(* ⎯ La Gnose, décembre 1909 et août à novembre 1911, « Les Néo-spiritualistes ».
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Même si ce billet est long, je le reconnais, je vous invite à le lire minutieusement. Vous trouverez en version PDF l’ouvrage en entier. Je ne saurais trop vous le recommander.
La Gnose, dans son sens le plus large et le plus élevé, c’est la connaissance ; le véritable gnosticisme ne peut donc pas être une école ou un système particulier, mais il doit être avant tout la recherche de la Vérité intégrale. Cependant, il ne faudrait pas croire pour cela qu’il doive accepter toutes les doctrines quelles qu’elles soient, sous le prétexte que toutes contiennent une parcelle de vérité, car la synthèse ne s’obtient point par un amalgame d’éléments disparates, comme le croient trop facilement les esprits habitués aux méthodes analytiques de la science occidentale moderne.
On parle beaucoup actuellement d’union entre les diverses écoles dites spiritualistes; mais tous les efforts tentés jusqu’ici pour réaliser cette union sont restés vains. Nous pensons qu’il en sera toujours de même, car il est impossible d’associer des doctrines aussi dissemblables que le sont toutes celles que l’on range sous le nom de spiritualisme ; de tels éléments ne pourront jamais constituer un édifice stable. Le tort de la plupart de ces doctrines soi-disant spiritualistes, c’est de n’être en réalité que du matérialisme transposé sur un autre plan, et de vouloir appliquer au domaine de l’Esprit les méthodes que la science ordinaire emploie pour étudier le Monde hylique. Ces méthodes expérimentales ne feront jamais connaître autre chose que de simples phénomènes, sur lesquels il est impossible d’édifier une théorie métaphysique quelconque, car un principe universel ne peut pas s’inférer de faits particuliers. D’ailleurs, la prétention d’acquérir la connaissance du Monde spirituel par des moyens matériels est évidemment absurde ; cette connaissance, c’est en nous-même seulement que nous pourrons en trouver les principes, et non point dans les objets extérieurs. Certaines études expérimentales ont assurément leur valeur relative, dans le domaine qui leur est propre ; mais, en dehors de ce même domaine, elles ne peuvent plus avoir aucune valeur. C’est pourquoi l’étude des forces dites psychiques, par exemple, ne peut présenter pour nous ni plus ni moins d’intérêt que l’étude de n’importe quelles autres forces naturelles, et nous n’avons aucune raison de nous solidariser avec le savant qui poursuit cette étude pas plus qu’avec le physicien ou le chimiste qui étudient d’autres forces. Il est bien entendu que nous parlons seulement de l’étude scientifique de ces forces dites psychiques, et non des pratiques de ceux qui, partant d’une idée préconçue, veulent y voir la manifestation des morts; ces pratiques n’ont même plus l’intérêt relatif d’une science expérimentale, et elles ont le danger que présente toujours le maniement d’une force quelconque par des ignorants.
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