L’Encre Inépuisable ou Le Pas Sage

 

 

L’Ami,

Nul ne peut être plus proche de nous que Lui.
En sommes-nous seulement conscients ?
Nul n’est plus Riche que Lui.
L’avons-nous seulement réalisé ?
L’Abondance est en ces expansions permanentes de Lui.
En sommes-nous seulement conscients ?

En se laissant porter par Celui qui est Origine de nous, sans qu’Il n’ait eu à nous engendrer, sans que Lui-même ne soit engendré, qu’est-il à se passer ?
En se laissant aller à cette seule pensée, qu’est-il à s’activer ?
En plongeant en Cela, qu’est-il à se laisser sentir ?
En se trouvant en cette nouvelle expérience que l’Âme connaît, depuis Son Berceau Natale, qu’est-elle à retrouver, en le plus exquis des émois ?
En faisant un pas vers Le Vivant, L’Âme n’est-elle pas à renouer avec La Vie ?

Pourquoi L’homme hésite-t-il à faire ce Pas Sage?

L’Être Adamique, en sa pré-science, le sait.
Il sait faire ce pas.
Il le fait, parfois même à son insu.
Cela peut durer une vie entière.
Cela peut être en L’Infime Seconde.
Cela peut simplement être La Seconde, et le voilà en La Plénitude d’une douce Lumière.
Il est en Sa Maison.

Lors qu’il hésite, c’est qu’il n’a pas encore vécu cette ouverture intérieure, c’est qu’il n’a pas su suffisamment, écouter son être encore intact qui l’appelle.
Beaucoup pensent que Dieu est une béquille.
Je n’ai jamais entendu plus absurde et plus mensongère parole.
Les béquilles, tous en ont, et parfois de bien lourdes.
Le mensonge est le raccourci facile de la mauvaise foi.
Autant se taire.
Ou bien, autant dire en la plus grande des possibles sincérité : je ne veux pas de Dieu, cela ne m’intéresse pas. Cela même me gène.
Cela remet en cause mon petit confort.
Je ne veux pas du Regard de Dieu qui me fouille partout et ne me laisse pas tranquille.
Je suis bien trop paresseux pour être en une vigilance.
Les rites me dérangent.
Je veux faire ce que je veux.
Je veux bien croire en Dieu, mais Il est trop loin de ma vie.
Je ne Le comprends pas.

Je connais ce langage.
Il est à me faire sourire.
Nier Dieu est encore dire qu’IL est.

Les Univers sont en cette Danse et la minuscule herbe, en son originalité, est à nous parler de Lui.
Même un ivrogne, en sa plus grande fragilité et en sa nudité extrême, est encore à nous parler de Lui.
La plus ignorante des ignorances est encore à Le clamer.
Là où se tourne mon visage, je suis à Le voir.
Tous les Visages sont à me parler de Lui.
Cette proximité qu’Il est à nous faire vivre, est à nous donner La Proximité en chaque chose, en chaque être.
Il est proche de nous, plus proche que nous le sommes en nous-mêmes.
Cette Présence nous donne à toutes Les Présences.
Cette Présence nous ouvre grands les bras à tous les bras.
Cette Présence est offrande de L’Amour.
Même L’ombre est encore Lui.

N’est-ce que formalité d’un discours ?

L’Ami, chacun des mots qui s’écrit ici est chair et sang.
Chacun qui se grave, lors que la plume trempe dans l’océan de L’Être.
Chacun qui prend vie en ce Calame qui danse et qui s’unit au souffle de l’esprit.
Le Calame est à voyager très loin.
Il s’en revient des régions les plus ensanglantées de la vie.
Il visite Les Azurs qui s’offrent en des vagues que l’Âme est à rencontrer.
Mille Lumières et milles ombres qui tour à tour ondoient !
En ces plis, qui sont les étapes, que sommes-nous à comprendre ?

Il est si proche, que Lui Seul est La Proximité.
IL n’est pas Béquille, Il est Eclairage et Sens.
Il est Orientation qui se vit de par l’expérience de Lui.
Il n’est négation qu’en ce qui n’est pas Lui.
Il est Ce qui s’offre lors qu’Il nous offre à nous-mêmes.
Il est Lecture en la Solitude.
Il est Lecture en La Multiplicité.
Il est Perpétuelle Oraison en ce tournoiement infini de Vie.
Nous sommes nos propres béquilles à nous défaire de nous-mêmes.
Lors que mille esclavages enfouissent notre lucidité et notre clarté.
Quelles plus grandes béquilles que nos mensonges !
Ils sont à nous voiler notre Êtreté.

Depuis cette Proximité, depuis cet accueil, Il est Le Compagnon sûr, Il est Celui qui s’accueille.
Il ouvre Le Regard à cette Merveille.

Le Chemin est Le Chemin du Retour.
Le Retour est traversé de nos vagues éloignés du rivage.
Lors que l’écume caresse enfin le sable, un autre Océan est à apparaître.
Il est à nous dire : Je suis L’Illimité. Je suis L’Inconnu.
Je suis La Roseraie aux mille Roses.
Mon Jardin est une Essence qui libère toutes les possibles effluves.

En ce Regard Contemplatif, le silence s’unit au Verbe.
Il est Clameur qui épouse chacune des vagues de L’Encre Inépuisable.

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