Lettre à L’Amie

Detalle de "LLamada a las armas" (1888). Edmund Blair Leighton (G.B. 1852-1922).Peinture de Edmund Blair Leighton (G.B. 1852-1922)

 

L’Amie,

Des instants qui n’en sont qu’un au regard de notre rencontre, et depuis l’intention renouvelée à L’Aube de nos veillées, nous avons scellé notre amitié en Lui, lors que le pétrissage est une oeuvre alchimique qui nous conduit au resserrement. Nous quittons nos errances et les chemins d’infortunes. Nous abandonnons nos illusions et notre silence est la réponse à notre transformation. La Lumière nous donne à saisir soudain l’incontournable. La passion se transforme au feu de la rédemption et nous nous regardons sans fard, sans nous perdre, parce que L’Appel est une Porte qui s’ouvre. Ce chemin fait de nos souffrances, est le chemin de Lumière sans plus de mensonge. L’Amie ! La Vie est ce bienfait qui nous rattrape au creux de La Main Ultime. Je n’ai pas crains de te parler, toi, ma sœur du Jardin, au vrai de la crucialité. Nous nous sommes regardées sans complaisance, mais nous nous sommes vues en L’Amour. L’Âme est plus fidèle que nos errances. Elle nous rencontre, au-delà de l’espace, au-delà des contingences. Elle nous murmure l’exactitude et nous renvoie au réel. De La Lumière en L’Origine, L’Amie entend et voit. Ni toi, ni notre frère, ni notre sœur n’avons manqué ce rendez-vous. Nous l’avons reconnu de l’avoir tant attendu. Des paroles qui forment une arche, de beauté et de rayonnance. L’Âme rencontre L’Âme. Soudain, tout Cela est une évidence. Que nous importe les leurres ! Nous savons que La Finitude est une véritable solitude qui nous rappelle à La Réalité. Nous connaissons les mots et leur substance pour ne jamais les dissocier de la vie. C’est en l’expérience que la confidence devient pure Amitié. Dame de Beaulieu, es-tu de ce monde ? Quelque chose qui se cherche en la sublimité, en l’accueil de l’authentique, en l’union sublimée. Telle est notre proximité qui efface et plie les distances, et du corps et de la conscience. Les mots ont devancé, puis se sont trouvés, n’est-ce pas ? Ici, je me veux témoigner de cette pureté de l’intention, de ce tremblement de rosée, à peine palpable au toucher du velours de nos cœurs. Nous avons entendu, tel le glas qui sonne et qui réveille pour dire : il est temps ! Nos âmes grossières sont taillées avec une force inouïe qui ne nous trompe pas. Celui qui aime, aime comme pour lui-même. Telle est la rencontre du charbon en la promesse du pur diamant. Telle est la force du retournement et de la conquête éprise de L’Âme qui fait acte d’abnégation. Un vent de douce miséricorde nous enveloppe tandis que nous titubons encore. Qu’importe le chancellement, puisque le trésor est en ce Lieu bien gardé et qu’Il ne périt jamais, lors que Le Souffle de L’Aimé réanime chaque éprouvé ! Nos mains se donnent en cette effusion. Je t’embrasse sur le front de la prosternation. Je pose sur tes épaules le baiser de l’alliance. Dame de Beaulieu, le Chemin est précisément La Présence en La Présence. Le Jardin est né de notre intention. L’ouvrage est un compagnonnage indéfectible puisque c’est en Lui que tout est à se rassembler. Nous marchons en ce pas cadencé. Nos silences sont nos prières et notre recueillement. Notre Amour est une fraîcheur à L’Ombre du Bien-Aimé. Nos mots n’ont fait que rejoindre la vérité de nos cœurs aimantés. Chaque jour, nous apprenons ce que la veille enroule au fruit du jour. Nous avons laissé ce monde à sa frivolité et nous avons uni notre souffle à la mendicité de nos âmes éplorées. Mais le sourire gagne nos visages en reliance et nous tissons en cette promesse, sans illusion, la beauté de notre intime Amitié. Le Périple est en Le Tout-Possible, car il n’est de retournement qu’en cette Réalité. Ainsi, nous savons que notre compagnonnage est le profond désir de ne jamais nous quitter. L’Âme rencontre L’Âme et Elle reconnaît.

4 commentaires sur “Lettre à L’Amie

  1. Ô Amie de mon Âme, comme tu as dit vrai! Quel Chemin parcouru ensemble! Que de Moments scellés en Son Amour! Que de Beautés en Cet Eveil! Que d’Amour enveloppant nos souffrances!
    Merci et Merci et Merci mon Amie d’être Là! Ce Compagnonnage, pure Grâce en nos mains si soudées! Je me courbe devant tant de Miséricorde. Ta main tendue jamais ne m’a lâché.
    Oui, nous irons encore et encore en Lui, même titubant, mais nous relevant encore et encore. Ô comme ce Chemin s’ouvre à celui qui Le cherche!
    Ô mon Amie, cette Union-là n’est pas de ce monde!
    Qu’elle perdure pour toujours en ce Lieu où nous nous rencontrons.
    Je t’embrasse aussi sur le front de la prosternation. Et c’est à genou que je reçois le baiser de l’alliance.

    Aimé par 2 personnes

    • Un jour, nous entrions dans une boutique hors du temps, et je regardais le marchand avec amour tant il était si beau de lumière. Il était vêtu tel un ermite taoïste, le crane rasé, les yeux fendus de soleil levant. Sa boutique insolite m’avait littéralement transportée en ces régions de Mongolie, en ces steppes arides. Je n’avais de cesse de plonger en son âme. Nos yeux se parlaient, en ce par-delà, en ce par-delà. J’ai fini par lui dire : merci d’être. Alors lui de répondre : il faut être deux pour se serrer la main. Je l’aime. Ainsi sont ces rencontres de Lumière et de Grâce pure. Je remercie Le Seigneur ! L’Âme ! Ah L’Âme !

      Aimé par 3 personnes

Laisser un commentaire