Consanguinité des Esprits

<p style="text-align: justify;">Paris a toujours été le point central du travail du photographe Brassaï.</p> <p style="text-align: justify;">Né en  ...

 

Le compagnonnage jaillit de L’Intention si lointaine et si proche tout à la fois.
Tout est agencé si minutieusement, tout est si parfait !
Celui qu’elle regarde avec une attention accrue, est son propre Esprit, qu’elle rencontre.
Cette consanguinité, cette pureté de La Fraternité, qui dépasse la linéarité existentielle, cette pureté de La Pensée primordiale, tout cela converge et tout Cela se touche.

– Te souviens-tu comme tu es venu avec cette si délicate idée qui m’a laissée comme suspendue en mon étonnement, tant elle me semblait irréelle de soyeuse et pure intention ? Elle me parlait déjà, avant même de te connaître, et pourtant, j’étais persuadée de t’avoir toujours connu, comme j’étais persuadée de t’avoir toujours cherché .

Héloïse est hébétée.
Elle ne bouge plus, elle ne respire plus.
L’Apnée la renvoie au Silence.
Le Silence de La Présence.
Le Silence du Souffle.
Le même.
Celui qui ne jamais ne change, celui qui ne jamais ne meurt.
Elle lui parle, nuit et jour.
Elle est en La Contemplation de ce qui est Sa Propre Réceptivité.
Héloïse sait que Tout est en ce Centre.
C’est précisément Là que se trouve La Stabilité.

– Je n’attendais absolument plus rien en ce monde et l’impalpable était si impalpable que je n’avais plus prise sur quoi que ce soit. Tout avait disparu, tout semblait appartenir à un ancien monde. J’étais à ne plus savoir où poser le pied. Tu es arrivé comme celui qui me disait, aussi, comme Cela se disait en moi et comme je le disais en Cela : je suis là. J’ai ouvert les yeux, et Le Monde s’est peuplé de toi. Les mots se sont frayés un chemin, et les mots nous ont rencontrés. Les mots se sont rencontrés.

– Sans doute, nous étions-nous appelés mutuellement, en cette abstraction la plus absolue de nous ! Sans doute, étions-nous parvenus à La Réalité Vivante de notre intention ! Pourtant, dès lors que nous n’attendons plus rien, c’est là que Tout se passe. Je l’ai remarqué à maintes reprises.

– Oui, tu me l’as souvent dit et je ne peux être qu’en un total assentiment. De plus, si je considère cette vie comme une existenciation de nous en cercles infinis, en cette multitude de nous qui se transforme au rythme d’une création perpétuelle, si j’observe ce qui se passe depuis tout ce temps où l’intention est forte de Son Origine, alors je vois La Cohérence, et je sais qu’Elle n’est pas de mon fait. Je peux placer les mots justes sans faire d’effort, je les visualise en cette Présence, et je les reçois en La Fécondité de nos esprits qui se reconnaissent. Dès lors, cette Serrure et cette Clef, n’est-elle pas finalement une Réalité vécue, expérimentée ?

– Je me pose cette question : pourquoi est-elle à se vivre maintenant ? Pourquoi toute une vie d’errance ?

– Je ne pense pas que nous errions. En disant cela, nous serions à méconnaître La Justesse de La Sagesse Divine. Nous serions à prétendre que cette Rencontre serait fortuite. Nous serions à méconnaître que c’est précisément toute cette Vie qui nous fait nous trouver aujourd’hui en la plus pure des Retrouvailles. En réalité, nous n’avons jamais erré. Tout ce qui nous semble comme étant une erreur, est en fait, le début d’une correction. C’est ce qui se donne comme fruit qui nous donne à comprendre la vérité de La Semence. Combien de fois sommes-nous en réalité à nous rencontrer, à nous parler ?

– Aujourd’hui, j’ai le sentiment que nous nous rencontrons éternellement, simultanément, en ce Temps Vertical qui résorbe la linéarité. Héloïse, le Temps de L’Esprit est exponentiel. Il est le même, et il est le changeant. Comment cela se fait-il qu’il n’y ait jamais de rupture, mais une sorte d’éclosion qui donnerait encore et encore ce frémissement de Vie, cette Beauté du Renouveau en la découverte perpétuelle de L’Autre, de Soi, de La Vie ? Te souviens-tu ? Je te disais, depuis cette base, nous allons enfin tout pouvoir « remonter » ?

– Oui. Je m’en souviens parce que cela m’avait parlé au plus intime de mon être, parce que je cherchais cela, et que tu y mettais des mots. Non ! Plus que des mots. Tu donnais d’emblée à notre rencontre cette pleine dimension. Je me suis interrogée : comprend-il ce qu’il me dit ? En comprend-il La Réelle Portée ? Parce que s’il le sait, il est entrain d’actionner en moi Quelque chose de définitivement déterminant, Quelque chose qui allait bouleverser ma vie totalement, et je savais, dès lors, que jamais plus je ne reviendrai en arrière ! Jamais plus !

– Héloïse, je savais que je ne jouais pas avec toi. Je savais que je touchais à L’Irréductible. Je savais que j’étais à m’engager comme je ne m’étais jamais engagé en cette vie avec personne ! Je n’ai pas évoqué à la légère l’idée de consanguinité des esprits. J’aime assez l’approche qu’en fait Proust.*

– J’avais appris que le soufisme évoquait aussi cette communauté consanguine, d’affiliation spirituelle commune. L’on appelle les gens de La Demeure, ou les gens de la famille, ceux qui sont reliés par l’esprit prophétique. Il ne s’agit plus de la famille au sens exclusif du terme, mais bien d’une famille de conscience. Je trouve cela prodigieux. Mais surtout, je réalise que je renoue enfin avec ma propre vie, mon propre être, depuis que j’ai compris que ce ne sont ni les liens sociaux qui font les affinités, ni les liens culturels. C’est au delà. Bien au delà !

– La Philosophia perennis !

– La Voie du Centre, La Religion Primordiale ! Le cœur des choses, L’Essence !

– Exact !

Each of the six scenes includes a beautiful lady, a unicorn, and a lion. The animals wear heraldry that identifies the sponsor of the work as Jean Le Viste, a powerful nobleman close to King Charles VII (1422-61). The backgrounds are filled with woodland creatures, plants and flowers, creating an enchanted landscape.

 

© Océan sans rivage, Chemin de Convergence ou L’Arborescence Inouïe

(A suivre…)


*Sauf chez quelques illettrés du peuple et du monde, pour qui la différence des genres est lettre morte, ce qui rapproche, ce n’est pas la communauté des opinions, c’est la consanguinité des esprits. Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs.

4 commentaires sur “Consanguinité des Esprits

  1. Magnifique! Oui, rien n’est errance, Tout est Route en Lui, tant que sommes habités par cette Intention! Ce Compagnonnage, aussi par ces Lectures, est Pure Grâce! Je vous aime, Ô Gens de ma Famille!
    Merci d’être Là!

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  2. Il existe effectivement une analogie à cette affiliation que l’on retrouve dans le soufisme. Nous n’héritons pas de la réalité spirituelle. Elle relève plutôt de l’effort propre à la conscience qui chemine jusqu’au point de convergence, tel que vous le définissez. Il existe une très belle histoire qui renvoie à cette exemplarité : l’histoire de Salman le Perse. Son périple initiatique est édifiant.

    voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Salman_le_Perse

    Merci pour tous ces partages.

    Aimé par 3 personnes

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