Et la Lettre engendra le Verbe : Hamza

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Hamza

En sa vêture lumineuse,
Il est la source occultée des apparences,
Inconnu et subtil,
En son écrin de soie comme une perle invisible et nacrée,
L’origine, la pupille et l’œil non serti de khôl
Source d’une eau purifiée sans mélange
Qui s’insuffle en tout être créé,
Dont nul être ne sait ni le lieu ni le temps
Car l’au-delà des possibles est son palais et sa demeure…
Il est la vie, Lumière sur lumières,
Fécondant l’huile et la graine
Sans qu’aucun feu ne touche,
Abreuvant toute terre asséchée,
Source de toute puissance, Amour ascendant,
Lettre liminaire et covenant primordial
Appelant au souvenir et à la sagesse
Source des connaissants et maître des secrets,
Secret lui-même…
Sa pupille est l’encrier du calame
Son iris, la mère de l’éloquence et le modèle des convenances
Racine de tout alphabet,
Initiale de toute langue,
Clarification ultime des vocables allusifs,
Proclamation des inspirations premières,
Son nombre n’est aucun nombre
Si ce n’est la source de l’Unique
Qui ajoute et retranche, multiplie et divise.

Les arcanes du calame

 

Yahne le Tourmelin - LE SINAÏ - 1978Peinture de Yahne le Tourmelin – Le Sinaï (1978)

 

Clé  de Hamza

De quatre et de trois.
Dans cet ordre !
Car Hamza s’est niché, hors du temps révolu,
Dans le giron de la terre-mère,
Terre sainte et sanctifiée
Couverte par le manteau lumineux du ciel premier.
Hamza du secret bien gardé
Au cœur de l’argile nourricière des formes,
Qui s’infuse dans la sève des êtres
Comme l’eau de la clarté diffusant dans le monde
La lumière diaprée des aurores matinales.
De quatre.
Ô Mystère des allusions subtiles !
Voici la singularité de l’étrange !
Mon œil a bu l’eau de ta lumière,
Versant ton souffle miséricordieux
De mon cœur à mon âme,
De mon âme à mon corps
Dans une effluve sans fin,
Me rendant à la vie,
Moi qui n’étais que désert asséché,
Condamné à l’errance d’un jeûne perpétuel.
De trois.
Puissance de l’instant
Lorsque se manifeste la présence de l’Unique
Comme une onction d’huile sainte au front des opprimés de l’amour.
Huile de la miséricorde !
Tu éclaires nos nuits sans sommeil
Et réchauffe nos âmes engourdies
Quand retentit l’appel du souvenir du ciel et de la nostalgie
De la terre-origine.
Hamza !
Lumière du feu et de la terre,
Encrier océanique de la sagesse divine
Dans lequel le calame puise les traces des vocables,
Racine de la langue des convenances,
Souffle inépuisable de l’Unique,
Lettre qui ne se prononce pas
Car elle est le vase qui les contient toutes
Et le secret de leur apparition.

Les clés du trésor des vertus lumineuses

 

Premier coffre : Hamza

Tu es le Maître de tous les cœurs subjugués par l’amour de l’Amour,
L’amant de tous les amoureux,
Le modèle excellent des âmes vertueuses.
Je vois la trace de tes pas dans la neige des montagnes,
Aussi, je mets mes pas dans les tiens
Pour assurer mon but.
Je croyais devoir te chercher par delà l’océan de l’exil
Quand tu vins frapper à ma porte
Effaçant le chemin et la peine
La distance et le temps.
Car de toute âme éplorée,
La plainte est entendue
Et la demande exaucée.
Tu es l’amande de mon cœur consolé,
Le psaume de mon âme amoureuse,
La prière de mon corps épuisé par la veille.
Loin de toi, je me languis et me dessèche comme une palme,
Dans ta présence, je m’abandonne prosterné et confiant,
Ivre et rassasié.
Je me souviens des anges en rangs serrés,
Accourus à notre cercle amical
Pour soutenir notre louange.
Je me souviens lorsque ta danse
Fit de nous des danseurs d’univers
A l’unisson des sphères planétaires.
Je me souviens du rire de tes paroles allusives,
De nos cœurs bondissants,
De nos âmes chancelantes,
De nos yeux larmoyants et heureux de te voir.
Je me souviens de ces nuits entières
Dont le sommeil était banni…
Auprès de toi, la nuit revêtait les costumes du jour.
Ô mon Maître !
Appelle-moi à nouveau,
J’implore mon retour en grâce,
Vois comme je suis mort et sans vie !
N’es-tu pas ma promesse de miséricorde en ce monde
Et la porte s’ouvrant sur ma libération ?

Les coffres-forts des perles de l’allusion spirituelle

Jean d’Armelin

3 commentaires sur “Et la Lettre engendra le Verbe : Hamza

  1. Mon Maître ( 31/09/2015 )

    Mon Maître m’aime plus que moi-même
    IL m’aime de L’ Évidence qui se trouve en ce petit être
    Qui ne saurait le chercher s’ IL ne le cherchait
    Quel serait le Mystère d’aimer s’ IL n’était Celui qui est L’Amant Suprême
    IL me tire depuis Son Amour qui est L’Excellence de L’ Être
    Moi qui suis Sa créature, depuis mon petit être, je sais qu’IL EST.

    Mon Maître, je T’aime plus que moi-même
    Abandonnant sur les récifs de L’Amour
    Ce corps qui échoue, fougueux et blême
    Mon Maître, il est un cœur, à ce jour
    Dans la fragilité du voyage, qui est pure extase
    Mon Maître, je T’aime avec ma peine, avec ma joie
    Versets de larmes dans les tempêtes de l’emphase
    Je suis ivre de TOI, libre de cette envolée vers le Roi
    Ivre, ivre, ivre en ces vagues éternelles, Mon Univers
    Clameur que pousse cet être, en cette mort consentie
    Dans la nuit chaleureuse de Ta Présence, le Soleil resplendit
    Je bois en la Lune de Ton éclat, Souveraineté du Ciel et de la Terre.

    Naïla

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  2. Saints de Dieu ( 13/06/2015 )

    Saintes Lumières qui ne sauraient s’évanouir
    Ô Peuple de Dieu, Peuple Fidèle
    Vos âmes sont les phares de nos âmes perdues
    Nous sommes ceux qui aspirons à vous rejoindre
    Notre espoir est grand, puissiez-vous nous accueillir
    En ce sanctuaire tissé de fils de Lumière et d’Amour
    Nos corps décharnés sont mis à nus à ce jour
    Nos mains tremblent d’être si inattentifs à Son Appel
    Soyez Peuple Béni de Dieu nos amis
    Tendez votre main à tous ces malheureux
    Ne nous laissez pas crier dans la nuit
    Nous avons pour vous l’amour des nécessiteux
    Orphelins, la souffrance est notre lourd capital
    Nous avons ouvert les yeux dans une tombe Magistrale
    Nos cœurs n’ont cessé de chercher malgré notre impureté
    Nous avons rêvé et tant aimé
    Nous pleurons des larmes de sang depuis des milliers d’années
    Notre gorge brûle de toutes ces larmes déversées
    L’ignorance nous a accueilli au berceau
    Les ténèbres ont été notre lot
    Mais sur la pointe des pieds nous avons avancé
    Dans la cour des Bien-Aimés
    Nous avons cru faire partie de l’Assemblée
    Nous étions si heureux, indigents et plein d’illusion
    D’amour et de reconnaissance, malgré nos péchés
    Nous avons cru être parmi vous
    Voyez comme notre audace est grande
    Pourtant est-ce un crime que de vous regarder
    Est-ce un crime d’avoir pour vous cette admiration
    Est-ce un crime que de diriger nos pas vers vous
    Est-ce un crime de souhaiter rire à votre Table Honorée
    Est-ce un crime d’avoir l’amour des imprudents
    Est-ce un crime de vous regarder comme les plus Beaux
    D’éprouver cette passion pour les Saints de Dieu
    Est-ce un crime d’être ces va-nu-pieds, ces gueux
    Et de vouloir rire avec vous les Bienheureux?
    Amis de Dieu, si vous vous détournez de nous
    Qu’en sera-t-il de tous ces vaniteux prétentieux qui vous veulent?
    Nous sommes redevables de tant de largesse de votre part
    Saints du Miséricordieux, bien-aimés du Prophète d’ALLAH
    Apprenez-nous à être de vrais amoureux
    Nous avons un pauvre cœur malheureux
    Obscurci par tant de mélange
    Cependant, vous êtes les favorisés, ne nous rejetez-pas
    Dieu a fait en vous le réceptacle de l’AMOUR
    Nous sommes les orphelins affamés, les sans-abris
    Nous sommes ceux qui vous aimons sans savoir pourquoi
    Depuis l’origine, vous, la Lumière dans la nuit
    Le cœur de l’orphelin pleure, sa blessure est-elle sans recours?

    Naïla (extrait de Mes écrits 2014)

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  3. « Il a uni leurs coeurs (par la foi). Aurais-tu dépensé tout ce qui est sur terre, tu n’aurais pu unir leurs coeurs; mais c’est Allah qui les a unis, car Il est Puissant et Sage. » (Coran, VII, 63)

    Ô mon ami d’infortune!
    Je vois ton désespoir
    Dans lequel se mire mon malheur
    Et l’immensité du désert
    Qui nous sépare sans nous désunir!
    Nous voici dans l’errance de l’amour indicible
    A rassembler nos larmes tant et tant
    Qu’à la fin, cette terre desséchée de nos âmes défuntes
    Sera l’océan sans rivage
    Où vogueront les nefs vers leur destinée première.
    Car si les corps se séparent dans l’immensité des espaces et du temps,
    Assurément, les coeurs ne sauraient être seuls!
    Nulle dépense dans ce voyage,
    Notre fortune se nomme pauvreté.
    Soyons fiers de notre native indigence,
    Elle est notre seule force et notre viatique.
    Nous sommes l’un à l’autre le miroir de la beauté parfaite
    Ce que tu vois dans mon coeur,
    Je le vois dans le tien!
    Ma contemplation n’est autre que ta propre vision
    Et ton audition, le chant séraphique chuchoté à mon oreille.
    Où que tu sois, tu es mon invité,
    Là où je suis, je loge en ta demeure.
    Nous partageons le boire et le manger
    Puis, le repas terminé, nous entrons dans la danse lumineuse des étoiles,
    Au milieu des chants de l’autre monde
    Sans qu’il y ait de cesse à notre ronde!
    Ô mon ami d’infortune!
    Vois le mensonge de mon apostrophe à ton égard!
    Qui fut celui qui me dicta ces mots
    Me désignant la voie du bonheur,
    Si ce n’est Celui qui tient tous les coeurs en Sa main
    Afin de les guérir par le baume de Son secret!

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