Dialogue 12 – Confidences d’un Coeur

                                                                            Peinture de Camille Corot, 1861

 

D’être venu au monde est un entier Mystère a murmuré un cœur.

Je ne suis ni d’ici, ni d’ailleurs.

D’où viens-tu, alors ?

C’est en ce jet jaillissant que se trouve la réponse.
Je l’ai su, lors que je ne sus plus rien.
J’ai aimé ne plus rien savoir.
Cela m’a enveloppé de la plus douce Présence.

D’où viens-tu, tout de même ?

J’ai senti un regard.
C’est là que je me suis animé.
Le Regard m’a caressé tel un Rayon, il est La Vie.

Qu’est-ce donc une vie, peux-tu me le dire ?

Ce regard m’a étourdi.
Cette chair a frémi de Son Acuité perçante.
Il est L’Océan en lequel je ne cesse de me noyer.
Qui a peur de plonger ?
J’ai ri lors que les vagues m’ont submergé.
Je ne regrette rien.
Je ne regrette pas les mouvements incessants de Ses Bras Aimants.
Je n’ai pas peur de la noyade.

Comment est-ce donc possible ?

Je ris de ceux qui ne savent pas plonger en Sa Robe Azurée.
Je ris à gorge déployée.
Celui qui n’aime pas, n’aime pas.
Mais celui qui aime, est un fou.
La Folie de L’Océan m’imbibe de Sa Présence.
Même les abysses sont encore les exploits de La Lumière qui se trouve.

Le cœur connaît les étapes du Voyage.

Dis-les moi.

Il est au tout Commencement dilatation d’une semence.
Elle est à éclore dans les tumultes de L’Aspiration.
Elle est L’atome qui s’épanche en Sa Toute Puissance.
Si tu as peur, ne t’approche jamais des rives de L’Incandescence !
Elle ressemble à l’enfer, mais ce n’est pas l’enfer.
Il est Une Source Bouillonnante qui vient des tréfonds de La Terre.
En ce Tout Commencement, Il est Un Rayon fulgurant.
Il me perce depuis les lointaines contrées de L’origine.

Quel est donc ce Rayon ?

Ne l’as-tu pas deviné ?
Il est La Flèche tant attendue et tant redoutée d’un illustre Archer.
Il connaît bien Sa Cible.
En Son Œil lucide, se trouve aussi, Le Vin de L’Amour.
La pointe de Sa Flèche est trempée dans Le Vase de L’Extase.
Ce Vase est un Lac Lunaire qui attire et se nomme Retour.
Il est une Danse Sacrée qui ondoie depuis les Germes de La Souvenance.
Il est Le Jardin des Réminiscences.
C’est Là que Tout commence en Son Perpétuel Renouveau.
Il est un Chant d’Amour qui est aussi les Larmes de L’Océan.
Ce cœur saigne.
Sais-tu que son sang est Transparence des Eaux de La Majesté ?
Sais-tu que cette perpétuelle Béance est La Porte de mille étoiles en fusion ?
Sais-tu que celui qui se jette dans L’Océan de Son Océan n’est jamais perdu ?

Je n’ai pas peur de me perdre en Lui.

( A suivre )

Laisser un commentaire