vivant et mouvant, est la seule réalité de notre existenciation. La vie est le commun à tous les êtres. L’être est un grand corps animé. D’où cette appellation d‘animalité sociale, parce que relation au sein d’un Tout. Ce qui bouge est vivant, mais tout ce qui est vivant n’est pas Âme suprême. Si nous avons oublié qui nous sommes et si nous considérons que nous avons progressé uniquement par la science, alors voilà ce que je dis : la science était avant l’homme, parce que les données scientifiques étaient là. Considérer l’homme sous ce rapport est en réalité réducteur, définitivement réducteur. Vais-je vous confier ceci ? Il est des êtres qui ont l’apparence de l’homme mais en vérité ont un âge mental très petit. Il peut s’agir d’un âge qui relève de la conscience minérale, il peut aussi s’agir d’une conscience qui relève de l’âge mental d’une souris, ou bien de celui d’un ours. Il peut aussi s’agir de l’âge mental du singe, ou celui d’une ombre. L’étincelle en chacun de nous révèle nos possibilités, réalisées ou manquées. C’est ainsi. Voilà pourquoi il est très dangereux de laisser certains arriver au pouvoir, certains qui possèdent tout au plus l’âge mental d’un vautour. Il est des êtres qui sont tombés si bas, qu’ils sont même en-dessous de la conscience animale. Néanmoins, les hommes, présentement Adamiques ont tous, en eux-mêmes, cette étincelle qui est celle de L’Âme suprême. Leur Retour commence passe par cette prise de conscience et par cette ré-orientation. Elle se formule par L’Intention qui est La Réponse à L’Appel.

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Déité ou Réalité Divine ?

Symbolisme Axial de La Réalité, langage universel et archétypal

La déité au bout de tes lambeaux, ramages peu glorieux des tentatives d’une excroissance invariée, voici ce que façonne ta crédulité aux abords des fleuves de ta méprise, sans que tu puisses te démarquer de la nébuleuse illusion qu’un gouffre abyssal jette sur les parois des icônes d’un monde atrophié. Mais je sais de l’homme sa souffrance et je sais de lui sa fuite devant les assauts puissants d’un univers chaotique, celui qu’il se fabrique par l’entremise des errances de son rêve, car Le grand Rêve est une lucidité de conscience. Ne va pas croire que croire relève des ignorances crédules, ni des profondeurs que l’on voudrait réduire à la subversive arrogance des êtres dont la mésalliance ne sert que leur occulte pouvoir à des fins de dérives. Ne confonds pas cette crédulité avérée depuis les siècles de l’inversion, ni ne va confondre les subversions des mots de L’Essence de L’Âme, car, il est une ignorance trompeuse qui cherche subrepticement à modifier le mental, tout comme à uniformiser et projeter les hommes faibles sur les inconséquentes confusions de leur psychisme. La déité est une véritable subversion qui sert les passions et encerclent les élans de vulgaire dépravation. La Réalité Divine te donne au Grand Rêve lucide et t’introduit dans les sphères évolutives qui ne relèvent d’aucune mécanicité, ni non plus des linéarités superficielles de formes évidées de tout sens. L’identification est le propre de la déité, l’impersonnalité, le propre de La Réalité Divine , en cette conscience du Regard observateur, troisième Œil de ton Être, celui qui s’éveille et se rencontre en cet Impersonnel, jaillissement de L’Avant avant le commencement, validant les possibilités manifestées, Langage de La Primordialité, Mutualité des Reconnaissances, naissance en cette Altérité unifiée. Non seulement la spiritualité donne au langage essentiel, à son sens métaphorique qui, de fait est encore Sens, à la Cosmologie, et plus que tout, en ce par-delà, à La Métaphysique. Le Corps-Arche est La Perfection même d’une Pyramide dont La Mémoire s’ouvre et donne à La Visibilité des correspondances, Cordée et renouement avec Le Verbe Axial de notre Réalité.