Et la Lettre engendra le Verbe – Rā

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Deux cent.
Ô dualité unitive !
Ô Unité dualisée !
Jardin du dévoilement de la Seigneurie et du secret de l’intime,
Me rendrez-vous à la présence miséricordieuse
Du maître de mon élévation ?
Serai-je autorisé à cueillir le subtil parfum du lotus caché ?
Et atteindrai-je de mon œil cordial
Les prémisses de la beauté
Et les rigueurs de la plénitude ?
Je disais à mon cœur épuisé :
« Sois vigilant et ne t’endors pas !
Que ta tête reste ferme
Et que ta main ne lâche point l’anse solide de la droiture !
Ne crois pas que Celui qui t’a formé
Dans la matrice du multiple
Soit différent du Souffle Sanctissime
Qui pourvoit chaque instant à ta subsistance !
Ne sois pas négligent
Et reçois le message secret et apparent,
Dans son esprit et dans sa lettre !
Si le Seigneur t’ordonne l’épreuve et le retrait,
Ôte-toi du chemin des hommes
Et, sans hésitation aucune, abandonne-toi à l’abandon.
S’il te demande de t’abaisser jusqu’à la terre,
Ne doute pas que ce soit pour toi
Le signe indubitable de ton élévation au faîte des sept cieux ! »
La Miséricorde est le tissu de l’univers,
La Seigneurie, le pôle de toute réalité.
Son nombre est deux cent un,
Retour inéluctable de toute créature deux fois née à son Seigneur.
Son nombre est trois,
Retour à l’initiale de la Révélation
Et à la toute puissance bienveillante de la Miséricorde Universelle.

Clé de Rā

Ton Souffle !
Notre subsistance !
Ta Révélation !
Ô Seigneur ! Ô Maître !
Ton chemin n’est-il pas l’étroit sentier
Qui mène au Ciel de Ton Élévation et de Ta Toute Puissance ?
Et Ta beauté, Ô Subtil ?
N’est-elle pas le pôle de ma rectitude ?
Ô Bienveillant !
Par le deux cent de nombre qui régit l’initiale !
Ta Beauté n’est-elle pas encore
Le tissu de notre mère la Terre ?
Je dis à mon âme mais elle se refuse :
“Regarde l’univers dont les sphères en multitude,
Selon Son ordre et son désir,
Orbitent avec élégance et constance
Autour du soleil de l’Être !
Toi qui, jadis, reçus l’autorisation
De la part du Gardien agréé des secrets,
Ouvre l’œil de la Réalité,
Sois vigilante au dévoilement de l’unicité,
Éloigne-toi des négligents
Et cesse d’être négligente toi-même !
Et deviens présente à la présence !
Si tu crois que Sa Main s’est retirée,
N’oublie pas que Sa Miséricorde est la matrice de ton bonheur
Et Sa Rigueur, le Trône de Sa Majesté.
À toi, le multiple et l’hésitation,
À Lui, la Seigneurie absolue !
Il t’a donné un Maître,
Un cœur ouvert et sanctissime comme un livre
Dont chaque lettre est tracée par la main du Miséricordieux.
Ô mon âme !
Abaisse la matrice de ton cœur
Afin que ton esprit reçoive le message
Et que tu évites l’épreuve.
Désires-tu devenir intime du secret ?
Sais-tu que les prémisses du Secret
Sont l’abandon de toutes les apparences ?”
Car l’homme est à la tête pour conduire,
Un parfum le guide sans qu’il le sache,
Un tissu le couvre et le protège
Quand il oscille et balance
Entre la dualité du monde et le jardin de la miséricorde.

Vingt-et-unième coffre : Rā

Ô fille de l’Imran !
Quand Il te revêtit du manteau de Sa Préservation
Et qu’il t’honora de son choix entre toutes les femmes
Qui peuplent les dix-huit mille mondes !
Ô Pure, purifiée par l’océan de Sa Bienveillance !
Immaculée à l’instant de ta conception,
Vierge encore au lendemain de l’enfantement,
Le récit de ta Geste est le mystère inépuisable de Sa Miséricorde
Et l’œil du bonheur incommensurable !
Dès l’enfance, Il te confia au père du Baptiste…
A peine, t’avait-il laissée à la garde des anges invisibles,
Voici qu’appaissaient devant toi
Fruits et boissons délectables !
Par le Décret immuable !
Ta subsistance n’incombait pas à l’homme,
Fut-il le plus éminent des prêtres !
Ô Maryam !
Ton nom est le musc de la Beauté !
Et si le Tout-Miséricordieux accorde existence et perfection
À la toute-possibilité,
Ton mīm initial est la source des êtres et du vivant !
Et si le Très-Miséricordieux octroie Sa perfection
À la nature humaine en lui révélant le but,
Ton mīm final est le fanal qui guide le voyageur
Vers sa demeure céleste
Et dans sa boucle se cache l’écrin de la Révélation.
Vois comme il a placé à égale distance
Le râ de Sa Miséricorde, la matrice de son Verbe
Et comme Il a lié le yā de Sa Préservation
Afin que ton nom jamais ne s’efface !
C’est pourquoi après avoir été élue ,
Sa Volonté, à l’annonce du Signe,
T’inspira de t’écarter des hommes
Et de sceller aux yeux vulgaires
Le Secret de cette incarnation.
C’est pourquoi, au jour de la douleur et de la désespérance,
Le palmier s’inclina pour te nourrir toi et ton enfant
Et le ruisseau te prodigua sa fraîcheur.
C’est pourquoi lorsque fut venu le temps
De retourner parmi les tiens,
L’Enfançon fut doué de parole, de science et de sagesse
Dès le berceau !
Afin de faire taire les calomnies.
Ô fille de l’élection !
Ô fille de ton fils !
Par le kūn !
Il a existencié son Verbe dans le sād de la forme parfaite
Car dès qu’Il veut une chose, Il lui ordonne
“Sois !”
Et Sa volonté apparaît clairement
Aux yeux des témoins véridiques.
Mais la Science des mystères inépuisables
Appartient à Lui-Seul.

Jean d’Armelin

 

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