Le Roi et L’Échanson (2)

Peinture de Andrea Solario (1460-1524) et Bernardino Luini (1482-1532)

 

L’Échanson dit : je n’ai jamais désiré voler une seule larme de Vin au Roi et en mon âme, la Révérence du doux Nectar est en Son Jeu à m’offrir L’Élixir de Son Désir. Je n’ai pas craint de devancer La Mort, et Le Roi ouvre large les Mains de Son Assentiment. Au plus proche de Son Cœur, La Fleur éclot et c’est en mon corps que L’Étreinte a lieu. Si près du Souffle, si près du risque, Il se tient si droit devant mes genoux tremblants. Il s’avance et enlacés, nos présences ne font qu’Un. Des lèvres trempées en Son Vin, j’ai vu La Coupe. Le Chant d’Amour suinte de ma poitrine écartelée. Des Rayons de Sa Lumineuse Bienveillance, je ploie encore les genoux. La Majesté de Sa Puissance est Le Versant même de Sa Grande Beauté. Le Roi est à ma pauvreté collée et je ne sais plus si Lui est ou si moi je suis encore. La douce perplexité est autant de perles suaves au creux d’un chapelet et les étoiles dansent en ronde de Joie. Tel est Son Enseignement, et Rien n’est illusion, mais Révélation au Souffle de Son Amour. Si tout Cela était une illusion, que serait Le Sens à Ce qui est en Sa Singularité, multiplicité de Sa Manifestation ? L’Illusion persiste au regard qui s’appauvrit des éphémérités du passage. Tout en ce Décor est Pureté de Concrétude en La Matière de Sa Volonté. L’illusion consiste à croire que tout Cela est permanent. Des crudités des figements du matérialisme, des mécanicités sans Le Souffle relié à La Réalité de notre existence, alors, la déviance est grande. Le Roi convie à la suspension et en L’Apnée. Une Seconde en Lui plie des distances insoupçonnées.

Ni Prométhée, ni feu ardent dérobé, ni précipitation, mais Don en Sa Générosité. Couronne du parachèvement au Retour des Joailleries d’une Chevalerie qui se décline à L’Apogée du Cycle actuel. Précieuses Révérences et vêtures qui sont Ses manteaux accordées aux plus démunis. Et qui sont donc les démunis ? Ils sont telles les feuilles d’un arbre à chanter leur pauvreté et oublier au frémissement du Vent les rigueurs de la mendicité. Vêtus de haillons, nus et décharnés, lors que L’Aurore cueille leur chant, les enfants s’approchent et ne doutent jamais de La Lumière qui en leur petit cœur, est La fenêtre du doux regard.

4 commentaires sur “Le Roi et L’Échanson (2)

  1. Avancer à petits pas… Revenir est une longue marche. C’est vrai! Nous avons de la route encore. Mais à vous lire, je comprends que l’intention est une distance pliée. Je comprends que l’on ne doit pas tricher aussi. C’est une autre paire de manche. Aïe Aïe, 🙂 Merci Océan sans rivage.

    Aimé par 1 personne

    • Merci Irène.Il est dit que ce chemin est plein de ronces et il qu’il faut soulever sa robe et avancer lentement. Il est vrai que nous aurions tendance, étant donné les courants actuels à vouloir plier soi-même les distances. C’est la spiritualité kit-en-main… C’est l’air du temps. Nous sommes en cette phase de la confusion. C’est pourquoi, seule La Tradition, le chemin initiatique tel que nous le rappelle René Guénon est une Balise sûre. Quand bien même serions-nous à vivre en nous la lumière, et Dieu merci Elle est là, partout, Elle est à nous donner la Guidance. Ce n’est certes pas une mince affaire, mais c’est Beau de toute Beauté. Peu importe ce que nous sommes à vivre, il est Une Sagesse et Elle est Enseignante en Son Architecturale Intelligence. Le fait de ne pas tricher, de ne pas se hâter, de ne pas s’approprier, de ne pas se leurrer, tout Cela relève d’une intention qui se cueille en nous et nous éprouve sans cesse, car vivante et modelante…

      Aimé par 1 personne

  2. La Majesté de Sa Puissance est Le Versant même de Sa Grande Beauté.

    Chère Naïla,
    Cette phrase est d’une vérité étonnante !
    Parfois les maîtres nous montrent cela : une colonne de puissance et de majesté intérieurement et une attitude de miséricorde extérieurement.
    Chacun des mots de cette phrase est à sa place exacte. Vous avez atteint la perfection du parfait.
    Merci.

    Aimé par 2 personnes

Laisser un commentaire