Efflorescence

la chine et le dessin <3

Nous sommes en Lui
Nous sommes plein
Nous sommes singuliers du Voyage
Puis nous regardons ici et beaucoup plus loin
Nous sommes les sept points cardinaux.
Nous avançons et nous remontons
Nous avançons et nous descendons
Nous sommes Le Point de déploiement
Nous sommes L’Élocution vibrante
Nous voyons et tournoyons
Il n’est Rien autre que Présence
Efflorescence des Sens et Vacuité du Silence.


Es-tu prêt à vivre ce qui n’est plus projection mais vide de toi, aux confins des terres, aux confins des mers ? Es-tu prêt à me donner la main et voguer en L’Indicible, lors qu’en La Solitude extrême, le fracas de l’illusion submerge le corps et l’étourdit de ténèbres ? Es-tu prêt à vivre les réalités abyssales du Chaos, lors que ta foi est éprouvée par les vertiges de ce que tu croyais être la connaissance ? Es-tu prêt à voir s’effondrer les idoles et les effigies de tes stratégies diverses ? Es-tu prêt à ne plus rien savoir en ces entre-mondes lors que la Réalité devient L’Enseignante ? Le Cœur était par La Main du Maître soutenu aux sept points cardinaux et Le Souffle ouvrait large cette poitrine des effluves de L’Eden, puis ruisselaient mille rosées du Jardin, lors que les anges tenaient mon corps fébrile, soumis aux secousses de La Terre ivre. Je me suis agenouillée aux tréfonds de la nuit et si la douleur était intense, L’Amour était l’unique Réalité. C’est là que je vis depuis L’Éternité, en Son Verbe auquel je bois sans compter. Suis-je, lors que Lui seul est ?

Croyance 33 – L’Un

Barbara Tagenaka_USAPeinture de Barbara Tagenaka (née en 1949, États-Unis)

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Il n’est de véritable espace qu’en l’Instant,
Non point celui qui court sur la ligne du temps
Et auquel l’on se voudrait donner une mesure,
Mais celui dont la conscience ouvre l’embrasure.

La Création, c’est ainsi, est un fait constant,
Et ce, en chaque point de l’Univers tout autant.
Au-delà d’une Réalité phénoménale,
En son cœur même, en est une Autre, nouménale.

Croit-on que Dieu gère Son Oeuvre comme un rentier,
Réduisant Sa Créature à un prébendier ?
Se pense-t-on trouver, clefs en main, un héritage ?

Seul le Moi séparé se conçoit postérieur
À l’Origine, comme projeté à l’extérieur.
En le Multiple jamais l’Un ne se partage.

Marc

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Voir aussi sur Noblesse et Art de l’écu

Blason_ville_ca_Abbotsford_CanadaBlason de la ville d’Abbodsford (Colombie-Britannique, Canada)

Croyance 28 – Dieu Seul

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Ceux qui marchent n’ont en vérité aucun repos
Car il est un stade au-delà duquel le monde
Ne se peut plus être au cœur du vrai propos
Car lieu de divagation où l’âme vagabonde.

Ce que l’on y tient pour réel n’est qu’illusion
Car il n’est rien en lui que l’éphémère n’emporte
Et qui ne se finisse en finale confusion.
C’est pourtant au cœur de chaque instant qu’est la porte

De l’Ailleurs, que l’esprit borné recherche en vain,
Tel un aveugle qui tâtonne de ses deux mains
Et qui prend la partie pour la chose tout entière.

Celui qui prétend savoir n’est qu’un imposteur.
Le vrai sage n’est jamais qu’un simple médiateur.
Dieu Seul donne la pleine vision qui est sans frontière.
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Marc

Viatique 46 – Les Trois Joyaux

temple-jogyesa-00160Symbole des trois joyaux du bouddhisme (temple Zen Jogyesa, Séoul, Corée du Sud)

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Le premier joyau consiste à prendre la voie
Avec une détermination sincère, sans faille,
En liant la Tradition à sa propre voix
Pour que l’advenu et l’advenant s’entremaillent.

Le second joyau consiste à se maintenir
Éveillé, par l’attention et la vigilance,
Car sans relâche, le monde nous voudrait désunir
Et réduire l’esprit à son mode de bivalence.

L’être sensible désire toujours comprendre
Afin d’avoir une intelligence aussi vaste
Qu’un océan, sans chercher ni pouvoir, ni faste.

Le troisième joyau consiste à bien s’entendre
Avec tous ceux qui partagent notre foi intime,
Libres du regard des hommes et de leur estime.

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Marc

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Voir aussi sur Noblesse et Art de l’écu

aut_sankt_stefan_ob_stainz_coa
Blason de Sankt Stefan ob Stainz (Autriche)

Royaume intérieur

Cosmic-VitruvianPeinture de Stylarosa, Cosmic Vitruvian

 

Quand nul désir ne brouille plus le champ de l’Être,
Le Réel se donne à voir sous toutes ses facettes ;
Le dehors est du dedans le paraître. (1)
Que comprendre encore quand l’Unité est faite ?

Vivre, est-ce égrainer des jours semblables
Sur une ligne horizontale perpétuelle,
Comme si l’Ailleurs n’était pas même concevable ?
N’est-elle qu’une plate perspective à une seule échelle ?

Après quoi cours-tu lors que l’Univers entier
Est en toi, qui partage sa nature, son essence ? (2)
N’es-tu pas de la Création la Quintessence ?

En chaque instant se veut dessiner un sentier
Qui conduira tes pas vers l’intérieur Royaume ;
Ce firmament semé d’étoiles en est le dôme !

Marc

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(1) Ou bien parais tel que tu es ou bien sois tel que tu parais. (Roumi )
(2) Sans franchir sa porte on peut connaître le monde. (Lao Tseu)

Malade de sagesse

 

Lung Zu vint en consultation auprès du grand thérapeute Wen Qi:
« Maître Wen Qi, votre pratique de la médecine est profonde, pouvez-vous me guérir?
– Décrivez-moi vos symptômes pendant que je prends vos pouls, répondit Wen Qi.
– Je suis indifférent aux critiques ou aux flatteries de mes concitoyens. Je ne m’émeux pas quand je gagne les honneurs ou des émoluments, pas plus que je ne m’inquiète quand je perds des sommes considérables, frôlant la pauvreté. Pour moi, tous mes semblables sont des cochons à peine humains. Je tiens à préciser que je me perçois moi-même comme tel. Quand je rentre chez moi, je me sens étranger, et quand je voyage, je suis partout chez moi. Avec un tel comportement, j’ai du mal à assumer ma place dans la société et dans ma propre famille. Quel mal est-ce donc, docteur? »
Wen Qi cessa de prendre les pouls et plaça Lung Zu entre lui et la lumière du soleil. Il se mit à scruter son patient avec une réelle intensité avant de s’exclamer:
« Ah, je vois!
Votre cœur est complètement vide!
Vous êtes quasiment un sage!
Les six ouvertures subtiles de votre cœur sont ouvertes et la septième est fermée. C’est pourquoi vous vous percevez comme un malade. Mais je ne puis rien contre la maladie de la sagesse. »

Les taoïstes passaient pour les maîtres dans l’art de percevoir le Shen et mesurer la vivacité de la conscience d’un être humain. Dans le cas présent, le médecin Wang Qi découvre une conscience non polluée par les pensées discriminantes et considère son patient comme un être désintoxiqué des conventions de la culture et des coutumes.

( Extrait du livre de Gérard Edde: Contes du Tao sauvage. Edition La Table Ronde.)