Livre 4

Ecrit en 2016

Je suis à Le vivre.
Non pas à subir.
Mais à vivre !
Il est cet Appel qui donne… à Le vivre.
Comprends-bien…

Comment es-tu à vivre, lors que nous sommes tous à vivre ?
En quoi la vie dont tu parles est différente de la vie d’un autre ?
Dis-nous en plus !

Le précipice est le fil vertigineux d’une vie dont on méconnaît les limites.
Celui qui ne voit pas le précipice, qu’est-il donc à voir ?
Si le pont sur lequel tu avances, t’apparaissait tel quel, tu ferais bien plus attention !
C’est de ne rien voir, que les gens sont absents !
Absents à quoi ?
Ne sont-ils pas à vivre ?
Mais, non, te dis-je, ils sont à subir !
Nous sommes tous à subir !
Cependant, je te le concède, nous ne sommes pas tous à subir de la même façon.
Il en est, et il s’agit hélas de la majorité de l’humanité, qui subissent sans même savoir, qu’ils sont à subir.
Ensuite, quelques-uns éprouvent l’étrange sentiment d’une monumentale supercherie.
Mais, de quelle supercherie, parles-tu ?

Ne t’es-tu jamais demandé, comment dès ton plus jeune âge, tu es emmailloté en un système ?
Emmailloté, ficelé, tout ce que tu veux, mais guère libre !
A peine ouvres-tu les yeux à ce monde, et te voilà asservi, conditionné jusqu’aux fibres les plus intimes de ton être.
Pour qui, pour quoi ?
On fait de toi un consommateur, un collectionneur d’illusions.
Ton estomac nourrit la Bête.
Ton cerveau nourrit la Bête.
Tes membres nourrissent la Bête.
Ton sommeil nourrit la Bête !
Ton sang nourrit la Bête !
Tes yeux nourrissent la Bête !
Tes pensées, sont pour Elle !
Complice, tu es de cette bête, sans même le savoir !

Comment cela, comment cela ?

Même les compilations de connaissances asservissent ton être.

Tu penses que tu penses en ta chair qui pense penser ?

Je suis à éclater de rire !
Quelle absurdité !
Quelle absurdité, te dis-je !

Es-tu à vivre librement ?
Ah, l’esclavage prend d’étranges formes de nos jours !

Peinture de Tomasz Alen Kopera

Une fois, au bord d’un étang, j’étais à observer des grenouilles, qui en leur engouement le plus débonnaire, nous offraient le plus beau des concerts !
Un concert spontané, lors que le Soleil dardaient ses rayons.
Toutes ces grenouilles qui coassaient en un rythme saccadé, chacune en son harmonie, semblaient célébrer un événement des plus phénoménal.
Tout leur corps respirait le chant subtil et insolite.
Je remarquais cependant, qu’une grenouille isolée demeurait silencieuse.
Je m’approchais d’elle, en un mouvement lent.
Son petit corps lisse et humide, d’une couleur verte, tacheté de jaune, donnait à l’animal une presque irréalité.
Soudain, lors que mon cœur se mit à battre plus fort, j’entendis la grenouille penser.
Oui, la grenouille pensait.
Elle pensait si fort que cela en était assourdissant.

Pourquoi, suis-je née grenouille ?
Avant cela, j’étais un têtard.
Je nageais en la profondeur de l’étang.
Je ressemblais à un petit serpent.
Quelque chose de rapide.
De furtif.
Puis, mon corps se mit à grossir, à se transformer.
Je ne sais pas même pourquoi.
Toutes mes sœurs sont à chanter.
Quant à moi, le cœur n’y est pas.
Je suis à me demander, pourquoi je suis une grenouille !
Toutes mes sœurs sont à chanter, et ne se posent aucune question.
Certes, je suis grenouille.
Pourquoi donc suis-je à penser ?
Pourquoi ne suis-je pas comme toutes les grenouilles ?
Un jour, j’ai levé le regard vers Le Ciel, tout mon corps s’est mis à pleurer.
Mon corps suinte l’ivresse d’un autre printemps.
Je le sais, je le sais !

A ce moment, croyez-m’en, j’étais cette grenouille.
J’avais rencontré ma sœur.

Sur la pointe des pieds, je me suis éloignée,
et à mon tour, sous les rayons chaud du soleil, je me suis mise à pleurer.

 

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Avant-propos

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