Genèse d’une Rupture : La Vie est un Chemin spirituel

En Echo à Je ne crois pas

Arnold Böcklin (1827-1901), Stèle Funéraire - 1880Peinture de Arnold Böcklin (1827-1901)

 

Hier, j’étais intelligent et je voulais changer le monde.
Aujourd’hui, je suis sage et je me change moi-même.

Rumi

La plus grande des ténèbres est précisément l’illusion. Tandis que le plus grand mal est l’ignorance. Tant que nous ne savons pas qui nous sommes, nous serons en la perpétuelle dérive. Tant que nous ne fermerons pas nos yeux à ce monde, le bruit du mental fera obstruction à tout discernement. Tant que nous ne saurons pas dire : je ne sais pas, nous ne pourrons accueillir. Tant que ne tomberont pas nos opinions, telles les feuilles en automne, ainsi que nos convictions, nous serons des vaniteux et de bien piètres prétentieux. Il est temps d’être clair : la vie est un chemin spirituel qui s’ignore. Nous sommes dans la plus effroyable illusion et rien n’y fait. Personne ne veut entendre. Le monde des cieux peut descendre jusqu’aux pieds des hommes, ils ne verront rien. C’est ainsi. Ne réduisons donc pas un chemin initiatique à une pseudo-extase passive et épanchée de mièvrerie. La connaissance se drape de certaines pudeurs pour ne pas heurter, et néanmoins, la vérité dérange. Nul ne sait ce que cache la réalité des mots que l’on allonge sur le clavier, à défaut de feuilles raturées. Nous ne cherchons pas à dire ce que nous sommes, ni toujours évoqué ce chemin. Il nous répugne prodigieusement. Cela commence depuis toujours et je peux dire que l’expérience spirituelle nous fait basculer de l’autre côté, c’est-à-dire, du côté inverse, c’est-à-dire du côté du Retour. De fait, nous regardons depuis ce versant, depuis ce que j’appelle L’Ailleurs. Il serait pourtant plus juste de dire que l’ailleurs est en ce monde totalement à la dérive… D’abord, disons-le  : Nous ne vivons pas l’extase. Que cela signifierait-il de vivre Quelque Chose encore de séparé ? L’Extase est la Vie Elle-même, mais nous ne le savons pas, nous ne le savons plus. Tel est L’Âge d’or ! Lumière qui vibre en La Lumière. Nous témoignons de cela, rien de plus, sans jamais nous l’approprier, le vivant en Lui, Lui rendant chaque Chose qu’Il nous révèle. Ce n’est plus nous qui nommons la Vie, mais Lui en nous et Cela procède de la cohérence, qui nous est donné, en L’Intelligence, ou bien en La Sagesse. Le Basculement est une Réalité, bien plus concrète que nous l’imaginons. Un jour, nous comprendrons que nous sommes tous inter-dépendants, tous liés, et que ce monde visible est bien régi par des Lois indéfectibles, des Lois Naturelles, immuables et en lesquelles nous somme pré-inscrits depuis Le Pacte Primordial. Il nous incombe de faire acte de Rappel. Le Ciel s’ouvre en L’Immanence et nous donne à décrypter La Réalité de notre Temps. Nous sommes notre Temps. Peu à peu, nous essaimons ces connaissances, car, elles ne nous appartiennent pas. Conformément à l’ordre initiatique auquel je me suis rattachée, lors que Cela est venu sans que je le cherche, et conformément à l’agrément de mon maître, je m’exprime. J’y suis autorisée. Mais, il n’est aucun désir de convaincre. Cela se joue sur d’autres plans. Cela relève des réalités vibratoires effectives et concrètes. Cela procède des effets incantatoires, de la vacuité, de la réceptivité et des Plans supérieurs qui ne sont pas nôtres. Peu importe ! Ceci est d’abord notre viatique. Nous avons plongé durant des années entières en un compagnonnage, qui peut sembler être difficile, ascétique au regard du commun. ( Il me semble, néanmoins opportun de dire que la vie elle-même est une ascèse qui s’ignore, lors que nous poursuivons une quête effrénée du bonheur ). Nous avons répondu à L’Appel intérieur, celui de l’âme, celui aussi du Sens et de l’Essence. Il nous a été donné de vivre les fonds des abîmes et nous connaissons bien les ténèbres depuis ce Dedans. Nous en avons eu connaissance par une expérience gustative qu’il nous répugne de divulguer, mais nous le faisons depuis des années, à la mesure du Temps, ce Temps Réel, à la mesure de l’entendement. Nous donnons Le Versant Lumineux de La Connaissance et, progressivement, faisons les liens avec le versant obscur. Sachez, Ô frère, que le mal est d’abord en nous. Rien ne changera en ce monde si nous ne nous changeons pas. Or, le changement se fera, d’une façon ou d’une autre et déjà nous en sentons les prémices. Les ruines que nous avons vécu en ce parcours initiatique, ces ruines qui balayent toutes les croyances, toutes les vanités, toutes les illusions, toutes les appropriations, sont les effets de La Puissance Divine qui cherche à nous éveiller et à nous purifier de tout ce qui n’est pas. Ces ruines seront à se vivre d’une manière ou d’une autre, ici, ou ailleurs, parce que les Lois sont en nous, même si nous ne le savons pas. Tant que nous nous ne voudrons pas nous voir, tant que nous n’entrerons pas en une introspection minutieuse, tant que nous n’écouterons pas, alors, nous serons, ou des endormis ou des morts. L’Événement Christique que nous attendons, cet Âge d’Or, la fin du Kali Yuga, est d’abord en nous. Nous nous devons d’ouvrir les Cieux en nous. Cela passe par beaucoup d’abnégation et d’humilité, de reconnaissance aussi. Il n’est qu’un Regard valide, c’est Le Sien, cette Conscience ultime de notre être, cette véritable délivrance qui est Le Grand Bonheur. Un jour, le sage, s’assied et recueille, puis déverse les pluies de la Bienfaisance. Il s’efface à l’ombre même de L’Arbre. Il fait don de sa vie et de son orientation. Il est en cet axe, tel un phare dans la nuit de l’océan. Il ne cherche rien, puisqu’il est. Telle est La Réalité : Être. Chacun nous devons reconquérir cet espace-temps en nous, afin d’être en cet acte de vie, unifiés, solidaires, parfois aussi agissants. Mais rien ne contredit rien, puisque chacun est à sa place, précisément, qui est Sa Réalité et, en L’Etant, il agit bien plus que l’on ne le croit. Chacun nous sommes le sage qui sommeille en nous.

(A suivre…)

2 commentaires sur “Genèse d’une Rupture : La Vie est un Chemin spirituel

  1. Ces lignes sont une véritable synthèse et pourraient même servir de texte introductif à l’ensemble des écrits parus sur les blogs La Profondeur, Naissance et connaissance, ainsi que Noblesse et Art de l’écu sous la plume de l’auteur. J’aimerais, à cet effet, citer ces mots de Nicolas Boileau (1636-1711) : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément. » pour souligner la clarté et la force du propos d’Océan sans rivage que je remercie pour son travail d’explicitation, ponctué de précieux rappels.

    Non, les mystiques ne sont pas ces doux rêveurs s’extasiant, jusqu’à s’éthériser, en une abstraction complètement désincarnée, mais des marcheurs sur le chemin, les artisans du sensible (et donc de la concrétude) et les alchimistes de l’âme. Ils sont dans le Vivant, au cœur du Temps, jusqu’au bout des doigts. Et dans le Par-delà, jusqu’à Dieu. Les pieds sur terre et la tête au Ciel.

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