Ma religion est sauvage de Son Seul Amour

 

L’Ami,

Les Beautés de la douceur ne sont pas des mièvreries, ni le signe d’une consommation égoïste de la vie.
Les yeux sont à s’ouvrir autant de fois que les paupières sont ces voiles que l’on soulève.
Combien de fois les yeux sont clos par nos insouciances ?
La radiance du cœur rayonnant n’est pas en ce cœur de chair, ni celui que nous croyons nôtre.
Le coeur est subtil coffre de La Toute subtilité.
Le coeur est le lieu d’un Trésor.
Il est en Lui, ce chemin des étoiles.
Le chemin de la toute possibilité humaine.
Son sublime Devenir.
Les pluies de Lumières sont issues de La Réalité première.
L’Amour est la contraction du Rapprochement.
Lors que Le Soleil se lève, j’y perçois son crépuscule.
Il est aussi Sa Perpétuelle Renaissance.
Il est Son Langage.
Il est Son propre Signe.
Néanmoins, je ne m’y arrête pas.
Je ne m’y enferme pas.
Tout est en cet étrange paradoxe à se vouloir compénétrer chaque merveille de l’étonnement.
L’Ami.
Un Jardin est né de notre commune contemplation.
Il est le fruit d’une multitude d’instants fécondés, en ce Silence.
Il est une vie qui a précédé cette vie.
Dès lors, elle est à s’observer et à se laisser jaillir.
La profusion est à l’image de La Création.
Elle n’est ni figée, ni limitée.
Elle est un mouvement dans l’immobilité.
La quadrature d’un cercle, tel que tu l’évoques si souvent.
Elle est le vertige du Commencement, lors que tout bascule.
Elle est aussi ce qui est à retrouver le lien avec Le Tout.
Réduira-t-on la perception à ce qui est seulement connu ?
Il m’a été donné de comprendre que Le Connu vient précisément des Sources inépuisables de L’Inconnu.
Ceci est à nous éclairer sur ce que nous sommes.
Ceci est à nous éclairer sur L’Étendue Incommensurable de ce qui est.
Certains ne semblent pas réaliser que ce vertige insondable est La Rencontre des fleuves de La Toute Beauté.
Les petits pas font de grands pas.
Si je me surprends en cette Contemplation infinitésimale, je réalise que cette Vie est La Saveur inégalée d’autre chose.
Les uns voient en ceci le refus de la vie.
Je me sens bien désolée pour eux.
Nous traversons tous ce monde, et nous y goûtons tous à notre mesure.
Je ne me sache pas différente d’une autre personne.
Je ne sache pas que je vienne d’une autre planète, ni d’un autre siècle.
Je me suis assise sur le banc des mêmes écoles.
J’ai regardé avec des yeux de bonheur ceux qui m’enseignaient.
Partout, j’ai vu le lieu de l’apprentissage.
Je suis l’enfant goulu des connaissances.
L’Ami, j’ai même pleuré un jour de ne pas avoir assez d’une vie pour tout connaître.
Mais ai-je cherché autres Connaissances que celles qui me mèneraient vers L’Aimé ?
Il est ma seule Orientation.
Il est ce par quoi tout me fait chavirer en L’Amour.
Je ris.
Il est à nous émanciper de tout ce qui n’est pas Lui, et c’est là que je vais.
Il est à m’ouvrir les yeux autant de fois que ces paupières sont à soulever les voiles de ma vision.
Comprends-bien.
Toute occupée par Lui, La Lumière a pris forme et s’est donnée un Nom.
Je n’ai rien cherché.
Cela est venu.
Et j’ai reconnu.
L’Ami.
Mes doigts fiévreux ont tourné tant de pages pour y boire en leur océan.
Je ris.
La rigueur de notre chemin est trempé de l’acier des écorchés.
Je ris.
Il s’agit d’une réelle Joie.
L’Ami.
L’Amour est une profusion de Connaissances qui jaillissent depuis les parois éclairées de la Caverne de notre êtreté.
C’est ainsi.
Nous n’y pouvons rien.
Ce qui nous donne la joie, c’est d’avoir réalisé que ce chemin n’est pas vain.
L’Instant a toutes les stabilités d’une Architecture qu’une Intelligence a architecturée.
Il me donne juste à Le voir.
L’Ami.
Souviens-toi, lors que je t’ai confié ceci : je t’ai dit avec tant de fougue que j’étais contente de Dieu !
Cela semble presque fou !
Dieu est ma Joie.
La Rayonnance de mon cœur est La Prunelle de Son regard.
Dieu n’est pas silencieux.
Il est Sa propre Réjouissance.
Je Lui rends grâce de m’avoir libérée de tous les savoirs.
Il a balayé d’un revers de Main tout ce que j’ai appris.
Il m’a mise à nu.
Je ne suis plus.
Lui seul est.
Et il est un grand Secret en Cela.
Il est à revêtir chacun de mes yeux.
Il est à revêtir chacun de mes souffles.
Il est à ouvrir L’Insondable en cette Voie qu’Il m’a offerte.
Il est à parer les secondes de Son Éternité.
Je t’ai dit aussi ceci : si on m’offrait une autre Voie et une multitude de connaissances et de maîtrises sans cet Amour, alors je m’en détournerais sans hésiter.
Je ne saurais vivre un cheminement dans l’éloignement.
Je ne saurais agréer cette sécheresse que professent des biens pensants.
Ma religion est sauvage de Son Seul Amour puisé en La Primordialité.

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