La Terre ensevelie

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Du moi au Soi

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Étonnamment, l’être qui reçoit en lui la toute Compassion est un être qui a fait le chemin en lui, en Lui… Il a appris à s’effacer chaque jour, à abandonner sa réalité, celle qui le réduit à vivre sur un plan exclusivement égoïste. Il vit seconde après seconde l’anéantissement du moi. Mais pour cela, il apprend le « moi ». Il le connaît. Il apprend à le voir, à le reconnaître. Il apprend à voir ses ruses multiples, les divers plans qu’il met en place en s’immergeant totalement dans les arcanes les plus reculés de son être pour échapper au Soi. Le Maître dit : la plus belle des expériences possibles est de vivre la ruine complète et de voir ainsi chacun des éléments de la ruine, de l’édifice écroulé.

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La Porte étroite

L’épreuve de L’Unicité, de l’Omniprésence et de la Stabilisation en La Présence de L’Un est l’épreuve la plus terrifiante, nous avait confié le Maître. Elle équivaut à de puissants torrents charriés dans le couloir opaque de notre égocité, ce Dragon aux mille visages, ce Goliath de notre âme séparée. Plus nous résistons, plus nous désirons nous approprier, et plus les souffrances sont implacables. Encore faut-il être en mesure de les voir, de les observer et d’avoir en soi les possibilités de les laisser se résorber dans la mer inépuisable de notre immensité, car le « moi » est aussi illimité dans sa stratégie infernale, que Le Soi de l’Immutabilité et de l’Unicité. Plus nous faisons usage de stratégies pour l’ensevelir, pour enfouir notre lien avec Le Divin, et plus nous opacifions et durcissons nos êtres. Du reste, ils se voudraient se fondre dans l’infernalité d’une métallisation cruelle et criminelle. Lors, n’est-ce pas précisément ce que nous constatons en ce monde apparent, celui des temps dits « modernes » et qui, de fait, est la manifestation de notre capacité stupéfiante à l’endurcissement ? Or, le cœur s’endurcit et devient plus opaque que celui de la roche. Cela vient du dessèchement lié à la non-Reliance avec Le Principe Divin. Les cœurs sont secs et ne reçoivent plus les pluies abondantes et providentielles des mondes supérieurs, celui des mondes célestes, ceux des Anges et aussi ceux des Royaumes infinis de Dieu. Les cœurs sont foncièrement égoïstes, individualistes, incapables d’éprouver la réalité de L’Amour, incapables de se voir, incapables de voir L’Autre, ni en eux, ni à l’extérieur d’eux. Pourtant, cette irrigation s’alimente, lors que l’on se met en « pratique », se reliant effectivement à La Cordée. Or, pour s’ouvrir à ce flux, ne faut-il pas abandonner son « moi » ? Sans humilité, aucun cheminement n’est possible. Celui qui dit encore « moi » auprès du Soi, ne peut être ni un receveur, ni un cheminant. Le Temps de la Verticale est nécessairement le Temps/Espace de l’abandon de la volonté propre, le Temps/Espace de l’abandon des prétentions, le Temps/Espace de l’abandon de la séparation, le Temps/Espace du Silence. Or, Le Silence est La Source du Tout. Aussi, comme l’annonçait le Maître, plonger dans l’Océan de L’Unicité, c’est entrer par la Porte étroite. Le « moi » ne peut y accéder. Seul celui qui courbe la tête, sans parler, écoutant Le Sauveur, arrive au seuil de cette Porte, qui présente, certes un aspect double, L’Enfer et La Miséricorde. Celui qui s’humilie ne se trompe pas de Visage. Il va sans hésiter vers Le Visage de La Compassion, car c’est en Lui que son cœur sera de nouveau humidifié et quelles que soient les tourmentes qu’il aura à vivre, du fait de la Transformation, il sera à L’Image du Principe Divin qui aura été son orientation intérieure.

La réalité du Voyage de l’âme (2)

Des milliards d’années et d’êtres sont les manifestations des morcellements des réalités égotiques. En nous sont les oscillations de ces forces incroyables, insoupçonnées, et pourtant révélant la réalité de l’homme d’aujourd’hui. Celui-ci est, de fait, son propre éclatement et seul l’homme qui s’oriente vers son âme divine peut enfin espérer s’extraire de l’illusion projectrice et incessante de son âme égotique. Ainsi, en visant la Suprême Réalité, quand même ne détecterait-il aucun changement notoire en lui, l’homme déclencherait le voyage conscientisé de son âme. Le fait même d’entrer en cette intention est la manifestation de Quelque chose plutôt que rien.

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Force vitale, Ego, Réalité de La Polarité-Une

Il est des êtres dont l’image manifeste la grâce d’un Au-delà, le dépassement et la lumière contemplative. Ils deviennent des mandalas étonnement réverbérant Le Souvenir.

Cheikh Mawlana Sidi Ahmed Ibn Mustafa Al Alawi Al Mostghanmi de la tariqa soufie Shadhili Darqawi Alawi.

Il est à se découvrir, dans la décomposition, fragmentation nécessaire, tout en vivant de façon atemporelle la défragmentation, la connaissance de ce qui pourrait être aussi appelée Force vitale. Celle-ci, contrairement à ce qui pourrait être compris ordinairement, ne peut être réduite à l’exclusive dénomination qui est celle de l’égo. Compte tenu des manifestations de La Réalité-Une, l’ego n’est en soi ni bon ni mauvais. Il est à réfléchir, selon le prisme de l’être, l’étape conscientisée de l’individu. Celui qui détient la clé de décryptage, celui qui visualise toutes les caractéristiques de la réalité humaine obtient, de fait, la clairvoyance unitive, l’aptitude à déceler toutes les possibilités de l’être, ainsi que toutes les variabilités de celui-ci. Il parvient à la connaissance des états multiples de l’être, non par déduction spéculative du mental, mais parce que L’Esprit en lui, voit et perçoit en vertu de La Conscience Unitive et Descendante qu’est La Conscience Divine. Lors, la force vitale qui l’anime est éclairée par La Lumière et son prisme réflexif est un Prisme dont La Réalité vient de cette Réalité axiale. Il est assez intéressant de se pencher sur le lexique sémitique pour saisir combien l’ego n’a aucune réalité propre et que l’humain est composé de ce que l’on appelle la Materia prima, excellence de L’Excellence, conception insufflé de Force vitale, anima, et de L’Insuffle Divin (NEFS) qui est L’Âme vers laquelle Dieu Lui-même nous enjoint de migrer. L’Excellence réside dans le fait que cette Materia prima est avant tout à nous rappeler l’origine humble de notre réalité, celle que Le Seigneur présenta en Sa Sagesse, en L’Assemblée suprême de La Conscience et lors qu’Il créa par L’Esprit du Logos, Le Discours.

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Scorpions et serpents

Es-tu sûr d’entendre les bruissements effusifs de l’eau que l’on asperge sur les parois de ton cœur ? Es-tu sûr d’entendre sourdre le tourbillon des torrents de terres boueuses que l’on draine depuis les sources lustrales ? Tout le limon charrié que l’on adoucit à force de rugosités érodées est le chemin vers la transparence et dans un écrin de cristal, L’Âme te parle et t’insuffle les précieuses et inévitables paroles dont le Souffle a de même vocation de purifier la terre de ton corps. Le souffle semble parfois être une tempête irréversible et parfois le doux murmure d’une voix apaisée. L’air attise le feu de ton Âme en régularité constante et Le Lieu contribue en permanence à te rappeler La Réalité-Une qui n’a jamais cessé de t’appeler. Ô Toi qui Te donnes à parler dans l’hébétude de la multiplicité dont les effluves essentielles renversent les opacités ! As-tu vu depuis les craquelures, scorpions et serpents s’agiter ? Les remous sont les images confuses de toutes tes stratégies inavouables que l’illusion pare d’artificielles brillances et te dirai-je combien les susurrations sont ces scorpions et ces serpents que tu laisses grouiller dans la tanière sombre de ton âme ? T’en iras-tu avec de tels compagnons installés au fond même de ton antre ? Ainsi, tu les retrouveras, sois-en sûr, car celui qui ne voit pas son ennemi juré, ne peut voir le cristal de son Ami. Car celui qui ne voit pas Dieu ne peut voir L’Autre, et celui qui ne voit pas L’Autre, ne voit pas Dieu.

Paradigme

Santiago Rusinol (1861-1931_Moulin de la GalettePeinture de Santiago Rusinol (1861-1931)

A quel monde appartiens-tu ? Est-ce à cet ancien
Qui dérive dans tous les sens, ivre de lui-même
Et ne sachant plus même reconnaître les siens ?
Dans le fond, tu sais très bien où il nous emmène ;

Sauf que tu es coincé dans le paradigme
De la réalité unidimensionnelle
Et du temps linéaire, prisant les énigmes
Pour autant qu’elles ne te sortent de ta ritournelle.

Ne dis pas le contraire, on ne me la fait pas ;
Tu préfères l’aventure sur canapé, tranquille,
Et les vacances organisées, genre vaudeville ;

Malgré tout, tu t’accroches au monde de grand-papa
Dont par ailleurs tu renies sans cesse la morale ;
Ensuite, tu te dédouanes dans l’action orale.

Le spectre à trois faces

S.O.S Paradigme

Mon petit doigt m’a dit

sunlit-valley_charles-courtney-curran_charles-courtney-curranPeinture de Charles Courtney Curran (1861-1942)

Il faut savoir prendre de la hauteur afin
D’avoir une bonne vue d’ensemble, ce qui implique
De se distancer d’avec le monde et ses fins,
De n’en partager ni les plaintes ni les suppliques ;

Car à écouter certains, c’est toujours l’autre
Qui est responsable de nos fatale dérives.
C’est très tentant mais cette logique n’est pas nôtre ;
Rien ne changera tant que l’on reste sur cette rive.

Si l’on se brûle les ailes, c’est à soi qu’on le doit ;
Croire que le hasard t’envoie ce qui t’arrive,
C’est du voilage de face et donner dans l’esquive.

S’il t’arrive une tuile, écoute voir ton petit doigt ;
Il te dira des choses qui ne plaisent à l’oreille ;
Il en sait long, te connaissant jusqu’à l’orteil.

Le spectre à trois faces

À l’écoute de son petit doigt

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Viatique 10 – Hauteur            et          Méditation sur l’horizon

hauteur

Vanités ordinaires

Pawel Kuczynski 9Illustration de Pawel Kuczynski

Beaucoup de personnes se donnent des airs de mystère
Et se pensent réellement impénétrables.
L’on affiche une mine sérieuse, souvent même austère,
Un peu comme le font les gens considérables

Ou qui, du moins, de le croire en ont la faiblesse.
Quand on est bien nanti économiquement,
L’on se rêve d’arborer des quartiers de noblesse
Dont on ne possède pas même le commencement.

Bon, il s’agit là des vanités ordinaires,
D’histoires où l’on tient pour Lumière tout luminaire,
Enfin, de ces postures que l’on peut observer

Dans le monde et le commerce avec l’espèce humaine
Où le nombre reproduit les mêmes spécimens,
La quantité se voulant toujours préserver.

Marc

Tourne-moulin

Igor Morski 1Peinture d’Igor Morski (artiste polonais)

Si être de son temps, c’est en suivre les modes,
L’on est, en réalité, sans cesse relégué
Dans le passé : rien n’est plus changeant que les codes
De l’affichage du moi dont on a délégué

La conduite aux gardiens de la conformité.
Savoir ce qu’il se passe sur la planète
N’est pas davantage incarnant, en vérité :
S’abreuver d’infos, c’est vivre sous la houlette

Des fabricants d’événements dont l’utilité
Au quotidien est proche de zéro, c’est peu dire.
Tout cela, au final, est à nous étourdir,

Encombrant notre mental de futilités
Et nous détournant de notre vie intérieure
Par une projection permanente vers l’extérieur.

Marc