Connaissance et Approche

 

La Connaissance ne relève pas de l’opinion, ni des fabrications discursives et spéculatives. L’on pourrait nous reprocher notre discours parfois sentencieux et grave, mais à la vérité, il est deux sortes d’approche de la vie, quand même le mot approche reste inapproprié et se réduit à la vision commune de l’acception. Or, L’Approche est une Réalité beaucoup plus complexe qu’il n’en paraît. Je dirais même que Cela s’approche et nous découvre. Je dirais que le cheminement spirituel est un cheminement à rebours, allant à l’encontre de toutes les opinions, les remettant toutes en cause, les ignorant royalement, car il nous incombe de le préciser : la vie spirituelle est nécessairement un par-delà. Nous comprendrons aisément que chercher le connu au sein de la vie spirituelle est déjà une erreur en soi. La Connaissance procède de l’illimitée, sans quoi elle n’est pas Connaissance, mais imitation, conformité et sécurité. Il ne faut pas non plus confondre paix et sécurité. L’une est proprement la réalité réalisée, jaillissante de profusion d’un état d’être, alors que l’autre relève uniquement d’une approche sociétale et conformiste. L’unité ne vient pas de la sécurité, mais bien de La Connaissance. L’ignorance cherche à se sécuriser, tandis que La Connaissance est l’exponentialité des possibilités inhérentes à l’homme. La vie clanique cherche les conformités, la vie spirituelle cherche la vérité. L’approche vient ou d’un acte allant vers, ou mieux de l’état de réceptivité qui ouvrirait le champ des perceptions qui donnerait ainsi à l’Approche, sa propre spécificité, vécue et goûtée lors de l’éclosion des possibilités de l’être. Or, recevoir c’est vivre. Or, recevoir, c’est L’Approche de ce qui est re-connu, de ce qui se déploie intimement et qui donne à la vision-témoin d’un autre champ de conscience et de fait à d’autres réalités de perception. Percevoir, c’est avoir enfanté l’enfant nouveau. Il ne s’agit pas de revenir à l’enfance, mais de laisser l’autre enfant naître. C’est ce que l’on nomme Fitr en arabe (فِطْرة) et qui fait référence à La Religion Primordiale, Celle-même qu’évoquent tous les Anciens de toutes les obédiences Traditionnelles. La méthode pour le vivre n’est guère mentale, mais plutôt mise en oeuvre, mise en pratique. Pour ce faire, il est un abandon qui nous fait entrer en concomitance dans le champ de conscience des actes spirituels fécondants. Nous pouvons dire que nous parvenons à la spiritualité, et qu’elle parvient en nous. L’Appel en lui-même révèle que nous sommes à L’entendre. C’est ainsi que Dieu dans Le Coran mentionne à la Sourate 2, verset 186 : Et quand Mes serviteurs (ceux qui se  sont tournés vers Moi, ceux qui ont pris comme Polarité Mon Être, La Transcendance) t’interrogent sur Moi… alors Je suis L’Approche (Je suis Proche) : Je réponds à l’appel de celui qui M’appelle quand il M’appelle (celui du demandeur). Qu’Ils répondent donc à Mon Appel, et qu’ils aient foi en Moi, sans doute entreront-ils en la maturité (conscience) »*  Ainsi il est intéressant de s’attarder sur la réalité du cheminement : nous sommes à un moment investis par La Conscience de cette Réalité. C’est bien Elle qui parvient en correspondance à notre conscience. Entrer en spiritualité, c’est donc être éclos et de fait, vivre la première prise de conscience du Germe de cette Réalité. En lui, l’homme entend L’Appel, mais le fait même d’entendre cet Appel est aussi une Réponse à L’Appel. Sans Echo, Le Corps est inerte. Nous rencontrons nos semblables, non pas que nous excluons socialement les autres, mais parce que le semblable est une Re-connaissance ;  Il est L’Echo ; nous sommes Son Echo. Nous sommes Sa Cible, car Il n’est de Cible que Celle-ci.


*Version arabe du verset : وَإِذَا سَأَلَكَ عِبَادِى عَنِّى فَإِنِّى قَرِيبٌ ۖ أُجِيبُ دَعْوَةَ ٱلدَّاعِ إِذَا دَعَانِ ۖ فَلْيَسْتَجِيبُوا۟ لِى وَلْيُؤْمِنُوا۟ بِى لَعَلَّهُمْ يَرْشُدُونَ

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