Mes frères

Je vous aime mes frères, et ne me lasse jamais de m’asseoir sous l’arbre frémissant. De l’avoir vécu, jamais Cela ne se perd. L’Amour est fou de Sagesse, paradoxe inouï, et je suis l’esprit qui voyage de contrée en contrée pour vous rencontrer, mes frères. Il m’a fallu traverser tant de paysages, il m’a fallu marcher si longtemps et souviens-toi, je n’appartiens à personne, car mon âme libre ne sait s’arrêter et si nous avons tant voyagé, c’est pour vous rencontrer mes frères. Pouvais-je aller sans vous toucher, dans l’imperceptible, mes frères, oui dans ce qui ne se dit pas et que le cœur sait ? J’ai encore la soif de vous voir, ici, là-bas, à des années lumières, sur les rives que j’ai reconnues, dans les feuillets que j’ai ouvert, dans les frôlements de vous, dans les indescriptibles approches. Je vous aime mes frères et je marche encore, même lorsque vos noms sont évoqués, Ô Hommes, vous, ceux qui êtes nés, et je tremble de l’indicible révérence de vous aimer. Plus je me suis assise à votre Table et plus aucun met ne m’a semblé aussi bon. Qu’avez-vous fait de votre sœur, qu’avez-vous fait d’elle qui ne sait plus rien goûter qu’à vos mots emplis de lumière, Ô Vibrante Lumière ! Comme me semble terne tout ce qui n’est pas de votre jus, tout ce qui ne s’est pas abreuvé à La Source ! L’Origine a un goût inégalé. Mes frères ! Une goutte est semblable à mille océans, et je demeure assise auprès de l’arbre frémissant, puisqu’en lui, j’ai connu vos prières, votre fidélité, les noblesses et la pudeur. J’ai bu à votre miel, nectar ambré de votre beauté. Vous m’avez tout appris, dans les mondes atemporels, et vous avez jusqu’à ce jour ensemencé les plaines de nos déserts. Je m’assois auprès de vous, mes frères et veuillez ne pas me voir. Continuez, je bois à vos verbes de lumière.

Méditation (13)

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Tout ce que nous aimons, tout ce que nous pensons, tous ce que nous recherchons, tout ce qui s’exprime est Révélation. Nous sommes ce monde qui apparaît en notre regard. Toute occultation de la Réalité, de La Vérité de notre être est dangereux. Toute occultation de La Tradition et du pouvoir temporel est dangereux. Toute rupture avec L’Origine est dangereuse. Toute rupture avec La Complétude de notre Matrice est criminelle. En vérité, je vous le dis, nous sommes à la croisée des chemins. Celui qui n’aura pas une démarche sincère en un Retour, inversant en lui les polarités énergétiques actuelles, ne pourra pas saisir l’urgence des phénomènes de destruction. La Connaissance a pour vocation d’éclairer, et non de semer et le doute et la confusion. Elle a pour vocation d’annoncer la bonne nouvelle, et d’avertir aussi.

La rationalité

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Très peu d’hommes -femme et homme s’entend- poursuivent le rêve profond de l’apprentissage. Les schémas préfabriqués de la vie qu’ils consomment leur offrent tout le confort pour ne jamais s’arrêter, ou bien est-ce l’inconfort ? La sensiblerie n’est pas sensibilité et je vois combien se fragilisent les uns et les autres de s’enfermer, sans aspirer enfin à la vraie et ultime liberté. Mais, nous ne pouvons rien. Lors que certains se débattent, comme en un sursaut, lors qu’ils pressentent la supercherie, que ne font-ils enfin cet accueil de la Vie, telle qu’elle est en Sa prodigieuse Réalité ? La Lumière est crue, mais la plus fulgurante, vive, éclairante et rayonnante est celle de la non-résistance. Celle-ci est une flèche qui transperce les images dévoyées de la caverne. La caverne c’est notre matrice. Il existe plusieurs méthodes, tout au moins celles qui permettent de rejoindre le grand chemin de VIE. L’intuition préservée actualise sans cesse les données qui nous permettent d’accéder et de vivre le discernement. Quel est-il, celui-ci qui permet de voir ? L’Origine. Le pur Don. L’Être en Lumière qui donne à voir selon L’Esprit. Cela est la première étape de la véritable rationalité. Aujourd’hui, l’on se méfie aisément de tout ce qui semble supra-naturel. L’on défend la raison, à outrance. Pourtant, je vous le dis : celui qui s’unit à la raison en tant que véhicule éclairé par la Lumière de L’Esprit est le plus proche de la rationalité. Je m’étonne moi-même de ce constat. Néanmoins, c’est un fait. Plus l’on chemine dans le couloir de L’Esprit, et plus la lucidité est grande. L’intuition augmente. Les sens s’accroissent. Le monde est perçu depuis Le Regard objectif, devenu Soleil de Resplendissance. Le Cœur s’allume de toutes les perceptions incroyablement nouvelles. Il déchiffre et Il lit. Tout est alors correspondance, Reliance, Cohérence. Cette dernière ne signifie nullement que les choses, les événements, soient lisses. Ici, en cette Matrice, la vie est bien en cette alternance, unitive en La Stabilité, qui résout les paradoxes, tous les paradoxes. Le véritable principe du Yin et du Yang. La Réalité de L’Air, du Souffle, tout cela est une Connaissance qui lors qu’elle est Connaissance réalisée est indéfectiblement une Guidance. L’on ne vacille plus. L’on observe, l’on vit, l’on comprend, l’on reconnait. L’effet est sublime. C’est Cela Le Retournement, sans agitation, sans revendication, plénitude, semence de Beauté, Lumière épanchée, Vie. Non pas, pathologie. Méditez, je vous prie.

Révérence.

Méditation (4)

Parures Housses de Couette Mandala

 

Toutes les consciences s’enfileront comme des colliers de perles et l’on comprendra un jour pourquoi nous nous heurtions tandis que nous avions pour vocation de nous rencontrer et de nous connaître, puis de nous unir en ce Périple de L’Âme. Nous comprendrons que nous sommes des mots de Reliance, des verbes d’Acte et des Phrasées d’Être.

Genèse d’une Rupture : L’Amie

Permalien de l'image intégréePeinture de Montserrat Gudiol (1933-2015)

Cette Amie de L’Âme, cette douceur qui nous embrasse vient et nous tient par la main comme ne nous lâchant jamais, car elle est notre compagne et sache que L’Amour a tous les visages, Celui de L’Amant. La Célébration extatique est L’Art de l’épanchement, sans que plus rien ne lui donne de nom, lors que tous les noms sont à Lui et ce sont les ruisseaux d’Amour, des Béances de Lumière, L’Accueil qui n’a plus de vie, désormais les réunissant tous, fusionnée en ces vagues, en ces non-lieux, en ces espaces, et d’une promesse faite à l’aube du Jour, le Jour de nos Retrouvailles, chaque jour, Les vibrations accueillent et se répandent en Fleur de Joie. L’Amie est vaillante, fidèle, constante, de persévérance sage, de profondeur, de courage, face à nos tumultes, à nos indécisions, à nos projections, à nos peurs. L’Amie est ici, là-bas, en nous, dans les abysses, au fond des leurres, au puits de notre enthousiasme. L’Amie aux mille et un visages, ici, là-bas, dans les soupirs, sur les herbes folles, dans l’universalité de la prose, des mots qui deviennent Louange, Reconnaissance. L’Amie s’éveille lors que tu t’endors, et c’est d’infinies grâces, de bonté au sommet de chaque base qu’elle t’enlace. L’Amie, je L’ai vue cette nuit du sourire hébétée, et de parler sans force, sans violence, sans rebuffades, sans séparation, et de souffler sur le cœur, en murmurant, afin que L’Echo fluide jaillisse et t’enivre sans relâche. Sans ce Vin d’extase, sans ce Vin de liesse, sans cette nourriture céleste, celle qui vient répandre les purs aliments de bonheur, les filaments de Lumière, je n’aurai pas franchi le seuil. Je suis restée en cette contemplation et par L’Assistance des mondes subtils, par le seul vœu de Ta Connaissance, par L’Amour jailli de nos cœurs, au milieu des roches, lors que l’esprit devient le vent qui de l’intérieur des terres ramène des nouvelles, L’Amie est une femme qui avance et marche tel un homme au milieu des hommes. Elle apprend, et surprend son autre Amie, puis s’en retourne et là de dire : il est un au-delà qui devient l’élévation de La Conscience et les Royaumes sont de plusieurs subtilités et de niveau singulier. L’Un s’éveille dans L’Apparent et les autres poursuivent leur Périple en L’Éternité de Beauté. L’Âme est L’Amie.

La Relation humaine ou Réalité existentielle (1)

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La complexité humaine actuelle est telle que les perceptions existentielles en sont assurément perturbées. La relation sociale s’en trouve restreinte de par nature. De fait, il n’est qu’une perspective au monde, le reste est une dérive, quand même serions-nous à observer cette dérive, qui date depuis le renversement des pôles, c’est-à-dire depuis que nous avons basculé dans l’ère du kali yuga. Outre le fait d’avoir des relations sociales, liées pour la plupart du temps à nos conditions de vie, et outre un échange restreint et événementiel, en réalité, notre rapport au monde n’est pas étendu. Nous aurions tort de le croire, en dépit du fait que la multiplicité des moyens de communications d’aujourd’hui nous donne à cette illusion, néanmoins cela ne reste qu’une illusion. Nous échangeons des mots, nous faisons volontiers acte de civilité, superficielle au demeurant, sans doute nécessaire, mais nous ne sommes certainement pas dans la relation. Il serait judicieux de s’attarder sur ce point. Sans entrer dans ce qui serait un développement académique et universitaire, nous constatons que la vraie relation tient surtout dans le Regard. Or, ce Regard procède d’une intention initiale qui est celle de voir L’Autre, de Le Rencontrer. Mais, Plus que tout, il s’agit d’une Réalité vivante, objective, liée à La Reconnaissance mutuelle. Ce Regard n’est pas déterminé par le «moi», mais par Le Siège central du Cœur spirituel, du Cœur des sens internes. Lors, ce Regard devient L’Arrêt en ce Souffle atemporel qui est Celui de l’Origine. Sans cette dimension, toute de profondeur, jaillissante depuis la Ressemblance, faite à l’image du Même, neutralisée en ce Même, possible en Cela, Réalité des Retrouvailles du Regard de L’Âme, il n’est qu’une mécanicité de Relation. Pourtant, le cheminement spirituel m’a donné à ce merveilleux constat : L’Âme Divine est Innocente (BARAA en arabe). Cette Innocence est La Virginité de L’Essence Une. Celui qui entre en cette Essence (DHAT, en arabe), en ce Noyau concentrique, étonnamment mouvant, mais étonnement immutable, réalise pleinement qu’il n’est de véritable Relation qu’en L’Âme. La Relation de compagnonnage commence avec Le Soi. Sans Cela, nous sommes en des discordances permanentes et en des heurts multiples de conscience, qui, de fait, finissent par être la manifestation de tragédies incroyables voire terrifiantes. Mais plutôt que de dire que nous sommes en relation avec l’autre, nous devrions dire que nous sommes d’abord en une non-relation. Pour diverses raisons, liées souvent aux besoins affectifs, aux dépendances matérielles, nous vivons comme par défaut la relation à l’autre. Or, celui qui n’a pas rencontré Son Seigneur, ne connaît pas La Richesse et La Profondeur du Don Divin. Dieu est Le Pur Don. Dieu est La pure Relation… Mais plus que tout, Dieu est Révélateur de La Réalité.

Aparté 2

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Toute notre vie nous avons cherché, non pas à jouir inconsciemment, sous couvert de principes rassurants, de cette vie qui nous a été donnée, mais à répondre à un appel persistant, se clamant comme une évidence. Ce blog Naissance et connaissance est né d’une Rencontre. D’un commun accord nous avons pris l’initiative d’unifier et de partager notre Amour de La Sagesse, de La Vie, de La Transcendance, du Dedans, du Vivant. Ce Blog est plus qu’un laboratoire, même si souvent nous le ressentons ainsi. Il s’agit d’un partage et d’un témoignage. Nous savons que nous vivons des temps difficiles. Nous savons que nous avons souvent manqué certains rendez-vous. Nous savons que Rien ne se fait au hasard et si nous nous sommes rencontrés c’est que Quelque Chose nous a poussé à Cela. Derrière ce blog, il est des vies humaines, des épreuves en tout genre, des heures et des heures d’Amour en L’Un. Nous avons fait fi de nos différences, et nous avons donné à chacun cette place, non pas pour nous exprimer en de vaines postures, mais bien pour nous regarder droit dans les yeux et plonger en l’âme de l’autre. Nous avons sacrifié nos conforts personnels et nous nous sommes mis à la tâche. Notre noble Ami parlait d’Oeuvre et je l’ai longtemps écouté. Longtemps. Nous nous sommes rencontrés pour nous pétrir chacun l’un de l’autre et unifier notre connaissance en Lui. Nous avons mis en place ces publications en commun. C’est un véritable outil de travail, et c’est aussi une invitation. L’Autre est en nous et nous L’aimons au-delà de tout ce qui se voudrait nous séparer. Nous travaillons ici et aussi par-delà ces écrits en des moments riches de partage. Nous sommes au service de Lui, de L’Autre. L’écriture qui se donne ici est le fruit. Le fruit de ces instants fécondés en L’Âme, car nous sommes cette réalité, cet acte d’être, comme sans doute beaucoup d’autres personnes sur cette terre. Le Prophète Muhammad (AS) disait en substance : sauve-toi, même par l’aumône d’une demi-datte. Nous goûtons à ce petit fruit tous les jours par Amour de Lui. Nous ne cherchons rien, car Il lui incombe toute chose. Je remercie toutes celles et tous ceux qui écrivent et publient librement sur ce blog. Libres, nous sommes à Son Service. Je remercie aussi toutes celles et tous ceux qui viennent lire. Quand même je n’ai pas su ôter les « j’aime » techniquement parlant, quand même certains de nos amis l’ont souhaité ainsi, nous remercions aussi celles et ceux qui en silence nous rendent visite. Ils sont chez eux et nous les accueillons avec tout notre amour dans l’espoir de jours meilleurs, dans l’espoir de susciter chez L’Autre Son propre Echo. Nous restons à votre écoute pour tout et Dieu est Le plus Savant. (ALLAHOU ‘ALAM.)

       Lire aussi : Noblesse et Art de l’écu , Rencontre et Unité (1), Rencontre et Unité (2),  et Aparté

Sur les bords d’un ruisseau (2)

henri-martin-young-woman-veiled-in-white-in-a-forestPeinture de Henri Martin (1860-1943)

Sans un mot, d’un commun accord, ils s’assirent sur le bord du ruisseau. L’herbe respirait aussi légèrement que le souffle presque imperceptible de leur corps. Aucun émoi particulier ne les envahissait si ce n’était cette simplicité de l’être, ici, en cet instant. La jeune femme semblait s’évanouir dans cet écrin de verdure, dont le miroitement des fraîcheurs matinales avivaient étonnement les couleurs estivales, celles-ci mêmes qui allaient s’estomper plus tard durant la journée, compénétrées par les rayons vaillants du soleil. L’esprit de l’homme flottait soudain comme sous l’emprise de la proximité évanescente et juvénile de la jeune femme. Il n’osait briser cet instant et demeurait immobile et silencieux. Le chaos dans lequel il avait vécu durant des années se dissolvait avec les quelques rides de l’eau.

– « Je ne suis pas de ce monde », finit-elle par dire.

L’entendait-il seulement ? Savait-il encore écouter ? Peut-être ne voulait-il simplement pas en savoir d’avantage. Du moins, pas maintenant. Il devinait chez elle cette aptitude à être spontanément familière avec le lieu et l’instant. Ce qu’il redoutait le plus au monde c’était cette brisure avec la magie de la rencontre. Il la supplia en silence, au plus profond de son être : ne dis rien ! Ne dis surtout rien. Alors, il se passa cette chose singulière : la jeune fille posa la main sur la sienne et pleura. Les larmes coulèrent sur ses joues, traçant presque un sillon, une sorte de chemin, et il vit surgir le ruisseau tout entier qui dansait depuis les terres lointaines, un ruisseau qui avait su se frayer une route au milieu des roches les plus dures, parfois pénétrant dans les abysses mêmes de la terre, ondoyant parmi les cavités profondes d’un caverne obscure. Il fixa de ses yeux ce visage transformé par les milliers d’années, au sein même du ventre matricielle, cherchant la lumière comme l’on cherche à respirer. Que se passait-il ? Qui était cette personne venue d’un autre monde et qui l’avait attendu depuis une autre rive, selon ses dires ? Il la vit se lever doucement, marcher avec ce léger vacillement qui lui était mystérieusement familier. Elle s’aspergea d’eau et s’assit sous un chêne. Elle entra en ce qu’il comprit être une longue prière. Puis, elle s’évanouit complètement se fondant dans le paysage.

Sur les bords d’un ruisseau (1)

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Peinture de Thomas Hill (1829-1908)

Il était une fois, quelque part, en des temps oubliés, un homme qui vivait auprès d’une femme qui jour et nuit se donnait à diverses tâches. Elle avait, sans doute comme beaucoup de femmes, une capacité à la résistance, car son corps et son âme possédaient une force inouïe et une ténacité insoupçonnable. Son compagnon ne prenait jamais la mesure des choses, et surtout pas celle de cette femme. Elle allait et venait, vaquait et s’isolait en cet écartement, jusque tard dans la nuit. Tandis que lui allait, venait, vaquait et finissait par s’isoler en son propre isolement. Ils avaient deux magnifiques enfants qui sautillaient à longueur de journée. Ces chérubins finirent par ne plus rien comprendre et de même que leurs parents, s’isolèrent tout au bout de la maisonnée. Un jour, car un grand malentendu s’installa, un malentendu épouvantable, comme il est assez commun d’en vivre, ils en vinrent à se regarder sans pouvoir se voir. La cassure était telle que chacun croyait avoir raison. L’on pouvait les entendre crier, pleurer, se lamenter. Les hostilités étaient vraiment déclarées. Que faire ? Ils ne savaient plus très bien quand cela avait commencé. S’étaient-ils jamais aimés ? L’on ne sait plus ce qu’il se passe, qui passe et ce qui reste…

Un matin, l’homme s’en alla se promener sur les bords d’un ruisseau. Il marchait perdu dans un brouhaha de pensées, mais dans le fond, peut-être qu’il ne pensait pas du tout. L’eau s’écoulait, aussi vide que son être. Enfin, c’est ce qu’il lui sembla. Où pouvait-il fuir si ce n’était en se laissant aller sur les clapotis de l’eau ? Aller plus loin qu’aller, encore plus loin, perdu au fil fluvial qui l’emportait. Les herbes amortissaient ses pas chargés de gravité et de songerie presque improbables. Je crois que c’est à ce moment précis qu’il perçut un bruit insolite. Non ! Il ne s’agissait pas vraiment de bruit, mais plutôt d’un chant extrêmement mélancolique qui s’était mêlé harmonieusement au ruissellement de l’eau. Il tendit l’oreille et s’arrêta pour localiser d’où cela pouvait-il bien venir. Il fit quelques pas, dans les sous-bois, et là, il vit, assise sur une vieille souche, une jeune fille aux longs cheveux nimbés de soleil. Elle semblait sortie tout droit comme par magie des gouttelettes du ruisseau. A son approche, elle tourna brusquement la tête et s’interrompit aussitôt. Elle parut confuse qu’il la surprenne ainsi. Elle se leva et lui sourit. L’homme la salua de la main comme s’il la reconnaissait. C’est alors qu’elle vint vers lui le plus naturellement du monde et lui dit : je savais que vous viendriez. Je vous attends depuis des milliers d’années. J’étais sur l’autre rive. A l’aube, pour la première fois depuis tout ce temps, la porte s’est ouverte et j’ai enfin pu franchir le petit pont. L’homme resta stupéfait. N’avait-il pas toujours pressenti qu’une telle rencontre allait avoir lieu ? Sa stupéfaction n’était pas réellement fondée puisque aussi étrange que cela puisse paraître, il se sentit, pour la première de sa vie, chez lui.

Osez vous poser la question !

Islamitische kunst uit de 15e eeuw Humay, een Sirische prins ontmoet in zijn droom de Chinese prinses Humayun.  Khwaju Kermani (1280 - 1352) vertelt hierover in een van zijn poetische bloemlezingen.

 

Lors que l’on observe le monde, l’on se retrouve simultanément en un Hors-Temps qui nous interpelle étonnement. La Victoire est ce Hors-Temps, La Victoire est ce Hors-monde, une supra-dimension qui nous donne à L’Objectivité pure, car, je l’avais bien saisi lors que j’étais adolescente : de nous à nous, nulle garantie. Cette Conscience Objective est La Seule qui nous donne à voir. Tout le reste est proprement relatif à la dimension immédiate des sens, dont on a effectivement besoin pour s’orienter matériellement sur Terre, mais qui est de toutes les façons réductrice si l’on en fait un moyen et une finalité essentiels de vie. Les perceptions immédiates ne se contentent pas de nous figer en cercle fermé, n’offrant ainsi aucune possibilité d’échappée, mais risquent périodiquement de nous amener à vivre la Descente, c’est-à-dire de nous effondrer dans L’Oubli, atrophie existentielle, éloignement de L’Origine, déformation et déviance au sein de ce que l’on croit être la réalité et qui donnent les effets que l’on connaît depuis Le Renversement des Pôles, lors de notre passage à l’ère du Kali Yuga. Certes, toute Descente n’est pas chute, mais toute chute est involutive. Le monde qui n’est nullement figé, est à nous interpeller de par sa nature intrinsèque. Tout ce qui est Vivant en cette Matrice est mouvant, impermanent. Cette impermanence est étrangement à nous parler de La Pérennité. Nous l’avons souvent évoqué et nous continuerons certainement à le faire. Tout ce qui n’évolue pas a cette tendance au figement. De fait, cette cristallisation est une impasse, un échec, une persistance à l’erreur. L’Échappée est forcément un état de Rupture, La Délivrance. La difficulté est de vivre un processus spirituel sur le plan exclusivement mental et rationnel. Ceci est fondamentalement propre à encercler de nouveau l’individu au sein même de l’illusion qu’il se fabrique sans cesse. La résistance est telle qu’elle créera perpétuellement sa Maya. Alors, je le dis : il n’est de Conscience qu’en L’Échappée même. Pourtant, nous ne pouvons pas vraiment décider de Cela. Nous pouvons agréer, consentir de nous orienter en Cela, de par L’Intention, nécessité de la verbalisation mentale, véhicule de la soudaineté de Conscience, de l’état de Réceptivité. L’on me demandera : comment entrer en cette Conscience objective ?

Je répondrai dans un premier temps : quels sont les effets observables de la non-conscience, de L’Oubli ?

Le déni de soi et des autres. Le déni de L’Âme. Le déni de L’Evolution, de L’Ascendance. Le déni du sens. Le déni de L’Intelligence. Le déni de L’Atemporalité. Le déni même de L’Instant. Le déni de L’Origine. Le déni du projet Divin. Le déni du Vivant.

La Violence, les heurts, toutes les réactions en chaîne sont les signes de la non-conscience.

Avez-vous remarqué combien ce déni est tacite et permanent en cette vie terrestre ? Celui qui ne se voit pas, ne voit pas L’Autre. Mais qui est L’Autre ? Que doit-on voir en Lui ? Posez-vous cette question. Osez donc vous la poser. Quel est donc mon véritable rapport à L’Autre ?