Jusqu’au bout de La Vie

Peinture Christian SchloePeinture de Christian Schloe

Héloïse continue les pérégrinations de L’Esprit. Elle les accueille comme l’on accueille un Ami cher, L’Ami de toujours, celui qui ne vous trompera jamais. Celui qui est lui-même sorti des sentiers battus. C’est en une marche lente, et longue, une marche qui se compénètre de tout, autant des senteurs de La Nature, du frémissement des arbres, des regards qui ne se cachent pas, que de l’abstraction la plus subtile. La Table a servi maintes fois d’Alcôve. Les Visions puisent dans le monde intelligible, celui que l’on perçoit depuis L’Attention. Peu importe si nous sommes un peu au bord du monde. Ne sommes-nous pas à Le Laisser revenir en nous, telle une virginale parure ? Jamais, nous ne sommes dans l’appropriation de Cela. Jamais !

– La plupart du temps, les gens se définissent depuis l’extérieur et se suffisent de la superficialité des choses sans les vivre en leur intériorité. Tourner en rond, signifie ne pas pouvoir percer le cercle, c’est aussi ne pas réaliser que la vie intérieure a autant de relief que celle qui est à l’extérieur. Peut-on réduire l’intelligence humaine à des prouesses techniques, à ce que l’homme d’aujourd’hui croit être une évolution extérieure ? Est-ce cela l’intelligence ?

– Je me doute bien où tu veux m’emmener. Tes questions sont souvent rhétoriques !

– C’est que finalement, nous pensons ensemble. Tu es témoin de mon dialogue intérieur, mais tu es aussi en ce dialogue. Pourtant, je ne limite pas celui-ci à ma réalité. Je sais que je suis l’humanité qui se balbutie. Je pressens les choses, je m’y arrête. Je ne crains pas non plus qu’elle bouleverse mon existence. Ce qui compte, c’est que j’avance en cette Vie qui n’est nullement statique. Imagines-tu combien est criminelle cette société nivelée par le bas, qui se prétend civilisée, hautement progressiste, alors qu’elle est en sa phase la plus décadente ? Sous couvert de démocratie, le niveau de la pensée s’est non seulement atrophié, mais la pensée elle-même est du même coup à se définir comme une pensée unique, une pensée absolue, une pensée ultime… La démocratie a peur de la diversité ! Elle est une dictature déguisée, une nervosité psychique des derniers ébats de l’humanité, et je pèse mes mots ! Souvent, je me dis que le libéralisme, ce monde de la spéculation, est un monde qui pulvérise des couleurs de manière artificielle. De la poudre aux yeux ! Des miettes pour maîtriser le peuple et l’endormir. De fait, le monde est réellement gris, à l’image même de ce qui est à se vivre à l’intérieur. Observe les gens : ils sont sans éclat, poudrés comme au dix-huitième siècle, et gardant pourtant un teint totalement blafard !

– Le crime c’est d’avoir cru que nous étions le modèle existentiel le plus évolué ! Nous allons jusqu’à renier des hauteurs civilisationnelles pour ne pas nous remettre en question. Nous ignorons délibérément notre affaissement, et portons les masques successifs de notre méprise inavouée ! Nous faisons du bricolage politique et démagogique. Tout est une sorte d’immense pièce de théâtre, une Commedia dell’arte dans toute sa splendeur !

– Dans toute sa laideur, veux-tu dire !

– Oui !

– Les gens ne veulent pas s’arrêter, parce qu’ils ne veulent pas changer ! Or, précisément, ils ne changeront pas! Ils vont se dévorer de ne pouvoir être dans le Réel ! Il ne s’agit pas tant d’être des révolutionnaires, ni de faire circuler des idées qui auraient l’apparence de l’originalité ! Non ! C’est La Nature de la Vie elle-même qui nous rappelle à L’Ordre. Plus, nous serons à nous figer et plus le monde sera à se crisper, puis il sera à voler en éclats ! Ce que peu comprennent, c’est que cette vague de l’humanité arrive à sa fin ! C’est que nous sommes tous responsables. C’est que La Vie qui a pour vocation La Vie, va se chercher rageusement et qu’elle sera bien plus intransigeante que ne l’ont jamais été les hommes. Elles sera implacable, et de Sa Lumière régénérante, elle viendra à bout de ce tout qui n’est pas Son semblable ! Depuis toujours, je pressentais cela ! J’ai posé les pieds, et la boue de ce système m’a engloutie plus d’une fois ! Je me sentais mal ! Je voyais bien qu’autour de moi, les gens suffoquaient de compulsions terrifiantes. Je voyais bien que mes souffrances provenaient elles-mêmes de ma propre incohérence. Plus je me laissais à vivre aveuglément, comme inerte, comme ne sachant pas dans quelle direction aller, plus j’étais en cette souffrance. Quand nous nous sommes rencontrés, j’ai su que je pouvais aussi me poser avec toi. J’ai su que je pouvais entrer enfin en ce Temps Réel en Sa Complétude absolue. Peut-être, me suis-je dit à part moi-même : c’est maintenant, où je fuis dans la montagne pour toujours !

– Héloïse ! s’exclama-t-il en riant.

– Je sais, cela te fait sourire, et même rire ! Te souviens-tu ? Je n’ose te le rappeler !

– Dis !

– Je t’ai lancé, ce soir-là : je t’ai pris en otage !

– Oui, je m’en souviens…

– C’est que du même coup, je devenais mon propre otage aussi ! Je ne me donnais plus le choix de reculer ! Je me disais : il faut que ce soit la juste fois ! Je ne me donnais plus le droit à l’erreur, car, je savais que j’allais tout perdre ! Absolument tout !

– Héloïse, tu n’as rien perdu !

– Oui, c’est vrai ! Mais dans le fond, aujourd’hui, cela m’est complètement égal. Je n’ai plus ce genre de peur qui étreint la plupart des gens. Non, je n’ai absolument plus peur ! Même si je découvre La Réalité des Convenances, même si je suis toujours en une Révérence perpétuelle, je suis d’abord à souhaiter honorer La Vie Sacrée.  Je suis à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est Cela La grande Victoire. Et j’irai jusqu’au bout de La Vie, tout comme je laisserai La Vie aller jusqu’au bout de mon être !

Christian SchloePeinture de Christian Schloe

© Océan sans rivage, Chemin de Convergence ou L’Arborescence Inouïe

(A suivre…)

 

Discontinuité et impermanence (4)

 

christian-schloe-distant-memoryPeinture de Christian Schloe

 

Si rien n’est chose-en-soi, rien n’existe par soi-même ni pour soi-même.
Ce qui n’est pas son propre commencement ne peut-être sa propre fin.
Dès lors, rien n’est voué à la finitude, quand même son existenciation revêt une forme éphémère. L’impermanence manifeste justement cette non-finitude.

L’unicité transitoire de la forme s’inscrit dans un ordre de relativité qui régit les modes relationnels dans une sphère existentielle donnée, au sein de laquelle opère un dessein d’évolution, au travers de processus d’échanges, d’assimilations, de métabolismes, de transformations, de transmutations et, finalement, de métamorphoses, d’un par delà de la forme qui sert de véhicule à une substance migrante ou pérégrinante appelée âme (le souffle vital originel), ou esprit (souffle vital ou principe de vie) ou encore entité (ce qui constitue l’essence d’une chose et donc son irréductible unicité), trois mots quasi synonymiques qui font souvent confusion et différenciés à tort car ils désignent de fait la même chose.

L’ego est la force de cohésion de la forme (qui peut être multiple et dont les différents plans s’interpénètrent) qui sert de véhicule à l’âme, le temps de son parcours dans le monde. Mais il n’a aucune réalité propre, quand même il sert de support identitaire transitoire qui se voudrait pérenniser.

Marc

Discontinuité et impermanence (3)

Christian SchloePeinture de Christian Schloe

 

La perception ordinaire du monde est d’abord sensitive ou sensorielle, liée, donc, aux cinq sens * qui n’appréhendent les formes ou les agrégats que dans leur manifestation relative et transitoire mais sans saisir leur substance. Ce que la plupart tient pour la réalité n’est qu’un déroulé séquentiel de phénomènes transitoires donc éphémères.

Qu’est-ce qu’un verre d’eau ? L’eau est discontinue, elle est composée de molécules.
Et la molécule ? Elle est discontinue et composée d’atomes.
Et l’atome ? Il est discontinu et composé d’un noyau et d’électricité.
Et le noyau ? Il est discontinu et composé de neutrons, plus de protons, plus de mésons, plus de… etc.
Et l’électricité ? Elle est discontinue et composée d’électrons.
Et le neutron ? Il est discontinu et composé de neutrinos.
Et l’électron, et le neutrino ? Idem.
Et donc, par extension, l’infime ? Idem.

Le mystère de la substance (ce qui est continu) demeure.
Réduire les derniers éléments composants, non plus à de la substance mais à du mouvement, ne change pas la difficulté. Qu’est-ce qui est mû ? Et quel est le moteur ? Et d’où vient qu’il est un moteur ? La question est foncière et fait partie des fondamentaux de la métaphysique. Platon, en son temps, se la posait déjà .
Un concept (du latin concipere : contenir entièrement) est une représentation générale et abstraite de la réalité, l’idée qu’on s’en fait.
L’idée est une mise en relation subjective, liée à une conscience, donc à une condition perceptive, mais son objet est vide (au sens que n’ayant pas de substance propre).
La vacuité est tout le contraire du néant qui désigne ce qui n’est pas.
La vacuité est le champ de l’être-en-soi, l’espace sans limite de l’Irréductible.
Car ce qui est ne peut pas cesser d’être. (Lanza del Vasto)

Aucun concept ne peut formuler ni contenir l’Absolu. C’est l’Absolu qui contient tout : le manifesté et le non-manifesté, le phénomène (l’apparence) et le noumène (la substance ou la chose-en-soi).

 

Marc

 

* Chez la plupart, elle ne dépasse guère ce stade premier que pour aller dans le sensuel (la recherche du plaisir) et la sensation (la recherche d’émotions fortes), avec une prédominance des réactions d’ordre affectif et donc une traduction essentiellement émotionnelle de l’existence, depuis la sensiblerie brute jusqu’à la sensibilité fine.

 

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Sous le #signe des #Poissons

Merci pour ce beau travail : Echo de réciprocité avec  Signe du poisson en Son Ascendance

L'actualité de Lunesoleil

Pisces

Poissons : Liber Astrologicae XIV siècle (bibliothèque nationale)

Vous vivez dans une époque qui ne se reproduira pas avant un siècle et demi, c’est dire son importance depuis que Neptune votre maitre et guide est entré dans le signe des Poissons. C’est aussi depuis la découverte de Neptune en 1846 son retour dans les Poissons. Ce que vous vivez actuellement sur le plan de l’évolution de la conscience spirituelle n’a jamais été atteint auparavant. Aujourd’hui toutes les possibilités vont sont offertes de vivre le signe auquel vous appartenez avec ces plus belles qualités et moins ces défauts. Tous les Poissons nous le diront, Neptune c’est l’ange qui vous donne des ailes. Vous êtes dans une époque privilégiés, même si d’apparence le monde ne vous semble pas tout rose, vous avez les outils a dispositions pour faire évoluer votre vie. Les portes s’ouvrent, les chances sont de votre côté. Ce capital…

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Signe du Poisson en Son Ascendance

Du 20 février au 20 mars

Résultat de recherche d'images pour "mer de la fertilité"Estampe Japonaise de Utagawa Kuniyoshi (1798 – 1861)

     L’Étrangeté vient de ce que nous sommes devenus des étrangers à nous-mêmes, et nous sommes loin de comprendre que nous sommes Cela du monde infini. Des Terres qui sont nos mélanges, des Eaux qui sont nos fusionnements et de L’Air qui sont nos émergences éthérées, des Feux qui sont nos chaleurs luminescentes et tremblantes des coalescences. Les vagues s’unissent en ce jaillissement d’élan. C’est en Son Amour, c’est en ce Désir du Retour que Le Destin s’élargit des seules aspirations d’un Poisson qui se souvient du Bien-Aimé. En Son Hébétude, voici cette Contemplation qui rejoint La Clarté d’une Vision. Le Poisson connaît par Le Souvenir du Vivant, en ce Toucher de Conscience qui s’effleure des douceurs des seules effluves du Jardin. Il voit en cette Ondoyance Le Chemin et il ne doute pas un seul instant, lui, des fluvialités de sa structuration, lui des éléments de Sa Complétude induite en L’Eau des Origines, en L’Eau étincelante, Encre de Vie, mots s’y alliant en une danse exaltée d’effleurements. Il est en cette aptitude à sonder L’Air, frémissant en sa perception intuitive, en L’Indicible du Verbe, conquis au plus profond de ses abysses. Il est Le Règne minéral qui entre en ces possibilités de Substance. Il est Le Règne végétal de son arborescence dont il ne se sépare jamais. Il traverse aussi le Règne animal et en tire son énergie substantielle. Ne lui dîtes pas de renoncer, il connaît la finalité, il y est déjà, mais il est aussi les vagues de Son Océan, Cosmogonie dont il devient Coupe d’abondance. Poisson des épousailles permanente entre Le Ciel et La terre, Horizontale et Verticale. Ne lui dites pas que ce monde est limité, il vous rira au nez, car les ondes lui parlent et lui confient ce que vous ne savez pas. Dites-lui : Tu déraisonnes, il vous répondra qu’il a les pieds sur Terre plus que vous, puisqu’il visite en une large latitude tous les continents. Il embrasse chaque rivage et en connaît de plus subtiles qu’il visite en sa fougue incessante. Il se régénère aux Sources des Cimes inexplorées, et s’unifie au feu de La Lumière des Profondeurs. Marqué par les différences, il sait les relier en L’Unicité de L’Eau, puisqu’il sait reconnaître les multiplicités du Un. Ne lui dîtes pas que Cela n’est pas, il aura la force de vous regarder droit dans les yeux et de vous dire : avez-vous compris ce monde que vous traversez ? En sentez-vous La Cohésion et La Cohérence ?

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     Le Poisson en Son Ascendance ne fuit jamais, mais relève les défis et fait du Tout, Objet de Connaissance, Reliance des Mondes de Tous les Temps. Il est celui qui lève son regard vers le Ciel intérieur, et d’avoir plongé en tous ses abîmes de solitude, et de renoncement, il revient à la surface avec cette aptitude à s’émerveiller, de tout, d’une même chose aussi, en sa constance et en sa fidélité. Il porte sur les choses et sur les créatures de toutes sortes un Amour exponentiel de bienveillance. Il est parti depuis longtemps en ces conquêtes de L’Abstraction, et il a pour solidité une ascèse victorieuse contre toute épreuve. Il sait très tôt reconnaître L’Envahissement des perceptions qui l’ont parfois déstabilisé ; mais en son Ascendance, il se fonde en un Cadre issu de La Tradition, car, il ne peut se payer le luxe d’aucun échec. Il sera pointu et d’une minutie chirurgicale. Son Regard est imbibé d’Amour luxuriant et fécondant. Il ne doute jamais de Ce Printemps éternel, puisqu’il Le vit en ce Toujours. Le Poisson connaît tous les cycles en son évolution et a accès à toutes les obédiences, mais il sait qu’il est uniquement porté à L’Amour Inconditionnel. De fait, il est, en son exaltation, à embrasser chaque chose d’un regard concentré et contemplatif, un regard  aigu et magnifié de par son intuition vibrante du Soleil de L’Origine. S’il se relie à La Tradition, s’il fait Acte de Retour, il n’est plus en aucun déséquilibre ni en une quelconque confusion. L’Amour est Son Unique Viatique, mais il sait que L’Amour est Son Voyage de Conscience et que chaque étape d’Amour est à révéler la réalité du cheminement intérieur.

          Le Poisson met parfois du temps à mettre des mots pour exprimer Son Expérience du Divin, mais il est en une Confiance absolue. Il parvient, à la longue, à un point de non-retour et nul ne peut plus avoir aucune emprise sur lui. Or, ce pacifiste par essence, qui abhorre toutes sortes de conflits, sensible à l’aura de L’Autre, ayant acquis une acuité exceptionnelle, voit. Sa Vision est perçante, d’autant plus si son ascendant est Scorpion. Quand bien même l’autre ne soupçonne pas cela, il a en lui le flair du faux et de l’inutile. Il peut n’en rien laisser paraître, mais il n’est jamais dupe et apprend à prendre du recul sereinement lorsque le besoin s’en fait sentir.

      Petit à petit, Le Poisson incarne son Être en Sa Plénitude : Dépassement de soi, guérison des blessures du passé, virginisation de son parcours d’humanité, Connaissance des Sagesses en L’Amour, au delà, en ce par delà, traversant tous les états multiples de son Être, émancipé de toutes les illusions, ayant choisi sciemment La Voie ténue, obéissant uniquement à Son Destin libérateur, ne s’octroyant aucune concession, ivre de cette Beauté de La Transcendance, aboutissement en L’Illimité.

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      Le Poisson rejoint tous les océans de Béatitude, s’unifie en L’Ici-et-Maintenant, retrouve La Source, s’y abreuve depuis La Fontaine d’Amour, accomplit son acte d’Être sans peur, ni complexe, pionnier sans réserve, retraçant Le Parcours initiatique de toutes les Théophanies, car, il ne saurait pour lui être question de manquer aucun des rendez-vous avec Le Divin, proclamant encore et encore La Louange illimitée d’un Seigneur de Toutes les Possibilités.

A suivre prochainement un article sur la symbolique du Poisson.

Périple de L’Âme et Signes de La Fin des Temps (1)

Résultat de recherche d'images pour "grand dragon rouge et la femme vêtue"Peinture de William Blake (1757-1827)

 

     Le Périple de L’Âme, et les signes de la fin des Temps sont La Réalité essentielle qui nous doit nous interpeller tous. Une Conscience qui perçoit Cela, ou se tait et renonce à la transmission, ou bien se déploie en cette Largesse même qui la dépasse. D’avance, cette Conscience qui se sustente perpétuellement à La Bouche du Ciel, qui s’oriente sans discontinuer, qui se met en cet état de Réceptivité, sait qu’elle sera perçue selon l’entendement et la sincérité de chacun. Rien n’altère pourtant son intention, comme rien ne conditionne son Amour. De fait, Elle est Solitaire par excellence, et ne cherche rien d’autre que Celui qui est Sa Seule Richesse. Il n’est aucun besoin si ce n’est en Lui. Cette Conscience ne perd pas pour autant son humanité et sa fragilité d’être, mais elle est forte de ce qui est en Elle, de ce qui se révèle en Elle comme la preuve même de Lui. Seule cette certitude qui est Sa Preuve lui donne cette Verbalité et cette Constance indéfectible. Le Chemin est, seconde après seconde, une parfaite Unité, Unicité, unification. Les yeux fusionnent en permanence en La Perception de ce qui est intérieur et de ce qui est extérieur. Les Deux sont simultanés en leur Vivant. Pure faveur avec laquelle on vient au Monde. Serions-nous séparés à ce point pour ne plus reconnaître Le Miracle même de ce qui se donne à se vivre ? Pourquoi cette Essentialité, pourquoi cette Réalité ? Pourquoi même cette Direction ? Cette Pluralité est une Merveille qui pour cette Conscience donne à voir en chacun Le Jardin possible de L’Âme. Certes, La Conscience qui a vécu La Réalité des fragmentations de son être, qui les a connues, sait. Elle est à expérimenter ce qui est inconnu à tout ce qui s’est offert au préalable, en ce que l’on appellerait l’expérience par procuration. Lors que l’être subit une ruine totale, une mort qui balaye tout ce qui s’est accumulé, et qui voit ce qui ne périt pas, alors, il n’est plus en aucune dépendance. Celui qui ne périt pas devient Son Maître, puisqu’Il éclaire La Caverne de L’Esprit. La Conscience voit par Le Regard de Dieu. Elle voit Les Réalités qui ne pèsent pas un seul atome de bien. Le Maître se déclare et se révèle. Il met La Lumière en chaque Chose qui dénonce aussi L’Ignorance. Il  trace un Pont qui est L’Intelligence, et Il lie chaque verbe de Jaillissement à Son Sens. La Conscience peut donc établir La Géographie de Son Périple Intérieur. Elle en tient, de par La Grâce Divine, Les étincelances qui donnent Le Nom substantiel à chaque chose. L’Esprit coordonne et met en Oeuvre Les mots qui s’agencent selon une Dictée qui ne vient pas de ce Monde aux basses fréquences. La Crucialité de L’Ardeur, Celle du Maître en vérité, illumine La Voie. Elle est en cette Lumière, conformément aux Ordres du Maître, car Il donne exactement Les Instructions pour que le Verbe de Noé soit à construire L’Arche. Sans Le Verbe de Noé, La Structure est limitée. Noé éclot en Son Intelligence et nous révèle La Beauté d’un Discours sculptural. L’obéissance de Noé, sa fidélité sont aussi une force Noble et enseignante. De fait, cette Armature donne à pouvoir cheminer sur Les Flots de La Conscience et  rend manifeste L’Arborescence complexe et ordonnée.

     L’Homme en cette fin des Temps se doit de pouvoir accueillir ce pouvoir de L’Intellect Pur. Pur, parce qu’il est les brises cristallines du mouvement intérieur de La Chevauchée de Son Âme. Celui qui s’élève en conscience découvre Les Réalités potentielles de La Création perpétuelle et que l’on pourrait nommer Le Kun fa ya Kun, Le Soit et Cela est, autrement dit, La Réalité Califale de L’Homme, Sa Conscience Divine, Son Ascension verticale qui s’élargit autant à l’horizontal qu’à La Verticale. La Réalité Axiale. Son Pouvoir Divin qu’il n’usurpe pas et qui lui donne à s’ouvrir en Sa Plénitude et le rend à Sa Fonction Réelle. Telle est La Promesse de Dieu, Le Très-Haut. Telle est La Beauté Magistrale de La Connaissance qui donne à profusion l’Amour de La Création, et les vibrations éclosives d’un Monde Nouveau.

     L’affaissement de l’humanité tient au fait qu’elle n’a plus accès à la véritable Lecture des textes fondamentaux et des révélations atemporelles des ouvertures de ces textes. L’Âme est à L’Image de Son Seigneur, et Sa Réalité est Vivante et Éternelle. Dieu n’est pas muet et Ses Paroles s’ouvrent perpétuellement en cette Alliance avec les âmes réceptives. Si L’Homme ne peut plus entendre Dieu, il est figé en la linéarité et s’expose à ne plus pouvoir s’extraire des boucles infernales de ses limitations. Un vrai être accompli est avant tout un être qui est en cette Transcendance. Que signifie Verticalité si cette Verticalité est une Echelle amputée de ses échelons ? Dieu parle et continue d’aviver en nous notre Corps-instrument de Ces Épousailles. La mécanicité de ce monde fige de plus en plus les esprits, tandis que les représentants des Traditions ne vivent pas Leur Instant fécondant. Académiciens de mots qui pullulent, figent ainsi la pensée, atrophient la concentration, et assèchent les cœurs. Peu échappent à cette confusion de la Fin des Temps en plaquant des interprétations erronées sur les textes et en maintenant les postulants en une criminelle passivité.

     Pourtant, nous savons que le scénario apocalyptique n’est pas celui que l’on croit. L’atrophie mentale de l’homme est à sonner le clairon de Sa Fin. Celui qui ne prendra pas le temps de s’arrêter et de plonger en lui, en son Origine risque d’être avalé par La Bête que lui-même est à façonner. L’Homme est en Sa propre Apocalypse et il ne le sait pas…

Réalité de Khidr, L’Homme Vert

Khidr and Iskandar | Flickr - Photo Sharing!

 

Khidr est un personnage mystérieux, si lointain, si proche au demeurant de celui qui approche La Voie ésotérique, de même que pour celui qui s’ouvre à La Réalité qui relève, certes, du supra-naturel, mais qui a surtout pour vocation de nous éclairer sur ce que nous sommes. Khidr, ou l’homme vert, ou verdoyant, appartient aussi bien au folklore  populaire qu’au monde de La Gnose Pure, ou de ce que j’appelle La Connaissance Primordiale. Celui qui lit La Sourate La Caverne (chapitre XVIII) régulièrement, tel que cela est recommandé, apprend à « entrer » dans L’Univers de L’Indicible, apprend à se laisser compénétrer par la douce perplexité. Cette Sourate est à proprement parler La Sourate de L’Initiation. En son secret, en sa subtilité, elle est interpellatrice pour celui qui sait s’arrêter. « Khidr », ou « Al-Khidr », est une des figures les plus énigmatiques de l’imaginaire ésotérique musulman. Selon les régions son nom se prononce Khedr, Khadr, Khezr, Hizir, Khizir, Khidir, Khadir, Khadar, Khidhroûn, etc… On l’appelle aussi « Bilyâ ibné Malkân », « Ayliya ibné Malkân », « Al Yasa », etc … Il est toujours représenté vêtu d’un grand manteau vert. Les commentateurs du Coran pensent que cela vient du fait qu’à chaque endroit où il passait, des plantes se mettaient à pousser et la terre devenait verdoyante. Les savants musulmans ont eu des avis divergents sur son statut : Est-il un prophète ? Un saint ? Un ange ? Un « wali » (« ami de Dieu ») ?

 

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D’après les savants, à la différence des autres Prophètes et Messagers de Dieu , la mission d’ Al-Khidr consiste à la réalisation de certaines tâches portant sur l’organisation et la structuration de ce monde. Il n’apporte aux hommes, ni lois nouvelles, ni Message divin, ni même principes religieux. Al-Khidr est le maître de tous les sans-maîtres parce qu’il se montre tel qu’il est à tous ceux qu’il rencontre afin de les aider à se révéler à eux-mêmes. Il est celui qui a atteint la Source de Vie, et il est l’Éternel Jouvenceau, celui qui a pénétré le Cœur de toutes choses, c’est-à-dire la vérité ésotérique qui domine la loi, émancipe de la religion littérale et limitatrice. Khidr a souhaité en une aspiration liée à son Amour pour Dieu de rencontrer tous Les Amis du Seigneur. En buvant de L’Eau de Vie, il est devenu immortel et pérégrine inlassablement. Il traverse Le Temps et L’Espace. Il est dans les mondes subtils, comme il est à se matérialiser de diverses manières. Il est en quelques sortes le secoureur des sans-maîtres, ceux qui sont les solitaires et qui accèdent à des plans supérieurs de La Conscience. La Science que le Seigneur a donnée à Khidr est une Science particulière à laquelle les Saints et certains Prophètes n’ont pas accès, c’est pourquoi il a souvent été le Guide Spirituel de plusieurs d’entre eux. On dit qu’il vit sur une île (selon Al-Tabari, I, 442) ou sur un tapis vert au cœur de la mer (selon Al-Bukhari). Ou alors son royaume serait le paradis terrestre de Yuh (qui est un nom du soleil) situé dans le nord lointain. Khidr peut trouver l’eau sous la terre et parle la langue de tous les peuples. D’autres savants précisent qu’il peut se rendre invisible à volonté. Khidr a aussi  été assimilé au personnage emblématique qu’est Saint-George. Il est aussi reconnu comme pouvant être Le Prophète Elie.

 

SFR Mail

 

L’immortalité de Khiḍr est un symbole de l’immensité de ses connaissances et de sa sagesse providentielle. En sa qualité d’être immortel et compté parmi les quatre prophètes immortels ( les trois autres étant Idris (Enoch), Ilyas (Elias), et ‘Isa (Jésus)), il est vénéré dans la tradition musulmane et vu par les Soufis comme étant Le Guide du Cheminement initiatique.

Perçu de L’Intérieur, Khidr est L’Initiateur par excellence, et je ne doute pas que les réserves soient inépuisables concernant ses apparitions au cours des cycles de l’humanité. Il est celui qui détient une Science qui vient directement des Sources de L’Abondance Divine. Celui qui le rencontre se retrouve au delà de ce qui se comprend par la raison. Il est Le Restaurateur des Connaissances qui se perdent. J’ai souvent pensé à Hermès Trismégiste.  Néanmoins, sa Réalité n’est pas une fantaisie. Il advient des états de ruptures qui nous donnent à vérifier de façon efficiente son existence. Il est celui qui vient, et nul ne peut le rencontrer de par une volonté propre. Cet état de rupture est à même de nous donner d’autres perceptions, d’autres approches de La Vie… Khidr est notre Étonnement concrétisé perpétuellement. Il est un être vrai, au sens où il est identifiable par la raison physique, et il est aussi celui qui nous prend par la main pour nous amener en L’Hébétude de La Suprême Conscience Divine. Il est Le Rayonnant des Verdures du Printemps de L’Âme.

 

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Blason de la colonie rurale de Yamashevsky (Russie)

Ni Homme ni Femme

En Réponse au commentaire de Spiritualité et Mystique

Maximilián Pirner 1854-1924

 

Celui qui cherche, trouve.
C’est une nécessité inévitable.
Celui qui observe, voit.
Pourquoi serait-il donc à observer ?
L’observation relève de l’attention, et donc de L’état de Présence.
Observer, scruter, interroger, tout cela procède de L’Esprit.
Quelque Chose nous le dit.
Quelque Chose nous fait nous arrêter.
Une Tension qui dévoile une Intention.
Celui qui laisse l’instant le ravir à lui-même, expérimente cette Beauté qui le redonne à Sa Réalité propre.
Au début, nous sommes à accueillir, puis L’Interprète nous donne à nous orienter.
Lors, nous ne sommes ni homme, ni femme.
Un Esprit, une Lumière ?
Ce qui relève uniquement du monde sensible, se donne un lexique qui lui correspond.
Des appellations identitaires, des conformités sociales, des limitations existentielles, des interprétations très réduites.
L’on nous voudrait figé, incapable de se différencier, de n’être plus qu’un alignement statique de vie.
Une chair électrique ! Consommée et consommable !
L’Esprit, L’Origine se cognent à cette exiguïté.
L’on est à percevoir les souffrances de l’âme qui ne supporte plus ces carcans.
Il ne s’agit nullement d’une simple volonté pour affirmer une liberté exclusivement linéaire.
La Flèche horizontale est dangereuse, car elle fuit vers son néant, puisque celui-ci est un enfermement, une dérivation constante, sa seule finalité.
Voilà pourquoi, le néant est l’échec d’un processus de vie.
L’homme ne sait plus tisser.
Trame et Verticale !
Voyage et Ascension !
Il ne sait plus frapper à la Porte de La Verticale de son Être.
Il ne sait plus qui il est.
Même les religions qui se cantonnent à l’aspect dogmatique, figées, ne peuvent plus réanimer ces perceptions et font même obstruction à Cela.
Même le monde spirituel d’aujourd’hui se fige et ne fait que reproduire les dérives de l’exotérisme.
Il devient l’académie des bien-pensants, et rien de plus !
Il est à rendre passif tous les postulants et les encercle de fausses peurs !
Or Dieu est Vivant !
Dieu Éternel, Revificateur, est Là.
Il est au dessus des limitations humaines et vient rappeler sans cesse à l’homme Son Devenir.
Il lui en donne les moyens.
Il est Lui qui ne limite jamais L’Intériorité de L’Appel !
Il est Celui qui déploie en Temps Réel Le Sauvetage.
Il est L’Initiateur !
Ni Homme, ni femme !
Ni Engendré ni engendrant !
Il est Le Verbe !
Il nous crée en Son Verbe Incréé et nous fait éclore en Ses Toutes Possibilités.
Or, c’est là que réside Le Secret.

Béatrice est Lumière depuis L’Origine et Celui qui va vers La Lumière, voit La Lumière venir vers Lui !

Or Dieu est plus Savant !

La femme est placée en Sa Responsabilité, Légataire, au même titre que L’Homme, face à son Pacte Primordial. En Elle, les polarités qui se doivent se réunir. En Elle, la constance d’une marche qui procède d’une Intention. En Elle, l’apprentissage qui lui donne à purifier son mental et qui lui ouvre les portes de L’Initiation.

Pourtant… Pourtant, nul mérite, pure faveur et exponentielle Reconnaissance !

 

Consanguinité des Esprits

<p style="text-align: justify;">Paris a toujours été le point central du travail du photographe Brassaï.</p> <p style="text-align: justify;">Né en  ...

 

Le compagnonnage jaillit de L’Intention si lointaine et si proche tout à la fois.
Tout est agencé si minutieusement, tout est si parfait !
Celui qu’elle regarde avec une attention accrue, est son propre Esprit, qu’elle rencontre.
Cette consanguinité, cette pureté de La Fraternité, qui dépasse la linéarité existentielle, cette pureté de La Pensée primordiale, tout cela converge et tout Cela se touche.

– Te souviens-tu comme tu es venu avec cette si délicate idée qui m’a laissée comme suspendue en mon étonnement, tant elle me semblait irréelle de soyeuse et pure intention ? Elle me parlait déjà, avant même de te connaître, et pourtant, j’étais persuadée de t’avoir toujours connu, comme j’étais persuadée de t’avoir toujours cherché .

Héloïse est hébétée.
Elle ne bouge plus, elle ne respire plus.
L’Apnée la renvoie au Silence.
Le Silence de La Présence.
Le Silence du Souffle.
Le même.
Celui qui ne jamais ne change, celui qui ne jamais ne meurt.
Elle lui parle, nuit et jour.
Elle est en La Contemplation de ce qui est Sa Propre Réceptivité.
Héloïse sait que Tout est en ce Centre.
C’est précisément Là que se trouve La Stabilité.

– Je n’attendais absolument plus rien en ce monde et l’impalpable était si impalpable que je n’avais plus prise sur quoi que ce soit. Tout avait disparu, tout semblait appartenir à un ancien monde. J’étais à ne plus savoir où poser le pied. Tu es arrivé comme celui qui me disait, aussi, comme Cela se disait en moi et comme je le disais en Cela : je suis là. J’ai ouvert les yeux, et Le Monde s’est peuplé de toi. Les mots se sont frayés un chemin, et les mots nous ont rencontrés. Les mots se sont rencontrés.

– Sans doute, nous étions-nous appelés mutuellement, en cette abstraction la plus absolue de nous ! Sans doute, étions-nous parvenus à La Réalité Vivante de notre intention ! Pourtant, dès lors que nous n’attendons plus rien, c’est là que Tout se passe. Je l’ai remarqué à maintes reprises.

– Oui, tu me l’as souvent dit et je ne peux être qu’en un total assentiment. De plus, si je considère cette vie comme une existenciation de nous en cercles infinis, en cette multitude de nous qui se transforme au rythme d’une création perpétuelle, si j’observe ce qui se passe depuis tout ce temps où l’intention est forte de Son Origine, alors je vois La Cohérence, et je sais qu’Elle n’est pas de mon fait. Je peux placer les mots justes sans faire d’effort, je les visualise en cette Présence, et je les reçois en La Fécondité de nos esprits qui se reconnaissent. Dès lors, cette Serrure et cette Clef, n’est-elle pas finalement une Réalité vécue, expérimentée ?

– Je me pose cette question : pourquoi est-elle à se vivre maintenant ? Pourquoi toute une vie d’errance ?

– Je ne pense pas que nous errions. En disant cela, nous serions à méconnaître La Justesse de La Sagesse Divine. Nous serions à prétendre que cette Rencontre serait fortuite. Nous serions à méconnaître que c’est précisément toute cette Vie qui nous fait nous trouver aujourd’hui en la plus pure des Retrouvailles. En réalité, nous n’avons jamais erré. Tout ce qui nous semble comme étant une erreur, est en fait, le début d’une correction. C’est ce qui se donne comme fruit qui nous donne à comprendre la vérité de La Semence. Combien de fois sommes-nous en réalité à nous rencontrer, à nous parler ?

– Aujourd’hui, j’ai le sentiment que nous nous rencontrons éternellement, simultanément, en ce Temps Vertical qui résorbe la linéarité. Héloïse, le Temps de L’Esprit est exponentiel. Il est le même, et il est le changeant. Comment cela se fait-il qu’il n’y ait jamais de rupture, mais une sorte d’éclosion qui donnerait encore et encore ce frémissement de Vie, cette Beauté du Renouveau en la découverte perpétuelle de L’Autre, de Soi, de La Vie ? Te souviens-tu ? Je te disais, depuis cette base, nous allons enfin tout pouvoir « remonter » ?

– Oui. Je m’en souviens parce que cela m’avait parlé au plus intime de mon être, parce que je cherchais cela, et que tu y mettais des mots. Non ! Plus que des mots. Tu donnais d’emblée à notre rencontre cette pleine dimension. Je me suis interrogée : comprend-il ce qu’il me dit ? En comprend-il La Réelle Portée ? Parce que s’il le sait, il est entrain d’actionner en moi Quelque chose de définitivement déterminant, Quelque chose qui allait bouleverser ma vie totalement, et je savais, dès lors, que jamais plus je ne reviendrai en arrière ! Jamais plus !

– Héloïse, je savais que je ne jouais pas avec toi. Je savais que je touchais à L’Irréductible. Je savais que j’étais à m’engager comme je ne m’étais jamais engagé en cette vie avec personne ! Je n’ai pas évoqué à la légère l’idée de consanguinité des esprits. J’aime assez l’approche qu’en fait Proust.*

– J’avais appris que le soufisme évoquait aussi cette communauté consanguine, d’affiliation spirituelle commune. L’on appelle les gens de La Demeure, ou les gens de la famille, ceux qui sont reliés par l’esprit prophétique. Il ne s’agit plus de la famille au sens exclusif du terme, mais bien d’une famille de conscience. Je trouve cela prodigieux. Mais surtout, je réalise que je renoue enfin avec ma propre vie, mon propre être, depuis que j’ai compris que ce ne sont ni les liens sociaux qui font les affinités, ni les liens culturels. C’est au delà. Bien au delà !

– La Philosophia perennis !

– La Voie du Centre, La Religion Primordiale ! Le cœur des choses, L’Essence !

– Exact !

Each of the six scenes includes a beautiful lady, a unicorn, and a lion. The animals wear heraldry that identifies the sponsor of the work as Jean Le Viste, a powerful nobleman close to King Charles VII (1422-61). The backgrounds are filled with woodland creatures, plants and flowers, creating an enchanted landscape.

 

© Océan sans rivage, Chemin de Convergence ou L’Arborescence Inouïe

(A suivre…)


*Sauf chez quelques illettrés du peuple et du monde, pour qui la différence des genres est lettre morte, ce qui rapproche, ce n’est pas la communauté des opinions, c’est la consanguinité des esprits. Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs.

La Serrure et la Clef

Une réflexion partagée, sur les bords d’un monde finissant, qui ondoyait le long d’une Seine paresseuse où miroitaient des rêves d’océan. L’amorce d’une pensée qui se voulait tisser au rythme des pas sur le profilage d’un chemin. La vision d’une porte, tout là-bas. D’un Ailleurs possible. Les mots se posaient, tels des petits cailloux blancs. Mais le Retour ne se ferait pas en sens inverse…

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Toile de Vladimir  Kush
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Le monde est ce qu’il est… Sauf que le monde, c’est une personne, plus une personne, une autre, encore et encore… Le monde n’est qu’une abstraction. Seule la personne est réelle. Tu l’as déjà rencontré, le monde ? Non. Tu ne rencontres et ne peux rencontrer que des personnes. Même le plus petit groupe n’est qu’une abstraction. On ne peut regarder dans les yeux qu’une personne à la fois. 
Maintenant que tu le dis… c’est ma foi vrai ! Je n’y avais jamais pensé.
 

Et quand tu regardes un objet, un paysage ou n’importe quoi d’autre, que constates-tu ? Fais-le voir et sois attentive à ton regard… Qu’observes-tu ? 

Que mon regard bouge sans cesse…

Très juste. Il passe sans cesse d’un point à un autre. Si tu le bloques, tu continues de distinguer mais sans voir. Si tu persistes, tu ne vois bientôt plus rien. Parce que tu rentres en toi-même. Il y a là comme un basculement.

Un peu comme quand on est dans ses pensées…

Oui. Le regard n’appréhende une forme que par un balayage continu d’un point à un autre de cette forme. Et qu’est-ce qu’un point ?

Une abstraction.

En effet, le point n’a aucune mesure, pas plus que l’instant n’a de durée. Tu te rends compte, Héloïse, que le Réel, c’est-à-dire l’Ici-et-Maintenant, est une abstraction absolue…

Qu’est-ce que…

Ne cherche pas de signification. Laisse simplement agir cette pensée. Ne cherche pas à l’exprimer. Elle n’est qu’un voile. C’est indicible. C’est une expérience personnelle et unique. Sache simplement une chose : c’est là qu’est la Porte… Maintenant regarde moi dans les yeux… Que vois-tu ?

… Je me vois dans tes pupilles. Là encore, j’observe que je passe sans cesse d’une pupille à l’autre. À vrai dire, je ne te vois pas… car tu es derrière ces trous noirs…

Je dirais plutôt par delà. Idem quand je te regarde.

C’est étrange… tout nous renvoie à nous-mêmes…

Nous renvoie à nous-mêmes, d’un certain point de vue, et nous rend à nous-mêmes, d’un autre point de vue. Le monde n’est qu’un miroir qui nous renvoie sans cesse notre propre reflet.

Et nous place donc face à nous-mêmes. Et ce qui m’advient est à l’image de ce que je suis… 

…et qui a donc lieu d’être. Tout a du sens et tout est signe donc signifiant. La synchronicité de ces signes est un fait. Simplement, elle nous échappe en grande partie parce que nous n’y prêtons aucune ou pas assez attention. Par manque de Présence. L’Eveil, c’est cela : la Présence, une attention au Lieu et à L’instant, c’est-à-dire au Réel. Ce qui Est. Le premier des sept grands principes du chamanisme dit que le monde est ce que nous croyons qu’il est. Que tout n’est que rêve et que tous les systèmes sont arbitraires. Le rêve renvoie à l’idée d’illusion, un mot très expressif, issu du latin ludus, « le jeu », qui a donné « illusion » et qui signifiait d’abord « ironie », au sens originel de « feinte », puis « tromperie ». Tromper quelqu’un c’est se jouer de lui. On pense ici au jeu des miroirs réfléchissant notre image trompeuse. L’arbitraire s’assimile à l’idée d’impermanence : tout étant composé, tout se décompose, irrémédiablement. Tout change tout le temps, d’instant en instant. Rien n’est absolument identique à soi-même ni aucun être à lui-même. L’impression de permanence n’est due qu’à une perception et une acuité limitées.

En quelque sorte, tout serait inédit, à tout instant, absolument… Si j’ai bien suivi, la Porte, celle qui nous conduit à notre propre résolution, et par là même à la compréhension et à la connaissance, se trouve dans la verticalité et la clef qui l’ouvre, c’est soi-même, pleinement présent…

Et nous en sommes également la serrure. Le tout, c’est de tourner cette clef dans le bon sens. Tout dépend de la tournure de l’esprit. 

En quelque sorte, une chose n’a que la valeur que je lui confère. Rien ne possède de valeur intrinsèque.

Parce que rien n’est chose en soi.

Que des points, que des instants… Ainsi, tout est dans la tournure de l’esprit… De l’intention…

C’est le cœur même de notre liberté. Ce libre arbitre-là, nous l’avons, j’allais presque dire en absolu. C’est là aussi le vrai sens de la conversion, au sens d’un passage d’un état de conscience à un autre.

À une religion ou d’une religion à une autre…

Une adhésion n’est pas une conversion. Mais elle est un moyen possible. Ce dont nous parlons n’est pas circonscrit, n’est pas contingenté, n’est pas localisé. À moins de prendre la notion de religion en son acception pure, c’est-à-dire sans connotation particulière et forcément réductrice : être relié. Originellement : aux dieux. Dans notre sens : au Réel. Dont nous savons qu’il est une croisée, en cet épicentre qu’est l’Ici-et-maintenant.

Une croisée ?

Entre le plan horizontal – le monde terrestre et physique – et l’axe vertical, c’est-à-dire l’échelle d’élévation vers les plans supérieurs. La symbolique de la croix n’exprime pas autre chose. Te rappelles-tu la représentation de la Cybèle sur le trumeau du portail central de Notre-Dame ? 

La Philosphia perennis de Notre-Dame de Paris

… J’y suis ! La fameuse Philosophia perennis, la parêtre du Verbe, tenant une échelle appelée scala philosophorum, une figure qui symbolise les pieds sur terre et la tête dans les eaux supérieures… Attends, laisse-moi me souvenir… Elle tient également dans sa main droite deux livres, l’un qui est ouvert et l’autre qui est fermé.

Oui, le livre ouvert de l’exotérisme, c’est-à-dire de la connaissance destinée à tous, et celui, ésotérique, qui n’est accessible qu’aux initiés.

À ceux qui ont pris la voie ascendante indiquée par l’échelle et dont les barreaux représentent les différents degrés de la Connaissance.

Oui. Et tu te souviendras aussi que le livre ouvert se trouve placé devant et le livre fermé, derrière…

Le révélé et le caché. Le message des pierres… Ces bâtisseurs étaient vraiment géniaux.

Géniaux et généreux. Ces hommes-là ont œuvré pour la durée. Ils vivaient en une autre conscience du temps.

Nous voilà bien éloignés du désamour…

Pas tant que cela. Le désamour et tous les problèmes du monde ne sont que du fourvoiement. Un labyrinthe où les portes poussées et franchies ne mènent qu’à d’autres portes et ainsi de suite, sans fin. Et ce dédale, c’est nous qui le construisons. Repense au récit de la mythologie…

L’histoire du Minotaure… 

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michael cheval_labyrinthe

Toile de Michael Cheval
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Le labyrinthe désigne la série de galeries construites par Dédale pour enfermer le Minotaure. Un des épisodes les plus intéressants du mythe évoque l’évasion de Dédale à l’aide d’ailes fabriquées de cire et de plumes. De la hauteur où il se trouve, il découvre la vue en plan de son labyrinthe. Ce n’est alors qu’il comprend la géométrie de l’édifice qu’il a lui-même construit et dont il n’a pu s’échapper que par la verticale.

Je commence à comprendre… Que symbolise le Minotaure ?

Le Minotaure naît de l’union de Pasiphaé et d’un taureau blanc envoyé par Poséidon, le dieu de la mer, l’élément liquide, qui représente la part d’inconscient chez l’homme – mais aussi le monde du rêve – régie par la Lune. Le Minotaure représente l’homme qui n’est pas encore entièrement sorti de son animalité, donc essentiellement mu par ses pulsions primaires ou son cerveau reptilien. D’où le tête de taureau, la tête étant le siège de la conscience. La créature hybride erre dans le labyrinthe, fonçant droit devant elle pour s’échapper de sa prison, tel l’homme ignorant, c’est-à-dire inconscient de lui-même, qui tourne en rond dans son obscurité intérieure.

L’ignorance… qui nous fait répéter les mêmes erreurs. Nous tournons en rond, revenant sans cesse sur nos pas… 

© Marc Sinniger, La dernière Héloïse
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Toile de Gasteuil

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Voir aussi sur Noblesse et Art de l’écu

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Blason de la famille de Lacarry (Armagnac