Liberté d’un fou

Peinture de Eugene Alexis Girardet (1853 – 1907) 

 

J’ai frappé à la porte, mais l’on m’a dit : n’as-tu pas compris que tu étais déjà à l’intérieur ?
Je suis resté sans voix.
J’ai bu à La Coupe d’un nectar que l’on est à méconnaître.
L’on m’a dit : cette vie est sans fin.
Je suis déjà mort, ai-je répondu.
Justement, m’a-t-on rétorqué !
Alors, sous la voûte étoilée, lors que la brise se venait m’effleurer, j’ai dit : vois, je suis allongé.
C’est en La Nuit que je suis le plus ivre.
Les poussières d’or survolent les cheveux de chaque constellation.
J’ai tendu les mains, et il m’a été dit : vois les parois d’une tombe qui est plus qu’un asile.
J’ai plongé en La Vue des Lacs de L’Intimité.
Il est une Alchimie et c’est en ce centre que fusionnent, ici, les images de La Pleine Contemplation.
– Renonce ! Vois comme L’autre côté est une Vie entière !
Je ne savais pas, et pourtant, ne l’ai-je pas pressenti ?
J’ai fermé les yeux qui se sont ouverts sur ces mondes du Tout-Possible.
C’est là !
C’est bien là que le Voyage est à se vivre !
Comme est effervescente cette étrangeté !
Je les ai caressé de toutes mes pensées !
Je ne les oublie jamais !
Chacun est en ma larme perlée.
Je les aime.
Je les visite à chaque seconde du Souffle de mon soupir saccadé !
Je L’appelle !
– Renonce !
Je n’ai jamais vécu cette vie comme étant une finitude.
– Renonce !
Comme est belle La Bouillonnance de mon cœur rendu prisonnier !
Peu importe !
J’aime cette Réalité !
Depuis que je me suis allongé, je suis heureux de mourir !
Telle est La Liberté !
J’ai labouré chaque parcelle, et j’ai gratté jusqu’à l’usure.
Je n’ai pas cessé un seul instant de chercher !
Pas un seul instant qui ne soit cette Quête !
Oh, pas un seul instant !
J’ai saisi une toute petite cuillère et c’est avec celle-ci que je creuse !
Creuse, m’a-t-on dit, et alors, j’ai creusé !
Je ne suis jamais fatigué des grains de sables et de l’argile qui crissent !
En eux, une pépite est à jaillir, et mille autres qui suivent.

Mille Ruisseaux, aussi !

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