
Peinture de Paul Delaroche (1797-1856)
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Vous êtes-vous déjà demandé si le bourreau, exécutant la sentence irréversible, n’était qu’une espèce d’exécutant mécanique, incapable de ressentir la moindre empathie pour le condamné, ou bien un être dont le destin passablement cruel, le plaçait, à chaque exécution, face à lui-même ? Ce bourreau, autrement que formel, peut prendre tous les visages, y compris celui de l’ange. Mais, saviez-vous, qu’au Décret ultime, les anges obéissants à la Loi Naturelle, ceux des mondes inférieurs, seront eux aussi submergés par la Compassion universelle, totalisante, et cesseront d’appliquer la sentence infernale ? Pour certains êtres, les distances sont pliées, et ils entrent en l’universalité épandue d’Amour, nimbée de Sagesse. Leur cœur, ruisselant de lumière Divine, est fermement établi, y compris en ce monde instable, ce monde soumis au mouvement. Ces êtres répondent à l’Appel des mondes supérieurs, à leur bénéfique influence. Or, le Bien est ce vers quoi nous tendons, dès lors que nous acceptons de nous soumettre à l’Appel lumineux de la Voix Divine, de la Loi que Dieu a instaurée. Quant à certains bourreaux, n’ont-ils pas à subir aussi cette exécution fatale et terrible, tandis que leur cœur s’endurcit et qu’ils ne sont plus à même de saisir les réalités de leur frère, ni d’entrer en ce Dialogue intime de l’âme apaisée ? Le bourreau et la victime sont étroitement liés. Comprenez ce qui s’énonce ici ! Y a-t-il véritablement injustice et comment échapper au sort implacable de la cruauté ? Il n’est de réalité qu’Une et c’est en se laissant œuvrer en cette juste vision des choses que l’on échappe à tout bourreau.