Littéralisme de la conscience figée

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Lors que le mental appréhende, à lui-seul, le monde dans lequel il évolue, et vous comprendrez que ce mental, ou niveau de conscience, est aussi répandu au sein du monde religieux que dans celui qui s’inscrit hors de la religion, lors que ce mental désire comprendre par lui-même, il se trouve réduit par le peu d’éclairage cognitif, ce qui rend exiguës les possibilités d’interprétations du Vivant. Ainsi, le mental jette sur la vision un écran opaque, dont il peut, à lui-seul, difficilement se défaire. Le mental est une cavité sensorielle exiguë de nature. L’individu qui ne fait intervenir que son mental pour « lire » ce monde, se trouve d’emblée coupé de tous les autres flux possibles de son système cognitif. Il fait usage d’un « lieu » très restreint de son cerveau. Il tend à fixer ses pensées au sein de cette petite parcelle de son être. Il tourne en vase clos. A ce stade de fonctionnement, le mental interprète la vie, selon une littéralité qui fige le monde et ne peut externaliser ses maigres aspirations (car, j’estime qu’il s’agit de maigres aspirations, compte tenu de la réalité exponentielle de l’homme) qu’à travers un égo disloqué et déséquilibré. Qu’il soit religieux ou non, ce type d’individu devient hostile à tout ce qui n’est pas lui. Il s’appuie sur cette solidification pour entreprendre tous les actes réfractaires afin de lutter contre l’esprit. Nous l’aurons compris, cette littéralité peut être aussi bien matérialiste que religieuse.

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Les temps de confusion

Apocalypse de Saint-Jean par Odilon Redon (1840-1916)

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Que le Seigneur des Mondes nous vienne en aide ! Qu’Il nous protège de par Sa Mansuétude, qu’Il nous raffermisse et nous stabilise au Centre du Cœur, là où se situe Sa Demeure subtile, le point de la Rencontre. Est venu le temps de la confusion, des savoirs erronés se mêlant au vrai, de la duplicité des âmes, de l’ignorance et de la débâcle. Protégez votre cœur, chers frères et sœurs. Protégez-le du mieux que vous le pouvez. S’il vous vient une pseudo-connaissance, tournez lui le dos. Rien n’est en dehors de vous alors, c’est en vous que vous trouverez. S’il vous vient des pseudo-éveillés, fuyez, car c’est en vous que le Seigneur vous guide. Le Guidé vous donne les clés pour cela, alors que les égarés vous parlent comme s’ils avaient connu la réalisation. Or, aujourd’hui peu y parviennent. Ne soyez pas fascinés par leur pseudo-science. Ils vous séduisent par l’immédiateté de la transmission, mais ne vous inviteront jamais à vous transformer, car, c’est en vous qu’est la réalité. Ce monde manifesté est à l’image du ventre de la mère. Vous n’êtes que de passage. Vous aviez vocation de poursuivre votre chemin de conscience, et non pas de construire sur le pont de l’impermanence. Il viendra des rumeurs, des nouvelles mensongères, habilement parées de certaines vérités. Maintenez votre conscience en alerte, attachez-vous à l’anse Divine et pratiquez votre Tradition du mieux que vous le pouvez, tout en invoquant, de toutes vos forces, le Dieu Suprême. Soyez vigilants ! Ne laissez pas le doute pénétrer votre cœur, car le doute vient de l’imposteur. Les révélations successives, au cours des temps, au sein des différents lieux, sont une Miséricorde pour vos âmes esseulées. Ne vous laissez pas impacter par divers courants qui chercheraient à briser votre lien avec le Souverain de votre âme ! Vous ne comprenez rien ? Serrez d’avantage vos mains à l’anse et ne soyez pas subjugués par ceux qui ne peuvent eux-mêmes se prémunir contre les troubles qui les assaillent de toutes parts et qui leur font assurément du mal. Il y a dans le Silence méditatif et dans la répétition de l’invocation de Dieu, un baume, une chaleur bienfaisante. Appelez-Le, Il vous répondra. Ne cherchez aucun subterfuge dans ce que sont les courants des pseudo-éveillés, des pseudos-conscients, et des pseudo-connaissants. Ce sont des vagues et des vagues d’errance qui se déversent sur le monde des humains. Fermez vos portes et contemplez ! Entrez dans la beauté effusive de l’Amour de Dieu. Lisez les textes sacrés et laissez-vous submerger par leur Réalité pénétrante et transformatrice !

Accompli

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L’âme se réjouit de rencontrer l’âme. Cette joie donne à l’équanimité et à la paix. Lors que l’orage éclate, ces éléments déchaînés dont on a aucune maîtrise, l’âme y reconnaît l’attribut de la Puissance suprême. Lors de la dévastation, moments de retombées, l’âme courbe la tête et reconnaît en son intime centre, la Sagesse, attribut encore de Celui qui englobe chaque chose. En Cela, elle entre en mille mondes et découvre mille connaissances déployées. Ce qui est sur Terre est à refléter les réalités de nos Cieux intérieurs. La Vision n’est jamais séparée. Elle ne vient pas d’une opinion émise, ni d’une di-vision, mais bien de ce qui s’exprime au Centre. La Beauté se révèle en toute chose, y compris en ce qui apparaît être une ruine. La Vision s’inscrit en Lui. Hormis Lui, nous ne savons pas voir. Nous aurons beau le dire et le redire, celui qui ne voit pas, l’avouera de lui-même : je ne vois pas. Il n’aura pas d’autres possibilités que de révéler son impuissance à ne pas voir. Il ne pourra saisir l’approche unitive.

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Histoire des hommes

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Le monde allait finissant, imperturbable aux jours des abolitions. Il achevait son cycle, intransigeant et tranchant, comme s’achevait un long jour, tout comme arrivait à son terme une révolution entière. Chacun des hommes se souvenait des jours affairés et ne saisissait plus ce qui s’était passé. La Phrase d’un monde s’achevait et le point était fixé, telle une signature ineffaçable. Ni apogée, ni culminance : la fin était inéluctable. Elle avait commencé quand les hommes s’étaient emparés du Vivant, tels des pirates, des rançonneurs de la vie. Ils avaient brisé les Lois de la Nature, outrepassé les frontières de l’honneur et foulé aux pieds les valeurs inestimables du Sacrée et de la suprême Connaissance. Ils s’entredéchiraient tels des vautours pour quelques piteuses miettes de leur rêve. D’ailleurs, ils n’en avaient plus. Ils tentaient, assez pitoyablement, d’en voler ici ou là, sans grande conviction, bien plus abattus que des bandits de grands chemins, ces malandrins errants qui en voulaient après la bourse des voyageurs. Ils volaient le rêve qui se transformait en cauchemar. Ils avaient beau s’emparer du plus beau des rêves, celui-ci devenait hideux dès qu’ils se l’appropriaient. Le Ciel s’était dangereusement approché de la Terre et brouillait les ondes ancestrales. La Terre accueillait son Epousée. Ne L’avait-Elle pas mandée très fort depuis tous ces siècles ? Rien n’échappait plus au Retour, tout était surnaturellement révélé. Les hommes n’avaient plus rien pour se cacher, pas même les rêves. Ils ne comprenaient plus ce qu’il se passait.

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Imposture et ignorance

Peinture de Charles Camino (1824-1888)

Je m’étonne de ceux qui prétendent être des maîtres spirituels dans un monde si dévoyé, puisqu’ils ont finalement perdu ce qu’ils n’ont pas su garder. Est-ce tout simplement dégénérescence ? Je m’étonne de ces gourous qui prétendent guider les gens, tout en faisant montre de complaisance à leur égarement. Eprouvent-ils réellement le désir de La Réalité ? Le monde est définitivement perdu et marche vers une terrifiante fin. L’ignorance est à son comble à cause de l’incommensurable faiblesse de l’homme qui cherche exclusivement la forme et la quantité. La quantité, quelle est donc cette infamie ? Signe de grande vanité tout au plus, révélation d’un psychisme déformé, aussi. Aujourd’hui, suis-je censée dire que le vide occasionné par l’ignorance est semblable à l’inexistence d’une colonne vertébrale dans un corps ? Suis-je censée conclure que les uns et les autres sont devenus sourds et muets ? La maladie des cœurs est à son comble. De même, je m’étonne de tout prétentieux cheminant, usurpateur éhonté, invétéré menteur, qui cherche à trouver dans La Voie, uniquement ce qui lui sied, et qu’il comblerait son vide ainsi par une abjecte supercherie liée à une inaptitude de fait. La maladie est visible par sa manifestation, et quel que soit ce qui est rendu visible, Le Réel ne manque pas de Le voir et de nous avertir. Il n’est pas ici le désir d’une quelconque condamnation, mais, pour l’heure, le monde vit exactement son rassemblement et chacun est ce qu’il est par ce qu’il fait et dit, car ce qu’il fait et dit est aussi sa vérité tranchante. Rien de ses gestes ne seront effacés, ni non plus ses décisions. Tout sera, en son temps, Lecture vivante pour lui et l’homme voudra fuir, mais il en sera incapable. Tout de lui, lui fera acte de Retour. Voyez l’état du monde. Seuls les doués d’intelligence voient et se repentent.

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Notes du relayeur : Pour l’heure, je vois en ce monde un enfermement psychique tel qu’il vaut mieux prendre ses jambes à son cou et fuir dans les montagnes. L’homme est une bouillie psychique terrifiante. Je vois les cloisonnements et les scellements, un à un, comme rendus visibles à travers une loupe géante.

Intelligence Suprême et Intelligence artificielle

Quoi que nous disions, quoi que nous pensions, quoi qu’il se passe, quoi que l’on nous voudrait faire croire, et quoi que l’on tenterait de nous imposer, il existe bel et bien un point de rencontre qui révèle L’Intelligence. Celle-ci est au-dessus de tout, et quand même nous irions très loin, nous serions toujours en-dessous de cette Intelligence. C’est parce qu’elle procède de L’Un, que rien ne peut parvenir à réduire Le Réel, Le Principe supérieur. Cette Absoluité est La Garantie définitive de notre propre réalité. De nous à nous, nulle garantie, mais de Lui à Lui, quel Enseignement ! Quelle ouverture expansive ! Quelle Grâce ! Quels que soient les endoctrinements, quelles que soient les propagandes, il est UN et Il échappe à tout contrôle et à toute subversion. Les mondes et, de fait, La Création tout entière échappent à n’importe quelle usurpation, à n’importe quelle déviance, et à toute subversion. Que l’on tente d’étouffer Cela qui est, que l’on tente d’enfouir La Lumière du Maître suprême, Il est Celui qui reconnaît les siens. Il est un espace secret où nul n’a accès à part Lui et Il convoque, en ce lieu, qui Il veut, et Il octroie ses libéralités à qui Il veut, sans compter. Si nous L’appelons, c’est qu’Il nous appelle, et Il est Celui qui entre en La Demeure. Telle est l’intimité particulière que Le Seigneur instaure avec chacun de sa créature. En ce Centre, en cet espace que Lui Seul donne à vivre, lors des confidences, en ces entretiens intimes, Il est Celui qui donne à La Mutuelle Reconnaissance. Un pas vers Lui entraîne les mondes et tous les royaumes en une Marche solennelle. Peu importe ce qui est rendu visible, car en l’homme est Celui de L’Origine. Cet Homme retrouve La Merveille de L’Alpha et Il devient aussi L’Omega. Le Seigneur dispense avec largesse et octroie en abondance les connaissances. Telle est la douceur de Sa Compagnie. Tel est Le Voyage en Lui.

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Conversion

Peinture de Tanya Ilyakhova

Quoi qu’il se passe, quoi qu’il advienne, nous connaissons Le Souverain et c’est à Lui que nous faisons allégeance. Pacte renouvelé au-delà de ce monde, quand même il serait à se perdre, nous avons passé le Pont. Sachez, Ô Amis, ni la faim, ni la soif, ni le froid, ni l’inconfort, ni la maladie, ni aucune restriction ne couvriront La Voix intérieure, La Voix du Rappel. Rompre avec ce monde est une Grâce lucide. Ce Par-delà qui est Le véritable Royaume, Celui que nul ne peut atteindre, Celui que nul ne peut abolir, Celui que nul ne peut agresser, Celui qui ne dépend de personne, ni de rien, Celui qui règne dans Les Cieux et sur La Terre, Celui qui détient Le Pouvoir dans L’Infiniment Grand, tout comme dans L’Infiniment Petit, Celui qui offre La pleine Vision, Ici, Ailleurs, Intérieure et Extérieure et qui donne sans compter belle Part en ce monde et belle Part en L’Autre, Celui-Ci qui détient La Réalité de L’Âme est le Salut. Comment considérer que ce Grand Tout est inerte et que simultanément, alors que Les Livres descendent en Les Sphères les plus basses et soulèvent Les Voiles de l’ignorance et donnent à La Transcription claire, ainsi qu’au Discernement, et croire que l’on puisse coloniser L’Irréductible ? Tout est en Sa Gouvernance, Totalisante. C’est en L’accueillant qu’Il est L’Accueillant et toute chose sera à se révéler, n’en doutez pas et œuvrez maintenant en épousant Le Vrai, en suivant La Clarté en ce Discernement et cessez-donc de dormir car Le Réveil est une longue maturation et Le Réveil est Puissant. Il n’épargnera personne et concourez au Pardon et à La Conversion intérieure, car par Elle vous entendrez et verrez et serez guidés.

Confusion, désordre, Restauration et Unité

Tableaux de Maître de Francfort (Anvers 1460-1533)

Tant que nous ne considérons pas qu’il est un Par-Delà, tant que nous ne verrons pas que ce monde est La Manifestation d’une Volonté énonciatrice d’un Créateur, et tant que nous ne reconnaîtrons pas L’Alpha et L’Oméga suprêmes, nous verrons l’ignominie gagner du terrain à la vitesse que nous avons présentement même peine à considérer. Certains pensent que ceci est le fruit d’un combat duel, et c’est vrai dans une certaine mesure, car La Roue est en son processus de Restauration ; certains autres pensent qu’il faut combattre, et je le dis sans aucune espèce de retenue : bien au contraire, restez chez vous et travaillez sur vous-mêmes, d’une façon ou d’une autre et éloignez-vous de cette confusion. Il s’agit bien de prendre le temps, enfin, de l’arrêt salvateur. Si vous vous sentez menacés, c’est que véritablement vous l’avez toujours été. Il n’est de menace et de danger qu’en nous. Si vous pensez que vos libertés s’amenuisent et que vous êtes en train de perdre celles-ci, alors, je vous le dis en vérité, vous n’avez jamais été libres. Il est temps de dire adieu à tout cela, à tout ce qui vous a semblé important, et de revenir à l’essentiel.

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Le règne de l’ignorance

DONum: L'Apocalypse. La bête qui monte de la mer XIII, 1-4 et la ...

La connaissance de L’Homme amène inévitablement à La Connaissance de La Création, et donc, de fait, à La Connaissance du Créateur. Si effectivement, tout est en nous, comme aiment à le répandre certains courants spiritualistes, nous ne pouvons raisonnablement méconnaître les magnifiques clés qui nous ont été léguées depuis L’Aube des Temps afin de réactualiser notre être profond et le redonner par la même, aux moyens personnels qui le mènent enfin à la réalisation de Lui en Lui. Ne pas saisir Le Merveilleux de ces messages puissants, emprunts d’une Sagesse indéniable est malheureusement le signe de la dégénérescence humaine. La période actuelle intensifie de plus en plus cette visible dégénérescence. Il nous faudrait insister avec cette gravité, lourde gravité à laquelle nous ne pouvons échapper, sur l’aspect indubitablement révélateur de cette solidification du mental, incapable de décrypter les signes et le langage des Anciens. Il est vrai que l’homme cherche à fuir les souffrances, les remises en cause (c’est-à-dire son introspection), et à comprendre les réalités quintessenciées de son être. Non seulement, il fuit ces souffrances (car il pressent qu’il devra passer par le four alchimique de sa transformation), mais il tente aussi désespérément de se fuir lui-même. Prenant conscience de la distance qui le sépare de sa réalité essentielle, il va déployer, avec une frénésie quasi démentielle, une stratégie qui consiste, outre le fait qu’elle le prive des données de sa réalité, à le mener inévitablement à son auto-destruction.  Les subterfuges, les analyses hallucinatoires, procédant d’une sorte d’hystérie collective, sont autant de stratégies visant à se déresponsabiliser, mais aussi à se nier, car l’homme veut âprement entrer dans la néantitude de sa négation. Il s’y acharne avec la terrible méconnaissance de ce que cela implique. Toute Conscience est inaltérable et vouloir s’anéantir dans le néant avec cette conscience immutable c’est vivre le choc d’une pulvérisation, d’une désintégration consciemment exponentielle et qui deviendrait L’Enfer infernal.  C’est cela que La Religion primordiale nous rappelle. Méconnaître La Sagesse Traditionnelle, méconnaître les Relais Relayeurs des Religions, les niant par ignorance, alléguant leur inefficacité sous prétexte qu’elles ont manifesté des violences rédhibitoires par le passé, ou présentement, est avant tout signe de mauvaise foi. Nous dénonçons haut et fort ces raccourcis qui ne sauraient donner à l’homme La Réalité de L’Unicité à laquelle il est destiné. Cette méconnaissance de L’UN est de fait à nous dévoiler la supercherie de tous ces courants qui prétendument se voudraient faire l’apologie de L’Un sans en avoir saisi le sens essentiel, ni saisi ni de près ni de loin La Réalité-Une. Car seule La Réalité-Une donne accès au Logos primordial ainsi qu’à La Connaissance Originelle. Si tout est en nous, il est vain de déclarer que nous avons été parasités par des extra-terrestres, ou par des aliens. Les seuls aliens que je connaisse sont les hommes eux-mêmes. Leur ignorance est leur alien par excellence. Oser remettre en cause toute La Sagesse ancestrale c’est se remettre en cause dans les principes fondateurs de notre cycle actuel ; c’est entrer dans la contre-initiation, et donc adhérer, sans nul doute, à la doctrine de l’antéchrist. Tel est l’imminent danger de destruction qui se profile. Tel est le règne de L’ignorance qui se concrétise. Les hommes faibles et peu éveillés tomberont dans la plus grande des confusions de tous les temps. Mais tel est aussi les temps du Rassemblement.

Et Dieu est plus Savant.

René Guénon : La Gnose et les écoles spiritualistes (*)

(* ⎯ La Gnose, décembre 1909 et août à novembre 1911, « Les Néo-spiritualistes ».
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Même si ce billet est long, je le reconnais, je vous invite à le lire minutieusement. Vous trouverez en version PDF l’ouvrage en entier. Je ne saurais trop vous le recommander.

La Gnose, dans son sens le plus large et le plus élevé, c’est la connaissance ; le véritable gnosticisme ne peut donc pas être une école ou un système particulier, mais il doit être avant tout la recherche de la Vérité intégrale. Cependant, il ne faudrait pas croire pour cela qu’il doive accepter toutes les doctrines quelles qu’elles soient, sous le prétexte que toutes contiennent une parcelle de vérité, car la synthèse ne s’obtient point par un amalgame d’éléments disparates, comme le croient trop facilement les esprits habitués aux méthodes analytiques de la science occidentale moderne.

On parle beaucoup actuellement d’union entre les diverses écoles dites spiritualistes; mais tous les efforts tentés jusqu’ici pour réaliser cette union sont restés vains. Nous pensons qu’il en sera toujours de même, car il est impossible d’associer des doctrines aussi dissemblables que le sont toutes celles que l’on range sous le nom de spiritualisme ; de tels éléments ne pourront jamais constituer un édifice stable. Le tort de la plupart de ces doctrines soi-disant spiritualistes, c’est de n’être en réalité que du matérialisme transposé sur un autre plan, et de vouloir appliquer au domaine de l’Esprit les méthodes que la science ordinaire emploie pour étudier le Monde hylique. Ces méthodes expérimentales ne feront jamais connaître autre chose que de simples phénomènes, sur lesquels il est impossible d’édifier une théorie métaphysique quelconque, car un principe universel ne peut pas s’inférer de faits particuliers. D’ailleurs, la prétention d’acquérir la connaissance du Monde spirituel par des moyens matériels est évidemment absurde ; cette connaissance, c’est en nous-même seulement que nous pourrons en trouver les principes, et non point dans les objets extérieurs. Certaines études expérimentales ont assurément leur valeur relative, dans le domaine qui leur est propre ; mais, en dehors de ce même domaine, elles ne peuvent plus avoir aucune valeur. C’est pourquoi l’étude des forces dites psychiques, par exemple, ne peut présenter pour nous ni plus ni moins d’intérêt que l’étude de n’importe quelles autres forces naturelles, et nous n’avons aucune raison de nous solidariser avec le savant qui poursuit cette étude pas plus qu’avec le physicien ou le chimiste qui étudient d’autres forces. Il est bien entendu que nous parlons seulement de l’étude scientifique de ces forces dites psychiques, et non des pratiques de ceux qui, partant d’une idée préconçue, veulent y voir la manifestation des morts; ces pratiques n’ont même plus l’intérêt relatif d’une science expérimentale, et elles ont le danger que présente toujours le maniement d’une force quelconque par des ignorants.
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