L’autophagie du monde : du recentrage sur l’Irréductible 2

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Peinture d’Andrian Bekiarov

 

     L’asservissement de l’esprit est ainsi l’ultime conquête à mener, celle vers laquelle aboutissent toutes les autres et sans laquelle nul pouvoir n’est total. Et c’est bien cette obsession-là qui chauffe à blanc la chaudière de la fuite en avant, où il n’est question que de toujours plus de puissance, donc de s’enrichir toujours davantage, quitte à détruire l’humanité et à faire exploser la planète. Et tous les moyens sont et seront bons car l’esprit de lucre ne s’embarrasse d’aucun état d’âme et ne recule devant aucune abomination.

     Le scientisme, pour en revenir à lui, n’est pas moins intégriste que n’importe quel fondamentalisme. Il se révèle même plus destructeur par les moyens techniques qu’il met en œuvre. De quoi les explosifs employés par les terroristes sont-ils le fruit ? Et les mines qui mutilent des milliers de personnes ? Et la bombe nucléaire ? Et la pollution ? Et la déshumanisation de la société ? Certes, personne ne disconvient que tout a du bon et du mauvais, tout dépendant de l’usage qui en est fait. On s’affligerait même d’énoncer ce lieu commun s’il ne traduisait pas une espèce de relativisme tiède qui s’accommode de toutes les vérités et contre-vérités pour finalement s’installer dans une neutralité de dérobade ou un consensus pragmatique, si ce n’est un pragmatisme consensuel. Un relativisme en appelle un autre et un suivant. Or, nous vivons un temps où la naïveté n’est plus permise car il y a suffisamment de précédents pour tirer certaines leçons, celle, notamment, sur le détournement des inventions à d’autres fins que les prétendus bienfaits pour l’humanité. On pense, par exemple, aux recherches sur les organismes génétiquement modifiés et à leurs applications à l’agriculture, soi-disant dans le but louable d’apporter une solution au fléau de la famine ou encore, pour cultiver des plantes ne nécessitant plus de pesticides et donc mieux protéger l’environnement. Cette affichage d’une caution morale est en fait destiné à cacher les véritables objectifs de ces recherches : gagner le monopole sur les semences.(11) Le monopole, donc le pouvoir. Le pouvoir donc la domination. On sait que Monsanto et quelques autres multinationales de l’industrie chimique veulent coûte que coûte imposer la culture des OGM, faisant fi de toutes les précautions à l’égard de l’environnement, de la santé et de la biodiversité. Il s’agit essentiellement d’en finir avec l’autonomie des paysanneries locales.

     A-t-il jamais été facile de jouer les Cassandre ! Mais les prédictions des économistes sont autrement plus prises au sérieux que les divagations de la conscience. Les véritables agoras de la planète sont les places boursières et la seule anagogie (12) qu’on y pratique consiste à traduire les choses en produits et les produits en valeurs. Car n’est vrai que ce qui possède une valeur marchande, indifféremment du sens ou du non-sens.

     Les trouvailles de la science peuvent éveiller notre curiosité et notre intérêt et c’est largement suffisant pour ce qui n’insufflera aucun supplément d’âme nulle part. Les prouesses de la technique peuvent nous surprendre et c’est déjà beaucoup pour ce qui n’est jamais que de la tôle, du plastique et du câble astucieusement combinés. Le pratique et l’utile n’assurent les bases matérielles du bonheur que pour autant qu’ils nous dégagent de la tentation de l’accumulation et du perfectionnisme unidimensionnel à perpétuité. La destinée humaine ne saurait dérisoirement se réduire à cette digestion planétaire actuelle qui barbouille la biosphère et constipe l’humanité tout entière. La technique nous rend plus efficaces mais pas meilleurs. Elle réduit les distances mais ne nous rapprochent pas davantage. Les jouets sophistiqués, illusoirement sécurisants et souvent dispendieux qu’elle nous propose, ne résolvent en rien notre angoisse existentielle. Elle fait gagner du temps que les affairistes s’empressent de nous aider à tuer. Et nous nous hâtons d’en gagner plus encore, jusqu’à en avoir tant, à ne plus savoir qu’en faire, à ne plus savoir que faire de nous-mêmes, au point de nous retrouver désœuvrés et étrangers à nous-mêmes. Or, charité bien ordonné commençant par soi-même, il est urgent de se retrouver et de s’accueillir en soi-même. C’est la première hospitalité. Qui court sans cesse après le temps chevauche le vent et se fuit. Et qui donc pourrait-il rencontrer, celui qui va à l’encontre de lui-même ? Quelle est donc sa capacité d’accueil s’il manque de recueillement ? (13)

     Il est indéniable que les conditions modernes d’existence, soumises à la recherche exclusive de l’avoir, offrent de moins en moins la possibilité de se poser dans l’être. Si celui-ci a besoin de se conjuguer au présent, l’avoir, projeté en permanence vers le manque, se décline au futur. L’homme moderne oscille ainsi entre deux temps qui s’éloignent de plus en plus l’un de l’autre et se retrouve le vague à l’âme… sur un terrain vague. Être, c’est prendre son temps, donner du temps au temps. Mais c’est, tôt ou tard, se retrouver déclassé dans une société qui n’a plus le temps de rien car tout doit y aller vite, encore plus vite et toujours plus vite.

     Le monde nous était promis et ce fut au moins cathodiquement tenu. Partant, il nous échoit de maîtriser cette fausse ubiquité, par télécommande interposée, et de gérer les courants ininterrompus qui confluent vers notre poste. Car il dépend encore de nous que celui-ci soit une prodigieuse fenêtre à domicile, ouverte sur l’espace et le temps, ou une vulgaire boîte kaléidoscopique à images sonorisées qui fait écran et diversion. Mais nous avons aussi le pouvoir de l’éteindre définitivement et cela ne saurait être que salvateur si nous lisons la phénoménologie de la télévision(14) en huit points de l’essayiste allemand Günther Anders : 
 

1. La télévision nous dérobe la possibilité même de l’expérience. En ingurgitant des expériences toutes faites, notre faculté de perception, notre faculté de jugement se mettent au diapason des images déversées. La seule expérience sensible qui reste est celle du mur d’images, livré à domicile à l’état liquide, imperceptible comme jugement et inaccessible à la critique.

2. De ce fait, il nous devient impossible de distinguer réalité et représentation. En devenant réalité, la représentation n’usurpe pas la place de la réalité, elle absorbe la réalité dans la représentation. La seule réalité est celle qui, susceptible de se mettre en scène, apparaît comme image.

3. Dès lors que le fantôme du monde devient matrice du monde, il conditionne une « imitation inversée ». Chaque image (Bild) tend à prendre la forme d’un idéal (Vorbild). Le monde avant ou après l’image n’a plus le droit d’exister qu’à titre de décalque du décalque.

4. La livraison liquéfiée et liquéfiante nous transforme en consommateurs permanents et nous fige dans la position de la passivité du nourrisson. De même que nous voyons des images d’un monde auquel nous ne participons pas, nous entendons des discours auxquels nous ne pouvons répondre. Voir devient ainsi du voyeurisme, écouter (hören) une variante de l’obéissance (Hörigkeit). Comme les images qui présentifient un monde absent, nous sommes, en tant que spectateurs, présents et absents tout à la fois.

5. La passivation équivaut à une perte de liberté. Mais à une perte de liberté qui ne se manifeste pas comme telle. Devant la télévision, nous ne faisons pas l’expérience de la passivité. Au contraire, nous nous retrouvons dans la position d’une toute-puissance et d’une omniscience virtuelles, vécues comme jouissives. Le monde est à la portée de la main qui tient la télécommande.

6. Du fait d’être gavé d’images, nous sommes gorgés d’idéologie. Les images isolées, séparées, décontextualisées interdisent toute représentation cohérente d’un ensemble, d’une situation, d’un fait, concrets. Cette parcellisation de l’image conditionne une sorte de cécité causale face à l’ici et au ceci.

7. L’infantilisation machinale nous fige dans la phase «orale industrielle». L’assimilation de nourriture en vient à constituer le seul modèle de l’expérience.

8. Afin d’être le plus largement comestible, l’image doit être désamorcée. Dans le flot sursaturant des images, les différences s’estompent pour laisser place au nivellement harmonieux. De même qu’un grand nombre d’enseignes lumineuses se neutralisent et donnent lieu à une lueur uniforme, de même les images télévisées nous précipitent dans une indifférence générale où rien ne compte plus parce que tout y est unique et extraordinaire. L’ouverture intégrale au monde est la contrepartie de la cécité complète du spectateur. (15)


     Au-delà des contraintes et des restrictions que les conditions existentielles et la vie sociale nous imposent, la liberté de l’esprit demeure intacte et rien ne peut forcer sa tournure. Notre responsabilité personnelle et notre coresponsabilité collective sont donc entières, en dépit des vaines tentatives d’en effacer la conscience et d’en transférer les exigences. Décryptées, bien des attitudes traduisent la revendication d’un modèle de société où tout serait dû sans que l’on soit jamais redevable de rien. Mais le rêve social de l’assistanat bienveillant s’est brisé. La protection et l’assurance sont devenues de véritables obsessions dans un système menacé de contingence totale qui force le renvoi à soi-même. Des organismes eux-mêmes dépendant des circonstances prétendent garantir contre l’imprévisible, tandis que le long terme n’a jamais paru si aléatoire. À lui seul, le court terme est déjà un pari sur l’avenir. Les contemporains à découvrir qu’à chaque jour suffit sa peine sont de plus en plus nombreux. Les Trente Glorieuses(16) s’estompent définitivement dans le souvenir d’une apogée dérisoire qui fit oublier que les civilisations sont mortelles.(17) Mais la prégnance de cette époque bénie des dieux de la consommation demeure très forte. La déception est donc bien grande et la frustration a rang de seconde nature. Les révoltes grondent et il leur arrive parfois d’éclater, sans pourtant qu’aucune n’arrive à amorcer cette révolution par beaucoup inavouablement désirée. On se met en colère de temps à autre, mais comme on a trop à perdre, on finit par prendre sur soi. Et puis, il ne s’agit pas tant de changer le système que d’en profiter davantage. Ainsi, ce n’est pas vraiment le gâteau que l’on veut jeter mais plutôt s’y tailler une tranche plus grosse. La technosphère a coulé une chape de plomb sur l’espace évolutif et la pensée unique achève de tiédir les esprits. L’étau se resserre. D’ailleurs, les révolutions appartiennent à un passé mythique et la tendance à baptiser ainsi le moindre hoquet ou une innovation quelconque ne fait que traduire l’usage de l’hyperbole, si symptomatique de notre temps, corrélativement à celui des euphémismes qui élève la langue de bois au rang de rhétorique. Ce phénomène du glissement sémantique apparaît comme le corollaire linguistique du marché généralisé, où les mots sont réduits à de simples produits de communication. Tout s’enchaîne et se tient. Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots, disait Jean Jaurès en son temps.(18) Sauf que les mots ne sont pas neutres et finissent aussi par changer les choses.

     Ceux qui ont la force et le courage de se lever, de rester debout et de dénoncer l’œuvre d’illusion et de mensonge, c’est-à-dire de s’exposer aux furies imprécatoires du système dominant servi par des idiots utiles, savent ce qu’il en coûte de renoncement. Il n’en savent que mieux à quel point il faut avoir libéré l’œil de ses poutres avant d’en vouloir ôter la paille chez autrui. Leur action transformatrice se fonde sur l’évidence que le Monde ne peut se reconstruire que sur la base du travail que chacun fait sur et en soi-même. Dans ce sens, un quelconque militantisme qui ne découlerait pas de l’idée de primauté de la personne humaine dans sa singularité et sa pluralité, non pas une primauté de domination mais d’ascendance et d’inclusion, ne serait qu’une bulle particulière dans une ébullition générale. La vraie révolution consiste à s’affranchir de tous les mécanismes et de leurs engrenages. S’en libérer d’abord en esprit à défaut d’en pouvoir dégager le corps. La tête une fois passée, le reste suivra. C’est évidemment plus facile à dire qu’à faire. Et encore faut-il le faire dans un certain ordre.

     De fait, tout commence par l’éveil de la conscience qui s’opère progressivement par l’attention que nous portons à nos vies et à tout ce qui s’y passe, notamment aux moindres évènements qui s’y produisent, aux moindres rencontres que nous y faisons, pour déceler en eux le message particulier, c’est-à-dire le sens caché dont ils sont porteurs. Cette vigilance de tous les instants s’appuie sur l’idée que rien ne se produit par hasard, que tout ce qui nous advient a lieu d’être et nous concerne directement. Une telle ouverture nous rend ainsi sensibles aux détails dont nous entrevoyons la corrélation, la synchronicité en quelque sorte, pour peu à peu réaliser la cohérence de notre vie. Par ailleurs, le fait de porter une attention plus fine à ce qui nous arrive amène naturellement à prendre du recul et de la hauteur face au monde extérieur et donc à démailler le tissu d’influences qui nous enveloppe et les rets qui visent à nous empêtrer dans un système.

     Le second palier consiste à prendre ses distances vis-à-vis d’une société complètement extravertie dans une vision purement matérielle de l’existence -une exclusivité dont nous observons les effets dégradants- qui nous coupe de notre réalité intérieure et spirituelle. S’ouvrir à l’idée que tout n’est pas rationnellement explicable ni prévisible, que la science et la technique n’ont pas réponse à tout, que la réalité n’est pas unidimensionnelle et qu’il y a en nous un quelque chose d’essentiel, d’indicible et d’irréductible. Considérer que rien n’est chose en soi, que l’univers est un vaste champ énergétique, un monde quantique, où tout est interdépendant, par conséquent, où tous les éléments interagissent les uns sur les autres, sur tous les plans.

     Le palier suivant porte sur la nécessité de sortir de la compétition les uns avec les autres, à cesser de nous servir d’autrui à nos propres desseins et à trouver en nous-mêmes l’énergie dont nous avons besoin, plutôt que de la pomper ailleurs. Il s’agit ainsi de briser le cercle vicieux de la lutte pour le pouvoir, opérant chaque fois que nous sommes en relation avec l’autre. Canaliser son énergie par une pleine présence à l’instant et au lieu, conscient de ses impressions, de ses sentiments et de ses pensées, en étant réel et authentique, c’est-à-dire soi-même. Toute justice commence par cette justesse-là. Rompre avec la manipulation d’autrui en cessant d’actionner nos mécanismes de domination pour chercher à compenser nos manques et nos défaillances. Entrer, donc, dans une relation intelligente(19) avec autrui.

     Cela nous amène à lier nos paroles et nos actes, à ne plus nous payer de mots mais à les « faire marcher », contrairement à la stratégie de la communication qui consiste à faire passer les vessies pour des lanternes grâce à l’artifice du langage et au détournement des mots, une fraude que Platon plaçait déjà au commencement de la perversion de la cité, répondant comme en écho à son presque contemporain, Confucius, qui enseignait que lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté. Or, cette altération des mots trouve sa pleine expression dans la nowlangue orwellienne, une véritable entreprise de stérilisation des intelligences menée par le système dominant.

     Les mots ne sont jamais neutres.(20) On aurait donc tort de les sous-estimer. Fond de commerce pour les uns et instruments de pouvoir pour les autres, ils agissent sur la langue et donc sur le monde des idées et des représentations comme des agents infiltrés dont la mission est de travailler le terrain : celui des esprits. Désormais l’idéologie dominante prétend diriger nos pensées, paramétrer nos états d’âme et donc régir aussi nos âmes. Et cela lui sera d’autant plus aisé que beaucoup ont déjà égaré ou abdiqué la leur. Face à un avenir de plus en plus incertain, la parole est devenue plastique, mouvante, coulante et insignifiante, à moins qu’elle ne soit sciemment confuse.(21) Les mots véhiculent la pensée et celle-ci conditionne l’attitude et l’action. Les concepts d’obédience technocratique s’insinuent benoîtement dans nos structures mentales. Ce sont les chevaux de Troie de la vaste entreprise du clonage des esprits. Face à ce servage ourdi par les « maîtres du Monde », la résistance et la dissidence s’imposent.

     Reconquérir les mots et oser le franc-parler, à contre courant du politiquement correct, de l’historiquement correct, du moralement correct, du religieusement correct, de l’artistiquement correct… c’est aussi libérer l’esprit du formatage de la pensée unique et, contre la dictature de l’émotion conditionnée et du prêt-à-ressentir, contre toutes les entreprises de décervelage, renouer avec la raison et le bons sens.

 

Marc Sinniger, L’Autophagie du monde

 
Notes

(11) En avril 2011, une pétition signée par plus de 58.000 personnes avait été remise au Parlement européen à l’issue d’une manifestation à Bruxelles contre les projets de l’UE, accusée de vouloir accorder aux multinationales un monopole sur les semences.

(12) L’anagogie est un niveau interprétatif qui vise l’essence des choses ou les réalités ultimes.

(13) Synonyme de rassembler, au sens de retour à l’unité intérieure, c’est-à-dire de recentrage sur soi-même.

(14) Télévision. Instrument majeur de domination des esprits de la deuxième moitié du XXe siècle. Symboliquement, dans la sphère soviétique le pouvoir affirmait sa domination en plaçant sur les sommets de chaque ville de puissantes tours de télécommunication. Plus subtilement, le Système mondialiste contemporain cherche à imposer la présence de l’écran de télévision dans l’espace public : transports publics, administrations et entreprises, cafés et restaurants. « Je vends du temps de cerveau disponible à Coca-Cola », avait dit Patrick Le Lay, à l’époque où il était patron de TF1, comme dans 1984 d’Orwell où il était interdit d’éteindre la télévision. Dico Total, op. cit. p. 77

(15) Günther Anders (1902-1992), Antiquiertheit des Menschen 2, p. 252-256, Editions Beck C. H. 2002

(16) Période de forte croissance économique allant de 1945 à 1975. L’expression fut créée par Jean Fourastié.

(17) Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Paul Valéry, op. cit.

(18) Jean-Jaurès au Congrès socialiste international de Paris (23-27 septembre 1900).

(19) Au sens fort éclairé par l’étymologie du mot : rassembler (du latin legere), c’est-à-dire « unir ».
 
(20) « Car le mot, qu’on le sache , est un être vivant. » Victor Hugo

(21) Dans son essai La barbarie douce – La modernisation aveugle de l’entreprise et de l’école, Jean-pierre Le Goff met à nu la stupéfiante rhétorique issue des milieux de la formation, du management et de la communication. Il explique comment elle dissout les réalités dans une « pensée chewing-gum » qui dit tout et son contraire, tandis que les individus sont sommés d’être autonomes et de se mobiliser en permanence. Leurs compétences et leurs comportements sont « évalués » dès leur plus jeune âge, et ils sont enfermés dans des « contrats » et des « projets individualisés ». (Editions La Découverte et Syros, Paris 1999)

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