Influence et Echo-Résonnance

Nous l’avons déjà exprimé, et nous n’aurons de cesse de le faire, la lecture actuelle du monde est d’abord et avant tout d’ordre psychique. L’on pourrait aussi ajouter ceci : l’appréhension de celui-ci se fait à partir de couches opaques et ce, hélas, de plus en plus épaissies. Lors, quelle est donc l’interprétation* possible ? Les compréhensions des uns et des autres sont la révélation d’un affaissement généralisé qui dure depuis longtemps (depuis l’ère du Kali Yuga, cycle d’une chute remarquable de l’homme).

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Sujet, verbe, complément ou la tour de Babel

L’Ami,

S’agit-il d’une ultime lettre ? La veux-je comme un ultime signe, la phase culminante d’une rencontre ? Durant de nombreuses années, j’ai cru que des mots que nous prononcions, de ceux que nous écrivions, de ceux qui se répétaient, nous pouvions être comprise. Qui y a-t-il de plus simple qu’une phrase simple ? Sujet, verbe, complément. En classe, nous apprenions bêtement, il faut le dire, que les mots avaient un sens, une cohérence, une correspondance. Mais l’on oubliait, sans doute involontairement, de nous préciser que le but des mots ne s’arrêtait pas au seul fait de pouvoir communiquer avec une personne.

Je me suis longtemps interrogée sur cette fameuse phrase : sujet, verbe, complément. Je croyais qu’il suffisait d’aligner une somme de mots pour que l’autre comprenne. Les années passant, j’en vins à me demander si nous n’avions pas été enfermés dans un étroit paradigme, lui-même totalement figé. Les choses n’étaient certainement pas aussi simples. Pour avoir vécu des distorsions de discours, je me suis laissée au silence. Je n’avais pas grand mérite, cela me seyait. Mais, lorsque nous ne vivons pas seuls, et que d’autres sont profondément impliqués dans notre démarche existentielle, lorsque notre conjoint, nos enfants participent de ce grand projet de la venue-au-monde, lorsque nous nous engageons à éveiller en eux plus que l’être affilié au système, certes complexement élaboré, établi par des gens insensibles à la question ontologique, lorsque ces gens vous imposent brutalement un segment fini, sans aucun espoir de Transcendantalité, sans fil conducteur, mettant la réussite sociale au-dessus de tout, plaçant la consommation, cette boucle infernale, au-dessus de tout, que nous reste-t-il ?

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Les mots, langage universel, Métalangage et Réalité

La perversion de la cité commence par la fraude des mots. Platon (427 – 347 av. J.-C.)

Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté. Confucius

Ne voyez-vous pas que le véritable but de la novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mot pour l’exprimer. George Orwell, 1984

Et à cette époque aussi ils oublièrent les langues qu’ils pouvaient avoir parlées antérieurement, pour adopter dorénavant le langage ordinaire, nommé Ouistrain, courant dans tous les territoires des rois de l’Arnor au Gondor et le long de toutes les côtes de la mer, de Belfalas à Lune. Ils conservèrent néanmoins quelques mots à eux, ainsi que leurs propres appellations pour les mois et les jours et un grand fonds de noms personnels du passé. Le seigneur des anneaux, Livre I, La communauté de l’anneau.

Ce ne sont pas les mots qui diminuent et s’appauvrissent, mais bien ceux qui les emploient et qui, volontairement ou non du reste, les chargent de leur lecture atrophiée ou les réduisent à un usage ordinaire (ce qui me, dira-t-on, revient au même). Ont-ils perdu les liens profonds avec ce que les mots, non pas désignent uniquement, mais incarnent ? Car les mots ont leur incarnation, même subtile, au-delà de la relation qu’ils entretiennent avec ce qu’ils désignent. Ils possèdent leur réalité propre, qui est multiple et singulière aussi. L’on croit à tort que ceux-ci s’apprennent, et qu’ils s’empilent dans une sorte de dictionnaire cérébral, mais cela est une façon erronée d’appréhender les mots, et bien entendu, le langage. Considérer l’histoire de l’homme exclusivement sous un rapport linéaire est une façon de dévier sciemment le réel de celui-ci. Cette façon d’étudier exclut volontairement un autre aspect, et non des moindres, tangible malgré tout, et qui est celui de l’origine. Toute chose se trouve et s’épanouit du fait même qu’elle contient en elle toutes les réalités possibles pour s’épanouir et croître, et cette chose ne peut s’épanouir si elle ne contient pas en elle cette possibilité, car rien ne vient de rien. Toute chose se révèle par le fait même qu’elle se puisse se révéler. Or, le langage appartient à un Arbre majestueux qui contient, non pas un seul type de fruit, mais tous les fruits possibles, ceux qui percent et se manifestent dans le réel, et ceux qui sont encore dans le monde du non-manifesté.

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Genèse d’une Rupture : L’Aube

Nous ne pouvons inventer ni la moindre, ni infime parcelle existante, ni ne pouvons reconsidérer les faits, ni même ceux des actes d’être en ce Regard Témoin. Il m’a fallu du temps pour laisser le monde se témoigner en Lui-même. Or, il était bien à se dire. Il frémissait tout entier de Son Dire. Il se logeait dans L’Accueil. Nous ressentons crûment La Réalité du Troisième Œil, cet Œil ouvert qui naquit dans le Berceau des Deux. Ce qui s’exprime est à sortir en fulgurance des Jours naissants, jaillissement que l’on nomme Aube, non pas en référence uniquement à la nuit qui fait place au jour, mais bien à leur compénétration mutuelle qui nous est souvent rappelé dans le Coran par le terme FAJRفجر    ( faire jaillir, ouvrir un passage entre la roche…). Cette compénétration perpétuelle s’est trouvée marquée par la même compénétration avec la langue Française et La Langue Arabe et Hébraïque. Chaque langue apporte son effervescence cognitive et Son Métalangage. Les langues sacrées et les mantras activent les clés intérieures qui font acte de résonance. La Guidée est intrinsèquement Être. C’est Cela qui, à la fois éduque, élève et fait dépasser notre personne. Il n’est plus aucun besoin, mais Acte d’Être. Déploiement en cette Reliance. Nous suivons La Guidée qui nous donne Le Chemin apparent, existencié. Depuis toujours, nous aimons écouter. La Vie est une Ecoute. Chaque être-apparu-au-monde est cette Semence qui a pour vocation d’éclore. Vous êtes La Semence, ayant pour vocation de se fendre en Deux et de donner le Trois. Tout est précieusement contenu en cette dernière. Une fois que vous êtes L’Apparu en votre Regard Témoin de La Semence, vous commencez à voir votre Arbre. Ne confondez pas avec la puissance de Deux, laissez jaillir La Plante. Malheureusement, la plupart des gens s’attache à ce qui est périssable et ne voit plus ni la Semence, ni L’Arbre qui pousse. Alors, cela périt dans l’éphémère balbutiement, asséchée par l’oubli. Le fait d’avoir été reclus des milliers d’années en ce monde de l’apprentissage, milliers qui se configurent en l’instant donne à connaître L’Unité. L’Instant fourmille de milliers de Signes, perles de Connaissance. Ce que nous accueillons en cet Instant, est aussi ce qui nous donne à La Conscience qui nous interpelle. C’est Cela La Merveille. La Langue ADN de notre être se déploie et nous savons que Cela est. Nous n’éprouvons plus ni conflits, ni jalousies, ni dissonance, ni amertume, ni rivalité. Notre but en écrivant est tout autre, car même écrire n’est pas une nécessité. Si nécessité est, elle le devient par la seule réalité en notre acte d’Être. Alors il n’est plus rien que cela. Mais, nous ne pouvons non plus nier le fait que Le Mystère S’appelle, Lui en Son Désir et L’Amour de La Connaissance est une Soif intarissable. Le Goût d’Être est en Lui et Cela est aussi notre Genèse, en La Semence devenue Livre, Alchimie et Verbe. Il est Lui en L’Absoluité, et Il est Lui en La Descente.